Le mouvement ouvrier canadien uni contre l’insurrection réactionnaire des camionneurs

 

Le mouvement ouvrier canadien uni contre l’insurrection réactionnaire des camionneurs

Un résident participant à une contre-manifestation donne le pouce à un camion circulant dans un convoi en route vers la Colline du Parlement, au 17e jour d’une manifestation contre les mesures liées à la COVID-19 à Ottawa, au Canada, le dimanche 13 février 2022. | Justin Tang / La Presse canadienne via AP

WINNIPEG (Manitoba) — Les Canadiens en ont de plus en plus assez des manifestations réactionnaires des gros camionneurs de plates-formes qui bloquent les routes commerciales entre les États-Unis et le Canada et ferment les rues principales de plusieurs villes. Les usines ferment des deux côtés de la frontière, laissant des dizaines de milliers de travailleurs sans emploi.

À l’heure actuelle, il est clair que le gouvernement libéral minoritaire de Justin Trudeau traite les insurrectionnistes avec des moufles très douces et permet aux dirigeants d’extrême droite d’enfreindre la loi et de travailler pour renverser les élections de l’automne dernier.

Jusqu’à présent, la réponse est très différente de la façon dont les gouvernements fédéral et provinciaux du Canada déploient des forces contre les manifestants des droits des Autochtones et les travailleurs en grève, qui ont été confrontés à divers moments à des arrestations massives, des tireurs d’élite, des mines terrestres, des gaz lacrymogènes et des tronçonneuses. Pourtant, alors que les protestations des camionneurs continuent de s’éterniser, les gouvernements n’utilisent envers aux que les traitements les plus doux. Continuer la lecture de Le mouvement ouvrier canadien uni contre l’insurrection réactionnaire des camionneurs

M. Lopez, le Zemmourien!

Nous l’avons déjà dit sur ce site, M. Lopez, ci-devant maire de Moissac n’en a cure des promesses électorales et des affirmations péremptoires sur les réseaux sociaux, tantôt Dr Jeckill sur FaceBook et Mr Hyde sur Tweeter.  La succession des évènements de cette semaine nous conforte dans notre analyse du glissement vers « Z » du premier édile de la Ville des Justes.

Il a beau s’en défendre à force d’interviews dans la presse, les médias plus que jamais complaisants envers lui, les faits sont têtus: Un dir’com responsable de « reconquête en 82 », un directeur de cabinet (ancien conseiller régional) qui vient de basculer aussi et cerise sur le gâteau l’adjointe à …. la culture qui prend parti pour le négationniste pétainiste.

Pôvre maire qui doit se sentir esseulé dans sa tour d’ivoire et qui n’attend qu’une occasion pour déclarer sa flamme à « Z » quand le conseil constitutionnel attend de valider son parrainage pour? Continuer la lecture de M. Lopez, le Zemmourien!

Balade lomagnole pour #Roussel2022 (photos)

C’est un  de ces moments que nous ne regretterons jamais! La dizaine de camarades qui a travaillé toute la journée de ce samedi pour tracter, coller, distribuer, discuter au cœur de notre Lomagne Tarn et Garonnaise se souviendront longtemps de la chaleur des rencontres, et c’est un fait nouveau! Ils se souviendront de ce repas pris ensemble chez la camarade qui nous accueillait ou nous avons refait une fois encore le monde pour le rendre plus Heureux…. Un vrai Défi!

Une balade lomagnole avec 1500 quatre pages diffusés, des programmes vendus, 200 affiches apposées sur les panneaux autorisés parfois dans des lieux improbables que nous seuls connaissons de par notre pratique de terrain.

