Antoine Vatan : « L’écrasante majorité des Français est exploitée » + Invitation + Video

Présentation par Alexandra Tricottet du livre: « La Situation de la classe laborieuse en France » (éditions Delga)

Jeudi 20 octobre, ESPACE METAIS à Castelsarrasin à 18h00

Ouvert à toutes et tous

(Possible venue de A. Vatan en Janvier/Février 2023)

 

Propos recueillis par Kévin Boucaud-Victoire

Docteur en économie, agrégé de sciences économiques et sociales et professeur à l’université Paris-Nanterre, Antoine Vatan vient de publier « La Situation de la classe laborieuse en France » (éditions Delga), étude économique et statistique sur la dégradation de la condition des travailleurs dans notre pays.

Dans La Situation de la classe laborieuse en France (éditions Delga), dont le titre est un clin d’œil assumé à Friedrich Engels, Antoine Vatan entend dévoiler la dynamique du capitalisme et ses effets sur les travailleurs, en remettant au goût du jour l’analyse marxiste. C’est donc tout naturellement que le jeune économiste, statistiques à l’appui, analyse l’évolution du « taux d’exploitation » (part de la richesse créée par les travailleurs que s’approprient les patrons) et de la « plus-value » (excédent que récupère un capitaliste après vente de ses marchandises et paiement des salaires, à partir du travail de ses salariés), afin de montrer que la « baisse tendancielle du taux de profit » (tendance à la baisse, sous le capitalisme, du profit réalisé pour chaque investissement) annoncé par Karl Marx se réalise bien.

Marianne : Qu’entendez-vous par « classes laborieuses » ? Continuer la lecture de Antoine Vatan : « L’écrasante majorité des Français est exploitée » + Invitation + Video

Ovidie et Diglee : « Désirable mais pas trop active », ces doubles injonctions faites aux filles

Dans « Tu n’es pas obligée », guide pédago et féministe, l’auteure et réalisatrice Ovidie retrouve l’illustratrice Diglee pour livrer quelques bons conseils aux adolescentes à l’aube de leur vie sexuelle.

Après « Libres », « Baiser après #MeToo », Ovidie et Diglee s’attaquent aux injonctions faites au corps et à la sexualité dans « Tu n’es pas obligée », en s’adressant plus particulièrement aux adolescentes. Face au retour de bâton antiféministe, les autrices misent tout sur la génération qui vient. Dialogue.

« Tu n'es pas obligé », 
d'Ovidie et Diglee, 
éditions la Ville brûle, 
76 pages, 12 euros

« Tu n’es pas obligé »,
d’Ovidie et Diglee,
éditions la Ville brûle,
76 pages, 12 euros

Votre nouveau livre décortique les injonctions liées au corps, aux normes, aux relations sexuelles. Comment définiriez-vous une injonction ?

Ovidie C’est lorsqu’on se sent obligé de faire quelque chose dont on n’a pas réellement envie, alors que personne ne nous y contraint réellement. C’est plus pernicieux qu’une obligation, dans la mesure où l’injonction nous laisse croire que la décision vient de nous. Il y a cette illusion que ce serait notre choix. C’est plus agressif qu’une simple suggestion parce que, si on ne s’y plie pas, on risque d’en payer le prix en retour. Exemple typique : « si je me maquille, c’est pour moi ». Non, ce n’est pas vrai. Nous le faisons pour le regard social, pour les autres. Personne ne nous y oblige, mais, si nous n’y répondons pas, nous nous retrouvons en marge de la norme, donc exclues.

Comment se traduit l’injonction à la sexualité dans la société ? Continuer la lecture de Ovidie et Diglee : « Désirable mais pas trop active », ces doubles injonctions faites aux filles

La mort d’Yves Coppens, passeur de préhistoire

Le célèbre paléoanthropologue est mort ce jour, à l’âge de 87 ans. Nous republions un entretien réalisé pour la sortie de ses Mémoires, en 2018.

Célèbre pour avoir découvert plusieurs fossiles d’hominidés dont l’australopithèque Lucy, le paléoanthropologue Yves Coppens a publié, à 83 ans, ses mémoires, dans lesquels il retrace son parcours et raconte la naissance de sa passion pour l’archéologie. L’occasion pour ce passionné de nous recevoir chez lui et de nous offrir, avec la générosité qui le caractérise, un précieux entretien sur les origines et l’évolution de l’homme.

