L’Humanité s’entretient avec Fabien Roussel. Le secrétaire national du PCF appelle à changer non seulement de gouvernement, mais surtout de politique. Il décrit la période qui s’ouvre comme celle d’un « bras de fer » contre les politiques favorables au capital et invite à la mobilisation.
En cette rentrée, alors que le gouvernement Bayrou est sur la sellette, le PCF exige des mesures d’urgence : augmentation du Smic à 2 000 euros brut, abrogation de la réforme des retraites, remise à plat des aides publiques aux entreprises, moratoire sur les licenciements, action pour la paix.
Redoutant la désignation d’un nouveau premier ministre dans la lignée des précédents, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, invite à la mobilisation les 10 et 18 septembre. En cas de dissolution, il appelle toute la gauche à se rassembler pour faire émerger, dans les territoires, les candidatures les mieux placées pour battre l’extrême droite.
Alors que l’EVARS devrait se mettre en place dès cette rentrée 2025, on appréciera de pouvoir se reporter à la carte interactive « Cartographie – Les croisé·es anti-Évars : qui a peur du genre à l’école ? ». Téléchargeable sur le site coopératif « Questions de classe(s) », elle fait le point sur les discours anti-Evars, religieux, politiques, complotistes… et les personnalités ou médias les portant. Parce que pour combattre la désinformation, il faut savoir d’où elle vient et comment elle cherche à se diffuser.
Le conseil national du PCF appelle à la mobilisation et au rassemblement autour d’un « pacte d’avenir pour la France » pour préparer l’après-Bayrou. Un congrès se tiendra les 3, 4 et 5 juillet 2026.
Pour les communistes « l’heure est à changer de gouvernement mais aussi et surtout de politique ». PHOTO B.K.
Alors que le gouvernement Bayrou devrait tomber ce lundi, la direction communiste se réunissait samedi place du Colonel Fabien. À l’ordre du jour : les initiatives à prendre dans cette période d’instabilité politique, l’hypothèse d’une nouvelle dissolution, mais aussi l’adoption d’un cahier thématique sur la Sécurité sociale du XXIe siècle, 80 ans après sa création.
Dans son introduction, Fabien Roussel ne retient pas ses coups contre le gouvernement Bayrou et son budget qu’il qualifie de « déclaration de guerre sociale ». Les députés communistes et leurs partenaires d’Outre-mer voteront donc contre la confiance demandée par l’hôte actuel de Matignon.
« Nous n’accepterons aucune ponction supplémentaire sur le pouvoir d’achat des salariés, des retraités, aucun compromis sur ce sujet. Pas touche à la santé, aux salaires, aux pensions, aux allocations », affirme le secrétaire national du PCF avant de prévenir : « nous sommes prêts à voter une nouvelle censure, à faire tomber un nouveau gouvernement s’il s’entête à taper sur les Français et donc nous sommes prêts à une nouvelle dissolution même si nous ne souhaitons pas qu’il y en est une ».
C’est une décision qui a fait grand bruit au cœur de l’été. Celle du Conseil constitutionnel de censurer l’article de la loi Duplomb qui prévoyait des dérogations à l’interdiction de certains pesticides comme l’acétamipride. La controverse qu’une telle loi a suscitée montre qu’un débat sur l’inscription du droit à l’alimentation dans la Constitution est nécessaire.
Frédéric BOCCARA, économiste, membre du comité exécutif national du PCF
Thalia Denape, économiste, membre du conseil national du PCF
Denis Durand membre du conseil national du PCF, codirecteur d’Économie&Politique
Jean-Marc DURAND membre du conseil national – PCF
Yves DIMICOLI
Évelyne Ternant économiste, membre du comité exécutif national du PCF
Si Bayrou a pris le risque d’être renversé à l’Assemblée le 8 septembre, c’est que la colère populaire explose contre son gouvernement illégitime, qui se livre à une attaque sans précédent contre les personnes (salarié·e·s, retraité·e·s, bénéficiaires de prestations) et contre les biens communs que sont nos services publics.
Il tente de justifier cette amputation sans précédent de 44 milliards sur le budget (14 milliards d’euros de baisse des dépenses et 30 milliards d’euros parce qu’on ne suivrait pas l’inflation), déclarée « non négociable », en agitant la peur de la dette. Ce faisant, le Premier ministre, qui fait du chantage sur la dette pour imposer ses solutions et n’accepter aucune autre, nous met tous en danger.