Une balade lomagnole ou les 3 groupes constitués ont sillonné Gariès, Escazeaux, Belbese, Lamothe Cumont, Le Causé, Vigueron, Faudoas, Auterive, Goas, Marignac, Maumusson, Gimat, Esparsac, Maubec, Cumont, Sérignac, Larrazet, St Jean de Cauquessac et le marché comme les quartiers de Beaumont de Lomagne

Partout, nous avons porté les propositions pour la « France des Jours Heureux » que défend notre candidat Fabien Roussel, tout en jetant les bases de notre prochaine campagne des Législatives pour continuer à faire vivre l’Espoir avec nos candidats et surtout en commençant à dessiner le parti communiste de demain, celui qui ne renonce pas à la lutte contre le capital, celui qui fédère, rassemble dans les luttes comme dans les urnes…

Avec une adhésion en cours et la demande d’une jeune femme à rejoindre notre section, la famille communiste s’agrandit et nous accueillons toutes celles et ceux qui veulent rejoindre notre comité des Jours Heureux, pour agir sans attendre à, la transformation de notre société.

Un samedi riche en émotion, en travail et enthousiasme!

 

J-15 pour s’inscrire sur les listes électorales ! ⌛️


🔎 Le saviez-vous ?

7,6 millions de français sont considérés comme mal-inscrits et 5,2 millions sont tout simplement non-inscrits.

Cela représente 25% des électeurs, soit 1 électeur français sur 4 qui ne pourra pas voter le 10 avril.

📌 Le 2 mars, il sera trop tard!

Il est possible de s’inscrire jusqu’au 2 mars en ligne et jusqu’au 4 mars inclus en mairie et par courrier. Après le 4, si vous êtes toujours mal-inscrit ou non-inscrit, vous ne pourrez plus faire entendre votre voix lors de l’élection présidentielle.

✊ J’agis en 5 étapes :

Si je ne suis pas inscrit :

ou :

Je télécharge et je remplis le formulaire Cerfa n°12669*02 : je me procure le formulaire.

  • 3/ Je transmets le formulaire accompagné d’un justificatif de domicile de moins de 3 mois et d’un justificatif d’identité.

Si je suis inscrit :

  • 4/ Je vérifie que ma famille et mes amis sont bien inscrits. S’ils ne le sont pas, je leur transmets le tutoriel pour s’inscrire sur les listes électorales : en cliquant ici.
  • 5/ Je partage l’image suivante sur les réseaux sociaux avec le hashtag #Roussel2022 et sur les boucles Whatsapp et Messenger.

Hugo, pour l’équipe de Fabien Roussel
http://www.fabienroussel2022.fr/

Privatisation de la campagne électorale par P. Le Hyaric

Décidément, avec cette élection présidentielle, tout est fait pour empêcher les électrices et les électeurs de choisir en connaissance de cause, à partir de leurs préoccupations immédiates, les contours d’un projet de société à porter.

C’est tout le sens de la stratégie du Président de la République sortant, à déclarer sa candidature. Il empêche ainsi toute confrontation alors que micros et caméras lui sont ouverts pour dérouler ses idées et promesses.
Ajoutons que ses moindres gestes et déclarations sont rapportés dans tous les médias. L’égalité de traitement des candidats qui devrait être la règle en démocratie est allègrement bafouée.
Pendant ce temps, on aura amusé cette semaine la galerie avec le grand mercato où de petites mouches quittent leurs ânes pour rejoindre l’écurie du voisin qu’ils critiquent encore la veille.
Rien de tel pour montrer la force de ses convictions qui s’arrêtent là où commencent la promesse d’un strapontin. Rien de tel pour dégouter toujours plus de la chose publique et de la politique. Et, que dire de ce grand suspense organisé autour du non-engagement de l’ancien Président de la République en faveur de la candidate du parti qu’il a créé.
Et voici qu’à quelques semaines des élections présidentielles, il parait qu’on va pouvoir délaisser le masque et le virus s’en ira. Mieux, le pouvoir aura mobilisé en urgence le parlement pour faire voter un passe vaccinal dont on dit aujourd’hui qu’il ne sera plus exigé. 
Peut-être que ceci évitera de mettre au centre de la campagne les enjeux de la santé pour toutes et tous. Quelle farce ! Il y a bien urgence à travailler à subvertir cette élection.
Pouvoir d’achat ou augmentation de la rémunération du travail et des retraites

Fabien Roussel aura fait surgir avec énergie et beaucoup de vitalité, les grandes urgences sociales sur le devant de la scène, de la rémunération du travail, de la santé, de la garantie d’un travail et d’une bonne formation pour chacune et chacun.

