L’esclavage et la traite négrière sont-ils constitutifs du capitalisme ? (Débats)

La traite négrière alimente les plantations esclavagistes américaines de tabac et de café au Brésil et surtout de canne à sucre qui envahissent au XVIIIe siècle l’ensemble des Caraïbes. © AFP

La traite négrière alimente les plantations esclavagistes américaines de tabac et de café au Brésil et surtout de canne à sucre qui envahissent au XVIIIe siècle l’ensemble des Caraïbes. © AFP

Rappel des faits  Durant cinq siècles, l’exploitation esclavagiste de l’Afrique sub-saharienne participe du développement marchand et financier mondialisé. Avec les textes de Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne, Jean-Marc Ayrault, président du Mémorial de l’esclavage, Frédéric Régent, historien et Françoise Vergès, politologue.

Un commerce profitable

Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne et autrice

À partir de 1500 et l’arrivée des Portugais au Brésil s’ouvre l’ère de la traite transatlantique, époque la plus brutale de l’esclavage africain. La traite alimente les plantations esclavagistes américaines de tabac et de café au Brésil et surtout de canne à sucre qui envahissent au XVIII e siècle l’ensemble des Caraïbes. C’était un commerce profitable malgré les risques. Ceux-ci étaient diminués pour les investisseurs occidentaux (surtout britanniques et français) qui achetaient des « parts » de bateaux : si certains étaient perdus, il en restait au moins une moitié pour assurer des bénéfices. Continuer la lecture de L’esclavage et la traite négrière sont-ils constitutifs du capitalisme ? (Débats)

Communiqué: Une dérive insupportable

Après le binôme LR/RN présenté sur le canton de Beaumont, M. Lopez soutient un binôme de même facture à Castelsarrasin avec M. Angles comme faire-valoir.

Cela est insupportable et tend à valider la rupture de la digue républicaine existante avec le RN. Déjà remarqué lors des séances de « Terres des confluences » le rapprochement LR/RN se concrétise autour de l’ambition politicienne de M. Angles qui n’a plus rien de républicain. Chassant un électorat sensible aux thèses racistes, à la démagogie, au populisme de cette droite extrême, M. Angles est « revenu » chez LR avec la bénédiction de Mme Barège et annonce vouloir s’en prendre « à la distribution des aides sociales que gère le conseil départemental », c’est-à-dire au RSA, à la MDPH et à l’accompagnement des anciens…  Il ose dire « qu’un travailleur modeste ne (doit pas) gagne moins qu’un bénéficiaire du RSA » oubliant sciemment que c’est la faiblesse des salaires qui qui crée la concurrence entre les travailleurs les plus fragiles.

Les vieilles lubies RN/FN sont ainsi relookées par M. Angles qui parle de convergences de programme avec M. Lopez, pensant ainsi capitaliser sur l’addition des scores obtenus par les deux formations en 2015.

C’est un véritable danger pour Castelsarrasin, une dérive d’extrême droite préjudiciable pour la démocratie locale et qui n’augure rien de bon pour l’avenir de notre canton, notre département.

Tout doit être mis en œuvre pour empêcher cette OPA hostile sur la ville de Pierre Perret, le canton et nous appelons toutes les forces de gauche, progressistes et écologistes à soutenir les candidats-tes présentés-es par le PCF pour faire face à ce péril dés le 1er tour.

C’est notre volonté solidaire, la portée de nos propositions sociales et écologistes qui seront les meilleures réponses à apporter dans cette élection à la fois pour battre les conseillers départementaux de la majorité sortante au bilan désastreux et aussi combattre la montée en puissance des idées du RN portées par M. Angles.

Les candidats restent à votre disposition : 82socialsolidaireecologiste@gmail.com

MAC, c’est 13 ans d’existence…

Moissac au Cœur, c’est déjà 13 ans d’existence et 3 ans avec la mouture actuelle….

Un bail si l’on s’en tient a la durée de vie moyenne des sites internet politique qui ne durent souvent que le temps d’une élection, voire deux… Mac est différent! Cela reste un site d’informations locales et un lieu pour passer des infos sur des thématiques sociétales et politiques.

Les 1471 abonnés-es semblent en tirer partie et prendre du plaisir à lire les sujets abordés. Il est temps de donner des chiffres pour comprendre la portée de ce site aux prétentions modestes.

