Nos priorités pour les Français (Fabien Roussel PCF)

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Monsieur le Président de la République,

La France est belle, riche, forte mais nos concitoyens subissent les durs effets de votre politique et de vos choix imposés de manière autoritaire. Notre pays affronte une situation très grave, au sein d’un ordre mondial en pleines convulsions.

Dans un tel contexte, dans ce moment de crise aiguë, démocratique, écologique et sociale, le Parti communiste français est convaincu de l’impérieux besoin pour la Nation de se projeter dans un avenir heureux, de bonheur partagé, respectant chaque citoyen et garantissant à chacun, chacune, sa place dans la société.

Au sortir de l’occupation hitlérienne, les gouvernements formés sur la base du programme du Conseil national de la Résistance avaient, dans cet esprit, favorisé des avancées sociales et démocratiques comme il en aura rarement existé dans notre histoire.

Je vous parlerai avec franchise : le problème vient du fait que vous faites exactement l’inverse, et que vous vous employez à détricoter ces belles conquêtes de la Libération.

Il est ainsi pour le moins stupéfiant de lire sous votre plume un éloge de « l’esprit de dépassement et de dialogue » que démentent vos six années d’exercice de la magistrature suprême.

Les souffrances et les attentes du peuple de France ont été purement et simplement ignorées.

À la morgue, au mépris parfois se sont ajoutées des politiques et des pratiques qui ont tragiquement creusé les inégalités, affaibli nos services publics, déconsidéré les corps intermédiaires, bafoué la démocratie sociale et foulé aux pieds la souveraineté du Parlement.

Les six premiers mois de cette année vous ont encore vu conduire une réforme des retraites poussant nos concitoyens à travailler au-delà de 64 ans, jusqu’à 67 ans pour de nombreuses femmes.

Vous avez choisi de passer en force face à l’un des plus grands mouvements sociaux qu’ait connu notre pays, de refuser toute négociation avec les organisations syndicales unies, de ne tenir aucun compte des propositions de juste réforme de notre système de retraite que nous avions avancées.

Et voilà que, pour la première fois depuis de très nombreuses années, des dirigeants syndicaux nationaux voient engagées contre eux des poursuites. Pour le monde du travail, cette atteinte supplémentaire aux libertés syndicales est légitimement ressentie comme une hostilité brutale. Nous vous demandons solennellement de veiller à garantir le libre exercice du droit syndical dans notre pays.

Inutile de vous dire que j’éprouve quelques difficultés à voir dans votre initiative de ce jour autre chose qu’un exercice de communication.

Si vous vouliez vraiment répondre aux angoisses du moment, vous vous mettriez enfin à l’écoute de nos compatriotes, du monde du travail qui ne ménage pas ses efforts mais n’en profite jamais, de la jeunesse qui voit son avenir bouché par la précarité ; vous renonceriez à une politique qui ne sert que le capital et taxe sans fin les salariés et les retraités.

Si, à l’instar de l’un de vos ministres, vous souhaitiez parler aux classes populaires, votre priorité dans la période devrait être d’agir au service de la justice, de l’égalité sociale, de la démocratie.

C’est le sens des propositions que nous portons pour la France, avec nos parlementaires et nos élus présents dans tous les territoires de la République, dans le cadre d’une ambition collective, d’un projet partagé avec le plus grand nombre de nos concitoyens.

La priorité des priorités reste et demeure l’inflation, la lutte contre la vie chère, les bas salaires, la précarité du travail.

C’est réparer la France du travail par un pacte pour le pouvoir d’achat, pour le travail et la formation, avec des hausses des salaires et des pensions, par des conditions de travail dignes.

Avec les forces de gauche et écologistes, nous vous proposons une série de mesures très concrètes dont l’indexation des salaires sur l’inflation, l’augmentation du smic à 1 600 euros net, la conditionnalité des aides publiques versées aux entreprises, l’égalité réelle des salaires entre les femmes et les hommes.

Au regard de la gravité de la situation du pays, je vous propose aujourd’hui de réunir en urgence un Grenelle des salaires et des pensions, et de mettre en œuvre sans attendre un plan de lutte contre l’inflation reposant sur le blocage des prix, la baisse de la TVA et la taxation des superprofits des entreprises.

Faire Nation nous invite à nous adresser fortement à la jeunesse.

Nous vous proposons un pacte pour la jeunesse : ayons l’ambition de garantir à chaque jeune un avenir avec un emploi durable ou une formation qualifiante et un salaire. Nous voulons 0 jeune au chômage. Et reconstruisons l’école publique ; ce qui suppose de garantir la gratuité des fournitures scolaires, de mettre en place un revenu étudiant, de construire des logements étudiants, d’abroger Parcoursup et de donner aux enseignants, comme aux personnels de l’Éducation nationale, les moyens d’exercer vraiment leurs missions, sans leur demander de travailler davantage, alors qu’il s’agit d’abord de respecter et revaloriser leur métier.

Nous demandons d’augmenter leur point d’indice pour que le salaire minimum atteigne 2 000 euros net. Nous proposons un plan de pré-recrutement en urgence de 10 000 étudiants en L3 à former en deux ans et leur permettant d’atteindre la titularisation avec un niveau master.

L’heure est à lancer un grand plan de reconstruction des services publics. Je pense en particulier à la santé qui est au cœur des préoccupations de nos concitoyens. À l’opposé de toute augmentation des franchises médicales, nous proposons d’aller vers une véritable prise en charge à 100 % des soins et la reconquête de la Sécurité sociale sur la base de ses principes fondateurs de solidarité et d’universalité des droits. Il est également plus que jamais nécessaire de refonder l’hôpital public pour lui donner les moyens de ses missions et d’engager une nouvelle stratégie nationale de santé.