Pas seulement comme on dit désormais généralement, l’enjeu du pouvoir d’achat, mais celui de l’augmentation du smic, et de tous les petits et moyens salaires, de l’indice de rémunération des agents de la fonction publique et d’un blocage des prix.
Il propose une autre cohérence combinant dans un processus de transformation efficacité économique, efficacité sociale et efficacité écologique.
Trop souvent, les mots « pouvoir d’achat » restent dans le vague pour ne pas affronter les questions cruciales de l’augmentation des salaires et du blocage des prix.
Tout est fait pour masquer que les plus grandes entreprises qui exploitent le travail salarié et celui des salariés des entreprises sous-traitantes battent des records de profits et de distribution de dividendes à leurs actionnaires-propriétaires.
De même, au lieu de réduire la participation de ces mêmes entreprises au bien commun, sous forme d’exonérations fiscales et sociales, les rentrées d’argent issues de la trop lourde fiscalité indirecte devraient servir à améliorer le sort des agents de la fonction publique, à moderniser et développer les services publics.
Mais plus fondamentalement, c’est la question d’une révolution fiscale qui pointe à la porte. Rien de tout cela n’est en débat. Celui-ci est détourné de diverses manières.
Le blocage des prix reste possible
Rappelons d’abord, qu’il y a une quarantaine d’années, il existait une échelle mobile des salaires qui permettait d’indexer automatiquement les rémunérations sur l’évolution des prix.
C’est à la fin de l’année 1982 que les ministres socialistes décrétèrent dans un premier temps un blocage des prix et des salaires. Mais très vite, seuls les salaires ont été bloqués.
Ceci a été revendiqué puisque M. Pascal Lamy, responsable socialiste, commissaire européen, puis directeur général de l’organisation mondiale du commerce (autrement dit un cadre socialiste qui a participé au gouvernement du monde) a expliqué que « la désindexation des salaires a été la grande contribution de la gauche à la modernisation de l’économie française, et ça c’est Jacques Delors qui l’a fait ». Elle a surtout été une grande ponction imposée au monde du travail et aux familles !
De tels exploits se paient au prix fort aujourd’hui par la candidate héritière de cette « contribution ». Et le dire n’est pas s’en réjouir ! Pour éviter les augmentations des salaires réels (c’est à dire les salaires bruts), on assiste au grand festival des bonimenteurs.
L’escroquerie des droites
Ainsi des cercles du Président de la République, de Mmes Pécresse, Le Pen et de M. Zemmour vendent une chimère dont les travailleurs doivent être informés.
Leur opération consiste à décider vraisemblablement au début de l’été d’augmenter artificiellement la rémunération immédiate en abaissant encore la part des cotisations employeurs et en transférant une partie des cotisations salariales vers le salaire net.
Un tour de passe-passe que permettra l’annulation de la différence entre le salaire brut et le salaire net (le salaire différé) « généreusement » offerte en guise d’augmentation ! A terme, la sécurité sociale ne serait plus financée, le rêve de toujours des assurances privées.
Et ainsi disparaitrait une des exceptions françaises conquise de hautes luttes par les générations qui nous ont précédé, qui avait réussi qu’échappe à la domination du capital privé, une partie de la richesse produite par le travail salarié.
S’abstenir le 10 avril reviendrait à laisser les mains libres aux candidats qui portent ce projet néfaste. Augmenter les rémunérations du travail, bloquer les prix dont l’augmentation n’est que l’envers d’un transfert accru de ces rémunérations vers la valorisation du capital, comme on le voit pour l’industrie pétrolière ou la distribution alimentaire, est en soi un coup porté à l’accumulation incessante de la finance à un pôle de la société.
Elle est mise en évidence par les résultats financiers records des entreprises cotées en bourse. L’amorce d’une autre répartition des richesses, même s’il faut dans le même temps transformer les modes de production de ces richesses.
On comprend dès lors que ces candidats et surtout le Président de la République ne veuillent pas en débattre.
Ceci mettrait en cause les théories fondamentales qu’ils veulent faire partager par les exploités eux-mêmes, cette autre fumisterie selon laquelle beaucoup d’argent accumulé en haut permet de mieux vivre en bas.
Il fut un temps, le Premier ministre, Barre, leur avait fait croire à la sortie de crise car il fallait entrevoir « le bout du tunnel ». Depuis nous avons eu droit aux « profits d’aujourd’hui seront les emplois de demain ». Autant de balivernes, partie intégrante de la guerre sociale et idéologique.
Attention, ils veulent prendre le pays par surprise