Emmanuel Macron doit nommer un Premier ministre de gauche. Mais, contrairement aux excès de concessions et débuts de reniements du PS, ce doit être pour mettre en œuvre une politique en phase avec les engagements du NFP, tout particulièrement le socle de son programme économique. C’est aux « modérés » de prendre leurs responsabilités pour soutenir ce programme afin de sortir le pays des difficultés et de faire barrage à l’extrême droite.
Le péril, c’est la finance, pas la dette !
La dette n’est pas en soi le problème. Elle n’est que le symptôme des difficultés et la conséquence d’une politique de désindustrialisation et de destruction des services publics.
Le problème, c’est donc d’une part le niveau des taux d’intérêt, d’autre part l’utilisation de la dette. L’un et l’autre nourrissent la finance et mettent à bas le pays. Les banques, les fonds de pension et fonds d’investissement pompent chaque année des intérêts croissants avec la hausse des taux : 66 milliards en 2025, premier poste budgétaire devant la Défense et l’Éducation nationale, ce qui ampute notre capacité à nous financer ! Si la dette vampirise le pays aujourd’hui par les remboursements d’intérêts, c’est parce que les gouvernements la mettent dans les mains des marchés financiers.
Si la dette pose un problème, ce n’est pas parce qu’elle atteint 3 303 milliards ; c’est parce qu’elle est largement utilisée pour des dépenses inefficaces voire perverses, dont les 211 milliards d’aides à des entreprises qui n’hésitent pas à licencier et délocaliser, pratiquent des bas salaires et qui, en plus, dans le cas des réductions de cotisations sociales et fiscales, contraignent l’État à emprunter sur les marchés financiers pour compenser. Utilisées contre l’emploi et la transition écologique, pour gonfler les dividendes et accompagner les délocalisations, ces aides sapent les bases d’une croissance économique saine, fondée sur des activités réelles utiles. C’est pourquoi le poids de la dette s’accroît par rapport au PIB.
Au contraire, nous avons besoin d’avances monétaires à taux faible, nul ou négatif, pour développer le pays et son activité, donc pour des dépenses utiles à un développement qui réponde efficacement aux enjeux économiques, sociaux et écologiques de notre temps !Baisser les dépenses publiques, c’est affaiblir le pays et aggraver sa situation financière !C’est continuer les politiques qui nous ont conduit là. C’est accélérer la récession qui vient.
Vouloir réduire les déficits par la baisse des dépenses publiques relève non seulement d’une violence sociale inouïe, mais d’une hérésie économique. Dans le passé, c’est toujours par un développement du pays et un accroissement des dépenses, y compris par dette en mobilisant les banques publiques, que l’on s’est sorti des difficultés d’endettement. Ainsi a-t-on procédé après 1945. Les services publics apportent une contribution majeure à l’efficacité économique : détruire leurs emplois, saborder leurs missions, réduire leur qualité ne peut qu’affaiblir le potentiel de croissance et de développement, c’est-à-dire la base des recettes fiscales, ce qui aggravera les déficits budgétaires dans une spirale sans fin de régression. Le choix de l’économie de guerre et du doublement du budget militaire d’ici 2027 ne peut que renforcer ce cercle vicieux austérité-dette. Ne pas changer les critères d’affectation de ces aides publiques revient à laisser toute liberté aux grands actionnaires et ne peut que conforter les délocalisations et le cancer financier contre l’emploi et l’écologie.
Le RN est dans la même logique d’austérité que Bayrou. Il propose moins 25 milliards au lieu de 44, pour justifier son opposition, et dupe le monde en faisant croire, de façon cyniquement mensongère, que les « Français » n’en souffriront pas !
Les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et aux ultra-riches se combinent à la casse des services publics, de l’industrie et au cancer financier. La baisse des dépenses publiques est d’autant plus inadmissible qu’une partie de la dette vient des réductions de recettes sous forme de cadeaux aux grandes entreprises et aux ultra-riches, dont : la suppression de l’ISF, la réduction du taux de l’impôt sur les sociétés (IS), l’instauration de la flat tax qui plafonne le taux de prélèvement sur les revenus du capital, des facilités nouvelles sur la TVA déductible, la suppression de la taxe professionnelle puis de la CVAE, etc.
