Le 27 janvier 2025 marque le 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, l’un des lieux les plus emblématiques de la barbarie nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le gouvernement Trudeau refuse de divulguer les noms de 900 criminels de guerre nazis, de peur que cela ne nuise à la guerre de l’Otan et de l’Ukraine contre la Russie. La seule chose qui rend Trump supportable c’est le mépris dont il fait preuve face à ses alliés, qu’il s’agisse du Canada ou de l’Europe, ils ne peuvent avoir que des nazis à leur hauteur… (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Par James Clayton
Au mépris des exigences des historiens, des survivants de l’Holocauste et de l’opinion publique, le gouvernement libéral du Canada supprime un rapport secret vieux de près de quatre décennies qui identifiait quelque 900 criminels de guerre nazis qui avaient vécu ou vivaient alors au Canada.
L’historien Claude Lelièvre rend hommage à Georges Snyders, libéré d’Auschwitz il y a 80 ans : un homme d’espoir malgré tout, un exemple prônant la « joie à l’école » et la « joie par l’école ». Un vrai défi, « au point qu’il peut être pris pour une provocation » glisse Claude Lelièvre avant de nous livrer son témoignage de survivant et son plaidoyer pour la joie : « Le domaine de l’école, c’est avant tout la culture – et la joie que la culture peut apporter », déclarait Georges Snyders.
Le 30 avril 2011, le parti communiste français lui avait fait l’amitié de marquer son 94ème anniversaire au siège du PCF, place du colonel Fabien et Gorges Snyders avait eu la délicatesse de m’envoyer son exposé (j’ai soutenu mes deux thèses sous sa direction ; et je suis le seul de ses doctorants – par ailleurs nombreux – qui est dans ce cas). En hommage, je retranscris ici quelques passages de cette intervention ultime.
« J’étais de gauche, je suis devenu communiste après mes épreuves d’Auschwitz. [Georges Snyders a été libéré d’Auschwitz par l’Armée rouge le 27 janvier 1945]. L’expérience du dénuement ; véritablement une mise à nu : on m’a ôté mes vêtements, on m’a enlevé mon nom, remplacé par un numéro matricule tatoué sur l’avant-bras ; on a arraché tout ce qui était cheveux ou poils à tous les endroits de moi-même, y compris les plus secrets. Mon corps n’était plus moi. Résister, pour la très faible part qui dépendait de nous, ne pas pactiser avec la mort ; ne pas se laisser tomber, garder tout ce que l’on pouvait de dignité dans la façon de se tenir, de manger, de se maintenir propre : toutes choses qui deviennent terriblement difficiles dans un camp d’extermination. En un mot, témoigner qu’on n’était pas les sous-hommes que les nazis déclaraient juste bons à être brûlés, mais des hommes véritables.
Après Auschwitz, mon problème a été de reconstruire une joie – qui ne pouvait être qu’une joie nouvelle – et aider les autres à y parvenir. Si je n’y réussissais pas, le camp aurait été une parenthèse simple et atroce dans ma vie, et non pas une épreuve qui pouvait devenir créatrice.
Tout enseignant sait qu’une tâche essentielle de l’école est de préparer les élèves à leur avenir, les former pour l’avenir […]. Mais il sait aussi que l’école est le lieu où les jeunes passent « les plus belles années » de leur vie […]. L’enseignant progressiste affirme que l’école ne parvient à la légitimité que si le jeune la ressent comme un espace-temps de joie présente – et non pas comme indéfiniment retardée, encore moins comme un monde d’ennui, étranger à ses préoccupations propres. A chaque étape de la jeunesse, apporter aux élèves ce dont ils ont besoin à ce moment, pour se sentir plus heureux. Le domaine de l’école, c’est avant tout la culture – et la joie que la culture peut apporter. Le summum de la joie culturelle est atteint dans ce que je ne crains pas d’appeler l’amour des chefs-d’œuvre [« les chefs-d’œuvre techniques » ; « les chefs-d’œuvre scientifiques » ; « les chefs-d’œuvre historiques et géographiques » ; « les chefs-d’œuvre littéraires », « les chefs-d’œuvre musicaux »].