M. Macron veut donc être réélu sans discussions sur son bilan et ses orientations futures. Il veut prendre le pays par surprise. En coulisse, il débauche cadres et élus de droite et élus et cadres socialistes pour poursuivre son œuvre dès l’été prochain.
Sa feuille de route pèse lourd. Elle vise à parachever ce qui a été détruit au cours du premier quinquennat. Jugez-en : la contre-réforme des retraites, l’assaut contre la sécurité sociale et le statut de la fonction publique, l’augmentation de la TVA et le remboursement de la dette par les salariés et les retraités, la privatisation plus grande de secteurs publics importants.
En ne déclarant pas sa candidature, M. Macron mène campagne avec tous les moyens de l’Etat et empêche la campagne électorale elle-même de prendre son envol, tout en ligotant la candidate des « Républicains » et les candidats de gauche.
Les médias, de leur côté, les poussent à s’écharper et à se faire Hara-Kiri en place publique.
Le Capital a besoin de la fracture civique et du déport vers l’abject
Il n’est nullement gêné par la fracture civique qui ainsi est en train de s’installer puisque le tiers du corps électoral déclare ne pas souhaiter voter.
Seuls 52% des citoyens en âge de le faire déclarent avoir déjà parlé des élections avec leurs proches. Parmi eux, seulement 39 % des ouvriers, tandis que ce chiffre monte à 64% chez les cadres et professions intellectuelles.
Pendant ce temps, les thèmes de l’extrême-droite infusent partout, parfois bruyamment, parfois aussi dans les interstices de la banalité d’exposés falsifiant les faits et l’histoire. Ainsi Zemmour peut raconter sur une radio publique sans être repris que les HLM « sont des terres d’islamisation « et que les policiers y menaient une guerre de civilisation ». « Il ne peut y avoir deux civilisations sur un même territoire », a-t-il pu tranquillement déblatérer. Dans cette même matinale, il a pu expliquer comme Le Pen, qu’il voulait privatiser « l’audio-visuel public » sans que personne ne lui fasse remarquer qu’une telle privatisation reviendrait aujourd’hui à offrir les fleurons de notre pôle public des médias et de la culture aux grands majors nord-américains.
De son côté, dans une autre émission, le chroniqueur du Figaro, M. Rioufol, a fait en toute tranquillité un parallèle entre le sort des « non-vaccinés » et celui des juifs enfermés dans le ghetto de Varsovie. Oui, nous en sommes là. De jour en jour, l’abject monte sournoisement les escaliers du vide de la pensée.
Et je ne relève pas ici les interventions du même calibre durant la semaine qui ne font l’objet d’aucune réplique. Tout ceci sert le dessein du Président et des forces du capital. Car, ce qui se joue dans ces cercles, ce n’est point le sort des hommes et des femmes, celui de l’avenir du climat ou de la biodiversité, celui de services publics modernisés et démocratisés, celui de la rémunération du travail et de la justice sociale, celui de la paix et du désarmement ou encore d’un plan de co-développement avec les pays du Sud.
Non, ce qui se joue, c’est l’après-présidentielle et la poursuite du processus de décomposition/recomposition. Les puissances d’argent souhaitent aboutir à deux pôles comme aux Etats-Unis. Un pôle de centre droit (avec l’apport de cadres socialistes et de cadres du parti « les Républicains ») avec l’actuel président et un pôle de droite intégrant les deux candidats d’extrême-droite et une partie de la droite actuelle.
Autrement dit, le projet de Zemmour et de Maréchal-le Pen, d’union des droites, travaille violemment les poutres de la droite. Ce scénario enfermerait pour longtemps les classes populaires dans une tenaille qui les broierait.
A cette étape de son développement, après la pandémie, mais aussi face aux enjeux climatiques et sociaux, à ceux de la compétition internationale qui pousseront à plus de tensions guerrières, le capitalisme a besoin de cette étape.
Y parvenir en France, serait pour lui une grande victoire. Raison de plus pour susciter rencontres et débats, sur la question qui doit être mis à l’ordre du jour de toutes celles et ceux qui souhaitent la justice, la liberté, la paix, le respect de l’autre et de la nature, un monde commun et non de guerre.
Bref, un projet de civilisation qui porte en lui une émancipation humaine que permet d’atteindre le niveau de développement actuel du capitalisme.
L’élection présidentielle, les élections législatives permettent de s’inscrire dans ce processus démocratique avec le vote communiste en faveur de Fabien Roussel.
Son début encourageant de progression dans les enquêtes de notoriété et de vote doit nous inciter à pousser plus loin encore le mouvement et créer les conditions de l’élection de nombreux députés communistes. Rien n’est joué.

