Discours en hommage à Jean Jaurès – 31 juillet 2021 par Patrick Le Hyaric

Mesdames, Messieurs les élus,

Chers amis,

Chers camarades,

Merci à chacune et chacun d’entre vous d’avoir à nouveau répondu présent à ce traditionnel hommage à Jean Jaurès, assassiné ici même il y a 117 ans.

Un hommage que nous rendons chaque été contre l’oubli et les récupérations.

Un hommage que nous rendons pour entretenir la flamme de la République sociale, laïque et démocratique.

Une célébration qui, au-delà de la mémoire de Jaurès, entretient l’héritage du mouvement ouvrier, socialiste et communiste, de ses acteurs et actrices qui arrachèrent les conquêtes sociales et démocratiques sans lesquelles la République serait un vain mot.

« Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? » demandait Jacques Brel. Cette question obsédante, lancinante, nous la posons toujours.

Pourquoi ont-ils perpétré ce crime qui laissa le mouvement ouvrier orphelin d’un de ses plus brillants représentants, et démuni face au tsunami de bombes, de gaz, de feu, de fer et de sang qui allait s’abattre sur l’Europe ?

Tuer Jaurès c’était, pour les forces nationalistes qui armèrent le bras de son assassin, remplir un double contrat : mettre à genoux le mouvement socialiste était une condition nécessaire pour engager les hostilités qui allaient, au nom des rivalités impérialistes et coloniales, détruire le vieux continent et engloutir la jeunesse paysanne et ouvrière dans d’innommables charniers. Cette jeunesse qui, reprenant le flambeau de ceux qui y restèrent, releva la tête grâce au mouvement communiste qui, comme une fleur au milieu des cendres, donna espoir et vigueur aux ouvriers et paysans de tous pays.

Célébrer Jaurès aujourd’hui, c’est aussi se souvenir de l’effort gigantesque mené par le mouvement ouvrier pour que la République sorte de l’étroit carcan dans lequel elle était maintenue par la bourgeoisie française, pour progresser et devenir indissociablement sociale et démocratique.

Quand la République devient un signifiant vidé de toute sa substance révolutionnaire, sociale et démocratique, quand elle est réduite en un « mot gourdin » que l’on assène sur la tête des classes populaires pour qu’elles se conforment à un ordre injuste, c’est le principe même de la souveraineté populaire qui tend à s’évanouir au profit de la souveraineté actionnariale et patronale.

Jaurès, déjà, observait la déchéance que provoquait la mainmise de la finance sur les affaires de l’Etat. Cette confiscation avait pour principale conséquence constatait-il, en plus de freiner les réformes sociales, de faire reculer la démocratie politique.

Lors de l’affaire de Panama qui allait éclabousser le pouvoir économique et politique au début des années 1880, le jeune député encore radical observait, je le cite, « que la puissance de l’argent avait réussi à s’emparer des organes de l’opinion et à fausser à sa source, c’est-à-dire dans l’information publique, la conscience nationale ». Il observait ainsi « qu’un Etat nouveau, l’Etat financier, a surgi dans l’Etat démocratique, avec sa puissance à lui, ses ressorts à lui, ses organes à lui ».

L’histoire ne bégayerait-elle pas ?

N’est pas ce le point où nous sommes aujourd’hui rendus ?

Celui où l’Etat se déleste de ses missions sociales et démocratiques pour n’être réduit qu’au rôle de béquille du capital ? Mieux, un Etat qui ne garantit plus l’intérêt général, mais qui se met à un point tel à disposition du capital, que ses compétences, sa force, ses lois servent chaque jour un peu plus les puissances d’argent ?

« Ce que nous défendons contre ces manœuvres louches des banquiers arrivés au pouvoir, ce n’est pas le prolétariat ouvrier seul, c’est l’ensemble des forces productrices de notre pays. J’ose dire que c’est aussi l’honneur du pays et de la France elle-même », clamait Jaurès dans sa plaidoirie devant la cour d’assises de la Seine en défense du journaliste Gérault-Richard, accusé d’outrages à Jean Casimir-Perier, ancien banquier devenu président de la République. Décidément, l’Histoire bégaye bel et bien…

Le taux vertigineux d’abstention qui s’accroit de scrutins en scrutins, indique la profondeur du malaise, le poids du divorce entre le peuple et ses représentants, entre les citoyens, leurs institutions, entre les travailleurs et la politique telle qu’elle est aujourd’hui menée. De démocratique, notre République tend à n’avoir plus que le nom.