L’État au service d’un capital égoïste et qui brade le pays !
Le Medef soutient activement le budget Bayrou qu’il a fortement inspiré. Ce patronat des grandes entreprises, avec leur financiarisation, leurs restructurations et délocalisations, a détruit 2 millions d’emplois industriels en 20 ans et fait de la France l’un des pays les moins industrialisés d’Europe, dans son obsession de la baisse du coût du travail et un pays en difficulté sur les compétences et les qualifications. Par la voix de Patrick Martin, président du Medef, il justifie le choix de certaines entreprises d’investir aux États-Unis et la capitulation patronale dans la guerre économique de Trump, en arguant d’une insuffisance d’efforts financiers en direction du capital, dans un « toujours plus » décomplexé. Le capitalisme français entend aujourd’hui préserver ses profits dans une position de servitude volontaire à l’impérialisme américain et au cancer financier. Telle une bourgeoisie compradore, il ne s’intéresse au territoire français que pour en extraire des ressources pour ses profits, depuis les aides financières jusqu’à la recherche publique en passant par toutes les capacités technologiques et informationnelles, et en s’appuyant sur une intensification inouïe de l’exploitation des travailleurs, génératrice de souffrances extrêmes pour toutes les catégories du salariat.
À cette alliance État/capital contre la société tout entière, il faut opposer une riposte portant des réponses systémiques, une alliance État/société contre le capital.
Pour sortir des difficultés, il faut développer le pays : ses services publics, qui permettent une mieux-vie et appuient le potentiel d’efficacité ; sa production industrielle et de services efficace et écologique.
Pour cela,
il faut dépenser plus : accroître les dépenses publiques pour l’embauche et la formation dans les services publics ainsi que pour les revenus (salaires des agents publics et revenus sociaux).
Financer autrement les dépenses en libérant l’État de la tutelle des marchés financiers.
(1) Donc, créer un Fonds d’avances pour les services publics, financé à bas taux (zéro voire négatif) par le pôle public bancaire (BPI, Caisse des dépôts, Banque postale). Son refinancement à 0 % par la BCE est compatible avec les traités européens actuels, c’est la bataille politique à mener par les gauches en France et en Europe. Il ouvrira la voie à la création d’un fonds européen de développement économique, social et écologique pour les services publics.
(2) Dépenser autrement : pré-recruter et former massivement des agents publics (éducation, hôpital, recherche, transport ferroviaire, énergie, …) ; changer les critères des aides publiques aux entreprises : soumettre les aides publiques aux entreprises à des conditions sur l’emploi, la formation, l’environnement, sous contrôle et suivi par les salariés et leurs représentants.
(3) Engager une refonte de la fiscalité : faire cesser la dégressivité fiscale. Pour les ménages comme pour les entreprises, le taux de prélèvements des « gros » est plus faible que celui des « petits » : il faut au contraire reconstruire une équité fiscale fondée sur une fiscalité directe et progressive. Utiliser pénalisation et incitation sur les entreprises, en instaurant des taux d’impôt sur les bénéfices différents selon que l’entreprise a développé l’emploi et l’investissement écologique ou non.
(4) Renforcer et développer la cotisation sociale, pour financer une bonne retraite à 62 ans, puis à 60 ans (voire plus tôt, selon les cas), en instaurant une cotisation nouvelle sur les revenus financiers des entreprises, en renforçant la contribution des revenus financiers des ménages, et en instaurant une modulation du taux de cotisation à la hausse pour les entreprises qui taillent dans l’emploi ou la masse salariale.
Voilà un cahier de revendications immédiates pour le mouvement social !
Voilà un programme de travail pour se rencontrer entre partis de gauche, associations et organisations syndicales du nouveau Front populaire et au-delà !
Plus généralement,
Pour développer les activités nécessaires au bien-être social et au défi écologique, il faut commencer à agir tout de suite sur les choix de production, d’embauche, de recherche, de formation, d’investissement des entreprises en s’appuyant sur l’exercice de nouveaux pouvoirs par les salarié·e·s et leurs représentants, par les citoyen·ne·s et leurs élu·e·s.