Favoriser l’essor des arts, de la culture et des politiques sportives, c’est un grand enjeu d’émancipation qui nécessite de transformer profondément les politiques publiques et d’y consacrer au moins 1 % du PIB pour chacune d’entres-elle.

Faire Nation appelle également à respecter la démocratie, à écouter le cœur battant du peuple, à aimer nos concitoyens dans leur diversité et dans leurs engagements.

Les événements tragiques qui se sont déroulés suite au meurtre de Nahel doivent nous inviter à beaucoup d’humilité. La France ne se parle plus, ne se comprend plus. Il est donc urgent de bâtir un pacte pour la réconciliation nationale.

L’appel de Grigny, porté par notre collègue Philippe Rio et des maires de toutes sensibilités, a présenté des propositions en ce sens.

Certaines d’entres-elles ont été retenues mais si peu ! C’est tellement insuffisant par rapport aux inégalités existantes. Qu’attendez-vous vous pour aller au bout ? Vous le savez pourtant : ce que vous n’investissez pas aujourd’hui coûtera plus cher à la France demain.

Le droit à des services publics de qualité, à l’emploi, à des logements décents, à la tranquillité publique, à une police de proximité sont au cœur de ce plan pour nos villes et nos quartiers. Il n’y a pas d’économie à faire en ces domaines.

Faire reculer les trafics de drogues, d’armes, s’attaquer à la prostitution impose de mettre en place des moyens sans précédent localement, avec beaucoup plus de moyens d’enquête, de justice, d’accompagnements sociaux, de prévention, de suivi des peines par des éducateurs et des agents de probation aujourd’hui débordés.

Comment lutter contre l’argent facile de la drogue quand elle coule à flots dans nos quartiers ? Il faut s’attaquer à la source, aux narco-trafiquants, au blanchiment de l’argent et en redonnant des moyens aux services des douanes le long de nos frontières.

En s’attaquant au blanchiment de l’argent, vous vous rendrez compte à quel point les banques sont parfois complices, aidées par des paradis fiscaux toujours présents.

Le respect de notre pacte républicain impose d’être extrêmement ferme avec la délinquance en col blanc, la corruption, la fraude et l’évasion fiscale.

Enfin, faire Nation exige de respecter la dignité humaine et les droits de tous les travailleurs. Comme beaucoup d’autres, nous réclamons la régularisation des travailleurs sans papiers et l’élaboration avec les pays de l’Union européenne, les élus locaux et les associations concernées d’une politique d’accueil des personnes fuyant leur pays afin de ne plus laisser quiconque mourir dans la Mer du Nord ou en Méditerranée.

Concernant nos institutions, notre pacte républicain doit reposer sur la confiance envers elles et ses représentants. Comment les Français peuvent-ils avoir encore confiance dans leur Parlement, leurs députés, lorsque le gouvernement sanctionne les débats à coup de 49-3 ?

Nous demandons, là aussi, de réformer nos institutions pour les rendre plus démocratiques en rééquilibrant les pouvoirs en faveur du Parlement et de la démocratie sociale.

Nous proposons la suppression des articles 49-3, 40, 47-1 de la Constitution, car ils privent le Parlement de son rôle démocratique. Nous proposons l’instauration d’élection à la proportionnelle aux élections législatives, sans diminuer le nombre de députés et de rétablir les élections législatives avant l’élection présidentielle.

Nous proposons de donner de nouveaux pouvoirs d’intervention aux salariés dans les entreprises afin qu’ils participent, avec les actionnaires, aux choix les concernant.

Nous demandons de redonner du pouvoir et des moyens aux élus locaux, notamment les maires et les conseillers départementaux, de compenser strictement l’ensemble des compétences transférées par l’État et de mettre fin à la loi NOme. Le couple département-communes doit redevenir l’interlocuteur privilégié de l’État.

La réforme de nos institutions doit permettre un dialogue réel et sincère avec les élus de Corse comme avec ceux des territoires d’Outre-mer qui attendent, eux aussi, que l’on tienne compte de leurs spécificités, du poids de la vie, des monopoles privés, du sous-investissement chronique de l’État qui les prive aujourd’hui des moyens nécessaires pour le traitement des déchets, l’approvisionnement en eau ou le développement de leur souveraineté alimentaire.

Faire Nation, c’est respecter tous les peuples de la République française, leurs cultures, leurs histoires, leurs langues. Et là aussi, toute réforme devra être soumise par voie de référendum aux habitants des territoires concernés. C’est aussi savoir les écouter quand ils expriment leur colère.

Concernant l’ISF ou plus récemment la réforme des retraites à 64 ans, les Français ont souhaité être interrogés. Écoutez-les. Donnez-leur la parole. Cela fait maintenant des mois que nous réclamons un référendum sur ces sujets.

De même, nous vous demandons d’interroger les Français sur le retour du pacte budgétaire européen qui impose tant de rigueur et d’austérité.

Nous n’en voulons pas. Nous demandons pour notre part l’instauration d’un autre pacte budgétaire européen, permettant de mettre l’argent de la BCE au service de l’emploi, de la transition écologique, des services publics avec des taux 0 % pour les États et les collectivités.

Nous proposons ainsi la création d’un fonds européen de développement écologique et social, qui financerait des embauches massives dans les services publics et permettrait également de faire face aux enjeux climatiques.

