Les Français et les Françaises dans la diversité de leur vote ont porté le Nouveau Front populaire en tête du scrutin et déjoué le scénario d’une majorité absolue du Rassemblement National à l’Assemblée.
Le PCF remercie les millions d’électrices et d’électeurs qui se sont rassemblé·es et qui, durant l’entre-deux tours, ont consacré toutes leur énergie à empêcher un désastre démocratique.
Grâce à elles et à eux, le Rassemblement National ne dispose pas de l’hégémonie dont il rêvait afin d’avoir les mains libres pour porter atteinte à nos libertés et aux valeurs de notre République.
Le Rassemblement national progresse néanmoins très significativement à l’Assemblée nationale. Il demeure un grave danger pour la République. Notre mobilisation, notre unité seront donc indispensables dans la période qui s’ouvre.
Les très nombreux témoignages qui ont marqué la campagne montrent à quel point cette progression de l’extrême droite se manifeste concrètement dans notre pays par la libération de la parole raciste, antisémite et xénophobe et des passages à l’acte violents de la part d’individus ou de groupes extrémistes.
Le président de la République et sa politique, responsables de cette situation, sont battus ce soir.
Les électeurs et les électrices ont sanctionné fortement Emmanuel Macron et une politique tout entière dévouée aux intérêts des marchés financiers, des actionnaires des grands groupes, des gros patrimoines.
Ce second tour des élections montre que la gauche rassemblée a permis cette sanction du pouvoir et l’indispensable sursaut républicain.
Elle progresse en nombre de sièges, mais il nous manque encore beaucoup de député·es pour rassembler une majorité large à l’Assemblée.
Le Parti Communiste Français, pour ce qui le concerne, salue l’élection d’Elsa Faucillon et Stéphane Peu au premier tour ainsi que celle lors de second tour de Jean-Paul Lecoq, Edouard Bénard, Soumya Bourouaha, André Chassaigne, Yannick Monnet, Nicolas Sansu. Nous saluons aussi l’élection de nos huit collègues d’Outre-Mer ainsi que celle d’Emmanuel Maurel de la Gauche républicaine et socialiste.
Nous sommes d’ores et déjà prêts à former un groupe comme dans le précédent mandat avec sa culture de travail parlementaire.Nous sommes prêts à accueillir celles et ceux qui se retrouvent dans cet état d’esprit de travail et de respect.
Dans ce scrutin, nous perdons plusieurs de nos élus sortants, emportés par la vague d’extrême droite qui aura balayé cette large partie de la France qui se sent méprisée et ignorée depuis trop longtemps. Nous devrons en tirer tous les enseignements.
La gauche doit créer les conditions de reconquérir ces territoires où le RN a fait élire un grand nombre de ses député·es.
Notre pays entre à présent dans une nouvelle période de son Histoire.
Pour nous, l’heure est à l’action au service des aspirations que vient d’exprimer notre peuple, son besoin de changements profonds et durables, son attente de salaires dignes, d’emplois de qualité, de services publics reconstruits, de protection dans tous les aspects de sa vie quotidienne. Répondre aux urgences sociales et climatiques nécessitera d’importants moyens financiers et démocratiques renouvelés.
Avec l’esprit de responsabilité qui a marqué toute leur Histoire, les communistes et leur secrétaire national Fabien Roussel entendent y contribuer pleinement. Nous prendrons collectivement les décisions en ce sens dans les jours qui viennent. Le Parti communiste français prendra toute sa place au sein du Nouveau Front populaire pour faire gagner les propositions défendues ensemble.
Ensemble, les forces politiques à l’initiative de ce rassemblement, proposeront les meilleurs chemins pour y parvenir.
Nous appelons l’ensemble des forces vives de la nation, les organisations syndicales et le mouvement associatif, les acteurs du monde de la culture et de la création, la jeunesse et les citoyen·nes, à se retrouver pour construire cet espoir.
Nous pouvons ouvrir un chemin d’espérance pour la France.Soyons à la hauteur de l’immense espoir de changement exprimé par les Français et les Françaises.
Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des législatives, dimanche soir, écartant la menace de l’extrême droite et s’imposant comme la première alternative au macronisme. Découvrez, circonscription par circonscription, les chiffres définitifs de ministère de l’Intérieur, avec les Dom-Tom et les Français de l’étranger. Visualisez aussi le futur visage de l’Assemblée.
Cette carte des résultats du second tour des législatives a été réalisée à partir des données du ministère de l’Intérieur. La couleur affichée correspond à la coalition ou au parti arrivé en tête dans chaque circonscription.