Pour stopper l’hémorragie industrielle :instaurer un moratoire sur les licenciements,mettre en place des comités de sauvetage pour chaque site menacé de fermeture, constitués des syndicats, élus locaux, directions d’entreprise, services de l’État, pôle financier public, avec un droit de tirage sur le crédit bancaire pour financer des solutions alternatives, allant jusqu’à la nationalisation si besoin.
Pour faire reculer les logiques capitalistes des entreprises :mettre en place la sélectivité du crédit et une modulation fiscale incitative. En cas de création d’emplois, de décarbonation des processus, d’économies de capital et d’énergie, un accès à des crédits bancaires bonifiés pour réduire leur taux jusqu’à 0 % ou moins, un IS (impôt sur les sociétés) et des cotisations sociales au taux normal. En cas de destruction d’emplois, de délocalisations, d’investissements financiers, des surcoûts sur les taux d’intérêt, l’IS, et les cotisations sociales.
Pour le pouvoir d’achat :dégeler le point d’indice des fonctionnaires et les retraites ; SMIC à 2 000 euros bruts ; pour les entreprises, convoquer une conférence sociale « salaires, emplois, formation ».
Quel rassemblement pour des avancées significatives ? Les mobilisations qui s’annoncent peuvent changer la donne, si elles convergent sur des solutions progressistes et surmontent les divisions entretenues par les forces de droite et d’extrême droite avec leurs discours sur l’immigration, l’assistanat des fainéants, etc. Il faut donc en faire un intense moment politique, à la hauteur du caractère systémique de la crise actuelle et des solutions de progrès à lui apporter. Pour dégager le chemin de politiques alternatives, il ne suffira pas de soutenir les mots d’ordre et les agendas syndicaux, il faut créer les conditions du rassemblement de la gauche politique, sociale et associative en mettant entre les mains de notre peuple le débat sur les questions et les solutions. Un an après la signature du programme du NFP, qui, avec ses limites, pouvait fournir une base pour proposer des objectifs à viser en commun et des moyens pour les atteindre, nous appelons les forces de gauche à la responsabilité de remettre l’ouvrage sur le métier, au courage de confronter publiquement les points de vue sur les améliorations à y apporter, avec l’intervention des citoyennes et des citoyens mobilisés contre le budget Bayrou.
Nous sommes disponibles pour informer, éclairer la compréhension, l’intervention citoyenne sur ces enjeux économiques et politiques, pour des débats dans les localités comme dans les entreprises. La recherche d’une issue politicienne à la crise actuelle, qui pour les uns mise sur des élections rapprochées au temps de campagne raccourci, et pour les autres se projette à Matignon dans le cadre d’une alliance au centre, est une impasse pour la gauche, lourde de risques pour notre pays.
Nous appelons l’ensemble des forces syndicales, associatives et politiques progressistes qui s’étaient déjà entendues sur le programme du nouveau Front populaire, et au-delà, à reprendre le chemin d’un large rassemblement pour le redressement du pays, sans lequel la porte du pouvoir s’ouvrira toute grande à l’extrême droite.
Ndlr de Mac: Un article pour une meilleure compréhension du système d’aides publiques aux entreprises ou comment l’argent public est détourné. Pour combattre aussi les détracteurs qui remettent en cause les 211 milliards versés. La dette n’est pas de la faute des citoyens-nes… A diffuser et mettre entre toutes les mains!
Alain Morin
À nouveau, à l’occasion de la commission d’enquête[1] du Sénat sur l‘utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants, la question du contrôle et de l’efficacité de ces aides fait l’actualité.
Jour après jour, son rapporteur, Fabien Gay, sénateur communiste, a dénoncé les scandales des multinationales qui s’en repaissent tout en versant de généreux dividendes à leurs actionnaires, en rachetant leurs propres actions, voire même en supprimant des milliers d’emplois.
L’Humanité a rapporté quotidiennement des cas d’entreprise, relayé ces événements et en a fait ce qui devient une grande campagne politique… que nous pouvons mieux politiser.
