Claude Lelièvre : « Halte à la morgue des ‘’forces de l’écrit’’ ! »

« Le cœur n’est plus à la fête de l’Humanité » Par Basile André

Par Basile André, Militant communiste, lecteur passionné

 

Le dimanche est un jour destructeur pour celles et ceux qui vivent sur le continent de la nostalgie. Ce fait est particulièrement prégnant pour les militantes et les militants communistes au soir du dernier jour de la fête de l’Huma. À cet instant, l’immense satisfaction d’avoir vécu quelques heures dans un espace chimérique et partagé des moments de fraternité avec des milliers de personnes est balayée par la triste réalité matérielle. En dépit de la fatigue, tout doit être rangé et nettoyé, avant de retourner dans un quotidien à la saveur bien terne.

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Hélas, le tribut est encore plus lourd à payer cette année, la faute à quelques individus qui ont décidé de transformer cet évènement populaire en festival de la bêtise crasse, où la part belle est donnée aux propos stigmatisants, méprisants et malhonnêtes.

Beaucoup d’entre nous avaient un mauvais pressentiment avant l’ouverture de la fête. Après la polémique « Médine » (lisez mon précédent billet si vous désirez connaître mon avis sur le sujet), il ne fallait pas être grand clerc pour estimer que les dérapages risquaient d’être nombreux.

Mais, un peu candide et sans doute trop rousseauiste sur les bords, j’avais espéré que le contexte social dramatique favoriserait une concorde temporaire qui n’empêcherait en rien l’indispensable débat d’idées qui doit avoir lieu entre nous. Il en était manifestement trop pour certaines personnes, incapables de masquer le mépris qui est le leur pour les militantes et les militants communistes. Continuer la lecture de « Le cœur n’est plus à la fête de l’Humanité » Par Basile André

Restauration ou République : « Lire, écrire, compter, se comporter » ? Par C. Lelièvre in Caf. Péda.

Justine Triet : « Les femmes de mon entourage ont mis les mains dans le cambouis »

En recevant la Palme d’or pour son quatrième long métrage, « Anatomie d’une chute », Justine Triet avait tancé la surdité du gouvernement au mouvement social, les violences policières et la remise en cause du financement du cinéma français. Pour « l’Humanité magazine », la réalisatrice évoque les femmes, les chiens et cette « machine géniale et dangereuse » qu’est le 7e art.

Je ne fais pas partie des cinéastes qui creusent toujours le même sillon formel même si je raconte toujours un peu la même chose. Philippe Labrosse / Divergence

Je ne fais pas partie des cinéastes qui creusent toujours le même sillon formel même si je raconte toujours un peu la même chose. Philippe Labrosse / Divergence

En quatre longs métrages, la cinéaste s’est imposée comme une des têtes d’affiche du cinéma d’auteur jusqu’à obtenir, avec « Anatomie d’une chute », la récompense la plus prestigieuse du septième art. La Palme d’or décernée par le jury présidé par Ruben Östlund a couronné un thriller brillant, féministe, porté par une mise en scène qui reconfigure l’imaginaire du film de procès et l’interprétation somptueuse de la géniale comédienne allemande Sandra Hüller. Elle incarne une romancière accusée du meurtre de son mari dont la chute reste inexpliquée. Il n’y a pas de preuves, que des incertitudes, et deux témoins potentiels en dehors de l’accusée, son jeune fils malvoyant… et son chien. Avant ce film, il y avait eu « la Bataille de Solférino », plongée naturaliste dans les conflits d’un ex-couple le jour de l’élection de François Hollande à la présidence de la République. Puis « Victoria », une comédie sublimée par Virginie Efira, avocate et mère célibataire, elle aussi en bisbille avec son ex-mari. Avait suivi « Sibyl », avec encore Efira en psychothérapeute désireuse de revenir à ses premières amours littéraires, déjà Sandra Hüller en cinéaste trompée et Adèle Exarchopoulos, comédienne manipulée et manipulatrice. Rencontre avec une cinéaste qui s’interroge sur l’art et la manière de le concevoir. Continuer la lecture de Justine Triet : « Les femmes de mon entourage ont mis les mains dans le cambouis »