Ce que l’on nous a vendu comme « fin de l’Histoire » ou « absence d’alternatives » ne sont, au fond, que les noces célébrées entre le capitalisme et l’Etat. Le citoyen, les travailleurs et travailleuses tantôt réduits au rang de consommateurs, tantôt à des forces de travail exploitables à merci ne l’acceptent plus et le font savoir, même en quand ils utilisent le silence des urnes. Un silence qui, du reste, n’a aucune portée révolutionnaire car il ne modifie en rien les rapports de force en leur faveur. 

« Dans une société paralysée, l’idéal social serait comme une fleur emprisonnée et stérile », prévenait Jaurès en 1911 du continent sud-américain où il donnait d’importantes conférences. Quand les institutions ne correspondent plus aux attentes populaires, quand le divorce se consume entre le peuple et ses représentants, quand l’évolution même des rapports sociaux se heurte aux privilèges, aux prébendes, aux dominations installées, c’est tout l’idéal social qui se meurt.

Voilà le but ultime et absolu des puissances d’argent : détruire dans l’œuf toute forme d’alternative au système de prédation des êtres humains et de la nature qui prévaut et nous menace désormais gravement.

C’est la raison pour laquelle la République est tant dénaturée, attaquée, vidée de ses contenus transformateurs, alors que l’issue aux actuelles impasses appelle un processus post-capitaliste, un processus communiste de transformations structurelles, sociale, démocratique, écologique. C’est Engels qui écrivait « la République démocratique est la seule forme politique dans laquelle la lutte entre la classe ouvrière et la classe capitaliste peut d’abord s’universaliser et puis arriver à son terme par la victoire décisive du prolétariat »

Fidèle au concept d’« évolution révolutionnaire » qu’il emprunte à Marx et en historien scrupuleux de la Révolution française, Jaurès avait saisi l’importance de la démocratie politique, nécessaire prélude à la démocratie sociale et à la société qu’il appelait alternativement socialiste ou communiste.

Aujourd’hui ,l’heure est à redoubler d’efforts dans les combats pour la reconquête et la conquête de nouveaux droits sociaux et démocratiques, qui impliquent de sortir de cette monarchie présidentielle, pour faire respecter un parlement élu à la proportionnelle, pour démocratiser les médias, pour que les travailleurs disposent de nouveaux pouvoirs d’intervention dans l’orientation et la gestion de leurs entreprises et services publics ; Oui , il est urgent de créer les conditions pour que le peuple puisse prendre son destin en main.

Aujourd’hui, de divers côtés, on se gargarise du mot « République ». Tout le monde se réclame d’elle, jusqu’à ses ennemis d’hier.

« Quand les hautes cimes ardentes et éclatantes s’éteignent », écrivait Jaurès en conclusion de son Histoire socialiste de la Révolution française, « quand la Révolution démocratique et populaire de 1793 et de 1794 pâlit et s’éclipse, quand la généreuse Révolution de 1848 est brutalement supprimée, on peut croire que la nuit est complète ; mais ceux qui regardent au fond des esprits, au fond des âmes, s’aperçoivent que dans la conscience ouvrière l’idéal survit secrètement, et à la moindre ouverture des évènements, la lumière jaillit de nouveau ». Il ajoutait aussitôt : « grande leçon pour tous les gouvernements de répression, quels qu’ils soient et de quelque nom qu’ils s’appellent. »

Loin de désarmer, c’est à cet espoir, assis sur l’histoire d’un peuple qui a défait les tyrannies et fait les révolutions, que nous nous raccrochons toujours. Le peuple français refuse la mise au pas capitaliste, le profilage de son pays aux normes du marché mondialisé, la dépossession de sa souveraineté.

Il le refuse confusément et ses colères ne trouvent pas encore de prolongements dans le sillon progressiste qu’il a toujours su tracer.

Les potentiels débouchés pour qu’émerge un puissant rassemblement populaire se perdent dans les méandres d’un jeu politique verrouillé, cadenassé que le pouvoir économique et politique organise autour d’une monarchie présidentielle renforcée.

Dans ses évolutions, le capitalisme menace désormais jusqu’aux conquêtes que l’on croyait les plus solidement ancrées dans le patrimoine politique de notre société. Le suffrage se fait censitaire, les peuples vivent sous le joug d’états d’urgence qui, de sécuritaires, deviennent sanitaires, pénètrent le droit commun et suspendent indéfiniment l’état de droit, aussi imparfait soit-il  ; les multinationales du numériques et les Etats collaborent pour ériger une société de surveillance qui bride les libertés individuelles et collectives, comme en témoigne le scandale Pegasus, du nom de ce logiciel espion vendu par l’Etat d’Israël aux mains de despotes et qui s’est immiscé dans le téléphone de l’une de nos journalistes reporter, Rosa Moussaoui.