Sur ce sujet, l’accélération du dérèglement climatique n’est pas une question pour nous. C’est une réalité. C’est une urgence.

Soyons à la hauteur du bouleversement en cours et cessons de culpabiliser les Français individuellement : il faut révolutionner notre système économique pour agir rapidement et en profondeur.

Nous appelons la France à mettre en place un pacte annuel pour le climat à hauteur de 6 % du PIB, comme le recommande le Giec.

En matière énergétique, la France doit retrouver toute sa souveraineté et ne plus céder aux injonctions de l’Allemagne, comme aux lobbies anti-nucléaire. Il est urgent de sortir du marché européen de l’énergie, de baisser les tarifs du gaz et de l’électricité pour les ménages, les communes, les services publics, les entreprises, et d’investir massivement dans la production d’électricité décarbonée issue du renouvelable et du nucléaire. Voilà un choc de pouvoir d’achat et de compétitivité utile et efficace, garanti par un service public de l’électricité et du gaz. Vous faisiez référence au CNR. Voilà de quoi s’en inspirer.

Ce pacte pour le climat doit permettre la rénovation de 700 000 logements par an, la création d’un service public de l’eau, la gratuité des transports publics dans les métropoles, la prime à la conversion pour les véhicules électriques d’occasion avec un véhicule populaire produit en France, la relocalisation de l’activité industrielle, la promotion de la souveraineté alimentaire garantissant à chacun de manger sain et à sa faim.

Concernant la paix, vous connaissez notre attachement à toutes les initiatives permettant d’ouvrir un espace de dialogue en faveur d’un cessez-le feu en Ukraine et pour l’ouverture de négociations.

Dans une lettre que je vous ai récemment adressée, je vous disais que la France doit prendre une initiative avec quelques propositions que j’ai esquissées. Je sais qu’elles font débat parmi les parlementaires, de droite comme de gauche. C’est l’occasion de dépasser les clivages et de proposer un chemin pour la paix en Europe et de renoncer à inscrire cette guerre dans le temps long, avec son cortège de souffrances et de désespérance pour les peuples d’Ukraine, de Russie, mais aussi d’Europe.

Enfin, pour œuvrer à un nouvel ordre du monde, de justice et de droit, la France doit entendre l’aspiration des peuples d’Afrique à conquérir leur souveraineté ; l’heure est venue d’en finir avec les vestiges du néocolonialisme, et de construire avec les nations de ce continent une nouvelle relation, basée sur la coopération et un co-développement solidaire. Plus généralement, notre pays doit de nouveau faire entendre sa voix afin que soient appliquées les résolutions des Nations unies, partout dans le monde où elles ne sont pas respectées et où la liberté des peuples se trouve bafouée.

En résumé, Monsieur le Président de la République, nous sommes disposés à travailler s’il s’agit de répondre aux urgences du moment et de permettre des avancées sociales et démocratiques pour nos concitoyennes et concitoyens. Pas de participer à un théâtre d’ombres…

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en ma haute considération.

Fabien Roussel
Secrétaire national du PCF

Le Parti communiste galvanisé par la popularité de Fabien Roussel

À Strasbourg, les militants communistes avaient le sourire. Renouvellement générationnel, nouvelles adhésions… Ils attaquent la prochaine campagne électorale avec l’objectif de faire leur retour au Parlement européen.

Fabien Roussel, lors de l'université d'été du PCF, le 26 août à Strasbourg. © Julien Jaulin

Fabien Roussel, lors de l’université d’été du PCF, le 26 août à Strasbourg. © Julien Jaulin

Strasbourg (Bas-Rhin), envoyé spécial.

Après trois jours de débats intenses à Strasbourg, les communistes entament leur rentrée « requinqués ». C’est le sentiment exprimé par la plupart d’entre eux, alors que leur parti lance déjà la mobilisation pour la campagne des européennes. « On est venus à six, dont cinq camarades qui ont adhéré il y a moins de trois ans », se réjouit Michèle, qui les décrit « enthousiasmés par les changements politiques au PCF ».

Depuis la candidature de leur secrétaire national, Fabien Roussel, à la présidentielle, les communistes se sont retrouvé une voix dans le débat politique national. Sa popularité, encore mesurée récemment par les sondages, n’est pas pour rien dans leur engouement à retourner militer sur le terrain. Continuer la lecture de Le Parti communiste galvanisé par la popularité de Fabien Roussel

À Strasbourg, Fabien Roussel tacle un président qui « ne vit pas en France » (Vidéo)

Le secrétaire national du PCF a prononcé son discours de rentrée samedi soir, à l’université d’été des communistes. Il a dressé les priorités de son parti, appelant les militants à se mobiliser pour la campagne des élections européennes.

La paix, le climat, la question sociale : ce sont les priorités du PCF pour cette rentrée, tracées par le secrétaire national Fabien Roussel ce samedi 26 août à Strasbourg. Le dirigeant communiste a pris la parole à l’issue de la deuxième journée de débats à l’université d’été de son parti. Un rendez-vous de fin d’été qu’il a qualifié de « nécessité, tellement les communistes ont une grande responsabilité ». Dans une salle qui a entonné l’Internationale avant la prise de parole de Fabien Roussel, ovationné les salariés en lutte de Clestra qui sont intervenus devant les communistes, le secrétaire national du PCF a choisi de démarrer son allocution par les « événements internationaux graves » liés à la guerre en Ukraine. Il a ainsi relancé son « plan de paix » en cinq points, qu’il a déjà proposé au président de la République. Continuer la lecture de À Strasbourg, Fabien Roussel tacle un président qui « ne vit pas en France » (Vidéo)

Pour une initiative de paix en Ukraine : courrier de Fabien Roussel au président de la République

Fabien Roussel s’est adressé au président de la République pour lui demander que la France prenne une initiative pour ramener la paix en Ukraine.

