Philippe Corcuff : « Le confusionnisme renforce la possible victoire du RN en 2027 »

Pour le politologue/sociologue Philippe Corcuff, droite et extrême droite jouent sur l’effacement des repères politiques et sur une définition dévoyée de la République, pour avancer leurs pions en vue de conserver ou de prendre le pouvoir.

Pour Philippe Corcuff, faire un parallèle entre la Macronie et le RN revient à effacer la frontière symbolique entre l’extrême droite et le reste de l’échiquier politique. © AFP/Stéphane de Sakutin

Pour Philippe Corcuff, faire un parallèle entre la Macronie et le RN revient à effacer la frontière symbolique entre l’extrême droite et le reste de l’échiquier politique. © AFP/Stéphane de Sakutin

Comment le confusionnisme favorise-t-il les tentatives d’excommunication de la gauche du camp républicain ?

Le confusionnisme, c’est cette grande hybridation, pas forcément consciente, des thèmes de gauche, de droite et d’extrême droite. C’est une sorte d’ère du temps, l’effondrement des repères et des clivages, qui efface progressivement la frontière symbolique avec l’extrême droite.

Cette dernière en est consciente et veut diaboliser la gauche à son tour pour apparaître comme la seule alternative. La droite, LR ou macroniste, veut quant à elle marquer la gauche à la culotte après les retraites et la mort de Nahel, deux forts moments de colère sociale. Continuer la lecture de Philippe Corcuff : « Le confusionnisme renforce la possible victoire du RN en 2027 »

Racisme dans la police : « c’est comme ça qu’ils font régner l’omerta et la terreur » (Dossier)

Dans de nombreuses villes, la mort de Nahel M. a provoqué l’indignation et réveillé la colère des jeunes hommes victimes de discriminations et de violences policières au quotidien. Plusieurs d’entre eux témoignent auprès de l’Humanité d’épisodes de brutalité dont ils ont été la cible.

Selon un rapport du Défenseur des droits paru en 2017, les jeunes hommes perçus comme Noirs ou Arabes ont vingt fois plus de probabilités d’être contrôlés que le reste de la population. © Alain ROBERT/SIPA

Selon un rapport du Défenseur des droits paru en 2017, les jeunes hommes perçus comme Noirs ou Arabes ont vingt fois plus de probabilités d’être contrôlés que le reste de la population. © Alain ROBERT/SIPA

« Ce qu’il m’est arrivé, c’est assez banal finalement. » C’est avec un ton presque détaché que Sofiane (1), 27 ans, revient sur sa rencontre, il y a quelques années, avec des policiers dans le quartier Pablo-Picasso à Nanterre (Hauts-de-Seine), d’où était originaire Nahel M., tué par un agent lors d’un contrôle routier, le 27 juin.

Le jeune homme roulait «  un peu vite » avec la voiture de sa mère, ce soir-là, alors qu’il déposait un ami chez lui. Il avait 22 ans. « J’avais remarqué qu’une voiture de police me suivait mais je n’y ai pas prêté attention, ils n’avaient pas mis les gyrophares. » Au moment où il s’arrête, un policier approche, met un coup de pied dans le véhicule et lui intime d’en sortir. Le ton monte, mais Sofiane ne descend pas. « Le policier ouvre la porte et me met un coup de pied dans la tête avec ses grosses bottes de sécurité. » Continuer la lecture de Racisme dans la police : « c’est comme ça qu’ils font régner l’omerta et la terreur » (Dossier)

Pour un plan de recrutement et de formation des enseignants à la hauteur des enjeux

Le déficit de recrutement des enseignant·es se confirme année après année et conduit à l’impossibilité d’assurer un service public d’éducation capable d’assurer ses missions.

Une véritable politique de revalorisation devient urgente. Les mesures proposées dans le cadre du Pacte sont incapables de traiter ce problème majeur et le gouvernement laisse la situation se détériorer.

Une véritable revalorisation s’impose.

La question du déficit d’attractivité de la profession enseignante doit aussi être résolue par un changement de politique de recrutement et de formation :

  • Une mesure d’urgence : le recrutement en licence de 10 000 enseignant·es pour la prochaine rentrée qui bénéficieraient d’une formation de deux ans jusqu’au concours.
  • A terme : la mise en œuvre de prérecrutements au niveau du bac ou de la licence. Salarié·es, ces élèves-fonctionnaires stagiaires disposeraient d’une formation jusqu’à bac+5 leur donnant les moyens d’exercer leurs missions sans être prématurément chargé·es de pallier les manques par un exercice prématuré de la responsabilité d’une classe. Ils seraient rémunérés par un salaire correspondant au premier échelon en contrepartie d’un engagement de 10 ans d’exercice dans le service public d’éducation. Leur recrutement définitif serait assuré par concours.