C’est bien le développement actuel du capitalisme qui menace les libertés individuelles et collectives. « Le socialisme, au contraire », disait Jaurès en 1895 dans un essai saisissant titré Socialisme et Libertés, « et j’entends le socialisme collectiviste ou communiste, donnera le plus large essor à la liberté, à toutes les libertés : il en est, de plus en plus, la condition nécessaire. »

A une bourgeoise retranchée derrière ses jouissances égoïstes et sa liberté d’exploiter, il rétorquait : « Ils oublient que l’humanité n’épuise pas en une forme sociale, c’est-à-dire en une forme particulière et passagère d’action, ses ressources de désir et de bonheur. Demain, de la grande humanité communiste, monteront de nouvelles espérances et de nouveaux songes, comme des nuées aux formes inconnues montant de la vaste mer. »

Non, l’Histoire n’est pas finie. Mais, prenons garde qu’en se réveillant et guidée par les intérêts capitalistes, elle ne balaie à nouveau l’humanité d’une furie guerrière comme lors du siècle passé.

Lorsque Jaurès nous met en garde contre un capitalisme « qui porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage », il pointe ces infernales contradictions qui laissent l’humanité à la porte de son histoire, dans une préhistoire faite d’inégalités, de privations, d’exploitation, de prévarications, de folles courses aux armements, de modifications climatiques et de saccages de la nature aux conséquences incalculables pour l’humanité, d’impérialismes desquels naissent les conditions de déflagrations guerrières.

« Il faut, disait-il, résoudre les contradictions d’une société qui, en «mettant le travail d’un côté, le capital de l’autre», ne peut qu’« enfanter le désordre et l’agitation». Cette contradiction ne peut être résolue que dans ce qu’il appelait « le travail souverain », juste et logique continuation d’une citoyenneté souveraine. Mais sans citoyens souverains, le travail et la production resteront, eux aussi, les esclaves de la poignée de ceux qui en disposent par d’iniques titres de propriété.

« Il faut assurer à tous, disait-il, les moyens de liberté et d’action. (…) Il faut donner à tous une égale part de droit politique, de puissance politique, afin que dans la Cité aucun homme ne soit l’ombre d’un autre homme, afin que la volonté de chacun concoure à la direction de l’ensemble et que, dans les mouvements les plus vastes des sociétés, l’individu humain retrouve sa liberté. Enfin, il faut assurer à tous un droit de propriété sur les moyens de travail, afin qu’aucun homme ne dépende pour sa vie même d’un autre homme, afin que nul ne soit obligé d’aliéner, aux mains de ceux qui détiennent les forces productives, ou une parcelle de son effort ou une parcelle de sa liberté. » Écrivait-il encore en 1898.

Les libertés individuelles, démontre Jaurès, ne peuvent être assurées que par l’établissement de libertés collectives. C’est en cheminant vers la République sociale que se fortifie la République démocratique jusqu’à se fondre l’une, l’autre dans un nouveau régime. Et, a contrario, c’est en abandonnant son ambition à pénétrer dans l’arène du travail et de l’économie selon ses principes de liberté, d’égalité et de fraternité que la République rebrousse chemin et trahit ses vertus démocratiques.

« La République, insistait-il devant la chambre des députés en 1904 lors des débats sur la loi de séparation des églises et de L’Etat, la République n’est pas un dogme. Je dirais presque qu’elle n’est pas une doctrine ; elle est avant tout une méthode. Elle est une méthode pour obtenir la plus haute efficacité possible de toutes les énergies humaines par la plénitude de la liberté. »

Aujourd’hui, la République se fige, se dogmatise comme un instrument non plus de liberté, mais de contraintes. Que l’extrême droite qui, il y a seulement quelques années, lui vouait sa haine, puisse aujourd’hui s’en réclamer  sans rougir et en toute tranquillité, témoigne des abandons successifs, des glissements à l’œuvre.