En 3 ans donc

  • 160 794 vues

soit en vues

  • 4463/mois avec 27527 en AOUT 2020 au plus et seulement 112 en JUIN 2018
  • une moyenne de 148/jour avec 6606 le 14 MAI 2020 et seulement 3 le 4 JUILLET 2018

C’est aussi 1875 articles avec 3 contributeurs en permanence et plusieurs dizaines d’auteurs différents… Le tout est réparti en 34 catégories différentes. Les sujets de prédilection des lecteurs restent les questions locales comme la lutte contre le RN/FN, les sujets de l’école et de l’éducation, les articles sur les campagnes électorales, les dessins de presse, les débats sur l’écologie… Mais surtout les articles sur les luttes des salariés-es restent un sujet très apprécié.

Ce fut, il n’y a pas si longtemps, durant 2 ans 21 émissions politiques mensuelles sur Radio d’OC avec des invités-es sur des sujets de société très divers. Nous remettrons les podcasts en ligne bientôt.

Nous poursuivons l’aventure et lançons un appel pour élargir le champ des contributions écrites et/ou médias pour rendre plus vivant encore ce site.

Merci de nous être fidèle.

Pour le site Moissac Au Coeur

Maximilien

A déguster in Caf.Péda.: L’apprentissage et la sélection !

 

Patricia Kergoat (Certop) publie les résultats d’une étude sur la sélection en apprentissage. « Les  résultats  de  l’enquête présentée  dans  le  cadre  de  cette  communication conduisentà discuter  de  la  performance  de  l’apprentissage,  à  avancer  que  celle-ci s’enracine d’abord dans  sa sélectivité. Ce sont 30% des candidat.es qui ne parviennent pas à signer un contrat d’apprentissage auprès d’un employeur, condition sine  qua  non pour s’inscrire  en  CFA  et  décrocher  un  diplôme.

À rebours des représentations sociales, il est parfois plus difficile de trouver une place d’apprenti.e que d’entrer en seconde  générale. Loin d’accueillir les élèves dont l’école ne veut plus, l’apprentissage introduit un nouveau sas de sélection déplacé en amont même de l’entrée en formation. Comment caractériser une sélection qui,d’une part, s’effectue au carrefour de l’école et du marché du travail et qui, d’autre part, différencie et hiérarchise les «réprouvé.es» du système scolaire? », écrit-elle.

« L’entrée en formation professionnelle est un puissant révélateur tant de la manière dont se constituent, s’entremêlent et se succèdent les inégalités sociales que de la façon dont se  combinent  les  rapports  sociaux  et se  fabrique  la division  sociale du  travail  dans  ses  différentes dimensions (classe, «race», sexe et génération). L’apprentissage n’est pas un bien public, au sens de bien  universel (Moreau,  2015), il est particulièrement sélectif. D’inspiration libérale, il représente une forme accomplie de ces politiques qui inscrivent les préoccupations de l’emploi au cœur du système éducatif, et c’est ce qui explique, pour partie, qu’il fasse encore mieux que le lycée professionnel  en matière de production des inégalités« .

L’étude

 

Manifestation du 1er mai : un observateur filme, la police réplique

Un bénévole de l’Observatoire parisien des libertés publiques a été pris pour cible par un brigadier casqué, lors du défilé du 1er-Mai.

La scène s’est produite à 15h58, selon la caméra d’un manifestant, présent lors de la journée de manifestation pour les droits des travailleurs, dans le cortège parisien. L’avancée des manifestants est alors arrêtée pendant de longues minutes par les manœuvres et bonds offensifs opérés par la police. Le cortège est coupé en deux et les forces de police, présentes en nombre, chargent sans raison apparente.

Jeter violemment au sol

C’est lors de l’une de ces attaques qu’un agent des Brigades de répression de l’action violente (BRAV), casque noir sur la tête et matraque télescopique à la main, fond sur un observateur, reconnaissable à sa caméra, son chasuble clair et son casque bleu, pour le jeter violemment au sol. La victime, Daniel Bouy, 62 ans, a pour seul tort d’exercer sa mission en tant que membre de l’Observatoire parisien des libertés publiques.

« On documente les manifestations, on produit des informations écrites et audiovisuelles de la manière la plus neutre possible », explique le bénévole. Le collectif, composé des sections parisiennes de la Ligue des droits de l’homme et du Syndicat des avocats de France, veille depuis deux ans au respect des droits humains lors des rassemblements et en rend compte dans des notes juridiques.

Si Daniel Bouy connaît l’animosité des forces de sécurité à l’égard de ceux qui les filment, il ne se doutait pas que le simple fait de filmer, depuis le cortège, les manœuvres en pleine rue, lui vaudrait d’être agressé. « On se présente à la hiérarchie autant qu’on peut. Avant le départ, les supérieurs nous avaient même donné leur accord et souhaité une bonne manif’», résume l’observateur.

