A Sainte-Soline, la manifestation contre les bassines tourne à l’affrontement, de nombreux blessés 

De très violents affrontements ont éclaté, samedi, lors de la manifestation contre les bassines dans les Deux-Sèvres, faisant « pas moins de 200 blessés » parmi les manifestants, selon les organisateurs de la mobilisation.

Avec le déploiement démesuré des policiers et gendarmes, dans un contexte où le pays se soulève pour défendre les retraites, le scénario était écrit d’avance. Dans les Deux-Sèvres, la mobilisation contre les mégabassines, qui a eu lieu ce samedi 25 mars, a donné lieu à de très violent violents affrontements, faisant de nombreux blessés. Selon les autorités, une trentaine de gendarmes et manifestants ont été blessés. Les organisateurs évoquent, eux, un bilan beaucoup plus lourd, avec « pas moins de 200 manifestants blessés », dont dix hospitalisés et un dans le coma. Une information non confirmée en début de soirée par la préfecture des Deux-Sèvres.

« J’ai vu au moins 30 blessés mais il y en a plus. Certains avaient perdu connaissance, d’autres avaient la tête en sang. Beaucoup de blessés aux pieds et à la tête », a témoigné auprès de l’AFP une manifestante, qui leur a porté secours. « Le Samu ne pouvait pas venir les chercher. On a vu juste une ambulance. On a sollicité les élus pour qu’ils fassent quelque chose. C’était la panique totale, ça a duré plus d’une heure avant que ça commence à évacuer. » Ce que confirme notre journaliste sur place : « Les secours ne pouvaient pas passer. Ce sont les élus écologistes et insoumis qui ont fini par organiser les évacuations. »  « On a formé un cordon, avec des élus devant, les écharpes bien visibles, dans le but de protéger la zone où ils se trouvaient », a témoigné auprès de l’AFP MarineTondelier, la secrétaire nationale d’EELV, évoquant une femme qui avait été victime d’un « tir tendu à la tête », et présentant un « traumatisme orbital ».

Un autre témoin précise: « Le Samu nous répondait qu’ils avaient ordre de ne pas approcher du site, qu’il fallait qu’on évacue nous-mêmes les blessés jusqu’au village de Sainte-Soline où ils seraient pris en charge. » Cette situation a valu à la préfète des Deux-Sèvres d’être interpellée par la Ligue des droits de l’Homme, qui avait envoyé des observateurs à Sainte-Soline: « Nos observateurs ont constaté l’entrave par les forces de l’ordre à l’intervention des secours pour une situation d’urgence absolue », a ainsi écrit la LDH dans un communiqué de presse. La préfecture a cependant récusé avoir empêché l’évacuation de blessés: « Lors de l’opération d’évacuation des blessés, les gendarmes ont été attaqués par des individus armés d’engins incendiaires alors que les heurts avaient cessé. Ils ont dû répondre pour écarter cette menace », s’est justifiée la préfète.

Une manifestation joyeuse qui se transforme en scènes de guerre

La manifestation avait pourtant commencé dans une ambiance joyeuse et festive. Un long cortège composé d’environ 30 000 personnes selon les organisateurs – le collectif d’associations Bassines non merci, le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre et la Confédération paysanne – 6 000 selon la préfecture, dont de nombreuses familles avec enfants. C’est quand le cortège a convergé vers la bassine de Saint-Soline, cette réserve d’eau construite pour l’irrigation agricole, que la situation a dégénéré.

A l’approche du chantier, entouré par les gendarmes et la police – 3 000 agents ont été déployés pour l’occasion -, les affrontements ont éclaté rapidement avec des militants radicaux qui ont fait usage « de mortiers d’artifices, de chandelles romaines et de cocktails molotov de forte contenance », parmi d’autres projectiles, selon la gendarmerie, qui a riposté avec des gaz lacrymogènes et un canon à eau notamment. Pendant une heure environ, les abords de la bassine se sont transformés en scène de guerre, avec des nombreuses détonations, des impacts au sol, décrit notre journaliste sur place. « Des tirs, sans doute des grenades assourdissantes ou de désencerclement, avec des jets de gaz lacrymogène ont eu lieu sur la foule, pourtant pacifique. Des voltigeurs sur quad débarquaient de partout. » Plusieurs véhicules de gendarmerie ont pris feu. Dans l’après-midi, un calme relatif était revenu, la foule ayant reculé.

