Au-delà du crash informatique du 6 avril, une réalité apparaît : depuis un an, rien ou presque n’a été fait pour préparer l’école à ce nouveau coup d’arrêt. Une fois de plus, seules l’expérience et la bonne volonté des personnels permettront aux élèves de s’en sortir.
Commençons, le sujet s’y prête, par un peu de latin facile : « Errare humanum est, perseverare diabolicum. » Jean-Michel Blanquer ferait bien de méditer le vieux proverbe qui dit que toute erreur est humaine, mais que sa répétition indique au mieux la négligence, au pire une intention maligne. Car ce mardi 6 avril, un peu plus d’un an après la première fermeture des établissements scolaires, tout montre qu’en dépit des affirmations du ministre, l’éducation nationale n’était pas prête pour une nouvelle période d’école à distance et que le « démerdentiel » va encore rester la règle debase pour les personnels, les élèves et leur famille.
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La Foire Aux Questions (FAQ) du ministère a été mise à jour pour préciser la situation dans les établissements. Elle indique d’abord le principe de fermeture y compris pour les BTS, CPGE, GRETA et CFA. » L’enseignement à distance est mis en place de manière à garder un contact régulier entre l’élève et ses professeurs. Ce service de continuité pédagogique peut notamment s’appuyer sur le dispositif « Ma classe à la maison » du CNED, les espaces numériques de travail (ENT) et les ressources pédagogiques produites en lien avec France Télévision ». Autrement dit ces services ne sont pas obligatoires.

« Oui, le virus circule dans les établissements scolaires. Mais pas plus qu’ailleurs », a dit Emmanuel Macron le 31 mars en présentant les nouvelles mesures de confinement. Une affirmation immédiatement démentie par le fait que le seul confinement total décidé par le président de la République concerne les écoles. « L’éducation de nos enfants, elle, n’est pas négociable. L’école n’est pas négociable. C’est pourquoi nous devons prendre nos responsabilités. Oui, il faut freiner le virus. Aussi, nous aller fermer durant trois semaines les crèches, les écoles, les collèges et les lycées », poursuit E Macron dans un racoirci où la logique se perd. 
Il fallait oser. Le ministère de l’éducation nationale lance le 24 mars une campagne publicitaire sur Twitter avec comme slogan « Aller à l’école c’est rester en bonne santé ». En petits caractères en dessous on apprend qu’il s’agit de bénéficier de l’EPS et de la cantine. Mais l’expérience que font enseignants et parents c’est l’explosion de la contamination des jeunes d’âge scolaire.
Des épidémiologistes demandent la fermeture des établissements scolaires. Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique, sur BFM, rappelle que « les autres pays ne s’en sont pas sortis autrement ». Dominique Costagliola demande de vrais demi groupes. « Si toute la classe est là une semaine sur deux l’impact n’est pas le même que si les élèves viennent chaque jour mais seulement réunis par demi groupes ».
Mauvais chiffres pour l’Education nationale qui affiche un doublement du nombre des élèves contaminés lors de la semaine du 19 mars avec 15484 élèves contre 9221 la semaine précédente et 1809 personnels contre 1106. Encore ces nombres sont-ils nettement sous-évalués. Le ministère de la santé donne 8307 jeunes de 0 à 19 ans contaminés pour la seule journée du 15 mars.