La situation est critique. Le déficit de recrutement n’est pas un accident momentané que quelques promesses incertaines ou quelques mesures ponctuelles pourraient régler. Ne pas vouloir l’entendre et ne pas vouloir engager un plan déterminé pour le résoudre relève d’une grave irresponsabilité.

C’est l’avenir de notre école publique et de ses élèves qui est en jeu.

Paris, le 6 juillet 2023
Parti communiste français

 

Éditorial de Fabien Roussel et les propositions du PCF

Dans la livraison d’aujourd’hui, sous différents angles nous abordons une question qui nous parait de plus en plus incontournable. Disons tout de suite que l’angle d’analyse et de propositions qu’a choisi Roussel en tant que secrétaire du PCF de ce que l’on définit très mal comme la crise des banlieues nous satisfait plus que tout autre position politique en France. C’est la seule position qui n’accepte pas les ghettos dans lequels on a coutume d’enfermer la misère, d’y déverses quelques soins palliatifs de la charité alors que partout les élus locaux , tous les “fantassins du social” que sont les enseignants, les personnels soignants, les pompiers, les agents des services publics en général y compris la police sont privés des moyens réels de leur action. Roussel refuse cette logique et réclame la dignité du travailleur et du citoyen, le refus de “racialiser” les problèmes. Est-ce un hasard si cette position qui est celle d’un parti communiste qui revendique son autonomie, son approche de paix, de securité et de dignité et qui se heurte à une gauche de plus en plus “communautarisée” et face à cela veut rassembler tous ceux qui veulent FAIRE. C’est ce que nous ne cessons de réclamer du PCF et donc nous approuvons cette avancée. Mais dans le dossier que nous ouvrons aujourd’hui nous tentons de montrer que ce choix communiste ne peut pas se concilier avec celui de l’OTAN, de la guerre ou même avec le silence fait à ce sujet. Même si nous sommes d’accord avec des rassemblements qui doivent s’opérer dans chaque cas avec ceux prets à oeuvrer et qui peuvent être en désaccord sur d’autres questions, il faut que le parti communiste ait une position claire sur la paix, l’OTAN, quitte à ne pas en faire un préalable pour les actions immédiates. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Édito de Fabien Roussel

La mort du jeune Nahel a provoqué une immense émotion et a mis à nouveau en lumière la violence des rapports entre une partie de la police et des jeunes de notre pays.

Et les violences qui ont suivi ont montré que la colère provoquée par cette situation pouvait être détournée au profit d’actes destructeurs à l’encontre de personnes, d’institutions, de biens.

Je le dis avec clarté et fermeté : toutes ces violences sont insupportables et inacceptables. Je considère qu’elles n’ont pas leur place en République. Nos concitoyens ont le droit à la sécurité, à la tranquillité publique.

Elles témoignent de la crise profonde de notre pays, des fractures entre catégories sociales, entre personnes en proie ou non au racisme et aux discriminations, entre modes de vie différents.

Une partie de la France ne comprend plus ce qui se passe dans une autre partie du pays. Continuer la lecture de Éditorial de Fabien Roussel et les propositions du PCF

Le « plan de réconciliation nationale par l’égalité républicaine » du PCF (Vidéo)

Les communistes font part ce mardi 4 juillet de leurs propositions pour sortir de la crise après la révolte dans les banlieues. Ils appellent à un « Grenelle pour l’égalité des territoires ».

Fabien Roussel lors du 39e congrès du PCF à Marseille le 10 avril 2023.

Fabien Roussel lors du 39e congrès du PCF à Marseille le 10 avril 2023.
Laurent Coust/ZUMA-REA

Trois volets, 64 propositions, et « quinze mesures d’urgences ». Le PCF présente ce mardi 4 juillet un « plan de réconciliation nationale par l’égalité républicaine ». «  La mort du jeune Nahel a provoqué une immense émotion et a mis à nouveau en lumière la violence des rapports entre une partie de la police et des jeunes de notre pays » , justifie le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel.

Le premier volet du plan propose notamment la création d’une police de proximité de 30 000 fonctionnaires, et « l’ouverture d’un débat national sur le rôle et les missions de la police ». Les communistes se prononcent également en faveur de l’abrogation de la loi de 2017 qui élargit les possibilités pour les policiers de faire usage de leur arme, ainsi qu’une « nouvelle doctrine d’engagement ». Un récépissé de contrôle de police serait mis en place, tandis que serait créée une « instance indépendante de contrôle de l’activité policière ».