« Depuis que la Révolution française a fait la patrie une et indivisible, le patriotisme consiste à subordonner l’intérêt particulier à l’intérêt général. Mais lorsqu’une oligarchie puissante abuse de son pouvoir d’argent pour subordonner au contraire l’intérêt général à l’intérêt particulier (…) qu’on ne parle plus de patriotisme, qu’on ne souffle plus avec emphase dans des clairons fêlés. »

Combien sont celles et ceux qui s’époumonent aujourd’hui dans ces « clairons fêlés » en criant le mot République, baptisant pour les uns leur parti les Républicains, pour les autres la République en marche, nous rebattant les oreilles d’une conception frelatée et indigne d’une patrie vendue à la découpe au capital international.

Dans la bouche de nombre de responsables politiques, de ministres, mais aussi des agitateurs de la droite extrémisée, la République n’est plus que le carcan d’un peuple fantasmé ; une sorte de moule ethnique auquel chacun devrait se conformer, de gré ou de force. Cette propagande chauvine et xénophobe sert à détourner les regards, non sans succès, de la destruction méthodique de tous les piliers de la République sociale et démocratique.

La République « comme méthode », comme contrat social et démocratique, écologique et féministe, politique donc au sens le plus noble du terme, permettant à chacun de ses membres de se projeter dans un collectif pour inventer ensemble un destin commun, est peu à peu remplacée par un régime de coercition : contre les travailleurs, contre la jeunesse, contre nos concitoyens d’origine étrangère, contre une religion.

« L’humanité (…) n’a pas le droit de se désintéresser du nombre et de manifester son excellence seulement en quelques élus. Elle n’est pas une beauté idéale, se contemplant au miroir de quelques âmes privilégiées. Elle ne vaut pour l’individu humain que dans la mesure où il participe lui-même à la liberté, à la science et à la joie. », Écrivait-t-il toujours en 1898.

Chers amis, chers camarades,

Oui, Jaurès aura cherché sa vie durant et jusqu’à ce que son assassin ne l’empêche de poursuivre sa grande œuvre, à donner à la République française toute sa plénitude, à résoudre les contradictions qui enfermaient ses splendides principes de Liberté, d’Egalité et de Fraternité dans les abstractions bourgeoises.

Cette recherche incessante n’aura pas été vaine. Quelques vingt années après son assassinat, le Front populaire érigera les grandes lois sociales dont nous sommes encore tributaires, avec l’appui du peuple travailleur rassemblé. Et trente ans plus tard, le Conseil national de la Résistance formulera les grandes lignes de cette République sociale et démocratique dont Jaurès aura posé les jalons décisifs, rétablissant les libertés démocratiques en même temps qu’elle ôtait au capital une part considérable de son pouvoir.

Ce furent le système de retraites par répartition, géré par les travailleurs eux-mêmes, la nationalisation de grands moyens de production et d’échanges, la création d’une Sécurité sociale universelle et financée par les cotisations, le droit de vote enfin accordé aux femmes et l’institution des comités d’entreprises. Autant de conquêtes sociales et démocratiques aujourd’hui menacées au cœur d’une crise politique inédite. Voilà qui tend, une nouvelle fois, à valider l’intuition de Jaurès : quand la République sociale se meurt, les libertés démocratiques vacillent. Leur lien est absolu et quiconque cherche à les isoler, trahit la République.

Cet héritage de Jaurès, ce furent également les ordonnances garantissant, selon le programme du Conseil national de la Résistance, « la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat, des puissances d’argent et des influences étrangères ». Ces ordonnances traduites en une loi, la loi Bichet votée à l’initiative du député communiste Fernand Grenier, qui garantissait l’égalité des éditeurs face à la distribution et la solidarité entre éditeurs et coopérateurs, afin d’empêcher la mainmise des capitalistes sur le sésame de l’information.

La création du puissant outil d’information, du moyen d’éducation et de l’arme de combat qu’il nous lègue, l’Humanité fondée au printemps 1904, répondait déjà de cette exigence à libérer l’information des intérêts capitalistes et oligarchiques.  Un legs que nous avons le devoir de défendre et de développer.

En 1912, alors que la Bande à Bonnot multiplie ses méfaits, il écrit dans l’Humanité : « Je ne sais rien de plus ignominieux que l’exploitation journalistique et politique qui a été faite des crimes des bandits (…). Mais quelle abjection dans cette propagande de la peur ! Toute la presse a donné dans cette campagne de délire et de bassesse. Elle a donné aux bandits, dans des millions de cerveaux, des proportions formidables. » N’y a-t-il pas, pour aujourd’hui, quelques échos avec cette information continue et continuellement orientée pour maintenir le citoyen dans la tétanie, au moment où nous venons de célébrer, il y a deux jours, le 140ème anniversaire de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.