Zemmour/Le Pen : « Il n’y a pas de place pour deux partis à l’extrême droite », analyse l’historien Nicolas Lebourg + Lopez en difficulté

NDLR de MAC: avant de laisser la parole à l’historien, petit retour sur le drame vécu par le sieur Lopez en sa bonne ville de Moissac. Comme en atteste son compte tweeter, il est en train de se faire « lyncher » par ses amis Lepénistes qui lui reprochent l’ambiguïté de ses propos sur Zemmour. Nous connaissons le cynisme de M. Lopez qui côté face sur son compte Facebook est propre sur lui pendant que sur son compte tweeter, depuis  longtemps, il étale son antisémitisme soralien et sa haine des migrations. L’heure des comptes semble arrivée et la présence de son directeur de communication « Zemmourien » à ses côtés sans qu’il ne le rappelle à l’ordre Lepéniste fait tache jusque dans les rangs de la majorité municipale de Moissac. L’extrême droitisation de Lopez n’est pas un long fleuve tranquille….

Faisons fi de leurs querelles et construisons ensemble les #joursheureux avec #roussel2022

 

 


Marine Le Pen à Reims et Éric Zemmour à Lille ce samedi : jamais sous la Ve République, deux candidats d’extrême droite n’auront tenu un meeting le même jour, tout en étant crédité chacun entre 14 % et 18 % des voix par les sondages. Mais si la lutte fait rage, les deux camps nationalistes ne sont pas irréconciliables, comme l’explique l’historien de l’extrême droite Nicolas Lebourg.

Éric Zemmour et Marine Le Pen.

Éric Zemmour et Marine Le Pen.
Photos Joël Saget et Christophe Archambault/AFP.

En quoi la situation actuelle est-elle inédite à l’extrême droite ?

Nicolas Lebourg, historien au Cepel à l’université de MontpellierNicolas Lebourg

historien au Cepel à l’université de Montpellier

Ce qui est inédit, c’est d’avoir deux candidats d’extrême droite visant le second tour. Pour la première élection présidentielle au suffrage universel direct, en 1965, Jean-Marie Le Pen s’était investi en amont pour que sa famille politique ait un candidat unique. Ce dernier, Tixier-Vignancour, mena campagne en cherchant à rassembler le centre droit et l’extrême droite contre de Gaulle. Cette union des droites fut un échec et 60 % des électeurs d’extrême droite votèrent pour de Gaulle au premier tour pour faire barrage au communisme. En 2002, la candidature de Bruno Mégret visait à prendre date pour la succession de Jean-Marie Le Pen, il était donné à moins de 2 %. Mais aujourd’hui, il y a deux candidats d’extrême droite qui s’assument et se partagent un tiers des intentions de vote.