23 mars 2018, Paris, Yves Coppens, mémoires "Origines de l'Homme, origines d'un Homme"

23 mars 2018, Paris, Yves Coppens, mémoires « Origines de l’Homme, origines d’un Homme »

Vos mémoires (1) paraissent l’année où nous fêtons les 150 ans de la découverte de l’homme de Cro-Magnon en France… Comment cet anniversaire résonne-t-il pour vous ?

Yves Coppens Il est intéressant de mettre en perspective l’histoire de la découverte de Cro-Magnon avec celle de Neandertal : avant la mise au jour du premier fossile de Cro-Magnon en 1868 dans un petit abri sous roche en Dordogne, des restes de Neandertal avaient été retrouvés en 1829 en Belgique, en 1848 à Gibraltar et en 1856 en Allemagne. Or, pétri de toute la tradition chrétienne en Europe, le grand public et les scientifiques étaient décontenancés par cet ancêtre qu’ils ne trouvaient pas « beau », au sens esthétique du XIXe siècle. Alors quand le préhistorien français Louis Lartet a découvert Cro-Magnon qui offrait, lui, l’« élégance » des caractères anatomiques que tout un chacun espérait d’un ancêtre (grand front, beau menton, plus de 1 600 cm3 de capacité endocrânienne), cela a été un soulagement et un bonheur ! Continuer la lecture de La mort d’Yves Coppens, passeur de préhistoire

Est-ce qu’en répétant les erreurs on finit par faire du neuf? par D. Bleitracht

NDLR de MAC: un texte incisif et polémique qui replace le débat dans la perspective d’une construction d’un parti communiste plus fort et p^lmus à même de répondre au x défis de ce siècle. Un siècle après le congrès de Tours, à nous de montrer notre volonté!

Quand on s’étonnait de la jeunesse d’esprit d’Oscar Wilde celui-ci répondait avec son goût très particulier du sarcasme : “pour rester jeune c’est très simple il suffit de recommencer les mêmes erreurs. ”

Oserais-je vous avouer que hier après avoir écrit un texte, un de plus, sur la perspective offerte par l’élection législative, et ce que devrait faire le PCF, mon malheureux pays, je me suis demandé si en proférant de tels conseils, je ne cherchais pas à poursuivre une illusoire jeunesse en réitérant l’erreur de donner des conseils à des gens qui non seulement ne les suivraient pas, mais qui depuis plus de trente ans me font entendre par tous les moyens à leur disposition qu’ils en ont rien à foutre de moi et de mes recommandations. Quand je dis moi, lecteur mon ami, mon frère, pense que nous sommes quelques uns dans le même cas.

Soyons lucides : nous sommes devant une bouffonnerie avec cette FRANCE ingouvernable et il suffit de contempler ce schéma pour en avoir conscience. S’acharner sur ce que l’on peut attendre d’un tel résultat et croire que c’est de là que viendra la solution est stupide. Comme d’ailleurs est stupide le fait de croire en l’UE alors même qu’elle s’identifie à un OTAN de plus en plus en état de coma dépassé à force de n’être que la volonté des USA. Dans les deux cas, ne pas tenter de voir l’ampleur du champ politique est donc la première erreur et je n’ai pas vu grand monde s’en abstraire réellement. Ce refus de comprendre la période historique pour des raisons que l’on pense opportunistes est aussi une manière d’ignorer le quotidien de la majorité des Français comme de la plupart des peuples. Continuer la lecture de Est-ce qu’en répétant les erreurs on finit par faire du neuf? par D. Bleitracht

Les Etats Unis et la Guerre, de Pearl Harbor à Kiev par J. Pauwels

Pierre Merle : « L’école du futur » et les fausses solutions du New Public Management in caf. péda.

Début juin, après sa réélection, E. Macron a présenté son « école du futur ». Pour l’essentiel, les chefs d’établissement choisiraient les professeurs de « leur équipe » et les expérimentations pourraient être multipliées au niveau local. Telle qu’elle est définie, cette école du futur n’est pas une idée neuve. Elle reprend les thèses de l’ouvrage de J.-M. Blanquer L’école de demain (2016). Inspirée du New Public Management, cette école du futur, loin de résoudre les difficultés récurrentes de l’école française, risque fort de les accentuer.