L’enseignant progressiste a conscience du risque d’élitisme dans une telle démarche : nous savons bien que l’accès aux chefs-d’œuvre est plutôt le lot des élèves « forts » et nous savons aussi que ceux-ci, dans leur ensemble, proviennent souvent des classes favorisées. Mais, dans l’effort si complexe pour lutter contre l’échec, je suis persuadé qu’un des moteurs le plus puissant pour que les « faibles », les découragés, se lancent dans ces efforts qu’on ne cesse de leur réclamer, ce serait qu’ils constatent qu’un certain nombre de leurs camarades profite de joies spécifiques aux chefs-d’œuvre et j’espère qu’ils voudront en avoir leur part ».
Dès les premiers jours de son mandat, Donald Trump a décidé de gracier l’une des figures du dark web, Ross Ulbricht, créateur d’un site qui a servi de plateforme en ligne pour la vente de millions de dollars de drogues à travers le monde. Quelque 1 270 personnes déjà reconnues coupables pour leur participation à l’assaut du Capitole ont également bénéficié de la mansuétude du président qui a aussi décidé de lever les sanctions prises par son prédécesseur contre des colons israéliens coupables de violences.
Le nouveau président a signé, dans la soirée du lundi, à la Maison Blanche un décret graciant les quelque 1 270 personnes déjà reconnues coupables pour leur participation à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. 9 Chip Somodevilla/Pool/ABACAPRESS.COM
Sur la scène de la Capitol One Arena de Washington, où les soutiens de Donald Trump célébraient son investiture lundi 20 janvier, le premier d’entre eux, Elon Musk, a, par deux fois, effectué un salut nazi. Face à la polémique, l’homme le plus riche du monde évoque désormais un « coup tordu » de ses détracteurs.
À peine investi, le président promet d’accélérer la guerre commerciale déclarée à la Chine lors de son premier mandat. Pour conserver sa place sur la scène internationale, la première puissance mondiale est également prête à tordre le bras aux pays du Sud et à faire plier ses partenaires européens.
Trump sera plus exigeant envers ses alliés, mais la ligne de démarcation entre une politique raisonnable et une politique coercitive sera difficile à tracer dit l’article. Pour le moment ne boudons pas notre amer plaisir à contempler cette bande de lâches vassaux à la Macron et autres dirigeants européens, leurs appareils de propagande en train d’alterner les proclamations d’indépendance et la manière de ramper devant le suzerain et de lêcher la main qui leur flanque des coups … Alors que les adversaires comme la Russie et la Chine demeurent sereins devant l’impérialisme qui dévoile ce qu’il est et donc peut négocier. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Retirer Cuba de la liste des États qui le parrainent est la bonne décision, mais elle aurait dû être prise il y a des années. Effectivement ce que dit ce citoyen américain est parfaitement exact. Cette décision de dernière minute exprime la lâcheté non seulement de Biden mais de ce qui prétend encore être la gauche américaine. Nous avons là l’explication de ce qui conduit un peuple, le peuple américain (mais peut-être aussi hélas les peuple de cette coalition impérialiste, hégémonique, dont les Français vers le fascisme… ( note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoiretsocite)
Daniel Larison
L’administration Biden est en train de bien faire en matière de politique étrangère :
Moins d’une semaine avant de quitter la Maison-Blanche, le président Joe Biden lève la désignation d’État parrain du terrorisme pour Cuba, près de quatre ans jour pour jour après que le président Donald Trump, dans l’un de ses derniers actes au pouvoir, ait remis La Havane sur la liste. Continuer la lecture de Cuba et la liste ridicule des États soutenant le terrorisme
Fabien Roussel a présenté ses vœux ce lundi 13 janvier au siège du Parti communiste français, place du Colonel-Fabien, à Paris. Bien qu’elle s’annonce chahutée politiquement et socialement, le secrétaire national du PCF espère que 2025 sera « chaleureuse et combative » et souhaite la construction des “jours heureux”. Continuer la lecture de Pour 2025, Fabien Roussel souhaite une année de victoires sociales et politiques
Pour l’avocat Vincent Fillola, expert en droit pénal et droit pénal international, de nombreux acteurs de la solidarité font face à une « stratégie globale de persécution politique et judiciaire ». Des actions illégales contre lesquelles il faut se battre pour les faire reconnaître comme telles.