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Monsieur le Président de la République,

Voici plus de seize mois que le peuple d’Ukraine subit le désastre de la guerre injustifiable déclenchée par la Russie et qu’il en paie le prix tous les jours, avec des morts, des personnes blessées, déplacées, des destructions ainsi qu’une catastrophe humanitaire et écologique.

Cette guerre a des conséquences internationales.

De lourdes menaces pèsent sur l’accord sur les exportations de céréales conclu en juillet 2022. Or, l’approvisionnement en blé de la Corne de l’Afrique, déjà menacée de famine, en dépend en grande partie. La déstabilisation possible du pouvoir en Russie ouvre la porte à l’inconnu pour la maîtrise du deuxième arsenal nucléaire mondial, ce dont personne en responsabilité ne peut se réjouir. Il faut y ajouter la course aux surarmements en Europe ainsi que certaines tentations à l’Est de l’Europe d’un engagement militaire direct.

Ces surenchères guerrières peuvent vite devenir incontrôlables.

Nous sommes à la croisée des chemins. Soit nous comptons sur une victoire militaire de l’Ukraine pour libérer ses territoires, hypothèse aujourd’hui jugée hautement incertaine, et qui aurait en tout état de cause un coût humain et matériel insupportable pour le peuple d’Ukraine et revêtirait des risques incommensurables pour les peuples du continent ; soit nous empruntons une autre voie – certes étroite, mais pouvant permettre d’éviter le pire -, la recherche d’une solution politique et diplomatique.

Du fait de son histoire, la France a une voix singulière à faire entendre, en faveur de la sécurité humaine et de la paix, du droit international et de la coopération solidaire des nations et des peuples.

En toute souveraineté, elle doit jouer un rôle moteur et actif dans la sortie du conflit. En s’engageant sur ce chemin, au lieu de soutenir l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN lors du sommet de Vilnius, la France rejoindra ainsi les propositions de paix déjà formulées par de nombreux gouvernements tels ceux du Brésil, d’Afrique du Sud, de Chine, de Colombie, sans parler du Vatican.

Les principes de paix que la France peut proposer devront correspondre aux principes de la Charte des Nations unies et de la sécurité commune en Europe, respecter la souveraineté des peuples, et donner les garanties réciproques de sécurité assurant une paix durable.

Ils pourraient être les suivants :
• L’évacuation immédiate et inconditionnelle des territoires que la Russie occupe depuis le 24 février 2022 ;
• La négociation d’un statut de neutralité pour l’Ukraine dans le cadre d’une protection internationale sous l’égide de l’ONU, en contrepartie duquel l’Ukraine renoncerait à rejoindre l’OTAN ;
• Une négociation sur les réparations de guerre et un contrôle de leur utilisation afin qu’elles soient concrètement utiles au peuple ukrainien et qu’elles n’alimentent pas la corruption ;
• L’acceptation par la Russie et par l’Ukraine d’un référendum internationalement contrôlé sur le statut de la Crimée et du Donbass, où la guerre a fait, entre 2014 et 2022, plus de 15 000 morts. La Russie renoncerait, ce faisant, aux résultats des référendums unilatéraux et sans valeur qu’elle a convoqués en 2022 dans les territoires occupés, ainsi qu’à celui de 2014 en Crimée ;
• Le retrait des armes nucléaires déployées en Biélorussie et le renoncement par Moscou aux armes nucléaires tactiques qui menacent directement l’Europe, à la suite duquel les forces de l’OTAN déployées en Europe reviendraient immédiatement à leur niveau de février 2022. Les négociations sur un désarmement multilatéral des forces nucléaires déployées en Europe pourraient dès lors reprendre, sur la base du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

Cela rendrait possible l’ouverture, dès que les conditions le permettront, d’une conférence paneuropéenne de sécurité collective en vue d’interrompre, sur tout le continent, la dynamique de militarisation au profit de mesures de confiance réciproque.

Monsieur le Président de la République, je formule ces propositions sans ignorer les difficultés de la situation. Chaque jour, les logiques de force et l’aggravation des haines attisent l’incendie.

Mais, à quelques jours du sommet de l’OTAN à Vilnius, pouvons-nous assister sans réagir à l’engrenage fatal qui peut mener demain l’Europe à une guerre généralisée, ou, pire, l’accompagner comme le fait l’Alliance atlantique ?

Représentant notre pays, vous pouvez faire grandir la pression politique et diplomatique en faveur d’une solution rapide au conflit.

Je suis convaincu que c’est ce qu’attendent les Françaises et les Français, parce que cela correspond à l’idée qu’ils se font du rôle de notre pays dans le monde.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’assurance de ma haute considération.