La concentration de la presse dans les mains de l’oligarchie financière accouchait, selon ses mots, d’un « régime d’avilissement universel » qui « [empoissonne] toutes les sources de l’information publique ».

Face à une presse transformée en « organe des hommes d’argent » en « instrument payé des émissions menteuses », Jaurès redoutait qu’un journal pleinement indépendant ne devienne, toujours selon ses mots, « un des grands luxes de la pensée humaine ». Faut-il aujourd’hui le redouter à nouveau, 117 ans plus tard et alors qu’en haut lieu l’on a cherché à ôter l’Humanité à ses lecteurs et au courant révolutionnaire et communiste dont elle est l’héritière ?

La création de l’Humanité est bel et bien un legs politique de toute première importance qui participe aujourd’hui, comme il participait hier, du combat général pour l’édification d’une République indissociablement sociale et démocratique, pour la conquête de la souveraineté des travailleurs et des travailleuses sur leurs outils de production, et des citoyens sur le travail, pour la grande paix universelle pour laquelle Jaurès aura laissé sa vie.

Les moyens nous manquent pour faire chaque jour, chaque semaine le journal que nous souhaiterions offrir à nos lectrices et lecteurs.

Mais l’Humanité comme l’Humanité Dimanche restent des outils de débat, d’éducation et de combat à nul autre pareil l’émancipation humaine. Evoquant l’indispensable autonomie de la classe ouvrière, Jaurès écrivait en 1906, deux ans après la création de l’Humanité : « cette autonomie ils doivent l’exercer aussi dans l’ordre de la pensée en soumettant à leur libre critique, toutes les théories, toutes les tactiques, toutes les formes d’émancipation qui leurs sont proposés par des esprits libres ». C’est en ce sens qu’à la mi-novembre, nous allons considérablement rénover nos journaux, les relancer avec vous toutes et tous, avec la Société des lectrices et lecteurs, celle des Amis de l’Humanité et les comités de diffusion.

Une presse libre, le journalisme et la presse libre doivent former l’un des piliers de la nouvelle République que nous avons le devoir, avec les générations futures, de faire advenir.

Je vous remercie de votre attention.

Mobilisation pour Cuba (PCF)

 

Le PCF se mobilise contre le blocus de Cuba ! Le peuple cubain traverse un moment difficile. La crise sanitaire, la crise économique et sociale frappent fort et les effets sont particulièrement aggravés à cause du blocus économique et financier inacceptable imposé par les Etats-Unis depuis bientôt 60 ans.

Les difficultés sociales du peuple cubain sont extrêmement compliquées à surmonter dans de telles conditions.Ne laissons pas les ennemis de Cuba manipuler ce mouvement de la population, utiliser les difficultés sociales pour déstabiliser le gouvernement et la révolution cubaine.Il est urgent de lever le blocus ! La nouvelle résolution de l’ONU du 23 juin ne peut pas être une nouvelle lettre morte.En contact permanent avec nos camarades cubains, le Parti communiste français appelle à différentes mobilisations de solidarité pour le peuple cubain, pour la levée du blocus

1°) SAMEDI 24 JUILLET à 14H30 rassemblement Champ de Mars (Place Jacques Rueff) à PARIS

2°) Occupons aussi les réseaux sociaux #stopblocus#Cubasansblocus pour la fête nationale de Cuba le 26 juillet.

Postez sur les réseaux un message de solidarité au peuple cubain et l’exigence de lever le blocus avec les 2 hashtags initiés par le PCF..Le peuple cubain a besoin de notre solidarité, mobilisons-nous !

Vie Militante http://www.pcf.fr Parti communiste français2, place du Colonel Fabien75019 Paris

Cuba : Le PCF exige la levée du blocus #stopblocus #Cubasansblocus

Face à l’ingérence des États-Unis à Cuba, le PCF exige la levée du blocus et affirme sa solidarité avec le peuple cubain

Prenant pour prétexte des manifestations dans plusieurs villes cubaines, les États-Unis se livrent aujourd’hui à une nouvelle ingérence à Cuba.

Le PCF ne saurait accepter cette provocation. C’est à la nation cubaine et à son peuple de déterminer souverainement leur destin. Pas à l’impérialisme américain qui s’efforce depuis des décennies d’étrangler la révolution qui a débarrassé Cuba d’une dictature sanglante et qui l’a protégée des prédations des multinationales et des institutions financières mondiales. 