Vous trouverez sous la carte de l’hexagone un focus sur l’Île-de-France.
Voici un texte de benjamin Amar, avec lequel mon accord est quasi total… Dans le prolongement de l’intervention de Fabien Roussel aux 4 verités et dans une tonalité un peu moins ‘responsable’ celle de François Ruffin, tous ont posé le problème essentiel du moment à savoir que le peuple français, la France profonde a manifesté une forte de volonté de changement alors que la gauche sous aucune de ses formes ne pouvait traduire cette volonté. Eux, face à ce monde ouvrier, ont pris la vague en pleine figure et ils sont plus conscients que l’isolat de la région parisienne et de quelques métropoles. Autre chose est l’habitude de confondre un mouvement, y compris populaire, de classe avec une représentation politicienne comme le RN et d’en déduire que le RN serait miraculeusement devenu autre chose que ce leurre d’extrême-droite qu’il faut combattre avec ce que l’on a sous la main. Cet échec pour le PCF à représenter le changement est le nôtre à tous, il ne date pas d’aujourd’hui et nous y sommes tous confrontés depuis des décennies, pas de solution miracle… mais les conditions d’enfin aller jusqu’au bout d’un renouveau stratégique se créent. J’ajouterais en plaisantant que si le PCF a perdu un député, peut-être y gagnera-t-il un secrétaire national dont le travail principal ne sera plus les couloirs de l’assemblée nationale, mais de recréer un véritable parti communiste adapté aux tâches de l’heure et les défis sont énormes mais un texte comme celui-ci qui est aussi une sensibilité syndicale nous y aide. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetscociété)
Dans la séquence actuelle, chaque jour amène son lot d’imprévus et d’inédits, de coups d’éclat et de scénarios inattendus. Depuis le 30 juin cela s’est encore vérifié : avec le score très haut du RN, mais aussi celui de la gauche qui le talonne à moins de 400 000 voix (une réalité que les médias ont largement euphémisée), avec surtout une tendance très large au désistement dès lundi dans le cadre du front républicain surtout de la part du Front populaire, mais aussi chez Ensemble. Continuer la lecture de NEUTRALISER LE RN ET EN FINIR AVEC LA GAUCHE DE CATILINA (1) par Benjamin Amar
Comment se fait-il que le RN qui a environ 9 millions de voix et 37 députés élus au premier tour soit considéré comme un vainqueur potentiel, susceptible de “prendre le gouvernement” alors que le NFP qui a pratiquement le même nombre de voix et 31 députés élus au premier tour soit au contraire exclu de ce possible ? En fait cela relève du système de propagande et du système électoral… Nous voudrions montrer ce que cette manière de poser les problèmes a d’idéologique et dans le même temps reflète le poids des institutions et des forces médiatico politiques.
Au niveau des institutions celles-ci ont joué leur rôle de bloquer le changement…
L’afflux des électeurs a montré premièrement que ceux-ci avaient le sentiment pour la première fois d”avoir une alternative exigeant leur intervention. Mais cet afflux a rompu avec un mythe celui d’abstentionnistes étant une réserve pour le progrès social, en fait ceux-ci peuvent tout autant renforcer le parti qui leur présente l’alternative à savoir le RN que la force qui leur parait symboliser le rempart. Incontestablement cela a limité les dégâts du camp présidentiel.
L’afflux des électeurs a multiplié les triangulaires voire les quadrangulaires ce qui était totalement prévisible, et cette multiplication profite en premier lieu à la stratégie de Macron en le plaçant en arbitre, ce que chaque petite formation tente de jouer par le chantage au report.
Les candidats pour le second tour des élections législatives 2024 ont jusqu’à mardi soir pour s’inscrire.
La clé des triangulaires
Par le jeu du scrutin à deux tours, la Ve République a cette particularité de pouvoir fabriquer, pour l’Assemblée nationale, des majorités là où il n’en existe pas. A l’issue du 1er tour des législatives, 310 circonscriptions sont donc dans cette situation potentielle de triangulaire – voire quadrangulaire – dont 161 où le Rassemblement national et ses alliés d’extrême droite sont arrivés en tête.
Il est donc possible que cette situation entraîne de nombreux désistements à gauche et dans le camp macroniste. Le résultat du scrutin risque de se jouer en grande partie sur cette stratégie. Combien restera-t-il des 305 circonscriptions où trois concurrents peuvent se maintenir, et des cinq autres où quatre prétendants sont qualifiés ? Réponse mardi soir.
… et envoyer un premier ministre de gauche à Matignon ?