Continuer la lecture de Le « plan de réconciliation nationale par l’égalité républicaine » du PCF (Vidéo)

Appel pour la jeunesse populaire

Pourquoi brûlent-ils des écoles ?

« Unir le peuple » : l’appel de 100 maires communistes et citoyens.

Dans une lettre ouverte, les édiles de la Coopérative des élu·e·s communistes, républicain·e·s et citoyen·ne·s (Coop CRC), « urgentistes d’une République essorée », exigent un débat national « sur la cohésion territoriale, contre les discriminations et les précarités ».

Samir Maouche

Devant les images accablantes et inadmissibles de la mort d’un jeune de 17 ans, Nahel, tué à bout portant par un policier, notre pays a basculé dans la violence. Nous, maires, avec les élus locaux et les agents des services municipaux, avons passé ces derniers jours et nuits à jouer à la fois les médiateurs et les urgentistes d’une République essorée, fracturée, fracassée.

Drame après drame, il semble que notre pays n’en retienne aucune leçon. Les faits sont durs : nous constatons depuis vingt ans une dégradation des rapports entre la police, la population et la jeunesse, avec des phénomènes de brutalité, associés aux discriminations, qui touchent le reste de nos institutions. Les discours guerriers contre la délinquance ne sont que poudre aux yeux pour mieux cacher les baisses d’effectifs de la police nationale et le démantèlement des renseignements généraux.

Dans nos villes, les commissaires en place nous confient chaque semaine leur dépit face au manque de moyens. Comme le reste des services publics, la police est victime des politiques néolibérales, du profit roi. Il faut aussi redonner les moyens à la justice, en particulier celle des mineurs, d’être efficace.

Nous avons besoin d’un grand débat national pour permettre à la police de servir le peuple, et lui en donner les moyens. Il faut changer les conditions de formation des agents et leur doctrine d’engagement. Il faut dire et redire que les habitants des quartiers populaires sont les premières et principales victimes de ces violences urbaines, qui ne servent aucune cause et que nous dénonçons. Les cibles sont des transports publics qui sont ceux qu’eux-mêmes, ou leurs parents, empruntent pour aller travailler, les écoles où leurs frères et petites sœurs construisent leur avenir, des mairies où leur famille se rend au quotidien.

Dans une triste ironie, les services publics de proximité ne sont pas épargnés par une jeunesse désemparée, sans perspective, et qui voit ses parents s’acharner au travail pour des salaires de misère qui ne leur permettent pas de vivre dignement. Le travail doit être synonyme de fierté et d’émancipation.

Le rapport Borloo « Vivre ensemble – vivre en grand la République, pour une réconciliation nationale » a subi un enterrement de première classe. Nous, élus locaux, porte-voix des habitantes et habitants, avec les associations, avions travaillé à cette réconciliation nationale. Une occasion manquée par le pouvoir. Dans beaucoup de nos banlieues, nous sommes passés de la pauvreté à la misère sous l’effet du Covid et de la crise énergétique. Dans le ­logement social, la régularisation annuelle des charges est synonyme de 13e mois de loyer. Le taux de chômage y est 2,7 fois supérieur à la moyenne nationale, dans un environnement de plus en plus invivable sous l’effet du réchauffement climatique.

Dans nos campagnes, les services publics essentiels sont réduits à peau de chagrin. Santé, loisirs, éducation, gendarmerie… tous sont exsangues, dommages collatéraux de la notation financière internationale.

Tous ces facteurs ont permis à l’idéologie nauséabonde de l’extrême droite de se développer. Cela doit cesser ! Il n’y a pas de territoires « perdus » de la République. Il existe aujourd’hui une « République » qui exclut les habitants des banlieues comme elle exclut la France rurale où la crise des gilets jaunes avait débuté. L’ONU nous a régulièrement alertés sur les dérives de notre système « tout-­répressif ». Plus que jamais, nous avons besoin d’une politique nationale et des moyens pour rétablir la cohésion nationale. Les choix libéraux ont précipité notre société vers l’individualisme et la précarité : les droits élémentaires à l’éducation, à la sécurité, à la santé, au logement, aux transports, au sport, à la culture et à l’emploi doivent être une réalité garantie par l’État et par les politiques des gouvernants.

Les services publics sont les premiers vecteurs d’égalité et de justice de notre pays. Il faudra également garantir aux collectivités un fonds d’urgence pour la réparation des dégâts.