Les officines étatsuniennes, dotées de millions de dollars, s’emploient à exploiter les dures épreuves imposées au peuple cubain en pariant sur un rejet du gouvernement. Elles viennent de passer à une vitesse supérieure avec une nouvelle tentative de déstabilisation du pays.

Nous sommes résolument aux côtés du peuple cubain.

Les administrations nord-américaines, hier celle de Trump, aujourd’hui celle de Biden, portent pourtant l’écrasante responsabilité d’une situation économique dévastatrice. Le blocus est la principale source des difficultés du pays en interdisant à Cuba de commercer, d’échanger, de recevoir les matières premières, notamment pour les vaccins contre le Covid-19, et en visant ainsi à asphyxier l’économie cubaine et à attaquer sa souveraineté. Cuba n’a pas besoin de tutelle ou de « corridor humanitaire ». Avec les Présidents mexicain et argentin, avec l’ancienne Présidente brésilienne Dilma Rousseff, le PCF demande, en reprenant leurs propos : « Si vous vous intéressez réellement à Cuba, mettez fin au blocus. »

Le PCF demande au Président de la République, à son gouvernement, à l’Union européenne :

D’agir en faveur de la stricte application des résolutions de l’ONU exigeant la levée totale et immédiate du blocus contre Cuba

De faire entendre la voix de la France pour exiger de M. Biden l’arrêt des ingérences et le respect de la souveraineté de Cuba.

De développer nos échanges économiques, culturels, politiques avec Cuba.

Les communistes français sont résolument aux côtés du peuple cubain. Ils prendront dans les prochaines semaines toutes les initiatives de solidarité nécessaires.

Parti communiste français,

Evénement. Préparons une belle Fête de l’Humanité !

Par Patrick Le Hyaric

 

 

 

 

Les 10, 11, 12 septembre prochains, la Fête de l’Humanité vous ouvrira ses bras et ses portes au parc de La Courneuve-Le Bourget. Évidemment, nous tenons compte des incertitudes dues à la pandémie, à son évolution et aux variants du Covid-19. Les espaces et les jauges de participants seront réduits. Nous travaillons en lien étroit avec les autorités sanitaires et préfectorales afin de sécuriser les participants par la mise en place d’un important et strict dispositif sanitaire comme pour tous les événements qui se tiennent actuellement.

Nous avons d’autant plus l’ambition de tenir la Fête de l’Humanité que l’année écoulée a été marquée par des épreuves, des restrictions et par la solitude que certains ont éprouvée douloureusement. Le besoin de se retrouver, de partager des moments de joie, de rire, de danser, mais aussi de débattre, de discuter sans écrans interposés, celui d’envisager les luttes à venir, tout commande de maîtriser ensemble les conditions exceptionnelles de son organisation pour que l’esprit de la Fête l’emporte : la convivialité, le sens du partage, la franchise des échanges fraternels. Il réside dans le bonheur des découvertes artistiques et musicales, les émotions et vibrations des corps vivants et mêlés. Continuer la lecture de Evénement. Préparons une belle Fête de l’Humanité !

Banalisation de l’extrême droite : la cote d’alerte est franchie + Appel pour la Marche des Libertés

NDLR de MAC: La meilleure réponse à apporter est un vote massif les 20 et 27 juin pour les candidats présentés par la gauche et/ou des partis progressistes partout en France! En Tarn et Garonne, à Castelsarrasin et Moissac, partout, endiguer dés le premier tour la vague Lepéniste et ses alliés comme Angle et consorts.
Maximilien Reynès-Dupleix candidat aux départementales, « Pour un Tarn et Garonne Social, Solidaire et Ecologiste, Per far un Tarn-e-Garòna social, solidari e ecologista »

La dédiabolisation du Rassemblement national et de la fachosphère a atteint des sommets tels que la gauche est aujourd’hui présentée comme étant plus dangereuse que Marine Le Pen par des intellectuels et des élus. Même les mises en scène macabres sur le Web ne suscitent pas un tollé général.

