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Face aux économies voulues par le gouvernement, la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) s’inquiète des conséquences graves du projet de loi de finances 2026 sur le sport, la jeunesse et la vie associative.

À quelques jours du début de l’examen du projet de loi de finances (PLF) 2026 par le Parlement, l’inquiétude grandit au sein du mouvement sportif. Avec un budget du programme sport, jeunesse et vie associative qui baisse encore à 554 millions d’euros (- 6,53 %) en crédits de paiement, par rapport aux 593 millions de 2025, et chute à 568 millions (- 18,24 %) en autorisations d’engagement (financement des projets sur plusieurs années), contre 695 millions en 2025, la régression budgétaire se poursuit. Une situation dénoncée par la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), qui alerte sur les conséquences graves sur le sport pour toutes et tous. Continuer la lecture de Budget 2026 : la FSGT alerte face aux coupes budgétaires massives qui étranglent le sport populaire et la vie associative

Cyprien Caddeo

Emilio Meslet
Avec le soutien des députés LR et Horizons, l’extrême droite a, pour la première fois, fait adopter un texte dans le cadre de sa niche parlementaire ce jeudi 30 octobre. Une résolution pour « dénoncer les accords franco-algériens du 27 décembre 1968 » aux forts relents xénophobes. Explications avec Cyprien Caddeo et Emilio Meslet, journalistes politique à l’Humanité.
Rarement on aura vu démonstration plus éclatante de l’incurie de la représentation nationale. Entendons nous bien, ce n’est pas seulement parce qu’il y a eu ce jour historique où pour la première fois, la droite se rallie au RN. Ni même parce que ce vote n’a aucune portée juridique et est un simple camouflet imbécile infligé à l’Algérie par des politiciens clientélistes. Mais parce que tout cela relève du commentaire de Brecht: « Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie mais son évolution par temps de crise. » quand le grand capital est incapable d’obtenir l’assentiment à sa politique par les voies ordinaires… Il est, nous le verrons à l’origine de l’accord de 1968 et face à la crise il est incapable de trouver une issue autre que la poursuite et l’amplification de celle qui a généré la crise… Son personnel est perdu… Les députés maroniens, leurs alliés et Macron lui-même avaient été élus en se présentant comme dépassant « les clivages » pour mieux être un rempart face à l’extrême- droite « On voit ce qu’il en est . Alors que Gabriel Attal lui-même avait déclaré en janvier qu’il fallait « poser des limites et assumer le rapport de force » avec l’Algérie, ni lui, ni la majorité présidentielle n’ont pris part au vote. Sur 92 députés du groupe Ensemble, 30 ont voté contre. Les autres se sont abstenus ou ont déserté l’hémicycle. mais voyons plutôt le détail de cet exploit de la classe politique française prise entre électorat et nécessité de protéger les intérêts de leurs bailleurs de fond. Continuer la lecture de Algérie/France : A une voix près, ou quand la démagogie prend le pas sur le débat politique de la Nation + video Huma

Si le Sénat se tait, en 2026 le peuple doit parler !
L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) se mobilise partout en France, autour de ce dimanche 2 novembre 2025, à l’occasion de la 18e Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité.
L’année 2025 a été marquée par une étape majeure : l’adoption en première lecture par l’Assemblée nationale de la proposition de loi relative au droit à l’aide à mourir et de la proposition de loi visant à garantir l’égal accès de tous à l’accompagnement et aux soins palliatifs.
Pourtant, malgré la demande des Français et des médecins, majoritairement favorables à une loi de liberté en fin de vie (74% des médecins la disent souhaitable – Ifop avril 2025 – et 92% la demandent – Ifop mai 2024), la navette parlementaire a été stoppée. Initialement prévu en octobre, l’examen des deux textes par le Sénat a été reporté (on parle aujourd’hui du 12 janvier 2026, sans certitude en raison du chaos politique), laissant sans solution les Français en situation d’impasse thérapeutique ainsi que tous ceux qui sont attachés à une loi de liberté en fin de vie.
Face au risque d’enlisement, Jonathan Denis, président de l’ADMD, rappelle la promesse faite par Emmanuel Macron le 13 mai 2025 d’un référendum (1er alinéa de l’article 11 de la Constitution) en cas de blocage. Il demande aujourd’hui au président de la République de tenir cet engagement et de consulter les Français si les débats devaient ne pas être confirmés à l’ordre du jour du Sénat au 31 décembre 2025.