Fabien Roussel
Secrétaire National du PCF
Député du Nord

À un mois de la Fête, l’Humanité cambriolée a besoin de votre soutien

Fabien Gay, le directeur du journal L'Humanité, Le 31 juillet,  lors de l'hommage à Jean Jaurès, assassiné 109 ans plus tôt © Demian Letinois Taillant

Fabien Gay, le directeur du journal L’Humanité, Le 31 juillet, lors de l’hommage à Jean Jaurès, assassiné 109 ans plus tôt
© Demian Letinois Taillant

Chers lectrices et lecteurs, Alors que l’été n’est pas encore achevé et que notre rédaction est mobilisée pour continuer de décrypter l’actualité, un mauvais coup est venu frapper le groupe l’Humanité. Dans la nuit du mercredi 16 août au jeudi 17 août, le bâtiment où nous avons nos bureaux a été cambriolé. Quasiment toutes les entreprises de l’immeuble ont également été visitées et je veux leur apporter notre plein soutien. En ce qui nous concerne, ce sont une cinquantaine d’ordinateurs qui ont été dérobés avec d’autres outils informatiques, comme le matériel vidéo, auxquels s’ajoutent des dégradations importantes qui occasionnent des désagréments importants pour notre vie commune.

C’est d’autant plus un mauvais coup qu’il se produit dans une période charnière pour toutes nos équipes. Nous avions récemment renouvelé l’ensemble de nos outils informatiques pour assurer dans les meilleures conditions le changement d’outil éditorial le 4 septembre et le lancement de notre nouvelle plateforme numérique, de notre nouvelle liseuse et la création de notre application numérique pour le 15 septembre prochain. De plus, tout le service de la Fête de l’Humanité qui devait emménager ce jeudi 17 août sur le terrain pour assurer le montage, l’accueil des militants et des prestataires se retrouve sans outils informatiques. Continuer la lecture de À un mois de la Fête, l’Humanité cambriolée a besoin de votre soutien

Oui il a fallu détruire l’État socialiste et le parti léniniste mais il demeure la question : Comment en est-on arrivé à Gorbatchev ? A Robert Hue ?

Temps de lecture: 18 minutes

Le livre d’Ostrovski Erreur ou trahison dans sa dernière partie, intitulée “la fin” ne laisse pas beaucoup de place au doute, il y a eu “trahison” et celle-ci a nécessité de la ruse et de l’obstination. Il décrit pourtant le caractère “objectif” d’un écroulement de l’URSS sous les effets conjugués d’une crise économique, de l’affaiblissement du pouvoir de l’union, de sa centralité autant que de sa maitrise sur les événements, de la croissance d’un mouvement d’opposition lié de fait directement à Washington, y compris sous ses formes nationalistes, qui développe sa prise sur le terrain que le pouvoir de l’union laissait en jachère, ainsi que de l’effondrement de l’ancienne idéologie et de la diffusion de nouvelles valeurs idéologiques occidentales. Si l’on en restait à ce constat, ce que font la quasi totalité de ceux qui parlent de la fin de l’URSS en France, communistes compris, l’affaire peut être jugée, ce système n’était pas viable.

En général, c’est même pire, la chute de l’URSS est devenue un lieu obscur dont on ne parle pas, le diagnostic est bien le caractère invivable et sordide, et ce silence sur les FAITS conditionne des attitudes fondamentales et devient force d’inertie. La première conclusion que l’on peut tirer de ce livre est qu’il est urgent que les communistes français mais en s’appuyant sur les nombreux travaux qui se développent au plan international affrontent à partir de leur propre but et valeurs cette question des raisons de la fin de l’URSS, comme celle de la liquidation de leur parti, une réalité. Continuer la lecture de Oui il a fallu détruire l’État socialiste et le parti léniniste mais il demeure la question : Comment en est-on arrivé à Gorbatchev ? A Robert Hue ?

Rentrée : des étudiants toujours plus précaires, selon l’Unef

Dans une étude publiée ce lundi 14 août sur leur compte X, le syndicat étudiant Unef a révélé une augmentation du coût de la vie étudiante à hauteur de 6,47 %. Pour Flavie Quilan-Lacour, présidente de la branche picarde du syndicat, le problème n’est pas nouveau, il fait craindre une dégradation des conditions de vie pour les étudiants.

AFP

Transport, alimentation, énergie… Plusieurs secteurs dont les frais sont en hausse devraient impacter le porte-monnaie des étudiants français à la rentrée, c’est ce qu’indique une étude du syndicat étudiant Unef publiée sur leur compte X, ce lundi. Entre inflation et manque d’action du gouvernement, la précarité étudiante ne fait que croître depuis plusieurs années.

Malgré l’annonce du gouvernement de revaloriser le montant des bourses étudiantes à hauteur de plus de 500 millions d’euros, «  jamais, en 19 ans d’enquête de l’Unef, l’évolution du coût de la vie étudiante n’avait atteint de tels sommets », s’indigne l’Union nationale des étudiants de France. Continuer la lecture de Rentrée : des étudiants toujours plus précaires, selon l’Unef

La classe ouvrière et le pacte républicain face à l’arrogance de caste

Pour la France de Macron:
il est inacceptable que l’on viole “la démocratie” au Niger, celle qui garantit à la France un uranium à un prix dérisoie, mais il est tout à fait acceptable que celui qui « soustrait » son uranium n’ait pas d’électricité chez lui. Moins de 20 % de la population au Niger dispose de l’électricité. C’est dire ce qu’est leur démocratie et le lâche consensus sur lequel il repose… ce consensus, cette union sacrée autour de l’envoi d’armes pour l’OTAN.

Cette France-là est chassée d’Afrique, est méprisée de tous pour son impuissante vassalité, elle a trahi son peuple comme tous les autres peuples, son secteur manufacturier s’effondre et la bourse chute parce que leur démocratie n’est que tyrannie et que les capitaux fuient comme toujours.