Marine Le Pen est donnée qualifiée une seconde fois au second tour de l’élection présidentielle. Et beaucoup détournent les yeux. Le Rassemblement national est en passe de remporter la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Et beaucoup détournent les yeux. De plus en plus de chaînes télévisées déroulent le tapis rouge à l’extrême droite. Et beaucoup détournent les yeux. Des militaires factieux appellent au coup de main. Et beaucoup détournent les yeux. La Macronie reprend les éléments de langage du RN. Et beaucoup détournent les yeux. Des intellectuels ayant pignon sur rue apportent, l’air de rien, un soutien à Marine Le Pen. Et beaucoup détournent les yeux… mais pas tous. Certaines voix s’élèvent. Mais il faut bien mesurer le niveau d’apathie du pays face à la montée permanente des idées et candidats d’extrême droite dans notre République. Continuer la lecture de Banalisation de l’extrême droite : la cote d’alerte est franchie + Appel pour la Marche des Libertés

Les Roms bulgares, une population peu homogène et marginalisée in Regard-est.com

La minorité rom de Bulgarie a été partiellement intégrée sous le régime socialiste, marginalisée à partir du début des années 1990 puis davantage soutenue depuis l’adhésion du pays à l’UE. Aujourd’hui, elle peine encore à trouver sa place au sein de la société civile.


Dans un village près des Rhodopes occidentales.Les Roms sont l’une des deux principales minorités nationales de Bulgarie, avec les Turcs. Il ne s’agit pas d’une communauté homogène, mais de plusieurs groupes qui se distinguent par leur langue, leur religion, leur histoire et l’image qu’ils ont d’eux-mêmes. Selon les données du recensement de 2011, 325 343 personnes ont déclaré appartenir à cette minorité, chiffre qui sous-estime largement leur importance numérique, une partie d’entre eux préférant indiquer turque ou bulgare en tant qu’origine ethnique. Selon le ministère bulgare de l’Intérieur, la population rom avoisinait les 830 000 individus à la fin de 2008(1). Les tsiganologues bulgares estiment désormais qu’ils ne seraient plus aujourd’hui que 450 000 dans le pays. Les fortes migrations internationales pourraient expliquer ces différences d’évaluation(2).

Histoire des Roms en Bulgarie

La première vague de migration rom dans les Balkans a débuté au XIIIème siècle. À partir du XIXe siècle, alors que ces populations dites « yerliies » s’étaient stabilisées et sédentarisées sur le territoire de la future République de Bulgarie, cette contrée a connu une nouvelle vague migratoire tsigane, qui s’est prolongée jusqu’au début du XXème siècle. Les derniers arrivés ont conservé leur tradition nomade jusqu’au régime socialiste. Comme les Yerliis, ils ont évolué en marge de la société civile bulgare jusqu’en 1948, date à partir de laquelle leur situation a brutalement changé, avec l’obligation de scolarisation des enfants ainsi que le déplacement, la réinstallation et la sédentarisation des familles nomades. Mais l’étendue et la densité des quartiers roms s’accroissant progressivement, le régime a eu quelques difficultés à maintenir ses objectifs d’intégration. Au début des années 1990, le délitement de l’État et les difficultés économiques furent à l’origine d’une « remarginalisation » de la minorité tsigane (taux de chômage élevé, ghettoïsation, absentéisme scolaire…) Continuer la lecture de Les Roms bulgares, une population peu homogène et marginalisée in Regard-est.com

HK : « Je suis palestinien »

Arrestation, dimanche, d'un Palestinien sur l'esplanade de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem-Est. © Stringer/Anadolu Agency/AFP

Arrestation, dimanche, d’un Palestinien sur l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem-Est. © Stringer/Anadolu Agency/AFP

Des voix pour la paix Des personnalités s’élèvent contre la colonisation et affirment leur solidarité avec le peuple palestinien. L’Humanité les accueille dans ses colonnes. Aujourd’hui : HK, auteur et interprète.

« De mon point de vue, les choses sont claires : je suis palestinien, parce que je suis français. Je défends la cause palestinienne, parce qu’enfant à l’école de notre République, on m’a enseigné que “les êtres humains naissaient libres et égaux en dignité et en droits”. Et mes professeurs insistaient souvent pour que l’on comprenne, mes camarades et moi, combien cette déclaration universelle des droits humains était importante aux yeux de la France, de son histoire et des valeurs qu’elle voulait incarner.