Si on a longtemps considéré que l’infertilité était un problème purement féminin, on sait aujourd’hui qu’il n’en est rien. Selon certaines estimations, 20 % à 30 % des cas sont directement imputables à des problèmes touchant les hommes. En marge des facteurs liés aux modes de vie, un faisceau d’indices semble incriminer notamment certains polluants environnementaux, tels que les pesticides. Continuer la lecture de Infertilité masculine et pesticides : un danger invisible ?

J. Bardella a adressé récemment une « lettre aux entrepreneurs » où il explique aux patrons comment le Rassemblement national (RN) règlerait le problème du budget. C’est pas très compliqué, selon lui : Il faudrait « réduire la mauvaise dépense publique » de plus de 100 milliards d’euros (le même chiffre que François Fillon en 2016), un chiffrage sur cinq ans, dans la perspective où le RN arriverait à Matignon. (Les chiffres de contre-budget 2025 présentés jeudi dernier par ce parti s’inscrivent dans ce cadre). Continuer la lecture de Le RN propose une purge de 100 milliards (comme à Moissac)
Après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré il y a vingt ans, le président Jacques Chirac avait rabroué son ministre Nicolas Sarkozy et ses discours stigmatisants sur les quartiers populaires. Aujourd’hui, ces propos sont devenus monnaie courante, de Bruno Retailleau à l’extrême droite.

Sombre nuit pour la République que celle du 27 octobre 2005. Zyed, Bouna et Muhittin tentent d’échapper à un contrôle de police à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Les trois jeunes se réfugient dans un transformateur électrique. Cette cachette sera fatale aux deux premiers adolescents, âgés de 17 et de 15 ans. Le troisième est grièvement blessé. Dans la foulée, la ville connaît des émeutes, qui se répandent comme une traînée de poudre au-delà de la région parisienne. Plus de 500 communes sont frappées.
Lire aussi: Zyed et Bouna : 20 ans après, la justice et l’égalité restent à conquérir
L’économiste Gabriel Zucman, inventeur d’une taxe qui fait trembler les grandes fortunes, explique comment mettre ces dernières à contribution. Et faire ainsi reculer l’oligarchie.
Il est accusé de « vouloir mettre à terre l’économie française » parce qu’il souhaite imposer à hauteur de 2 % les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, un impératif « démocratique », selon lui. L’économiste Gabriel Zucman (1) répond à ses détracteurs dans les colonnes de l’Humanité.
85 % des Français soutiennent votre taxe, selon un sondage que nous avons publié il y a un mois : vous attendiez-vous à gagner aussi facilement la bataille de l’opinion ? Continuer la lecture de Gabriel Zucman: « 2 %, c’est vraiment le minimum syndical » (Video + pétition)
Indifférent à l’alerte unanime lancée le 11 octobre par l’ensemble des acteurs du secteur, l’exécutif présente un projet de loi de finance qui leur promet un nouveau coup de sabre. Conséquence : 90 000 emplois menacés et la mise en péril de l’action sociale, culturelle, sportive ou encore de l’éducation populaire.