Quelles différences de stratégie et de discours peut-on observer chez Marine Le Pen et Eric Zemmour ?

Les deux ont d’abord ciblé les secteurs traditionnellement difficiles pour Marine Le Pen, tels que les retraités ou les cadres et les professions intellectuelles. En 2017, ils avaient préféré François Fillon en considérant que le programme économique et européen de Marine Le Pen était inquiétant. Résultat, les deux ont mis beaucoup d’eau dans leur vin europhobe. La candidate RN conserve néanmoins une dimension à la fois plus populaire et colbertiste et est plus opposée à la société multiculturelle quand Éric Zemmour s’affiche contre la société multiethnique.

Plusieurs élus et cadres du RN ont annoncé leur volonté de rejoindre Éric Zemmour. Ces défections augurent-elles d’une recomposition ?

Durant des mois, le storytelling d’Éric Zemmour était sur sa possible candidature, pas sur le fait qu’il fonde un parti. Le niveau de l’extrême droite aux européennes et à la présidentielle ne peut faire oublier que le RN n’a des élus que dans 0,8 % des communes et qu’une pincée de députés : il n’y a pas de place pour deux partis. Le management de Marine Le Pen a nourri les départs : dans le livre qu’il a publié cet automne pour la soutenir, Robert Ménard se désolait du clanisme et de la brutalité humaine de sa candidate. Manque de débouchés et conflits interpersonnels : vous avez les ingrédients pour une lutte des places.

De nombreuses voix à l’extrême droite plaident pour un rapprochement des deux candidats, à l’instar de Marion Maréchal, qui dit ne pas vouloir choisir. Ce danger est-il réel ?

Jusqu’à la scission de Bruno Mégret, le FN était managé sur la règle du « compromis nationaliste ». Le principe étant que toutes les tendances ont leur place : nationaux-catholiques ou néopaïens, libéraux et dirigistes, partisans d’un nationalisme basé sur l’ethnie ou sur la nation, etc. Après la scission, le FN puis le RN ont abandonné le compromis nationaliste pour la soumission à la présidence. Aujourd’hui, le compromis nationaliste est autour d’Éric Zemmour mais avec deux points doctrinaux clivants : un nationalisme ethniciste, un État illibéral refusant les limites des contre-pouvoirs. Ça complique sévèrement le rapprochement entre les deux partis car ce sont deux vraies lignes de démarcation idéologique et stratégique. Mais celui qui ira au second tour de la présidentielle, si l’un d’eux y va, aura forcément le soutien de l’autre.

Pris en flag, Cyril Hanouna nie en bloc

AFP ; Joël Saget / AFP

AFP ; Joël Saget / AFP

Pour Cyril Hanouna et sa bande, ce n’est pas un sujet. Tellement pas un sujet qu’ils lui ont consacré une longue séquence, dans Touche pas à mon poste, pour y répondre. Le 1er février, l’Humanité a publié un entretien de la chercheuse au CNRS Claire Sécail, qui établit, sur la base d’études quantitatives, que le temps d’antenne politique de TPMP est consacré à 53 % à l’extrême droite et, pour près de 45 %, rien qu’à Éric Zemmour.

« Zemmour, on ne va pas se mentir, c’est toujours un carton d’audience »

L’égotique animateur n’a pas apprécié, qualifiant en plateau Claire Sécail de « militante politisée » qui entacherait la réputation de l’honorable CNRS pour « faire du buzz ». Rien que ça… Et même plus, car les médias qui ont relayé ces recherches – basées sur des faits quantifiables et objectivables, rappelons-le, contrairement aux débats bistrotiers de TPMP – ont eux aussi été accusés de vouloir booster leurs ventes sur le dos du pauvre protégé de Vincent Bolloré. Continuer la lecture de Pris en flag, Cyril Hanouna nie en bloc

Cyril Hanouna, le bouffon au service de l’extrême droite + « rejoindre le comité des jours heureux »

Qu’on le veuille ou non, la présidentielle passe aussi par les plateaux de l’animateur star de C8. Claire Sécail étudie les contenus politiques de Touche pas à mon poste depuis la rentrée. Verdict : l’extrême droite y est comme à la maison.