Face au calcul cynique d’Emmanuel Macron et au risque d’une majorité d’extrême droite, les forces progressistes ont su se rassembler et ont l’opportunité historique d’imposer une cohabitation de gauche au chef de l’État. Deux ans après la Nupes, la situation a bien changé. Voici pourquoi la victoire est possible.
L’élan historique l’emporte de loin sur la fatigue. Jeudi 13 juin dans la soirée, les dirigeants des quatre principales forces de gauche (la France insoumise, le Parti socialiste, les Écologistes, le Parti communiste français), les traits tirés, sortent du huis clos des négociations qui les occupaient jour et nuit depuis l’annonce de la dissolution par Emmanuel Macron, quatre jours plus tôt. L’accord scellant le Nouveau Front populaire est enfin bouclé ! Le peuple de gauche, qui avait manifesté à plusieurs reprises, à Paris et dans d’autres grandes villes, pousse un grand ouf de soulagement. « Nous partageons tous l’espoir immense que suscite notre démarche dans le pays, mesure le coordinateur de la FI, Manuel Bompard. Cette situation nous oblige. »« Ils attendent de nous que nous soyons à la hauteur, complète le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. Je fais le serment qu’on reste unis pour changer la vie. »« C’est soit eux (le RN – NDLR), soit nous. Cela doit être nous. Cela va être nous ! » lance son homologue des Écologistes, Marine Tondelier.
Récemment retraité de l’enseignement public après 41 années de service, Maximilien Reynès-Dupleix, secrétaire de la section du PCF de Castelsarrasin, Moissac et du Pays de Serres lance un appel à ne pas abandonner l’école publique aux mains de l’extrême-droite.
« Durant toute ma carrière, je me suis toujours inscrit dans les valeurs de la République pour une école laïque et cela n’a pas été un long fleuve tranquille. Les diminutions de moyens et de personnels imposées depuis des années ont aggravé la situation. Beaucoup d’enfants sont délaissés par un système inégalitaire. L’ascenseur social est cassé », s’indigne le retraité castelsarrasinois en pointant le bilan catastrophique des quinquennats du Président Macron.
« Nos territoires ruraux ont souffert ces dernières années, le recul des politiques de l’Etat, la privatisation rampante, sur fond de difficultés sociales, ont créé un profond sentiment de déclassement, de recul de la présence publique. Avec cette élection nous sommes à la croisée des chemins : soit on continue le désastre mené par Emmanuel Macron, soit on livre l’école publique à l’extrême-droite, ou alors on fait le choix du sursaut républicain et laïque.Avec la réduction des contenus, les suppressions d’heures dans de nombreuses matières, et la précarisation des enseignants, Macron a créé une éducation à plusieurs vitesses. Et ce ne sont pas les obsessions absurdes du RN comme l’uniforme, l’immigration ou la sécurité qui vont sortir l’école de cette situation catastrophique », souligne le dirigeant communiste avant de conclure.
« Nous avons besoin de politiques ambitieuses avec des recrutements massifs d’enseignants, de personnels, une revalorisation réelle des métiers et des moyens pour les établissements à la hauteur des besoins. Enseignants, élèves et parents doivent se mobiliser massivement le 30 juin prochain pour soutenir partout les candidats du Nouveau Front Populaire aux élections législatives et redonner à notre école publique de réelles perspectives d’avenir ».
Maximilien Reynès-Dupleix, retraité de l’enseignement, secrétaire de la section Castelsarrasin/Moissac/Pays de serres
NDLR de MAC: Nous avons toutes et tous des amis-es, des voisins à qui nous pouvons proposer de rejoindre le PCF ou le MJCF… C’est le moment!
Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale et la création du Nouveau Front populaire, les adhésions au sein des différentes organisations politiques de gauche montent en flèche partout en France.
« Sales bougnoules », « rentrez chez vous », des tags racistes et des croix gammées ont été découverts mardi 18 juin 2024 au matin sur les murs de la nouvelle mosquée de Montauban Es-Salam (Tarn-et-Garonne), actuellement en construction.
Ce sont les ouvriers du chantier qui ont découvert ces tags racistes sur le muret du portail de la nouvelle mosquée de Montauban (Tarn-et-Garonne), mardi 18 juin dans la matinée. « Sales bougnoules« , « rentrez chez vous » ont été inscrits à la bombe de peinture noire.
« Nous avons appelé la police qui est venue constater ces inscriptions« , explique un membre de l’association Musulmane de Montauban qui souhaite rester anonyme.
