« L’industrie est victime de la démission de l’État » : entretien avec Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

Pour la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, la reprise en main des hauts-fourneaux est déterminante pour l’avenir industriel de la France. Sur le plan social, de nombreuses luttes sont à prévoir.

Le « parti-pris du travail », un fil menant vers la société socialiste par Franck Marsal + bulletin de commande

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J’ai lu avec plaisir et grand intérêt le le « Parti-pris du travail », dernier livre de Fabien Roussel. Le livre est bâti sur les échanges profonds que le secrétaire national du PCF a entretenus avec des travailleurs de tous milieux et de toutes professions. Il est rédigé avec son franc-parler habituel. Partant des réalités concrètes, des contradictions criantes du capitalisme, du vécu des travailleurs, et posant la question centrale du travail, Fabien Roussel tire un fil fructueux. Il relie les problématiques de notre société française et porte loin la réflexion, vers le travail pour tous entraînant la fin du chômage et du RSA, vers un travail émancipateur et non plus aliénant, car cessant d’être inscrit dans un rapport « alimentaire » pour retrouver sa pleine dimension de créativité. En saisissant ce fil et un certain nombre de ses ramifications, il dégage une perspective nouvelle, une société radicalement transformée, de la réalité concrète de la crise capitaliste, vers une société répondant aux aspirations populaires profondes, du présent, vers un futur non pas à imaginer, mais à construire dès aujourd’hui, collectivement. Il suit ainsi le conseil de Lénine : saisir le maillon qui permet de faire bouger l’ensemble de la chaîne. Continuer la lecture de Le « parti-pris du travail », un fil menant vers la société socialiste par Franck Marsal + bulletin de commande

« Il faut garantir un travail pour tous avec un salaire à la hauteur » pourquoi ne pas dire le socialisme ?

 

Certains camarades, qui à juste raison notent que ce que propose Fabien Roussel est le « socialisme » tel que les communistes l’ont toujours défini, se demandent pourquoi ce mot est devenu si difficile à prononcer. La réponse est contenue dans leur « critique » : parce que la France a été laissée en jachère depuis plus de trente ans et que Fabien Roussel est obligé de faire avec. Parce que certains camarades au lieu d’aller l’aider à avancer préfèrent ruminer leurs rancunes en espérant une réhabilitation alors que le parti est tel qu’il n’y a personne qui soit digne de prononcer une telle réhabilitation. Ce parti est à reconstruire avec ceux qui veulent bien se mettre à la tâche quel que soit leur passé récent. Ce que propose Fabien Roussel est la seule porte entrouverte et ce qui nous menace est tel que nous devons nous mettre au travail, vu la catastrophe imminente, le chômage, la guerre, la violence au quotidien, etc… Que les bouches s’ouvrent, pas de mannequins dans le parti : oui, mille fois oui, mais par rapport à la tâche et au bilan concret de nos actions pour juger de nos avancées théoriques. Fabien Roussel n’est pas « l’homme que nous aimons le plus », c’est un communiste honnête qui accepte de faire un travail et que nous devons aider à transformer le terrain, c’est déjà beaucoup plus que nous n’en avons eu depuis trente ans alors même qu’au plan international les planètes s’alignent. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

par Philippe Allienne

Publié le 24 avril 2025

Dans le dernier livre qu’il vient de publier aux éditions du Cherche Midi, « Le parti pris du travail », le secrétaire national du PCF explique que le monde du travail, la production et la répartition des richesses doivent être au cœur du projet et du programme que défend le Parti communiste pour la France. Entretien.

Liberté Actus : Comment réagis-tu à l’annonce que vient de faire la direction d’ArcelorMittal France qui prévoit 636 suppressions d’emploi ? Continuer la lecture de « Il faut garantir un travail pour tous avec un salaire à la hauteur » pourquoi ne pas dire le socialisme ?

Connaissez-vous le premier poste de dépense de l’État ? Aides publiques aux entreprises : les dessous d’un scandale à 200 milliards

Dans la France de 2025, les chômeurs sont de plus en plus contrôlés, quand les aides publiques aux entreprises, premier poste de dépense de l’État pour un montant d’environ 200 milliards d’euros par an, ne le sont toujours pas. Une commission d’enquête sénatoriale se penche sur le sujet et lève de nombreux lièvres.