« Encore un effort pour être républicain comme Ferdinand Buisson, monsieur le Président » C. Lelièvre

Claude Lelièvre, historien, a tenu à répondre à Emmanuel Macron dans cette tribune qu’il signe dans le Café pédagogique Il revient sur la référence du Président à Ferdinand Buisson. Un petit cours d’Histoire qui semble plus que nécessaire…

Une image contenant Visage humain, personne, homme, habits Description générée automatiquementDans votre interview au journal Le Point de mercredi dernier, vous avez affirmé qu’«il s’agit de faire des républicains, comme disait Ferdinand Buisson ». Compte tenu de l’importance de cette ambition que l’on peut tout à fait partager, encore faut-il que cela soit le plus clair possible. Or Ferdinand Buisson s’est longuement exprimé à ce sujet et le mieux est de saisir ce qu’il a dit dans toute sa force pour éviter les contrefaçons., et d’abord la vôtre. Continuer la lecture de « Encore un effort pour être républicain comme Ferdinand Buisson, monsieur le Président » C. Lelièvre

À Strasbourg, Fabien Roussel tacle un président qui « ne vit pas en France » (Vidéo)

Le secrétaire national du PCF a prononcé son discours de rentrée samedi soir, à l’université d’été des communistes. Il a dressé les priorités de son parti, appelant les militants à se mobiliser pour la campagne des élections européennes.

La paix, le climat, la question sociale : ce sont les priorités du PCF pour cette rentrée, tracées par le secrétaire national Fabien Roussel ce samedi 26 août à Strasbourg. Le dirigeant communiste a pris la parole à l’issue de la deuxième journée de débats à l’université d’été de son parti. Un rendez-vous de fin d’été qu’il a qualifié de « nécessité, tellement les communistes ont une grande responsabilité ». Dans une salle qui a entonné l’Internationale avant la prise de parole de Fabien Roussel, ovationné les salariés en lutte de Clestra qui sont intervenus devant les communistes, le secrétaire national du PCF a choisi de démarrer son allocution par les « événements internationaux graves » liés à la guerre en Ukraine. Il a ainsi relancé son « plan de paix » en cinq points, qu’il a déjà proposé au président de la République. Continuer la lecture de À Strasbourg, Fabien Roussel tacle un président qui « ne vit pas en France » (Vidéo)

Il n’y a pas d’Intelligence.Artificielle in the New Yorker

Illustration par Nicholas Konrad / The New Yorker
Il existe des moyens de contrôler la nouvelle technologie, mais nous devons d’abord cesser de la mythifier dit cet informaticien. Une proposition de simple bon sens à partir du moment où on est convaincu de l’essentiel de l’article à savoir que l’IA est un outil pas une créature et donc en tant qu’outil une forme innovante de collaboration sociale. “Après tout, qu’est-ce que la civilisation sinon la collaboration sociale ? Voir l’IA comme un moyen de travailler ensemble, plutôt que comme une technologie pour créer des êtres indépendants et intelligents, peut la rendre moins mystérieuse, moins comme hal 9000 ou Commander Data. Mais c’est bien, car le mystère ne fait que rendre la mauvaise gestion plus probable”. Peut-être ce constat peut-il nous aider à percevoir à quel point nos peurs sont liées à des formes de “collaboration” en crise profonde plutôt qu’à l’outil ? Nous sommes dans une société disons capitaliste dans laquelle la contradiction entre la socialisation toujours plus poussée des moyens de production entre en contradiction avec pas seulement “la propriété” en tant que mode juridique mais l’appropriation réelle et la désappropriation massive des producteurs. Un ébranlement de toutes les bases sociales s’ensuit, ébranlement de toutes les institutions et mêmes la représentation de notre être, de nos rapports sociaux culminent dans ce mythe d’une créature qui nous remplacera et sera plus compétitive. Et il y a aussi le modèle d’exclusion qui a été celui de chaque mutation scientifique et technique dans la société capitaliste face à de nouvelles phases d’accumulation du capital. Mais c’est tout sauf une fatalité qui ne peut qu’engendrer déni et anxiété dans ce domaine comme dans d’autres… (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