Il y eut jadis d’autres voix rocailleuses qui tonnèrent à l’Assemblée Nationale au nom de la classe ouvrière, Il interpellait malicieusement Queuille en pleine guerre de Corée et lui disant : “taisez-vous Correzien du Sud…” Ce qui ne manquait pas de sel quand on sait le partage de la Corrèze entre ceux qui respectaient les maitres du château et les rebelles…
ou encore s’adressant à l’Assemblée Nationale à ceux qui par leur atlantisme trahissaient la France et qui pour masquer leur trahison se déchaînaient en propos anticommunistes:
“Nous sommes bien sûrs de valoir autant que vous et quand je dis autant je suis sûr de ne pas exagérer… Vous parlez de démocratie pour masquer votre arrogance de caste..” Ce discours de Jacques Duclos dont nous publions ci-dessous des extraits a été prononcé alors que les événements se précipitaient en Indochine “Ce qui se dégageait de la marche des événements, c’était d’abord la volonté du gouvernement français d’empêcher l’unité du Vietnam en maintenant la Cochinchine sous un régime autonome et en recherchant d’autres partenaires que le camarade Ho chi Minh” et Duclos ajoute “Ainsi, la IVe République allait faire ses débuts avec à son flanc une situation en train de s’aggraver en Indochine et qui devrait prendre peu à près un caractère d’extrême gravité. On peut dire que la guerre d’Indochine qui a fait tant de mal au peuple vietnamien et qui a été ruineuse pour notre pays a eu pour cause la rapacité des colonialistes et le manque de courage et de clairvoyance de dirigeants politiques qui se laissèrent manoeuvrer par des personnages totalement imperméables à la compréhension de la volonté de libération des peuples colonisés et figés dans l’attitude coloniale la plus rétrograde et la plus stupide”. (1)

Un mot encore, je me suis toujours demandée pourquoi alors que la social démocratie avait toujours trahi partout, pourquoi non seulement Jaurès ne trahit pas, pourquoi dans la Commune de Paris viennent y compris des officiers qui refusent la défaite, je crois que c’est parce qu’il y a la Révolution française avec Robespierre, celui qui porte la République le plus loin, en faisant du peuple la boussole… le principe jacobin celui à partir duquel se dessinera la dictature du prolétariat.

Il suffit d’écouter ce discours de Duclos et le double contexte dans lequel il est prononcé à savoir au plan intérieur face aux manœuvres qui vont finir par détruire la IV république et qui – déjà sous la pression des Etats-Unis – vont évincer les communistes du gouvernement et à travers eux chasser la classe ouvrière le peuple français de l’exercice de la démocratie, ils n’entendent pas plus les peuples qui exigent souveraineté et libération internationale que chez eux celle du peuple. Ils baptisent démocratie ce qui n’est qu’une arrogance à courte vue de caste…

il est à noter que si on lit ce texte: Jaurès n’est pas le modèle offert aux communistes, il est seulement la preuve qu’il existe dans notre pays des Républicains sincères avec qui on peut gouverner. Ce qui est aux antipodes de la manière dont on tente de transformer le parti de Maurice Thorez en parti de Jaurès et qui confirme le choix social démocrate qui alors peut se contenter du parlementarisme et d’un strapontin pour la classe ouvrière… Jaurès est un appel aux socialistes baptisés en l’occurrence des “républicains sincères”

En revanche, oui le parti communiste français part de ses traditions héritées de la Révolution française et de son roman national pour donner à la classe ouvrière son rôle émancipateur et souverain, patriote, du jacobinisme vers le socialisme qui a triomphé avec l’URSS et qui vient de ré-affirrmer son rôle dans la lutte contre le nazisme.

Le pacte républicain dont faisait état Jacques Duclos a été brisé : chaque président de la Ve République a eu à cœur d’aggraver la facture qu’il soit de droite ou de gauche, la part du patrimoine hérité est remontée de 34% en 1970 à 60% aujourd’hui.
La moitié des Français reçoivent moins de 70 000€ en héritage, mais les 0,1% les plus aisés reçoivent au moins 12,5 millions, soit au minimum 180 fois plus. Le taux d’épargne des 40% les moins aisés est inférieur à 5%. Ceux-là n’ont pas le choix : ils consomment la quasi-totalité de leur revenu et subissent de plein fouet l’inflation. Leur Europe est sans perspective autre que celle de la mise en concurrence des forces de travail et la gloire des marchés financiers et des marchands d’armes. La zone euro est entrée en récession. Les salaires ne suivent pas l’inflation, d’où la contraction de la consommation, et l’investissement (dont l’immobilier) est aussi en berne. La guerre et le pillage néocolonial n’aide même plus à assurer le dit pacte républicain, il est à la base d’un exode qui devient seulement un argument sécuritaire. Le consensus qui tend à s’établir autour de ce pillage et de l’UE en est de plus en plus infâme.

Quand le PCF revendiquait le pouvoir au nom de la classe ouvrière et dénonçait “leur” démocratie comme une arrogance de caste menant à la catastrophe …

“Nous avons conscience d’avoir autant de mérites, autant de droits que vous ; et quand je dis “autant”, je suis bien sûr de ne pas exagérer.

La classe ouvrière, dont nous avons conscience d’être les représentants essentiels, a fait son devoir, alors que les fausses élites sombraient dans la lâcheté et le déshonneur.

Cela on le reconnaissait hier : on l’oublie aujourd’hui. Pendant la clandestinité, un académicien, qui maintenant est de service au Figaro écrivait : la classe ouvrière seule, dans sa masse, aura été fidèle à la France profanée.”