 

Bruno Le Maire le disait il y a à peine un an : il faut s’assurer de « l’efficience » de chaque euro versé par l’État. « Les Français doivent en avoir pour leur argent. » Sauf que les aides aux entreprises sous toutes leurs formes, le premier poste de dépense publique, ne sont pas mesurées et encore moins évaluées. Une commission d’enquête est en cours – jusqu’à juillet – au Sénat pour prendre ce sujet à bras-le-corps et chaque nouvelle audition renforce sa pertinence et son urgence. Rien qu’obtenir le montant annuel des aides publiques perçues par les entreprises relève de la gageure. Continuer la lecture de Connaissez-vous le premier poste de dépense de l’État ? Aides publiques aux entreprises : les dessous d’un scandale à 200 milliards

« le Parti pris du travail », Fabien Roussel démontre pourquoi le travail est de gauche

À contre-pied des libéraux, le secrétaire national du PCF défend, dans son livre le Parti pris du travail, un projet émancipateur : travailler moins pour travailler tous, se former afin de produire mieux, intervenir dans les choix de gestion en vue de se libérer de la finance. Une contribution au débat à gauche.

Ouvrir des usines plutôt que les fermer. Unir le peuple plutôt que le diviser. Tel est le credo que défend le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui publie ce jeudi 24 avril son troisième livre, le Parti pris du travail (le Cherche Midi). Il faut redonner du sens à ce dernier « en l’associant à des mots comme « émancipation », « bonheur », « dignité », « fraternité », « égalité » », écrit-il, là où le système économique « ne parle que de « rentabilité », de « subordination » et d’« obéissance » ».

L’ouvrage expose donc une vision du travail bien différente de la « valeur travail » mise en avant par les libéraux, à l’image d’un François Bayrou, premier ministre qui, le 15 avril, assénait que « les Français ne travaillent pas assez ». Selon le dirigeant du PCF, il faut au contraire organiser la diminution du temps de travail, en le partageant avec tous. En outre, l’emploi doit s’accompagner de droits, notamment afin d’intervenir dans la gestion des entreprises. Il insiste également pour que les droits des salariés, notamment syndicaux, soient étendus aux travailleurs ubérisés.

Avec ce livre, Fabien Roussel reprend le flambeau des précédentes campagnes présidentielle et européenne du PCF : celui de la nouvelle industrialisation du pays. Il déplore, à plusieurs reprises, « la perte de souveraineté dans de nombreux domaines », qui soumet la France à des puissances étrangères. Si cela peut paraître consensuel, il se veut plus clivant quand il dit que cela rend le pays dépendant « de la finance ».

Comment reprendre le pouvoir sur celle-ci est au cœur de la réflexion des communistes. C’est l’une des conditions pour mettre fin à « la spirale de la désindustrialisation », que l’auteur décrit dans les premières pages qui sonnent comme un cri d’alarme. Il invite à de gigantesques investissements en vue de restaurer l’appareil industriel et doubler la production d’énergie non carbonée d’ici à 2050.

S’il faut taxer les plus riches, cela ne suffira pas pour cet effort. « Les sommes à investir sont trop importantes », prévient Fabien Roussel, qui appelle à utiliser les dépôts bancaires (1 300 milliards d’euros pour les banques publiques, 6 000 pour les établissements privés). Il propose d’ailleurs la nationalisation de la Société générale ou du Crédit lyonnais, et la création d’un fonds pour l’industrie.

Le travail comme « ciment » de l’union

L’autre enjeu du livre est de mettre en avant l’objectif qui doit être au cœur de la gauche selon Fabien Roussel. Ici, la question stratégique de l’union entre partis de gauche n’est pas abordée : la priorité est donnée à « l’union du peuple de France » dont Fabien Roussel pense que le travail peut être le « ciment ».

Aussi appelle-t-il à combattre les oppositions factices, nourries par la droite et l’extrême droite, entre Français et immigrés, entre différentes professions, entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n’en ont pas. Il précise ainsi qu’il « est impossible de vivre avec 565,342 euros par mois », ajoutant : « C’est ce que je réponds à ceux qui m’expliquent que les bénéficiaires du RSA vivent mieux que les travailleurs. »

L’une des idées phares du livre est d’ailleurs la « fin progressive » du RSA qu’il considère comme une « politique de reniement », un « système » qui maintient les allocataires en « situation d’exclusion » et les invite à se taire. Au contraire, il faut garantir à chacun un emploi ou une formation dans le cadre d’une nouvelle Sécurité sociale. Cela doit permettre une mobilité professionnelle choisie grâce à une sécurité de revenus.

À la gauche de construire une conscience de classe

Ce livre se veut surtout un appel au peuple de France à reprendre en main son destin. Cela passe par une prise de conscience de classe. Celle-ci « ne se décrète pas. Elle se construit », souligne Fabien Roussel, qui insiste pour cela sur le rôle actuel des syndicats et du PCF. « Cela devrait être celui de toute la gauche, en plaçant la question sociale au cœur de son projet », écrit-il.

C’est là l’une des rares mentions au reste du Nouveau Front populaire qu’il lui arrive d’égratigner, avec quelques critiques contre le mandat de François Hollande, mais aussi contre la France insoumise qui, selon lui, « donne le sentiment de rechercher le chaos » et de vouloir dominer la gauche ou de chercher des alliances communautaristes.