Loi Sécurité globale

Sur la vidéo transmise à l’Humanité, le policier en question s’élance vers le porteur de la caméra avec un recul d’une dizaine de mètres. Pour Daniel Bouy, l’événement a une portée symbolique, « révélatrice de l’état du débat sur la loi Sécurité globale et sur le rôle de ceux qui filment la police ». Pour dénoncer la gravité des faits, il réfléchit à saisir la justice. « L’identité du fonctionnaire en question ne me préoccupe pas pour le moment, ajoute-t-il. Ce que je vois, c’est la pratique illégale d’un policier parmi d’autres, envers ceux qui les observent. »

Le rôle des observateurs citoyens est reconnu par les instances internationales, dont la Cour européenne des droits de l’homme, comme un contre-pouvoir, au même titre que celui des journalistes. Pourtant, en France, le nouveau schéma de maintien de l’ordre ne prend pas en compte leur spécificité. En 2019 à Toulouse, certains avaient été pris à partie, frappés et insultés par la police lors d’un rassemblement de gilets jaunes.

Paul Ricaud

L’OCDE et l’internationale de l’éducation demandent des mesures pour les professeurs in Caf. Peda.

C’est assez rare de voir une internationale syndicale et l’OCDE faire programme commun. C’est pourtant ce que proposent les « 10 principes pour une reprise de l’éducation efficace et équitable » publiés par l’OCDE et l’Internationale de l’éducation. Ils invitent notamment à ne pas oublier les enseignants dans les conditions de la reprise.

L’OCDE inquiète de la baisse des budgets éducation

« Les principes reconnaissent aussi que les enseignants sont plus efficaces quand leurs besoins en santé, sécurité et bien être sont reconnus », annoncent les « 10 principes ». Si l’OCDE est allé trouver une alliance avec le syndicats de l’éducation c’est que l’organisation a déjà dénoncé le risque d’une baisse générale de la dépense d’éducation en sortie de crise pour relancer l’économie.

Dès septembre 2020, Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, a insisté sur l’importance de la crise économique qui accompagne la crise sanitaire et la nécessité de maintenir la dépense d’éducation. « Si l’on ne sait pas avec certitude quel sera l’impact global de la pandémie de COVID-19 sur les dépenses d’éducation, les pouvoirs publics risquent néanmoins de devoir prendre des décisions difficiles quant à l’affectation des fonds publics à mesure que la croissance économique ralentira, que les recettes fiscales baisseront et que les coûts de la santé et de la protection sociale augmenteront », écrivait l’OCDE dans l’édition 2020 des Regards sur l’éducation.  » « Le renforcement des systèmes éducatifs doit être au cœur des plans des gouvernements pour sortir de cette crise et doter les jeunes des compétences et des qualifications dont ils ont besoin pour réussir », disait alors A Gurria. Et pour lui cela passait déjà par la revalorisation de la profession enseignante. Continuer la lecture de L’OCDE et l’internationale de l’éducation demandent des mesures pour les professeurs in Caf. Peda.

Autotests : Le protocole ministériel jugé « irréalisable » par les personnels de direction 

Dans une lettre envoyée le 29 avril aux personnels de direction, la secrétaire générale du ministère et le directeur de l’enseignement scolaire fixent les conditions dans lesquels les autotests seront utilisés dans les établissements. Une organisation tellement lourde que les 3 syndicats de personnels de direction montrent qu’elle est irréalisable. Ils donnent consigne à leurs adhérents d’exiger du personnel spécial du ministère , sinon d’envoyer les élèves s’autotester chez eux.

Un protocole imaginé rue de Grenelle

« Le Gouvernement a décidé d’organiser des séances hebdomadaires de dépistage pour tous les lycéens au sein de leur établissement. Il vous appartient désormais d’organiser ces séances et de veiller plus particulièrement : au strict respect du protocole sanitaire établi spécifiquement pour ces séances par les personnels et les élèves ; à ce que les élèves majeurs et les responsables légaux des élèves mineurs aient donné leur consentement par écrit à la réalisation des autotests dans l’établissement ;  à ce que les élèves aient suivi avant la première itération une séance de formation sur les autotests dans le but de leur apprendre ce qu’est un autotest, comment on réalise le test et les finalités d’un dépistage collectif itératif dans une logique de responsabilisation individuelle ». Continuer la lecture de Autotests : Le protocole ministériel jugé « irréalisable » par les personnels de direction 

La note (à télécharger) qui révèle les 160 milliards d’euros volés chaque année au service public

Le recours à des cabinets de conseil sur la vaccination s’est chiffré à 11 millions d’euros. Une somme importante, mais qui représente moins de 0,01 % du total de l’argent alloué annuellement au privé au détriment des services publics.