Ce mercredi 19 juin, on peut encore lire quelques mots mais les tags ont été recouverts d’une peinture noire.
L’histoire et la géographie ont toujours eu énormément de place dans le programme – et les projets – du Rassemblement national. Éric Ciotti, des Républicains – quoique ce n’est pas certain, semble avoir la même appétence pour le sujet que le parti d’extrême droite. Dans sa tribune, Claude Lelièvre revient sur les différents propos tenus par le député Chudeau, du RN, et Éric Ciotti. Il évoque « deux duettistes de l’affichage de l’histoire-géographie de la France » qui se « rejoignent ».
Ciotti et Chudeau. Tous les deux s’affichent comme les tenants de l’affichage de l’histoire-géographie de la France dans les salles de classe. Roger Chudeau, ancien inspecteur général et conseiller technique éducation du Premier ministre François Fillon de 2007 à 2010, a été élu député RN en 2022. Il est considéré comme la cheville ouvrière du programme éducation de Marine Le Pen pour la dernière présidentielle. Quant à Eric Ciotti, on sait qu’il vient d’appeler à une alliance de LR avec le RN.
Ciotti et Chudeau : même combat !
On doit se rappeler aussi que le député LR Eric Ciotti a été le 11 février 2019 à l’initiative d’un amendement qui « tend à faire en sorte que le drapeau français soit installé dans chaque classe de chaque école de la République. Nous avons évoqué le texte de la Marseillaise ; nous parlons maintenant du drapeau français».
La loi de ‘’refondation ‘’ du 8 juillet 2013 avait stipulé que « la devise de la République, le drapeau tricoloreet le drapeau européen sont apposés sur la façade des écoles et des établissements d’enseignement du second degré publics et privés sous contrat ». Mais lors de la campagne des présidentielles de 2017, Marine Le Pen s’était prononcée très nettement contre la présence du drapeau européen et pour la seule présence du drapeau français.
Dans un premier temps, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer n’abonde pas dans ce sens : « Je ne dis pas que c’est une proposition absurde, mais je ne pense pas qu’il soit souhaitable de multiplier les affichages en classe pour des raisons pratiques évidentes ».
Il y a finalement une suspension de séance à l’issue de laquelle est proposé (et voté) un « compromis historique » (momentané?) à la suite de « propositions faites par le Gouvernement, avec l’aval du premier signataire de l’amendement n°102 (Eric Ciotti) » . Cet amendement rectifié est désormais ainsi rédigé : « La présence de l’emblème national de la République française, le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge, du drapeau européen ainsi que les paroles du refrain de l’hymne national est obligatoire dans chacune des salles de classe du premier et du second degré, publics ou privés sous contrat ».
Cet amendement est voté et figure dûment dans la loi ‘’Blanquer’’ du 26 juillet 2019 pour « une école de la confiance » (même si on peut se demander ce qu’il en est réellement dans les salles de classe…)
Le député RN Roger Chudeau a déposé le 21 décembre 2023 une proposition de loi visant à « rendre obligatoire l’affichage d’une carte de France et d’une frise chronologique dans les salles de classe. La carte de France représente les territoires français d’outre-mer ».
Dans les attendus de cette loi qui n’a pas jusque alors été votée, il est précisé que « l’objectif de cette proposition est de l’ordre de la transmission des savoirs et des valeurs, tout comme elle a une portée symbolique […] Il est bien de la responsabilité du législateur de veiller – à des fins de construction d’une identité citoyenne et en sorte d’assurer l’assimilation à notre civilisation et à son génie propre de tous les élèves – à ce que soit illustré, de manière iconique dans chaque classe, le processus de construction de la nation française Cette proposition préfigure et annonce un projet de résolution sur l’enseignement de l’Histoire et de la Géographie dans l’enseignement scolaire »
Et le député RN Roger Chudeau explique : « La France est l’unique pays à réunir ces deux disciplines en un seul enseignement tout au long de la scolarité des élèves. Cette articulation de l’histoire et de la géographie trouve ses racines dans la mission assignée à l’école républicaine : former des citoyens français », nourrir « dans l’imaginaire de générations d’élèves la connaissance et l’amour de la patrie » et forger « le sentiment identitaire français ».
On admirera qu’un soi-disant tenant de « l’universalisme » opposé aux « communautarismes » n’hésite pas à se recommander d’une exception française tout à fait singulière et nullement universelle…
Nous voilà prévenus… Et les deux duettistes de l’affichage de l’histoire-géographie de la France, Eric Ciotti et Roger Chudreau se rejoignent…