Nous exigeons un travail en profondeur pour ­arracher les racines du mal que sont l’inégalité ­républicaine et l’absence de cohésion sociale. Nous demandons au président de la République qu’il entende le cri d’une partie de la jeunesse et des élus locaux. Qu’il y ­réponde par l’organisation d’un débat national sur la cohésion territoriale, contre les discriminations et les précarités afin de fonder le rassemblement républicain autour de solutions durables de progrès.

Ainsi nous construirons avec tous les citoyen·ne·s la République que notre pays mérite.

Vive la liberté, vive l’égalité, vive la fraternité !


Les Signataires:

RIO Philippe, Maire de Grigny, 91

BESSAC Patrice, Maire de Montreuil, 93
LECLERC Patrice, Maire de Gennevilliers, 92
BARRE Stéphane, Maire de Oissel, 76
BONNEFOY Cyrille, Maire de La Ricamarie, 42
BELSOLA Laurent, Maire de Port-de-Bouc, 13
BELHOMME Jacqueline, Maire de Malakoff, 92
QUENNESSON Julien, Maire de Somain, 59
ROSSO Georges, Maire de du Rove, 13
FAVERJON Christophe, Maire d’Unieux, 42
CHARROUX Gaby, maire de Martigues, 13
BONY Vincent, maire de Rive de Gier, 42
MOISE Joachim, Maire de Saint-Etienne du Rouvray, 76
BOUYSSOU Philippe, Maire d’Ivry sur Seine, 94
CORZANI Olivier, Maire de Fleury-Merogis, 91
DAUMIN Stéphanie, Maire de Chevilly-Larue, 94
MARION Joel, Maire de Compans, 77
AUZOU Jacques, Maire de Boulazac-Isle-Manoir, 24
OLLIVIER Corinne, Maire de Vierzon, 18
SULLI Renzo, Maire de Echirolles, 38
HAUTIN Maryvonne, Maire de Saran, 45
AMIABLE Marie-Hélène, Maire de Bagneux, 92
BLANDIOT-FARIDE Charlotte, Maire de Mitry-Mory, 77
PRAT Claude, Maire de Glenat, 15
BEURIOT Valéry, Maire de Brionne, 27
ANDRE Sylvain, Maire de Cendras, 30
PARNIERE Jean-Claude, Maire de Soumans, 23
GINIES Michel, maire de Damparis, 39
LEPROUST gilles, Maire d’Allonnes, 72
MORETTO Richard, Maire de Le Sautel, 09
CERCEL Agnès, Maire de Tourville-la-Rivière, 76
PETIT Arnaud, Maire de Woincourt, 80
FOURNIES Valerie, Maire de Fresnes-sur-Escaut, 59
FOURNIER Maryline, Maire d’Arques-la-Bataille, 76
BARRIER jean François, maire de Velzic, 15
DE WINTER Damien, Maire de Giberville, 14
COUSSEAU Helene, Maire de Lesperon, 40
ALBIN Noël, Maire de Touët de l’Escarène, 06
LUCAS Maryline, Maire de Guesnain, 59
ALBIN Noël, maire de Touët de l’Escarène, 06
CHAMPIRE Christian, Maire de Grenay, 62
THOUVENIN Daniel, maire de Villorceau, 45
MUZETTE Thierry, maire de Sainte-Anne Saint-Priest, 87
BOUVIER Gilbert, Maire de Gilhac et Bruzac, 07
DASSA Emmanuel, Maire de Briis-sous-Forge, 91
POUX Gilles, Maire de La Courneuve, 93
CORBIER Emile, Maire de Chamborigaud, 30
ABATE Patrick, Maire de Talange, 57
LEON Jean-Marc, Maire de Joudreville, 54
SICOT Olivier, Maire de Varennes Vauzelles, 58
PICARD Michelle, Maire de Vénissieux, 69
LANGLOIS Nicolas, Maire de Dieppe, 76
PICANDET Nicole, Maire de Vieure, 03
TORDJMAN Patricia, Maire de Gentilly, 94
TALLET Maud, Maire de Champs-sur-Marne, 77
SARRABEYROUSE Olivier, Maire de Noisy-le-Sec, 93
SASSO Marc, Maire de Chambon, 30
BARBIER Michel, Maire de la ville d’Eu (76)
LEBOUC Michel, Maire de Magnanville, 78
BRUNEAU Alban, Maire de Gonfreville l’Orcher, 76
SPIZAK Pierrick, Maire de Villerupt, 54
MOURARET Maire de Dives-sur-Mer, 14
AUBREE Pascal, Maire de Bussy-lès-poix, 80
ESTIENNE Claude, maire du Chaffaut-Saint-Jurson, 04
GAUTHIER Jean-Marc, Maire de Vaulnaveys-le-Bas, 38
SERPEDES Claude, Maire de Saint-Martin-de-Valgalgues, 30
NEDJAR Djamel, Maire de Limay, 78
CLEMENT Bernard, Maire de Domessargues, 30
LOPEZ DUBREUIL Julie, Maire de Saint-jean-du-Pin, 30
BOUIS Florence, Maire de Molières-sur-Cèze, 30
PERRON Patrick maire d’Algrange, 57
BEUILLE Michel, Maire d’Aussonne, 31
SAN ANDRES Thierry, Maire de Saint Benoit de Carmaux, 81
BONNARGENT Alexis, Maire de Vidouze, 65
CHAMBON Denis, Maire de Saint Alban, 38
MOLINO André, Maire de Septeme-les-Vallons, 13
QUEIROS David Saint Martin d’Hères, 38
MORERE André Maire de Saint-Hilaire, 31
BONNERY Alain, Maire de Nebias, 11
BOISSET Francois, Maire de Riom, 15
THOUVENIN Daniel, Maire de Villorceau, 45
BASQUIN Alexandre, Maire d’Avesnes-les-Aubert, 59
RENOIR Gilles, Maire de Fays La Chapelle, 10
BENEZECH Patrick, Maire de Mus, 30
PEREZ Jean-Pierre, Maire de Vendres, 34
COLBAC Francis, Maire de Trélissac, 24
COHARD Roger, Maire du Cheylas, 38
RANNOU Jacques, Maire de Kernével, 29
ANDRIUZZI Jean-Michel, Maire de Montpezat, 30
MERCIER Michel, Maire du Martinet, 30
GARCIA Nicolas, Maire d’Elne, 66
JACQUES Laurent, Maire du Tréport, 76
MOREL Christine, Maire d’Harfleur, 76
GAUTRAIS Jean-Philippe, Maire de Fontenay-sous-Bois, 94
SONREL Christophe, Maire de Damelevières, 54
ASSENSI François, Maire de Tremblay-en-France, 93
GARZON Pierre, Maire de Villejuif, 94
BOSINO Jean-Pierre, Maire de Montataire, 60
OZTORUN Dénis, Maire de Bonneuil-sur-Marne, 94