D’autres thèmes sont abordés : la critique de l’attitude des riches et des actionnaires, la justice sociale, la politique internationale. Le Parti pris du travail est une exposition des thèmes dont Fabien Roussel pense qu’ils sont indispensables à la gauche en vue de gagner dans les années à venir. Avec l’envie d’en débattre.

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La social-démocratie ne va pas sauver l’Occident

Effectivement on ne peut pas se contenter d’aménager un système globalement mortifère il est nécessaire de mesurer ce qui nous est enseigné de devoir changer et tous coopérer à ce changement. In Histoire et Société!

Rob Urie

Temps 14 minutes

Photo par Nick Fewings

La social-démocratie ne va pas sauver l’Occident

Au cours des cinq dernières décennies, les élections américaines sont devenues de plus en plus définies par ce qu’elles n’accomplissent pas. Le modèle libéral classique d’élections libres et équitables pour choisir des représentants qui agissent dans l’intérêt public a été remplacé par un establishment de politique étrangère voyou attaché à des mécanismes public-privé (propagande, censure et surveillance) destinés à maintenir le contrôle social. Les massacres endémiques à l’étranger et la répression politique à l’intérieur représentent désormais la relation de l’Amérique avec le monde. Continuer la lecture de La social-démocratie ne va pas sauver l’Occident

Représentativité syndicale dans le privé : CFDT et CGT en baisse, CFE-CGC en hausse

Le poids des différents syndicats dans le secteur privé a été dévoilé ce mardi 8 avril. Si aucun changement majeur n’est à souligner, la CFE-CGC, l’organisation des cadres, confirme la bonne forme du syndicalisme catégoriel et autonome, en gagnant 36 300 suffrages.

Naïm Sakhi


La confédération de Montreuil voit son audience reculer de 0,83 % mais reste deuxième organisation syndicale du privé et première dans les TPE (très petites entreprises) dont les dernières élections ont eu lieu en décembre 2024.

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I.A.: un outil d’hégémonie et de domination ?

Les ambitions de la Big Tech américaine semblent sans limites à l’heure où les États-Unis ont porté Trump au pouvoir. En face, l’Europe semble en retard dans un domaine technologique clé, porteur de promesses comme de dangers majeurs.

 

Alors que l’intelligence artificielle s’insère à grande vitesse dans notre vie quotidienne, cette nouvelle technologie est peu comprise des usagers comme des responsables politiques. Elle est aujourd’hui largement dominée par les États-Unis et la Chine. Mais l’Europe n’est pas en reste. Des décisions politiques, plus que des investissements massifs, pourraient permettre aux Européens de disputer l’hégémonie américaine à l’heure de la domination des géants de la « Big Tech ».

En tant que scientifiques, comment définissez-vous cette nouvelle technologie appelée « intelligence artificielle » ? Continuer la lecture de I.A.: un outil d’hégémonie et de domination ?

« Économie de guerre », une déclaration de guerre aux travailleurs ?

La politique du tandem Macron-Bayrou prend prétexte des conflits et des risques actuels de sécurité. Elle s’inscrit dans une guerre sociale visant à satisfaire les profits capitalistes.

 

Le monde n’a jamais été aussi surarmé. Il n’y a pas d’autre chemin que la paix et le désarmement pour une économie de justice sociale.

Alexandre Derigny

Secrétaire général CGT finances

 

Une économie de guerre, c’est une économie de la misère et de la destruction. Il n’y a pas d’autre chemin que la paix et le désarmement pour une économie de justice et de progrès social. Alors que les budgets d’austérité succèdent aux budgets d’austérité, alors qu’il faut prendre en compte le réel et qu’« il n’y a pas d’argent magique », subitement, des dizaines, voire des centaines de milliards se mettent à valser pour le réarmement. Continuer la lecture de « Économie de guerre », une déclaration de guerre aux travailleurs ?

André Chassaigne, « un monument de l’Assemblée et un militant »

 

L’un des députés les plus costauds de l’Assemblée nationale, tant par sa carrure massive que par sa grande connaissance du Parlement, a décidé de passer la main. André Chassaigne, figure centrale du PCF, connu pour ses bons mots, ses coups de gueule, sa moustache devenue blanche comme la neige, et sa défense acharnée de la justice sociale, des services publics, de la ruralité et de Cuba, quittera fin mars son siège au Palais Bourbon.

Mais n’allez pas croire que c’est une porte qui se ferme. « Il s’agit surtout d’en ouvrir une pour la suite. J’accorde une grande importance à la transmission. J’ai 74 ans, il est temps de laisser la place », mesure-t-il. Continuer la lecture de André Chassaigne, « un monument de l’Assemblée et un militant »