Michelin : “En 2023 a cumulé 113 millions d’euros d’aides publiques… Malgré un versement de 1,4 milliard d’euros de dividendes, et un plan de rachat d’actions, Michelin veut licencier plus de 1 200 salariés en France”. L’Humanité du 20 mars 2025. ST Microélectronics “5 milliards d’argent public, 200 millions de dividendes et 3000 licenciements : que se passe-t-il chez ST Microélectronics ?” L’Humanité du 9 avril 2025. Carrefour : “En 2018, le groupe de la grande distribution touche 350 millions d’euros de diverses aides publiques – principalement des exonérations de cotisations sur la masse salariale – pour un effectif de 109 000 salariés. En 2024, il bénéficie d’un montant quasi similaire 330 millions d’euros. Sauf que dans l’intervalle, les effectifs eux sont tombés à… 85 000 salariés.”. L’Humanité du 11 avril 2025. Continuer la lecture de Changer les aides publiques, leurs critères et leur contrôle pour changer le rôle des entreprises (vidéo)
En grève à partir de ce 2 septembre à l’appel de la FNME-CGT, les agents du secteur de l’énergie dénoncent leur grille salariale – dont trois échelons sous le SMIC – et la hausse des factures pour les entreprises et les ménages.
Le grand coup d’envoi de la rentrée sociale sera cette année donné par les énergéticiens. À partir de ce mardi 2 septembre, les agents d’EDF, d’Engie, d’Enedis et de toutes les industries électriques et gazières sont appelés à la grève et à la mobilisation par la FNME-CGT. Plus de 180 lieux de mobilisation et piquets de grève ont été décomptés par la fédération syndicale, annonçant un mouvement suivi sur tout le territoire (NDLR de MAC: Solidarité avec les agents dés demain matin devant le CRPE de Golfech!)Continuer la lecture de Plus de 180 lieux de mobilisation : dans l’énergie, les agents font grève pour des salaires et des prix justes
Pour tenter d’expliquer sa décision de demander un vote de confiance, François Bayrou dramatise à souhait la situation de la France, n’hésitant pas à la comparer comme son prédécesseur, à celle de la Grèce.
Le cœur du service après vente entérine cette situation comme incontestable et qui ne mérite pas qu’on en débatte tellement c’est « évident ».
Pourtant, Frédéric Boccara a bien argumenté il y à un an en expliquant que « le péril c’est la finance, pas la dette ! »
SON ANALYSE CI-DESSOUS CENSURÉE BIEN SÛR PAR LES MÉDIAS DE MASSE.
1. On répète en boucle qu’il faut absolument tailler dans nos dépenses publiques pour rembourser « la » dette publique.
Mais c’est la hausse des taux d’intérêt par la BCE qui vient de mettre à mal les finances publiques, pas la dette.
Où sont donc passés les prétendus défenseurs des paysans, ceux qui occupent tout le côté droit de l’hémicycle nous faisant croire qu’il fallait d’urgence « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ».
Les agriculteurs sont en ce moment en train de subir au moins trois événements qui montrent que ce n’est pas le manque de pesticides qui les plombe, mais le trop de capitalisme.
Parlons d’abord des betteraves. Le premier groupe sucrier, Téréos, ferme trois sucreries. Une à Abbeville (Somme), une autre à Vic (Aisne) et la troisième à Marconnelle (Pas-de-Calais). Au bout, près de 240 salariés vont perdre leur emploi et des dizaines de paysans vont arrêter la production de betterave à sucre.
Pourquoi ? Non pas pour les raisons que prétendait réparer la fameuse loi Duplomb mais en raison d’un règlement européen de 2005 que j’avais durement combattu au Parlement européen. Celui-ci oblige la France à réduire sa production de sucre d’au moins 6 millions de tonnes. La France n’ayant réduit sa production que de 2,1 millions de tonnes, une réunion du Conseil des ministres de l’Union européenne en 2007 enjoint à notre pays d’appliquer la directive afin de permettre à des pays tiers d’exporter leur production sucrière vers l’Union européenne sans aucun droit de douane. À ceci s’ajoute une délibération de l’Organisation mondiale du commerce au profit du Brésil, de la Thaïlande et de l’Australie demandant à l’Union européenne de ne plus soutenir sa production sucrière.