Pour la vérité et la justice pour Nahel, contre toutes les violences, unissons-nous !

Mardi dernier, à Nanterre dans les Hauts-de-Seine, un contrôle routier opéré par deux policiers a débouché sur la mort de Nahel, tué par un tir au thorax de l’un d’eux.

Face à ce décès d’un jeune de 17 ans, l’émotion des communistes du pays est immense. Nous adressons nos condoléances à la famille et aux proches de la victime. Nous saluons la mobilisation massive, digne et sereine, de jeudi dernier à Nanterre et apportons notre soutien au maire, Patrick Jarry et à toute l’équipe municipale.

Après les premières auditions, le policier auteur du tir a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention préventive. Nous appelons à ce que toute la lumière soit faite sur le contrôle et le tir meurtrier du policier dans les meilleurs délais pour que la justice soit rendue. Continuer la lecture de Pour la vérité et la justice pour Nahel, contre toutes les violences, unissons-nous !

Mort de Nahel : « La culture policière de la force s’appuie sur la frustration »

Pour le sociologue Jacques de Maillard, la constante dégradation de la relation police-population est due à l’absence d’évolution des politiques de « maintien de l’ordre » depuis les années 2000.

À Nanterre, le 29 juin, pendant la marche blanche pour Nahel, le dispositif policier déployé est important © Reuters

À Nanterre, le 29 juin, pendant la marche blanche pour Nahel, le dispositif policier déployé est important © Reuters
REUTERS

Les affrontements entre la police et certains habitants des quartiers populaires, indignés par le meurtre de Nahel, ne sont pas sans rappeler les violents événements qui avaient suivi la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, en 2005. Jacques de Maillard, professeur de science politique et directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, analyse l’évolution des pratiques de maintien de l’ordre et leurs répercussions sur les relations entre population et police. Il vient de codiriger, avec Wesley Skogan, l’ouvrage  Police et société en France (Presses de Sciences-Po, 2023).

Les relations entre les habitants des quartiers populaires et la police ont-elles changé depuis 2005 ?

Depuis cette époque-là, la dégradation des relations au quotidien, faites d’hostilité réciproque, de malentendus et de cercles vicieux, est restée particulièrement prégnante. Les politiques policières n’ont pas connu de changements majeurs. Continuer la lecture de Mort de Nahel : « La culture policière de la force s’appuie sur la frustration »