Une note d’analyse de 14 pages qui paraît ce vendredi montre que le coût annuel de l’externalisation des missions de service public représente « l’équivalent du quart du budget de l’État ». Une politique qui revient, pour la puissance publique, à « saper sa capacité à agir », estiment une centaine de hauts fonctionnaires et d’agents publics. Ils critiquent ouvertement l’orientation austéritaire des gouvernements successifs qui ne cesse de faire la part belle au privé, au détriment de l’intérêt général.

Nos services publics : le nom du collectif se veut sobre et simple. En creux, il en dit pourtant long sur le hiatus qui existe entre ceux qui élaborent les politiques et ceux chargés de les mettre en œuvre.

Portée par une centaine de hauts fonctionnaires et d’agents publics issus de divers ministères et administrations, cette nouvelle entité livre une charge de l’intérieur particulièrement argumentée contre la logique de démantèlement du service public au profit du privé qui prévaut depuis une trentaine d’années. Continuer la lecture de La note (à télécharger) qui révèle les 160 milliards d’euros volés chaque année au service public

Rompre avec les réformes libérales de casse de l’ESR , Jeanne Péchon, secrétaire générale de l’U.E.C.

Entretien avec Jeanne Péchon, secrétaire générale de l’Union des étudiant(e)s communistes (UEC).

La situation de crise sanitaire, économique et sociale appelle non seulement une réponse immédiate à la précarité étudiante, mais également une remise en cause fondamentale des dernières réformes du système éducatif. Pour assurer la formation des travailleurs et travailleuses de demain, l’UEC défend une redéfinition profonde des objectifs et une hausse importante des moyens de l’enseignement et de la recherche.

Entretien réalisé par Dorian Mellot*

Progressistes : Quel est l’état de la situation étudiante en France ? Quelles sont les aspirations de ces jeunes ?

Jeanne Péchon : Nous sommes à un an du début de la crise sanitaire, qui a entraîné avec elle une crise éducative et économique sans précédent pour le pays. Nos conditions d’études se sont fortement dégradées dans la période avec la mise en place du tout à distance, mais la dégradation de nos conditions d’études, de nos diplômes n’est pas nouvelle. Chaque année, le nombre d’étudiants et d’étudiantes augmente, pourtant depuis une quinzaine d’années un certain nombre de réformes libérales ont entraîné une casse de l’enseignement supérieur et de la recherche, précarisant nos formations.

Aujourd’hui, nous avons un manque de moyens criant dans l’enseignement supérieur et la recherche, les établissements sont en concurrence, les étudiants et les étudiantes sont en concurrence, les filières sont en concurrence. Tout cela a entraîné l’incapacité du gouvernement à faire face à la crise sanitaire et éducative, à fournir aux étudiants et aux étudiantes un accès égal à de bonnes conditions d’études, et a creusé davantage les inégalités déjà présentes dans l’enseignement supérieur et la recherche. Certaines formations, telles que les classes préparatoires aux grandes écoles ou les BTS, sont en présentiel alors que d’autres sont abonnées aux cours à distance, c’est le cas pour les universités ou encore les IUT. De plus, selon les établissements, les étudiants et les étudiantes ont pu, ou non, avoir accès à des logiciels performants et du matériel informatique pour suivre leurs cours à distance. Continuer la lecture de Rompre avec les réformes libérales de casse de l’ESR , Jeanne Péchon, secrétaire générale de l’U.E.C.

Une rentrée dans l’inquiétude 

Si le ministère a fait évoluer le protocole sanitaire dans un sens plus sévère, les enseignants effectuent leur rentrée sans vaccination, sans tests et allègements systématiques alors que l’épidémie est à un niveau très élevé. JM Blanquer reste dans la négation des risques pris par les élèves et les personnels.

Les changements importants du protocole

Les annonces gouvernementales du 22 avril se sont traduites en instructions inscrites dans la Foire aux questions mise à jour par le ministère le 23 avril. Le 26 avril les élèves et les personnels du 1er degré effectuent une rentrée en présentiel alors que ceux du second degré sont obligatoirement en distanciel jusqu’au 3 mai. A partir de cette date, les lycées restent en « mi-jauge », ce qui ne veut pas dire obligatoirement des demi groupes. Dans 15 départements (Nord, Aisne, Oise, les départements franciliens, la Sarthe, la Loire, le Rhône et les Bouches du Rhône), les classes de 4ème et 3ème sont elles aussi en demi jauge. Cette répartition des élèves entre les jeunes de 3 à 12 ans qui entrent en classe dès le 26 et les plus âgés qui attendent le 3 mai pour entrer à mi-temps, montre que le gouvernement privilégie l’activité économique avant toute autre considération. Continuer la lecture de Une rentrée dans l’inquiétude