« Nous aussi on a le corps nu ! » pouvait-on lire sur une pancarte lors du rassemblement parisien des acteurs associatifs samedi 11 octobre. Sous le mot d’ordre « Ça ne tient plus ! », lancé par le Mouvement associatif, plus de 350 actions ont été organisées dans toute la France, rassemblant des milliers de citoyen.es, bénévoles et salarié.es, pour alerter sur la crise sans précédent qui frappe ce secteur.
Celui-ci compte 1,8 million de salariés – soit près de 10 % de l’emploi privé en France – et pas moins de 20 millions de bénévoles. Cette mobilisation inédite par son ampleur et par son aspect unitaire, traduit une inquiétude forte face au risque de faillite d’un nombre croissant de structures. En effet, 70 % des associations employeuses ont des fonds propres fragiles ou nuls et 30 % d’entre elles disposent de moins de trois mois de trésorerie.
Dans ce contexte, près de 90 000 emplois sont menacés à court terme car près de 40 % des associations doivent réduire leurs effectifs et 9 % mettent en place des plans de licenciements. C’est ce que vont vivre les employés du Secours catholique.
Pour la première fois de son histoire, cette association créée en 1946 va procéder au licenciement économique d’environ 150 salariés sur un total de 930. En début d’année, c’est une autre institution, APF France handicap, qui a vécu une saignée avec plus de 300 licenciements, victime de la flambée de ses coûts, notamment de l’énergie, sans compensation de la part des pouvoirs publics.
Ce n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement de cette association qui gère des établissements médico-sociaux et milite pour l’accessibilité universelle avec 15 000 salariés et plus de 3 000 bénévoles. « La réduction des budgets conduit au risque de créer de la maltraitance par manque de moyens, déplore sa présidente Pascale Ribes. Le manque d’accessibilité cloître les personnes handicapées chez elles ou en institutions. Du coup, on oublie que ce sont des citoyens et l’État ne prend pas en compte leurs besoins. Pourtant, 23 millions de Français sont concernés. »
Ces réductions d’activité impactent directement la vie des citoyens puisque 90 % des établissements d’accueil pour enfants handicapés sont gérés par des associations, tout comme la moitié des structures d’aide à domicile, 40 % des crèches, 30 % des Ehpad et même 10 % des hôpitaux. Or la moitié des associations ont vu leurs subventions baisser et 20 % d’entre elles ont subi des coupes brutales en 2025, notamment de la part des départements.
« Nous subissons un effet ciseaux, pointe Claire Thoury, la présidente du Mouvement associatif. Les chocs successifs (sanitaires, inflationnistes, etc.) ont augmenté la pauvreté, donc les besoins, et en même temps, la diminution de nos ressources nous empêche d’y répondre car nous sommes obligés de restreindre nos activités, surtout en ce qui concerne la solidarité avec les plus démunis. »
Sans surprise, ce n’est pas le budget présenté par Sébastien Lecornu qui va permettre aux associations de surnager. Bien au contraire. « Le projet de loi de finances 2026 montre que le rôle, pourtant essentiel, des associations et l’urgence de leur situation financière ne sont toujours pas pris en compte à la hauteur des enjeux. Nous avons fait le compte, en additionnant les nouvelles coupes budgétaires, on arrive à un milliard d’euros de moins que l’an passé », déplore Mickaël Huet, délégué général du Mouvement associatif.
Ainsi est prévue une baisse de 26 % des crédits du programme Jeunesse et vie associative, avec pour conséquence 40 000 postes de services civiques en moins. Ce dispositif avait pourtant été reconnu comme essentiel pour socialiser des jeunes en rupture ou en détresse psychique. Dans le même esprit, sont annoncées la suppression du dispositif Colos apprenantes, quand 3 millions d’enfants ne partent pas en vacances chaque année, et la diminution de 60 % des autorisations d’engagement pour la promotion du sport pour tous.
« Un mauvais calcul », selon Véronique Moreira, présidente de l’Union sportive de l’enseignement du premier degré (Usep), qui a fait les comptes : « Quand on supprime 1 euro au sport scolaire, cela engendre à terme une dépense supplémentaire de 13 euros pour l’État. »
Toujours au rayon des incohérences : alors que le discours gouvernemental prône la remise au travail à marche forcée des personnes privées d’emploi, le projet de loi de finances prévoit une réduction de 541 millions d’euros du budget dédié à l’insertion par l’activité économique et une amputation de 40 % de celui alloué à l’économie sociale et solidaire, incluant une forte réduction des moyens du dispositif local d’accompagnement (DLA) pour l’insertion socioprofessionnelle des personnes éloignées de l’emploi.
D’autres coupes relèvent de choix politiques très marqués à droite. Les pressions de l’extrême droite contre la solidarité internationale continuent de porter leurs fruits : après la suppression de deux milliards d’euros en 2024 (40 % des budgets totaux), une nouvelle coupe de 700 millions d’euros est prévue l’année prochaine.
De quoi désespérer Lucie Dechifre, directrice des programmes à Plan international France, une association de solidarité internationale qui lutte pour les droits des filles dans 60 pays avec une quarantaine de salariés en France. Elle dénonce « l’incidence de ces baisses qui s’inscrivent dans un mouvement global et qui vont amener à des catastrophes : déscolarisation, mariages forcés, renforcement du patriarcat ».