Mais cet élan de sincérité hier est oublié aujourd’hui. Et l’on voit transparaître la haine de classe chez ceux-là même qui parlent d’amour pour cacher leur mépris du peuple et qui parlent de démocratie comme pour cacher un esprit de caste.

Ce qui reste, mesdames, messieurs, c’est que le parti qui représente la plus large fraction de la classe ouvrière est considéré comme un parti de seconde zone, et cela parce qu’il est représentatif de la classe ouvrière.

Les ouvriers, c’est bon pour produire, c’est bon pour se battre, c’est bon pour payer, c’est bon pour se faire tuer, mais ce n’est pas bon pour gouverner au même titre que les autres citoyens !

Les postes de premier plan sont interdits à une catégorie de Français. Le peuple servant de piédestal à une aristocratie méprisante et hautaine, voilà la philosophie politique que certains semblent vouloir faire triompher.

C’est ce qu’on a ressenti au cours des événements de ces derniers jours et l’on a la sensation de voir se dérouler ici des intrigues dont on a pas de mal à deviner qu’elles se nouent en dehors de l’enceinte du Palais Bourbon.

A côté des Républicains attachés à la démocratie et décidés à jouer le jeu parlementaire, il est des hommes qui ont associé leur destin moins peut-être au destin de la République qu’à un destin personnel. Et le plan de ces hommes est de discréditer la démocratie, dans l’espoir de frayer la voie à je ne sais quelle autre forme de pouvoir.

(…) On réfléchit aujourd’hui dans les usines, dans les mines, dans les chantiers, dans les boutiques, dans nos campagnes. On réfléchit à ce fait nouveau que, pour certains, la haine de classe prime l’intérêt de la patrie. Le peuple ne peut pas ne pas comprendre, devant l’interdit qui frappe le Parti communiste, que lorsque ces gens parlent d’union nationale, c’est simplement une comédie, ce n’est pas sincère.

La France veut aller de l’avant dans la voie du progrès. Elle ne veut pas que les conquêtes sociales de la dernière période soient remises en question. Elle ne veut pas que les nationalisations effectuées soient abolies pour le plus grand profit des puissances d’argent.

Elle ne veut pas que les forces d’obscurantisme reprennent le dessus.

Elle ne veut pas, la France, que plus de cent cinquante ans après la proclamation des droits de l’homme et du citoyen, on puisse établir chez nous des catégories entre Français et ériger en principe qu’aux hommes du peuple les fonctions supérieures sont à jamais interdites.

La France ne veut pas cela ! La France ne veut pas retourner aux mœurs féodales, au règne du bon plaisir et de l’arbitraire!

Nous sommes sûrs en défendant ces principes fondamentaux de la démocratie, d’être à l’unisson du pays républicain tout entier.

Nous représentons la partie la plus agissante la plus ardente de nos populations ; nous représentons les couches profondes de la nation dont Jaurès pouvait dire “qu’elles sont la vérité en mouvement, la vie elle même dans son évolution nécessaire”.

Le peuple de France ne permettra pas qu’on essaie de nous conduire à contresens de l’histoire et, avant de terminer, je veux faire appel à l’union de tous les Républicains que peu vent séparer des barrières de partis, mais qui doivent se retrouver unis pour assurer la marche paisible de la France vers l’affairmissement des institutions républicaines et pour barrer la route aux chercheurs d’aventurs quels qu’ils soient.

Jaurès que je me permets de citer disait :

“La société d’aujourd’hui est menacée par le retour offensif de toutes les forces du passé. C’est le devoir des socialistes, quand la liberté républicaine est en jeu, de marcher avec ceux qui ne veulent pas revenir en arrière”.

(1 ) Mémoires de Jacques Duclos. 1945-1952 ; p.169, 170, 171. Nous sommes dans le gouvernement provisoire de Léon Blum, mais la IVe République se met en place avec l’élection du président de la République par l’Assemblée nationale qui est fixée le 14 janvier 1947.

Est-ce que la politique a encore besoin du marxisme?