Cette splendeur du capitalisme et ses joies du « marché ouvert où la concurrence est libre » a conduit le même groupe Téréos qui licencie en France à s’implanter au Brésil où il fabrique du sucre de canne qu’il exporte en Europe. Mais où est passé le sieur Duplomb qui n’y trouve rien à redire…
Prenons un second exemple : Le groupe laitier Lactalis qui bénéficie de 18,6 millions d’euros d’aides publiques selon le rapport de la commission d’enquête sénatoriale rédigé par Fabien Gay, mais compresse les prix du lait à la production, éjecte des producteurs de nos régions de sa collecte. Après s’être implanté au Brésil au printemps, ce groupe a acquis au mois de juin, le groupe laitier américain Général Mills. Et, il vient d’acquérir la semaine dernière une entreprise laitière en Nouvelle-Zélande pour une valeur de deux milliards d’euros. Autrement dit, Lactalis, comme Téréos, veulent profiter à plein des traités de libre-échange pour grossir leurs profits tout en étouffant nos producteurs, avec le projet d’importer du lait et des produits laitiers, du sucre, des biocarburants fabriqués à partir des grandes fermes-usines dans les pays du Pacifique.
On cherche en vain, à ce propos, les protestations indignées de Monsieur Duplomb et ses amis qui veulent « lever les contraintes au métier d’agriculteur ».
La pire des « contraintes au métier d’agriculteurs » est bien l’insertion de l’agriculture dans l’économie capitaliste mondialisée.
Prenons un dernier exemple : Le prix du blé acheté à la ferme frôlait les 300 euros la tonne en 2022. Il n’est plus aujourd’hui qu’à 180 euros la tonne. Le coût de production moyen d’une tonne est estimé selon les exploitations aux alentours de 220 euros. Le producteur de blé perd donc de l’argent en travaillant.
Que disent, ici encore, Monsieur Duplomb et sa clique protégeant les parasites lovés au cœur du système. Rien. Silence.
Et par ailleurs, continuer à attiser le conflit avec le gouvernement algérien, comme le fait M. Retailleau, va faire de nombreuses victimes parmi nos producteurs de blé car l’Algérie achetait jusque-là, la moitié de notre production. Voilà qui coûte si cher aux paysans, sans que, Boualem Sansal ne voit s’entrouvrir la porte de sa geôle ?
Paysans, les gouvernants mentent. Votre ennemi ce ne sont pas les normes, mais la voracité des prédateurs capitalistes.
En affirmant que le Parti communiste français serait « entré en collaboration » le 23 août 1939, il se rend coupable d’un grave révisionnisme historique. La réalité est connue et documentée : le PCF a dès le début des années 30 appelé à lutter contre le fascisme.
Stratégie du Front Populaire, aide matérielle et militaire aux républicains espagnols, appels à la mobilisation militaire lorsque la menace allemande se fit sentir, tandis que le gouvernement capitulard en place, composé de personnalités d’extrême droite, laissait les nazis envahir la Tchécoslovaquie et ne cherchait qu’un prétexte pour interdire le PCF en août 1939.
C’est le PCF alors dans la clandestinité, qui dès l’occupation nazie a organisé la résistance armée, dans les usines, dans les campagnes et dans les maquis, au prix de milliers de vies de militants et de dirigeants fusillés, déportés, exécutés. Le Parti communiste a été, avec ses militants, l’organisateur de la colonne vertébrale de la Résistance intérieure, ce qui lui valut à la Libération le titre de « Parti des 75 000 fusillés ».
Opposer ce mensonge grossier à la mémoire de celles et ceux qui ont donné leur vie pour la liberté, c’est insulter leur sacrifice et piétiner la vérité historique.
Que le Rassemblement National, héritier des courants politiques qui collaborèrent avec Vichy et les nazis, ose aujourd’hui accuser le PCF de collaboration relève d’un cynisme sans bornes.
La droite à Saint Raphaël enlève la stèle du résistant FTP-MOI communiste Léon Landini. L’extrême droite de Moissac, qui ose tout, va t-elle maintenant faire de même avec la stèle hommage à Jean Louis Demeurs, membre de la section PCF de Moissac, sous lieutenant commandant de la 8eme compagnie de l’AS, combattant de la Libération de Moissac (NDLR de MAC: et adjoint communiste dés 1971) ?
Nous appelons l’ensemble des républicains à dénoncer cette falsification de l’histoire. Face à l’extrême droite, nous continuerons d’honorer la mémoire des résistants et de défendre les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.