53% du temps d'antenne politique de l'émission est consacré à l'extrême droite. © Philippe Mazzoni/C8

53% du temps d’antenne politique de l’émission est consacré à l’extrême droite. © Philippe Mazzoni/C8
© C8/Philippe Mazzoni

De son propre aveu, il s’est « fait manœuvrer ». Jean-Luc Mélenchon et ses équipes ont en travers de la gorge le passage du candidat FI chez Cyril Hanouna dans Face à Baba, le 27 janvier. Ils crient au traquenard, à cause entre autres d’un face-à-face avec Éric Zemmour taillé pour le polémiste, qui a duré une heure dix au lieu des vingt minutes prévues.

Surprenant, sur la chaîne de Vincent Bolloré ? Pas vraiment, répond Claire Sécail. La chercheuse au CNRS scrute et répertorie les contenus des émissions de Cyril Hanouna depuis le mois d’août, et notamment le temps d’antenne consacré aux questions politiques (17 % en moyenne).

Icon VideoA voir Notre série de décryptage vidéo « Zemmour contre l’histoire » :

  • Episode 1 avec l’historienne Mathilde Larrère.
  • Episode 2 avec l’historien Nicolas Offenstadt.  

Avec environ 1,5 million de téléspectateurs quotidiens, Touche pas à mon poste (TPMP) a bien grandi depuis sa création en 2010, où il occupait une obscure case horaire sur France 4. Douze ans plus tard, TPMP est devenu un espace fréquenté de la bataille culturelle, qui se décline avec les autres shows de Cyril Hanouna : l’hebdo Balance ton post et le plus événementiel Face à Baba. Continuer la lecture de Cyril Hanouna, le bouffon au service de l’extrême droite + « rejoindre le comité des jours heureux »

Selon un sondage FSU, les enseignants sont les grands déçus du quinquennat in Caf. Péda.

On savait, grâce au Baromètre Unsa, que les enseignants n’adhèrent pas du tout aux réformes Blanquer. Un sondage Ipsos, réalisé début janvier et publié par la Fsu le 31 janvier montre les  ratés du quinquennat pour les fonctionnaires et particulièrement pour les enseignants. Sans surprise, la principale déception concerne le pouvoir d’achat. Huit enseignants sur dix s’en plaignent alors que les autres fonctionnaires (tous corps) sont nettement moins nombreux à estimer que leur pouvoir d’achat s’est détérioré. C’est aussi pour leur salaire que les enseignants sont prêts à suivre les syndicats. Et ce n’est pas leur seule singularité.

Trop de travail, pas assez de salaire

Révélé à l’occasion du congrès national de la Fsu, le sondage porte sur 1568 fonctionnaires interrogés dans la première quinzaine de janvier. Interrogés sur ce qui s’est amélioré ou détérioré durant les 5 dernières années, 56% des fonctionnaires citent leur pouvoir d’achat et 65% leur charge de travail. Pour les enseignants on monte à 80% dans les deux cas. Continuer la lecture de Selon un sondage FSU, les enseignants sont les grands déçus du quinquennat in Caf. Péda.

Francs-maçons et communistes : une poignée de main historique

La Société fraternelle « les amis de l’égalité »

Dans la noirceur ambiante, il en est un qui se distingue très positivement aux yeux des adeptes de la République sociale, universelle, laïque et démocratique. Nous voulons parler de Fabien Roussel, candidat du Parti communiste français à l’élection présidentielle. Francs-maçons et membres de la Société fraternelle les amis de l’égalité, nous estimons que la situation politique qui nous fait face est si grave qu’elle nous oblige, comme l’écrivait Aragon, à «regarder le néant en face pour savoir en triompher». C’est pourquoi, dans le respect des règles de la franc-maçonnerie, nous avons décidé d’unir nos forces pour apporter un soutien à Fabien Roussel, considérant que son projet politique ­rejoint en tous points les principes maçonniques d’amélioration matérielle et morale de l’homme et de la société.