En France aussi les associations de défense des droits des femmes sont menacées par les coupes budgétaires. Sarah Durocher, présidente du Planning familial, s’inquiète : « Nous déplorons également des coupes de subventions consécutives à certaines de nos positions, notamment notre soutien au Nouveau Front populaire contre l’extrême droite lors des dernières élections législatives. Le Contrat d’engagement républicain, dont la signature est exigée pour l’obtention de financements publics, a été instrumentalisé pour tenter de nous faire taire, assure la militante. Ce chantage à la neutralité traduit un choix politique : celui de réduire les droits sexuels et reproductifs, restreindre l’éducation à la vie affective et sexuelle et au droit à l’avortement. »
Quand il est question de protection de l’environnement, ce sont les intérêts économiques à court terme soutenus par certains élus qui amènent parfois à la privation de ressources de certains acteurs associatifs. « Notre vocation est de protéger la nature contre les bétonneurs, les pollueurs et les gens qui enfreignent les lois de protection de l’environnement, explique Bénédicte Hermelin, directrice générale de France Nature Environnement. Grâce à notre gros réseau juridique, nous avons un taux de réussite de 80 % lors des procès que nous menons. Mais, quand on fait sauter le plan local d’urbanisme qui a été voulu par un maire, ou le schéma d’aménagement de la Maurienne, par exemple, nous subissons parfois des coupes de subventions en représailles, quand ce ne sont pas des dégradations de nos locaux par la FNSEA, les Jeunes agriculteurs et la Coordination rurale sous les yeux des forces de l’ordre qui laissent faire. »
Autre secteur sous la menace : celui des radios associatives, actuellement au nombre de 600 sur le territoire, pour lesquelles une réduction de 16 millions d’euros (- 44 %) du Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER) est prévue.
Une attaque frontale contre la liberté d’expression que Théo Guitton, journaliste à RGB, la radio associative de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), décrypte avec dépit. « Aujourd’hui, avec la baisse du FSER, nous en sommes réduits à courir après les appels à projets. Certaines radios associatives n’ont plus le temps de faire des programmes de radio et de former des bénévoles : elles répondent à des commandes et remplissent des dossiers. »
Ces vingt dernières années, la nature des subsides publics aux associations a changé. Les subventions de fonctionnement, ayant vocation à soutenir l’initiative citoyenne, qui représentaient 40 % des financements en 2010, ne pèsent que pour 20 % aujourd’hui. S’y sont substitués des appels à projets ou des commandes publiques transformant les associations en prestataires. C’est justement ce changement de paradigme qui a motivé la création en 2010 du Collectif des associations citoyennes (CAC), puis de l’Observatoire citoyen de la marchandisation des associations.
« Ce qui se passe aujourd’hui dans le monde associatif et qui nous mobilise n’est pas lié à une crise budgétaire. C’est le résultat d’un projet politique néolibéral qui veut soumettre le monde associatif à des logiques de marché et contrer toutes les logiques collectives qui peuvent se mettre en place », martèle Marianne Langlet, sa coordinatrice. Et ce alors même que les associations telles que définies par la loi de 1901 sont normalement dans une logique totalement différente d’interpellation des pouvoirs établis, qu’ils soient politiques ou économiques.
Pour le Mouvement associatif, « il s’agit de retrouver la vocation originelle des associations et de leur assurer un financement pérenne, si possible sanctuarisé dans la loi », assure Mickaël Huet. « L’enjeu est aujourd’hui de faire reculer la sphère marchande au profit des autres et cela ne peut être découplé du débat budgétaire actuel concernant la justice fiscale et sociale. Selon la Cour des comptes, les politiques de baisse d’impôts de 2018-2023 ont contribué à dégrader le déficit public avec un impact estimé à 62 milliards d’euros en 2023. Tant qu’on ne relégitime pas l’impôt et certaines formes de dépenses, les associations resterons le parent pauvre », conclut l’économiste Sylvain Celle. Enfin, le recul de l’âge de départ à la retraite aura forcément un impact sur le temps de travail bénévole ou militant, sur lequel s’appuient les associations qui font le tissu social dans notre société.
Le sociologue Benjamin Lemoine, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, explique comment l’endettement profite à la bourgeoisie et livre des pistes pour libérer le financement de l’État de l’emprise de la finance.

Vous écrivez qu’une « classe rentière » profite aujourd’hui de la dette publique française : c’est-à-dire ?
Benjamin Lemoine, Sociologue, auteur de la Démocratie disciplinée par la dette
On diffuse l’idée que « tous les Français » seraient indirectement détenteurs d’un titre de dette publique via leur épargne (livret A, assurance-vie, etc.). Mais cette agrégation, notamment les 6 300 milliards d’euros d’épargne totale, masque des écarts considérables vis-à-vis de ces rentes privées. Selon l’Insee, le taux d’épargne nette des 20 % les plus modestes est de – 29 %, tandis que celui des 20 % les plus aisés atteint + 27 %. Continuer la lecture de « La dette est le lieu d’un conflit de classes, l’État emprunte aux riches plutôt que de les taxer » : les explications de Benjamin Lemoine