Gérald Darmanin condamne les violences… contre les gendarmes

Droit dans ses bottes, comme toujours, le déni incarné, le ministre de l’Intérieur a dénoncé « l’extrême violence » d’une manifestation pourtant « interdite depuis le 17 mars » : « Ce déchaînement de violences est inexcusable », a-t-il dit, soutenant que « la force proportionnée est du côté de l’Etat ». « Ce ne sont pas les forces du désordre et l’extrême gauche qui vont l’emporter dans la République française », a ajouté Gérald Darmanin. « Sans les BRAV-M, sans ce cirque, il ne se passerait absolument rien d’autre qu’une marche dans les champs », a rétorqué sur Twitter le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon.

Ces affrontements, qui ont largement éclipsé le débat de fond sur le partage de l’eau, ont un coût : le dispositif policier mis en place à Sainte-Soline s’élèverait à 5 millions. Soit le prix de deux méga-bassines, selon les élus écologistes…

 

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Réforme des retraites : les opposants lancent une nouvelle semaine de contestation en Tarn-et-Garonne In DDM

Quelque 200 personnes ont manifesté dans les rues de Montauban, ce lundi 20 mars.
Quelques 200 personnes ont manifesté dans les rues de Montauban, ce lundi 20 mars. DDM, Hélène Deplanque

Rassemblements spontanés, blocages et occupations de site vont se poursuivre dans les prochains jours dans le département. Les retraités ont lancé les hostilités ce lundi matin, devant la préfecture de Montauban.

C’est une nouvelle semaine de mobilisation sociale qui a débuté, ce lundi 20 mars, pour l’intersyndicale 82. À 11h ce matin, plusieurs dizaines de contestaires s’étaient rassemblés aux abords de la préfecture à Montauban pour défendre leurs pensions, à l’appel des organisations syndicales de retraités. « Nous voulons vivre dignement », ont-ils martelé.

Les manifestants ont rapidement été rejoints par des actifs des autres branches et des lycéens, engagés depuis maintenant deux mois contre le projet de réforme des retraites. Le cortège d’environ 200 personnes s’est ensuite lancé dans un mini-tour de ville, prélude à l’acte IX de jeudi 23 mars.

 

Ce 20 mars, Journée internationale du bonheur, les retraités de Tarn-et-Garonne ont plaidé pour "vivre dignement".
Ce 20 mars, Journée internationale du bonheur, les retraités de Tarn-et-Garonne ont plaidé pour « vivre dignement ». DDM, Hélène Deplanque
Les retraités ont rapidement été rejoints par les actifs et les lycéens.
Les retraités ont rapidement été rejoints par les actifs et les lycéens. DDM, Hélène Deplanque

 

Acte IX ce jeudi 23 mars

La semaine dernière, CFDT, CGT, FO, CFE/CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU ont enchaîné les opérations « coup de poing » un peu partout en Tarn-et-Garonne. « On souhaite maintenir la pression à travers des blocages, des occupations de site et du tractage à Montauban, Castelsarrasin, Moissac et dans d’autres communes du département », soutient Éliane Teyssier. Pour la secrétaire générale de l’UD FO 82, l’important est aujourd’hui « d’occuper le terrain, pas seulement lors des journées de manifestation ».

 

Quelque 200 personnes ont manifesté dans les rues de Montauban, ce lundi 20 mars.
Quelques 200 personnes ont manifesté dans les rues de Montauban, ce lundi 20 mars. DDM, Hélène Deplanque
Les retraités ont lancé la nouvelle semaine de mobilisation dans le département.
Les retraités ont lancé la nouvelle semaine de mobilisation dans le département. DDM, Hélène Deplanque

Pour ce faire, de nouvelles actions sont envisagées cette semaine. Dès ce lundi soir, à 18h, l’intersyndicale 82 appelle à un rassemblement devant la préfecture, pour réagir suite aux résultats des motions de censure déposées dans l’après-midi à l’Assemblée nationale. Mardi 21 mars, rendez-vous est fixé en pleine nuit, à 3h30 sur le parking d’Aldi, dans le quartier de la médiathèque à Montauban, pour une opération ciblée qui sera dévoilée aux participants sur place. Un nouveau rassemblement devant la préfecture est ensuite programmé à 17h. Pour la neuvième journée de mobilisation sociale, jeudi 23 mars, les opposants se retrouveront une nouvelle fois esplanade des Fontaines (à 10h00).