Campagnes diffamatoires sur les réseaux sociaux, dégradations de locaux, déclarations hostiles de responsables politiques, menaces, agressions… Ces acteurs de la société civile sont dans la ligne de mire de ceux qui œuvrent à l’instauration d’une société autoritaire et répressive à l’égard des contre-pouvoirs. Pour l’avocat Vincent Fillola, ces organisations doivent saisir systématiquement la justice pour se défendre.
Les associations font l’objet d’attaques notamment lorsqu’elles abordent les sujets de l’accueil des exilés ou du conflit israélo-palestinien. Est-ce un fait nouveau ?
Vincent Fillola, Avocat
On assiste aujourd’hui à une conjonction entre la manière dont les réseaux sociaux fonctionnent et les choix éditoriaux d’une partie des médias français. Les espaces d’expression sont de plus en plus polarisés et radicalisés. Les combats portés par les organisations de la société civile y sont caricaturés en positions partisanes. Leurs observations documentées, étayées et factuelles sont décrédibilisées, qu’elles concernent les conflits au Proche-Orient, la défense de l’environnement, etc.
Quelles sont les formes que peut prendre cette persécution ?
D’abord, on empêche ces organisations de fonctionner correctement, par le chantage à la subvention, par exemple. Des actions sont mises en œuvre pour freiner leur travail par la loi, le décret ou l’action gouvernementale. On les contraint en les persécutant judiciairement, en plus de leur couper les vivres. Leurs missions sont perverties par la caricature. On les essentialise. On radicalise leurs propos de sorte qu’ils perdent leur sens et leur puissance.
Enfin, il y a aussi des conséquences individuelles. Des bénévoles ou des salariés sont très directement exposés à des campagnes de cyberharcèlement violentes, voire à des actions violentes tout court. Des locaux sont attaqués. Que ce soit dans la vie numérique ou dans le réel, on assiste à une mise en danger des organisations de la société civile et de leurs acteurs à tous les étages, politiques, réputationnels, communicationnels et physiques individuels.
Que penser de ministres de l’Intérieur comme Bruno Retailleau, dénigrant l’action de la Cimade au sein des centres de rétention, ou comme Gérald Darmanin, avant lui, jetant la suspicion sur la LDH ?
La bataille culturelle dérive sur le terrain de l’action publique. Des élus n’hésitent pas à utiliser leurs fonctions pour nuire directement à ces organisations. On est face à une stratégie globale de persécution politique et judiciaire. Je crois que le droit est un outil dont il faut que les organisations de la société civile s’emparent de manière quasi systématique pour répondre à ces attaques et stopper cette dérive.
Les organisations de la société civile utilisent depuis longtemps la justice pour mener des contentieux stratégiques. En revanche, elles l’utilisent beaucoup moins pour se protéger elles-mêmes. Je pense qu’il faut systématiser le recours au dépôt de plainte lorsque des agents ou des bénévoles sont pris à partie sur les réseaux sociaux ou physiquement dans le cadre de leur action, lorsque des locaux sont dégradés, lorsque des lignes rouges sont franchies sur le terrain de la liberté d’expression, lorsque des dirigeants d’organisation sont diffamés, accusés d’être des islamistes ou des écoterroristes, etc.
Pourtant, la justice ne semble pas très efficiente face à des États qui bafouent le droit des étrangers aux frontières, commettent des crimes de guerre ou ne respectent pas les résolutions de l’ONU…
La justice n’est pas parfaite mais constitue un recours utile et parfois même le seul. Nous avons désormais un pôle spécialisé du parquet de Paris contre la haine en ligne. Il y a un certain nombre de choses qui sont déployables, qui sont utilisables et dont on aurait tort de se priver d’utiliser, parce qu’on pense que cela n’aboutira pas. La justice peut être dysfonctionnelle, elle peut être décevante. Mais elle n’est pas inopérante ni aux ordres.
Le recours au droit de réponse, dans les médias, peut également être quelque chose d’utile. Il peut permettre de replacer la parole objective, les combats et les missions qui sont menés par les organisations de la société civile dans un contexte, pour lutter contre une volonté de les caricaturer, de les stigmatiser et, in fine, de cornériser leur action.