Je ne suis pas du tout convaincue que l’anti-Dühring dont il est question dans l’article qui suit, rende le marxisme abordable pour tous, effectivement les aspects polémiques sont souvent fastidieux et c’est un “pavé”. Mais la question que pose cet article est bien réelle : dans l’état d’inculture théorique où se trouvent aujourd’hui la masse des militants et la quasi totalité des dirigeants politiques, la théorie marxiste en Europe, et singulièrement en France n’a plus d’influence sur le débat politique. Personne ne semble avoir jamais lu une ligne de Marx, peut-être les trois premières pages du Manifeste, même si le marxisme connait un regain d’intérêt auprès des chercheurs. Après l’eurocommunisme et la contrerévolution avec “la trahison de la “gauche”, le niveau du débat, les propositions programmatiques sont en rupture totale avec le niveau le plus basique du marxisme, même pas du léninisme ou des autres penseurs. Comme ça parait plus facile, ce qui est inexact, on a vaguement assimilé quelques pages de Gramsci, nous en sommes à un socialisme de la distribution, “un moralisme” dans l’analyse du capital, toute chose étrangère à l’analyse marxiste. Il serait presque rassurant de constater à quel point la social démocratie allemande pourtant sous la direction d’Engels était majoritairement la proie de courants aussi dévoyés que Dühring après Lassalle, (Dühring, aussi violemment antisémite que Proudhon, annonce le nazisme et pas seulement parce qu’il est antisémite). l’héritier d’Engels étant Kautsky, sans parler du socialisme français où le “marxiste était Guesde qui s’est rallié à l’union sacrée. Le vrai problème est que cette coexistence en particulier face à la guerre ou au colonialisme s’est toujours traduite (sauf dans le cas de Jaurès) en trahison. l’antidühring se bat pour une dialectique matérialiste en sciences, dénonce le positivisme et Engels montre comment se fait jour à travers le succès des théories confuses d’universitaire comme Dühring, l’exigence d’une vision globale qui peut être aussi une éducation au marxisme. Actuellement, en France, en Europe, dans une période de développement scientifique, cette soif d’une vision globale débouche sur à la fois l’anti-science, les délires complotistes, et dans le même temps on retrouve ce besoin d’une compréhension globale dans une situation d’inculture de masse. Est-ce qu’il y a une exigence théorique ? Comment initier au matérialisme non seulement historique mais dialectique des gens qui ne lisent plus. Comment reconstruire la capacité à des raisonnements qui admette au moins le développement des contradictions? Un autre aspect important est le choix de Engels et de Marx, dont nous avons déjà fait état à propos du programme de Gotha, celui de la coexistence – mais séparée en deux courants – entre un socialisme de la distribution, et à côté le marxisme, il y a là une question qui se pose en théorie et en pratique même si elle rarement abordée en tant que telle. Mais pour répondre à ma question : oui la politique a plus que jamais besoin de théorie et de Marx en premier lieu, mais ce besoin visiblement est totalement ignoré et chacun s’estime socialiste, communiste, sans que ce besoin effleure sa conscience. Pourtant dans une société, l’idéologie dominante étant celle de la classe dominante on voit mal comment y échapper sans travailler son mode de pensée spontanée, de celui qui nous fait percevoir que le soleil tourne autour de la terre, on le travaille par les luttes contre l’exploitation mais en intégrant l’expérience de celle-ci dans une conception de monde au-delà de la conscience spontanée qu’on en a. (note de Danielle Bleitrach dans histoireetsociete) .

Marxisme – L’Anti-Dühring de Friedrich Engels rend le marxisme abordable par tous ?

mercredi 26 juillet 2023, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 26 juillet 2023).

Portée de l’« Anti-Dühring » Version PDF de L’Anti-Dühring : http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/anti… 

https://assawra.blogspot.com/2023/0…

Portée de l’”Anti-Dühring”
Par Émile Bottigelli dans Avertissement, “Anti-Dühring” par Friedrich Engels
Éditions sociales – 1971

Si nous essayons de nous remémorer la situation dans laquelle Engels a entrepris de répondre de façon aussi magistrale à Dühring, il faut reconnaître qu’elle n’était pas pour lui une grande source d’encouragement. Certes l’Allemagne possédait un parti socialiste qui avait surmonté le stade de la secte lassallienne. A chaque élection le nombre de voix socialistes augmentait. Le parti possédait près de quarante organes de presse et était en mesure d’utiliser le Reichstag comme tribune de propagande à l’échelon national. Mais l’unité s’était réalisée à Gotha sur des bases qui trahissaient la faiblesse idéologique des dirigeants. Il était clair que le Manifeste communiste ou Le Capital étaient à peine connus. La lutte souvent héroïque du parti se situait sur un plan strictement politique. Continuer la lecture de Est-ce que la politique a encore besoin du marxisme?

Grisolles. Les communistes appellent à un « nouveau Front Populaire »

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a rendu publique une « lettre aux Français » appelant à la création d’un « nouveau Front populaire ». Il s’agit d’un document de deux pages, tiré à plusieurs millions d’exemplaires, et distribué par les militants communistes durant tout l’été, jusqu’à la Fête de l’Humanité en septembre. Une délégation du PCF 82 était présente sur le marché de Grisolles mercredi pour la diffuser.

« Ce texte rappelle que les temps sont durs pour tout le monde. Et nous savons que ce gouvernement cherche à nous diviser et à briser tout espoir de changement », commente Julien Sueres, militant communiste et membre du secrétariat départemental.

« Fabien Roussel rappelle les positions de notre parti quant au monde du travail, à savoir un vrai salaire, tout au long de la vie, permettant de vivre, d’élever nos enfants, de partir en vacances, de nous projeter dans l’avenir et de pouvoir profiter d’une bonne retraite en bonne santé », insiste le castelsarrasinois accompagné d’une poignée de militants dont le conseiller régional Rodolphe Portolès.

« Il est temps d’indexer les salaires sur l’inflation, les députés communistes ont déposé une proposition de loi en ce sens », insiste ce dernier, également conseiller municipal à Montauban. « Nous invitons tous les lecteurs de la lettre à signer la pétition en ligne du PCF. Il s’agit aujourd’hui de rassembler le plus grand nombre, dans les entreprises, dans nos communes, dans nos quartiers pour faire respecter partout la dignité humaine et faire vivre l’égalité, la fraternité et la République dans une France libre de ses choix », ajoute Rodolphe Portolès.

Une initiative « très positive » pour les nombreux Grisollais qui ont pu échanger avec les militants sur le marché. En conclusion de la lettre, le PCF lance un appel à bâtir « ensemble un nouveau Front populaire qui rassemble la France des villes et des champs, la France du travail et du progrès social, une France souveraine, capable de mettre enfin l’être humain et la planète au cœur de tous ses choix ».

Contact presse : Julien Sueres – j.sueres@gmail.com – 07 62 27 36 23

 

NDLR de MAC: tout le mois d’août, cette lettre sera diffusée sur les marchés de Moissac, Castelsarrasin, Beaumont, Valence d’Agen, Montaigu de Quercy et partout ou des initiatives se tiendront! Venez à la rencontre des communistes…