« Tout n’est pas encore fixé, nous envisageons également des actions spontanées », prévient Éliane Teyssier.

A 11h ce matin, plusieurs dizaines de contestaires s'étaient rassemblés aux abords de la préfecture à Montauban pour défendre leurs pensions.
A 11h ce matin, plusieurs dizaines de contestataires s’étaient rassemblés aux abords de la préfecture à Montauban pour défendre leurs pensions. DDM, Hélène Deplanque

Retraites : à Montauban, les syndicats ciblent la préfecture, l’inspection d’académie et le péage in DDM

Action spontanée entre midi et deux devant l'inspection d'académie, à Montauban.
Action spontanée entre midi et deux devant l’inspection d’académie, à Montauban. DDM – MANU MASSIP

La colère sociale ne retombe pas à Montauban après la décision du gouvernement de passer par le 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites. L’intersyndicale mène des actions ciblées ce vendredi 17 mars.

Comme ce fut le cas jeudi, les syndicats mènent des actions « coup de poing » à Montauban ce vendredi 17 mars pour exprimer leur colère contre le gouvernement concernant l’utilisation du 49.3.

En fin de matinée, des militants de Force Ouvrière, de la CFDT et de la FSU se sont réunis devant les grilles de la préfecture pour coller des sticks et accrocher des banderoles. Ce message « Démocratie? Macron dépasse les bornes! » a été écrit à la craie en « bleu-blanc-rouge » sur le trottoir, devant la préfecture. Continuer la lecture de Retraites : à Montauban, les syndicats ciblent la préfecture, l’inspection d’académie et le péage in DDM

Le CSP veut en finir avec les concours de recrutement d’enseignants

Castelsarrasin. Les communistes planchent sur leur congrès

Les militants communistes du Tarn et Garonne tiennent en ce moment leurs conférences de sections avant leur congrès départemental prévu le 25 mars à Montauban. En ligne de mire, le congrès national début avril, à Marseille qui va fixer l’orientation du parti dirigé par Fabien Roussel.

Les délégués communistes du Tarn et Garonne qui iront à Marseille seront désignés lors du congrès départemental. En attendant, cette première quinzaine de mars est tournée sur la tenue des conférences de sections. Celle qui regroupe les militants de Castelsarrasin, Moissac et du Pays de Serre a organisé la sienne samedi dernier dans les locaux du PCF à Castelsarrasin. Le but de la réunion était de discuter, et donc d’amender, le texte commun (« la base commune de discussion ») adopté précédemment lors d’un vote des militants. Continuer la lecture de Castelsarrasin. Les communistes planchent sur leur congrès

Dossier: Féminisme et École in Caf.Péda.

Ukraine: Communiqué du Parti Communiste Espagnol

Ci-dessous le communiqué du PCE le 22 février 2023

Le 24 février 2022, il y aura un an que les troupes russes sont entrées en Ukraine, transformant en guerre ouverte le conflit latent qui existait dans le Donbass depuis que le gouvernement ukrainien, avec la complicité de l’UE et des USA, a commencé à réprimer et à harceler la population russophone, en violation des accords de Minsk qui auraient pu garantir la paix dans la région.

Dès le premier instant, le PCE a condamné à la fois l’invasion du territoire ukrainien par la Russie, contraire au droit international, et l’intention de l’OTAN de s’étendre jusqu’à la frontière de la Fédération de Russie, rompant ainsi le consensus qui existait après l’unification de l’Allemagne.

Nous avons soutenu et continuons à soutenir qu’il est impossible de construire une politique européenne de paix et de sécurité en augmentant le militarisme. Continuer la lecture de Ukraine: Communiqué du Parti Communiste Espagnol

PCF 82: Lettre ouverte aux sénateurs de Tarn et Garonne, Messieurs Levi et Bonhomme

NE VOTEZ PAS LA REFORME DES RETRAITES DU GOUVERNEMENT

Messieurs les Sénateurs de Tarn et Garonne,

Le gouvernement d’Emmanuel MACRON impose aux françaises et aux français une réforme brutale et injuste en décidant de reculer l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Une grande majorité de nos concitoyennes et concitoyens (plus de 70%) sont contre cette réforme, l’ampleur des manifestations ces dernières semaines en est la démonstration.