NDLR de MAC: une réflexion qui replace l’humain au centre du débat…. temps de lecture 16 minutes

Par Jaron Lanier 20 avril 2023

En tant qu’informaticien, je n’aime pas le terme « I.A. ». En fait, je pense que c’est trompeur, peut-être même un peu dangereux. Tout le monde utilise déjà le terme, et il peut sembler un peu tard pour en discuter. Mais nous sommes au début d’une nouvelle ère technologique, et le moyen le plus simple de mal gérer une technologie est de mal la comprendre.

Le terme « intelligence artificielle » a une longue histoire – il a été inventé dans les années cinquante, aux débuts des ordinateurs. Plus récemment, les informaticiens ont grandi avec des films comme « Terminator » et « The Matrix », et avec des personnages comme Commander Data, de « Star Trek : The Next Generation ». Ces pierres de touche culturelles sont devenues une mythologie presque religieuse dans la culture technologique. Il est naturel que les informaticiens aspirent à créer l’IA et à réaliser un rêve de longue date. Continuer la lecture de Il n’y a pas d’Intelligence.Artificielle in the New Yorker

Est-ce que la politique a encore besoin du marxisme?

Je ne suis pas du tout convaincue que l’anti-Dühring dont il est question dans l’article qui suit, rende le marxisme abordable pour tous, effectivement les aspects polémiques sont souvent fastidieux et c’est un “pavé”. Mais la question que pose cet article est bien réelle : dans l’état d’inculture théorique où se trouvent aujourd’hui la masse des militants et la quasi totalité des dirigeants politiques, la théorie marxiste en Europe, et singulièrement en France n’a plus d’influence sur le débat politique. Personne ne semble avoir jamais lu une ligne de Marx, peut-être les trois premières pages du Manifeste, même si le marxisme connait un regain d’intérêt auprès des chercheurs. Après l’eurocommunisme et la contrerévolution avec “la trahison de la “gauche”, le niveau du débat, les propositions programmatiques sont en rupture totale avec le niveau le plus basique du marxisme, même pas du léninisme ou des autres penseurs. Comme ça parait plus facile, ce qui est inexact, on a vaguement assimilé quelques pages de Gramsci, nous en sommes à un socialisme de la distribution, “un moralisme” dans l’analyse du capital, toute chose étrangère à l’analyse marxiste. Il serait presque rassurant de constater à quel point la social démocratie allemande pourtant sous la direction d’Engels était majoritairement la proie de courants aussi dévoyés que Dühring après Lassalle, (Dühring, aussi violemment antisémite que Proudhon, annonce le nazisme et pas seulement parce qu’il est antisémite). l’héritier d’Engels étant Kautsky, sans parler du socialisme français où le “marxiste était Guesde qui s’est rallié à l’union sacrée. Le vrai problème est que cette coexistence en particulier face à la guerre ou au colonialisme s’est toujours traduite (sauf dans le cas de Jaurès) en trahison. l’antidühring se bat pour une dialectique matérialiste en sciences, dénonce le positivisme et Engels montre comment se fait jour à travers le succès des théories confuses d’universitaire comme Dühring, l’exigence d’une vision globale qui peut être aussi une éducation au marxisme. Actuellement, en France, en Europe, dans une période de développement scientifique, cette soif d’une vision globale débouche sur à la fois l’anti-science, les délires complotistes, et dans le même temps on retrouve ce besoin d’une compréhension globale dans une situation d’inculture de masse. Est-ce qu’il y a une exigence théorique ? Comment initier au matérialisme non seulement historique mais dialectique des gens qui ne lisent plus. Comment reconstruire la capacité à des raisonnements qui admette au moins le développement des contradictions? Un autre aspect important est le choix de Engels et de Marx, dont nous avons déjà fait état à propos du programme de Gotha, celui de la coexistence – mais séparée en deux courants – entre un socialisme de la distribution, et à côté le marxisme, il y a là une question qui se pose en théorie et en pratique même si elle rarement abordée en tant que telle. Mais pour répondre à ma question : oui la politique a plus que jamais besoin de théorie et de Marx en premier lieu, mais ce besoin visiblement est totalement ignoré et chacun s’estime socialiste, communiste, sans que ce besoin effleure sa conscience. Pourtant dans une société, l’idéologie dominante étant celle de la classe dominante on voit mal comment y échapper sans travailler son mode de pensée spontanée, de celui qui nous fait percevoir que le soleil tourne autour de la terre, on le travaille par les luttes contre l’exploitation mais en intégrant l’expérience de celle-ci dans une conception de monde au-delà de la conscience spontanée qu’on en a. (note de Danielle Bleitrach dans histoireetsociete) .