Ce n’est pas la première fois que la franc-maçonnerie œuvre de ce côté de l’histoire, loin s’en faut. Héritiers de la philosophie des Lumières, nos frères et nos sœurs ont d’abord agi de manière décisive au cours de la grande Révolution française, en posant les premières pierres de notre République et en érigeant la liberté de conscience au plus haut grade des droits de l’homme. Ils n’ont pas manqué ensuite de travailler dans le camp des braves au moment de l’édification de la IIe République, en siégeant auprès d’illustres figures telles que Pierre Leroux, franc-maçon et théoricien du socialisme républicain.

Comment ne pas évoquer, enfin, la Commune de Paris, où se sont retrouvés côte à côte, derrière les barricades, des francs-­maçons, des communistes d’avant-garde et tous ceux qui étaient viscéralement attachés à la défense de la cause républicaine. Notre frère Édouard Vaillant était de ceux-là, avant de fonder quelques années plus tard la SFIO, avec Jean Jaurès et Jules Guesde. Hélas, le tourbillon de l’histoire peut parfois s’avérer cruel, y compris pour des idylles que l’on croyait indestructibles. En ce qui nous concerne, l’acte de rupture a été signé par Léon Trotski, lorsque celui-ci a imposé la 22e condition, en 1922. Nous n’ignorons rien de ce tumultueux épisode qui obligea des camarades à renoncer à leur appartenance à la franc-maçonnerie pour rester membres du Parti communiste. Il faut néanmoins tempérer la portée de cette décision, puisque, dès 1938, Maurice Thorez a estimé que l’heure n’était pas aux « disputes entre communistes et francs-maçons », permettant de fait la double appartenance. Puis, c’est à Auschwitz et à Buchenwald, dans l’antre de l’horreur nazie, que les francs-maçons et les communistes résistants déportés fraternisèrent pour renforcer la convergence entre les deux engagements.

Cet idéal commun ne nous a jamais quittés, ce qui explique la présence dans nos loges de militants communistes ou de compagnons de route de la cause. Parmi ces frères et ces sœurs, nombreux sont ceux qui se manifestent aujourd’hui pour soutenir la candidature de Fabien Roussel. Comme nous, ils considèrent que le député du Nord a parfaitement compris les dangers qui pèsent sur notre République, menacée par une extrême droite qui ne cesse de répandre le venin du racisme dans notre pays. Comme nous, ils appellent à la mise au pas du capitalisme et à la résurgence de l’intérêt général, à travers le déploiement de services publics humanisés – le patrimoine de ceux qui n’en ont pas – spécialement dans nos quartiers populaires et dans la ruralité.

Comme nous, ils souhaitent voir parachevée l’œuvre du Conseil national de la Résistance, en mettant à l’ordre du jour un nouvel âge de la Sécurité sociale, créée par Ambroise Croizat. La République sociale doit prendre soin des plus fragiles et garantir à tous une vie digne et émancipée. Comme nous, ils entendent offrir un nouvel élan à la démocratie sociale en donnant aux salariés l’opportunité de reprendre la main sur l’actionnariat, ce qui permettra d’agir concrètement pour que l’égalité salariale entre les femmes et les hommes soit respectée.

Comme nous, ils aspirent à ce que les mots de Jaurès s’incarnent concrètement, lui qui plaidait pour la République laïque et sociale, laquelle ne pourra rester laïque que « parce qu’elle aura su rester sociale ». C’est au nom de cette histoire commune et des idéaux partagés entre le communisme et la franc-maçonnerie que la Société fraternelle les amis de l’égalité agira afin que Fabien Roussel devienne le prochain président de la République.