Illusions et contradictions du projet macronien

Premièrement, les recherches n’ont pas montré que les résultats des élèves sont meilleurs et l’inégalité moins grande lorsque les chefs d’établissement disposent d’un pouvoir hiérarchique qui leur permet de choisir « leurs » professeurs. Cette école du futur ne peut donc résoudre deux des problèmes chroniques de l’école française : fortes inégalités et compétences trop moyennes des élèves. Il en est de même du principe d’autonomie des établissements associé au choix des professeurs. Son intérêt n’a pas été montré. Hattie (2009), à partir de l’analyse de plus de 800 méta-analyses représentant plus de 50 000 études, a conclu à l’absence d’effet de l’autonomie des établissements sur la réussite des élèves. Ce résultat a été confirmé par d’autres méta-analyses. Certaines recherches ont nuancé ce résultat (Inspection générale, 2019), sans toutefois le remettre en cause. Imaginer une école du futur qui serait plus juste et plus efficace alors que ses principes cardinaux ne sont pas confortés par la connaissance scientifique est une illusion. Continuer la lecture de Pierre Merle : « L’école du futur » et les fausses solutions du New Public Management in caf. péda.

Alain Supiot : « Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire se condamne à la répétition des crises »

Le juriste, professeur émérite au Collège de France, publie la Justice au travail, ouvrage dans lequel il met en perspective historique cette grande question et analyse les évolutions en cours. Il présente, d’autre part, une nouvelle édition des Lettres persanes. Dans nos colonnes, il appelle à dépasser l’opposition entre justice distributive et justice recognitive, c’est-à-dire entre ce qu’on nomme aujourd’hui le « social » et le « sociétal ». Entretien.

Alain Supiot, juriste, professeur émérite au Collège de France. Hannah ASSOULINE/opale

Alain Supiot, juriste, professeur émérite au Collège de France. Hannah ASSOULINE/opale

Alain Supiot a occupé la chaire « État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités » au Collège de France. Le professeur émérite a été membre, de 2016 à 2018, de la Commission mondiale sur l’avenir du travail. Ses travaux de juriste se sont principalement déployés sur deux terrains complémentaires : le droit social et la théorie du droit. Ses recherches en cours portent sur les mutations de l’État social dans le contexte de la globalisation.

Le titre de votre ouvrage, la Justice au travail (1), a, selon vous, une double signification : la « juste répartition du travail et de ses fruits » et « l’exigence de justice comme force historique ». Comment articulez-vous ces deux dimensions ?

La justice a souvent été conçue comme un ordre idéal et immuable auquel il conviendrait de se conformer. Mais c’est bien plutôt l’expérience historiquement changeante de l’injustice qui est première. C’est la misère ouvrière engendrée par l’essor du capitalisme industriel qui a suscité, au XIXe siècle, la volonté d’en comprendre les causes et d’en combattre l’extension. Cette expérience diffère de celle que peuvent avoir aujourd’hui les travailleurs sous plateforme ou les personnels de santé soumis au pilotage par indicateurs chiffrés. Continuer la lecture de Alain Supiot : « Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire se condamne à la répétition des crises »

Les trois raisons du troisième échec de Jean-Luc Mélenchon

Une excellente analyse de Pierre Alain MILLET…

Tout a été fait pour réduire le premier tour à ce qui était prévu pour le deuxième. Quelques mois qui donnent l’illusion d’un débat démocratique et puis la machine se met en marche pour conduire les citoyens dans le piège. Les temps de parole médiatique se concentrent sur quelques candidats, les sondages forment un vote utile concentré sur les trois premiers, écrasant tout le reste. Les partis politiques et leurs militants sont inutiles, les médias et leurs têtes d’affiches dominent.

A gauche l’impasse se referme. Plus Jean-Luc Mélenchon joue le vote utile, plus il réduit les autres forces de gauche pendant que le même vote utile fait grimper Macron pour ceux qui ne veulent pas de Le Pen et Le Pen pour ceux qui ne veulent pas de Macron… Les résultats de la Guadeloupe sont illustratifs de ce piège d’un vote utile qui n’a plus aucun sens, Mélenchon à 56% au premier tour et Le Pen à 70% au deuxième !