Marxisme – L’Anti-Dühring de Friedrich Engels rend le marxisme abordable par tous ?

mercredi 26 juillet 2023, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 26 juillet 2023).

Portée de l’« Anti-Dühring » Version PDF de L’Anti-Dühring : http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/anti… 

https://assawra.blogspot.com/2023/0…

Portée de l’”Anti-Dühring”
Par Émile Bottigelli dans Avertissement, “Anti-Dühring” par Friedrich Engels
Éditions sociales – 1971

Si nous essayons de nous remémorer la situation dans laquelle Engels a entrepris de répondre de façon aussi magistrale à Dühring, il faut reconnaître qu’elle n’était pas pour lui une grande source d’encouragement. Certes l’Allemagne possédait un parti socialiste qui avait surmonté le stade de la secte lassallienne. A chaque élection le nombre de voix socialistes augmentait. Le parti possédait près de quarante organes de presse et était en mesure d’utiliser le Reichstag comme tribune de propagande à l’échelon national. Mais l’unité s’était réalisée à Gotha sur des bases qui trahissaient la faiblesse idéologique des dirigeants. Il était clair que le Manifeste communiste ou Le Capital étaient à peine connus. La lutte souvent héroïque du parti se situait sur un plan strictement politique. Continuer la lecture de Est-ce que la politique a encore besoin du marxisme?

Le parlement européen vote une loi affaiblie pour la restauration de la nature (B. Biteau)

La loi très attendue sur la restauration de la nature votée le 12 juillet par le Parlement européen a été amputée de plusieurs de ses objectifs phares sous la pression de la droite alliée à une partie de l’extrême-droite. Analyse complète du vote et de ses conséquences avec le député européen Benoît Biteau (les Verts).

Parcoursup : 80 000 jeunes sans formation !

Alors que la phase principale d’admission de Parcoursup s’est terminée, les chiffres font état une nouvelle fois du caractère sélectif de la plateforme. À l’heure actuelle, près de 80 000 jeunes n’ont obtenu aucune proposition de formation.

Pour ces jeunes, c’est donc un été d’attente, de stress et d’angoisse qui s’ouvre, puisque ceux-ci peuvent attendre jusqu’à la mi-septembre pour obtenir une formation.

Dans ces conditions, la préparation de la rentrée, la recherche d’appartements, etc. deviennent ingérables, et pénalisent particulièrement les élèves des classes populaires.

La Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche a beau tordre les chiffres comme elle veut et mentir à propos d’une plateforme “qui marche”, les faits sont là : Parcoursup, c’est la sélection !

Le MJCF revendique l’accès à toutes et tous à l’enseignement supérieur sans autre condition que l’obtention d’un baccalauréat
Le MJCF revendique la construction d’universités et le recrutement d’enseignants pour accueillir tous les élèves
Le MJCF revendique la création d’un Service public de l’orientation pour accompagner chaque élève, régulièrement, dès l’année de sixième, dans la préparation de son avenir.

Assan Lakehoul,
Secrétaire Général du MJCF