Dans une période lourde d’inquiétude et marquée par l’inflation, la hausse des prix de l’énergie, de l’alimentation, le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisations assombrit encore un peu plus le tableau déjà bien noir de l’avenir de millions de personnes dont celui des femmes qui seront les grandes perdantes de cette réforme.

Messieurs les Sénateurs, nous vous demandons de ne pas voter la réforme du gouvernement en premier lieu parce que les dépenses de retraite ne dérapent pas comme le président du Conseil d’orientation des retraites l’a redit devant vous au Sénat. Là où le gouvernement parle de financement  et de déficit, nous lui rétorquons que notre pays est suffisamment riche pour garantir à chacune et chacun un départ à la retraite à 60 ans avec une pension digne pour vivre. L’argent existe dans notre pays, mais il n’y a aucune volonté du gouvernement d’imposer le partage des richesses équitablement avec celles et ceux qui les produisent. Au contraire, cette réforme n’existe que pour mieux servir le capital et ses actionnaires !

Reste la question du choix de société dans laquelle nous voulons vivre. D’un côté les tenants du libéralisme qui veulent nous faire travailler toujours plus et plus longtemps au nom de la compétitivité économique et de l’autre une majorité de françaises et français qui veulent profiter de la vie, qui s’autorise le droit au repos et aux loisirs, être des grands parents aux côtés de leurs petits-enfants, s’engager dans le monde associatif …

Ambroise Croizat, ministre communiste du travail à la libération disait : « La retraite ne doit plus être l’antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie ».

Alors, Messieurs les Sénateurs, nous serons attentifs aux débats qui se tiendront au Sénat et à la position que les Sénatrices et Sénateurs prendront dans les jours prochains et particulièrement à celle de nos élus Tarn et Garonnais ainsi qu’au vote que vous choisirez de faire.

Recevez Messieurs les Sénateurs nos salutations républicaines.

Parti Communiste Français – Section de Montauban

La salle du bar-tabac de la rue des Martyrs pleure François Hadji-Lazaro

François Hadji-Lazaro est mort. Le fondateur des Garçons bouchers et de Pigalle, leader incontestable du punk rock alternatif en France, a cassé sa pipe à 66 ans.

On ne reverra plus sa silhouette, ronde, imposante, impressionnante. Sa gueule de tendre voyou au cœur d’or. On ne le verra plus tourner la manivelle de sa vielle à roue, tirer le soufflet de son accordéon. On ne le croisera plus au bistrot devant un verre de rouge, habillé, été comme hiver, de ses éternelles bretelles aux dessins improbables. Le gros, comme le surnommaient ses potes, s’en est allé. François Hadji-Lazaro est mort. Et merde…

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Louboulbil : une boulangerie paysanne anarchiste et solidaire in DDM

Jean-Pierre Delboulbe, un patron pas comme les autres.
Jean-Pierre Delboulbe, un patron pas comme les autres. DDM – DDM HAZEM ALATRASH

Jean-Pierre Delboulbe est un paysan boulanger. À la tête de la société Louboulbil, ce patron a une vision de l’entreprise bien à lui. Ici pas question de PIB mais de BIB, bonheur intérieur brut…

Une semaine de travail de 4 jours, un salaire mensuel entre 2000 et 3000 euros, incluant des primes et des bénéfices partagés, et surtout entre 7 et 13 semaines de congés payés. Bienvenue dans l’entreprise Louboulbil! Une société « déplafonnée », anarchiste et solidaire.

Pour comprendre ce fonctionnement atypique, il faut s’intéresser à son fondateur : Jean-Pierre Delboulbe. Âgé de 54 ans aujourd’hui, le gérant est issu d’une famille d’agriculteurs installée à Castelsagrat au nord du Tarn-et-Garonne. « Nous avions une ferme en polyculture. On faisait du blé, de l’orge, du maïs, un peu de melon aussi. On avait des poules et des vaches. On faisait même du tabac, je me souviens qu’on le faisait sécher ici », raconte-t-il en pointant du doigt un espace qui fait partie aujourd’hui du fournil. Continuer la lecture de Louboulbil : une boulangerie paysanne anarchiste et solidaire in DDM