Au total, Mélenchon finit derrière Le Pen, et le le total gauche finit derrière le total d’extrême-droite, pour la première fois en France. Depuis le choc de 2002 et la première qualification d’un Le Pen au deuxième tour, l’extrême-droite n’a cessé de progresser, et la gauche est à son plus bas, 12% de moins en 2022 qu’en 2002.

Dès les résultats du premier tour, les dirigeants de la France Insoumise ont multiplié les condamnations des autres candidats de gauche qui auraient la responsabilité de l’échec de Jean-Luc Mélenchon. Ce n’est pas sans conséquence sur les débats entre citoyens, jusqu’à des violences contre des locaux du PCF.

Pourtant, dès qu’on regarde les résultats, on ne peut qu’être interrogatif sur les causes de ce deuxième tour que personne ne voulait. Comment penser que ce sont les 800 000 voix de Roussel qui expliquent ce troisième échec de Mélenchon quand il y a près de 13 millions d’abstentions ? que l’extrême-droite progresse à 11 millions de voix ? que même le président sortant pourtant rejeté est le premier président sortant de droite de la 5ème république qui progresse gagnant 1 million de voix ? Continuer la lecture de Les trois raisons du troisième échec de Jean-Luc Mélenchon

Peut-on négliger l’inquiétude devant ZEMMOUR et LE PEN? par PAM

JLM n’a pas un pb de 1,21%, mais bien plus grave, car pour la première fois en France, le total gauche est en dessous du total extrême-droite… c’est ce fait fondamental qui doit interroger les communistes pour répondre à l’inquiétude populaire bien réelle sur le fascisme.

Car si le vote utile a si bien fonctionné dans les quartiers (à Vénissieux, c’était impressionnant aux minguettes ou j’habite, les familles venaient voter en masse et plutôt dans la joie), ce vote était d’abord un vote d’inquiétude devant Zemour Le Pen… Leur dire qu’on s’en fout qu’elle soit élue ou pas serait une catastrophe !

Cela dit, le système continue à piloter cette élection pour arriver au résultat préparé. Elle ne passera pas. Et dans l’état de division militante, il faut être attentif à ne pas générer plus de tensions avec les plus remontés contre Macron… Il est normal que le candidat s’exprime clairement pour voter contre Le Pen, les communistes n’ont pas besoin d’en faire des tonnes sur le sujet, et doivent par contre tenter de montrer à ces électeurs populaires de Mélenchon la limite d’un bulletin de vote présidentiel…

S’ils sont maintenant dans ce piège de voter Macron contre Le Pen ou de ne pas voter au risque de Le Pen, c’est la traduction d’un rapport de forces dans le réel. Et les gens le savent bien. Ce sont les riches qui décident, les propriétaires et cet instinct de classe peut être réveillé à cette occasion. Fais au mieux le 24 avril, mais ne t’arrête pas comme en 2017. C’est après que ça se joue, dans l’action pour le droit au logement, à l’emploi, à un salaire digne.

Et on retrouve alors la question du parti, et la difficulté.. il faut plus de radicalité, avoir un positionnement plus clairement de classe, orienter tout le parti vers le monde du travail, mais sans tomber dans un gauchisme déclaratif. LO malgré la ténacité et les efforts impressionnants de ces militants nous montre aussi cette impasse…

Et donc, il faudra du temps, et il faut un réveil militant dans la jeunesse sans lequel, il est difficile d’espérer… Malheureusement, les anciennes directions du parti ont pourri beaucoup de choses dans la JC, perdu beaucoup de militants de valeur. Mais il en reste, et il faut les aider en priorité.

rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force, ni sa faiblesse..

Fabien #Roussel2022… Un vote de conviction en Vidéo (s) #PCFisBack

Pour clôturer cette campagne du 1er tour ce soir à 23h30.

Revivez quelques temps forts. Juste pour le plaisir de revoir, de réécouter l’évolution de cette formidable campagne #pcfisback

 

Et bien sur le meeting de Toulouse