On y a cru, et moi je voudrais y croire encore… Je défends la vie des enfants et des civils quels qu’ils soient, partout sur cette Terre, parce que ma conscience me dit qu’il n’y a pas une vie qui peut valoir moins qu’une autre. Mon cœur est meurtri quand un enfant perd la vie suite à un bombardement ou une attaque militaire ou terroriste, quel que soit l’endroit sur cette Terre où cela arrive. Continuer la lecture de HK : « Je suis palestinien »

Rassemblement de soutien à Gaza et au peuple palestinien + vidéo

vendredi 21 mai

18h préfecture Montauban

 

La violence d’Israël contre la population de Gaza doit cesser

La France doit arrêter son soutien à Israël

L’agression israélienne contre la population palestinienne de Gaza est d’une violence inouïe. Depuis le 10 mai, 221 Palestiniens ont été tués, dont au moins 63 enfants, et plus de 1500 blessés. Les bombes sont d’une puissance inégalée et les bombardements, continuels, n’épargnent aucun secteur de la Bande de Gaza. La population terrorisée n’a aucun endroit pour s’abriter. Les destructions d’immeubles, de maisons, de centres de santé, de routes…. sont considérables. Déjà éprouvée par quatorze ans de blocus et trois autres agressions militaires, la population palestinienne de Gaza n’en peut plus et les enfants sont particulièrement traumatisés. Rien ne peut justifier ces crimes de guerre qui visent à terroriser toute une population et à lui rendre durablement la vie impossible.

Face à ces crimes, les déclarations de la France et son soutien à Israël sont scandaleux. Le président de la République doit condamner sans plus attendre les bombardements israéliens et affirmer avec la plus grande fermeté que la population palestinienne doit être protégée, que ce soit à Gaza, à Jérusalem, en Cisjordanie et en Israël. Il faut prendre enfin des sanctions contre Israël tant que cet État commet ces crimes de guerre et continue de bafouer le droit international.

 

A l’appel de l’Association France Palestine Solidarité 82

et de CGT, Solidaires, PCF 82, NPA, FI


Paris : rassemblement à République en soutien au peuple palestinien

Nadège Magnon, membre de l’AFPS, nous explique les raisons de sa présence et pourquoi la France doit agir pour stopper cette répression sur Gaza.

Palestine solidarité ! Par Patrick Le Hyaric + appel à Rassemblement

Directeur de l’Humanité ; député européen 2009-2019 ; membre de la commission chargée des relations avec la Palestine.

Il est de la responsabilité des États-Unis et de l’Union européenne de faire cesser immédiatement l’offensive meurtrière et criminelle contre les Palestiniens de Gaza. Seule l’action diplomatique résolue pourra également mettre fin aux contre-offensives du Hamas, qui, elles aussi, font des victimes civiles. Une nouvelle fois, les populations, les enfants de Gaza en paient le prix fort.

Il n’y a pas d’issue militaire au conflit. La mise à l’écart de l’OLP a ouvert la dangereuse voie des armes. C’est l’action politique des gouvernements et des peuples s’appuyant sur le droit international qui, seule, est porteuse de solutions. Il est de leur responsabilité de contraindre expressément le pouvoir israélien à respecter les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU. Pour moins que cela, les gouvernements occidentaux trouvent bien souvent les moyens d’appliquer des sanctions et des actes de boycott. Or, le premier ministre israélien, en quête de réélection, est laissé libre de faire monter les tensions et de déstabiliser toute une région dans des buts bassement électoralistes et sur le dos des populations civiles palestiniennes. Continuer la lecture de Palestine solidarité ! Par Patrick Le Hyaric + appel à Rassemblement

Fabien Roussel, candidat communiste à l’élection présidentielle. Franc-parler et lutte des classes

Fabien Roussel, candidat du Parti communiste à la présidentielle 2022. © Joël Saget/AFP

Fabien Roussel, candidat du Parti communiste à la présidentielle 2022. © Joël Saget/AFP

 

Le député du Nord et secrétaire national du PCF a été désigné à 82,36% par les adhérents du PCF pour être le candidat communiste à l’élection présidentielle. Il assure qu’il sera le candidat du monde du travail et de la jeunesse, en remettant les urgences sociales au cœur du débat.

«L a France ne manque pas de moyens, loin de là. Mais ils ne profitent qu’à une minorité. Une infime minorité qui prospère insolemment. Ce sont eux les véritables assistés de la République ! » En quelques mots, devant un congrès qui vient de l’élire à la tête du PCF, Fabien Roussel désigne la cible. On est en novembre 2018, Emmanuel Macron s’apprête à entériner un nouveau « budget des riches », les gilets jaunes frappent à la porte et les blouses blanches crient déjà leur désarroi. Trois ans et une pandémie plus tard, les communistes ont à nouveau voté, et leur secrétaire national a désormais un nouveau défi à relever : se lancer dans la course à l’Élysée. Continuer la lecture de Fabien Roussel, candidat communiste à l’élection présidentielle. Franc-parler et lutte des classes