Économie. Pourquoi l’inflation fait trembler patrons et financiers

La hausse des prix fait son retour en France et en Europe, accompagnée d’un discours catastrophiste. Pour les syndicats, les salaires doivent revenir au centre du jeu. 

Un spectre hante l’Europe, celui de l’inflation… À en croire de nombreux médias, la spectaculaire hausse des prix (+ 4,9 % sur un an en zone euro) constitue une bombe à fragmentation qui pourrait menacer la reprise économique, mettre les entreprises à genoux et miner le revenu des citoyens. Ces craintes sont-elles fondées ? L’inflation peut-elle servir de prétexte à des politiques économiques austéritaires ? Décryptage.

1. Aux origines d’un phénomène mondial

Jusqu’ici, avec la modération salariale et la concurrence entre travailleurs imposée par la mondialisation, les prix évoluaient peu. La crise du Covid a bouleversé ce contexte. Le circuit économique, mis à l’arrêt en 2020, est reparti aujourd’hui de plus belle. La demande, portée notamment par la Chine, les États-Unis et le continent européen, s’est accélérée. Une sorte de rattrapage à la suite de la fermeture des commerces pendant de longs mois. Ce boom de la consommation, alors que la pandémie est toujours active, a pris de court les usines. Les pénuries se sont accumulées et même amplifiées avec la désorganisation mondiale des chaînes de production et de livraison. Résultat : le prix des biens intermédiaires nécessaires à la production comme les semi-conducteurs a grimpé. À cela s’est ajoutée une explosion des tarifs des matières premières, dont ceux de l’énergie. Rien qu’en France, ils ont progressé de 21,6 % en un an, selon l’Insee. Continuer la lecture de Économie. Pourquoi l’inflation fait trembler patrons et financiers

Les réseaux sociaux, des outils de campagne utiles pour élargir l’audience, moins pour débattre

Les réseaux sociaux offrent aux politiques l’opportunité de gagner en visibilité, pour relayer leurs idées et capter les électeurs. S’ils offrent une audience large, ils ont a priori chacun leur cible. De Facebook à Instagram en passant par Twitter, passage en revue de ces nouveaux terrains de la politisation.

Facebook, davantage grand public

Créé en 2004 par Mark Zuckerberg, le F bleu est le réseau pionnier qui a fait entrer le monde dans l’ère du « social media », quand il est devenu grand public en 2007-2008. Il revendique 2,74 milliards d’utilisateurs dans le monde, en novembre 2021, dont 40 millions en France. Son concept ? Tisser des réseaux d’« amis » et de « groupes » d’intérêts communs. Continuer la lecture de Les réseaux sociaux, des outils de campagne utiles pour élargir l’audience, moins pour débattre

Comment les réseaux sociaux profitent à la droite

Via les algorithmes qui invitent à s’émouvoir plutôt qu’à raisonner, les réseaux sociaux imposent une politique de la réaction qui favorise l’invective, le clash. Une simplification à l’extrême propice à la circulation des idées conservatrices, dans ce qui se voulait au départ une agora ouverte et connectée.

C’est un peu comme si 20 000 affiches avaient été placardées dans toute la France en l’espace de quelques heures à peine, pour soutenir Éric Zemmour. Le 8 novembre dernier, 20 000 tweets sont postés en moins de vingt-quatre heures avec ce hashtag : #LesFemmes AvecZemmour. Il ne s’agit évidemment pas d’un élan féminin spontané autour de la presque candidature du polémiste d’extrême droite. La galaxie des comptes pro-Zemmour s’est coordonnée, ce jour-là, pour un « raid numérique ». C’est-à-dire une campagne de posts simultanés, afin de « faire monter le hashtag » sur la plateforme. Plus il est employé dans des posts, plus il est visible. Mission accomplie : sur la simple base de ce hashtag, les médias embrayent, le même jour, sur la question des femmes dans la campagne de Zemmour. Et donc parlent de lui.

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Présidentielle 2022. Appel à respecter la liberté de la presse

A cinq mois de l’élection présidentielle, alors que les actes de menaces et d’intimidations de l’extrême droite se multiplient contre la presse, des sociétés de journalistes dont celle de l’Humanité interpellent tous les candidats déclarés à l’élection présidentielle à s’engager publiquement à respecter le travail des journalistes.

La France est entrée dans une campagne électorale où passions et tensions s’exacerbent. Nous, sociétés de journalistes et sociétés de rédacteurs, déplorons la manière dont plusieurs de nos confrères ont été traités récemment par des militants ou des équipes de candidats : menaces, agressions, exclusions d’événements de campagne…

Dans un contexte où les menaces envers les journalistes sont de plus en plus fréquentes, nous appelons tous les candidats déclarés à l’élection présidentielle à s’engager publiquement à respecter le fait que tous les journalistes puissent couvrir la campagne dans des conditions satisfaisantes. Nous leur demandons solennellement de :

  • garantir, sans aucune discrimination, le libre accès aux diverses réunions et manifestations publiques, selon les conditions habituelles d’accréditation ;
  • s’abstenir de prendre la presse pour cible dans des termes susceptibles de créer un climat hostile préjudiciable à la liberté d’information ;
  • s’assurer que l’intégrité physique des journalistes soit pleinement préservée lors des événements dont ils ont la responsabilité.

Nous enjoignons les candidats à prendre la pleine mesure des conditions de plus en plus critiques dans lesquelles travaillent les journalistes. La santé démocratique de notre pays aurait tout à perdre d’atteintes répétées au libre exercice de leur métier.

Signataires : les sociétés des journalistes, des rédacteurs et/ou des personnels de l’AFP, APM, Arrêt sur Images, BFMTV, Challenges, CNews, Courrier International, Les Echos, L’Express, Le Figaro, France 2, France 3 National, FranceinfoTV, franceinfo.fr, L’Humanité, Le Journal du Dimanche (JDD), LCP, Les JT de M6, Marianne, LCI, Le Monde, L’Obs, Paris Match, Le Point, Premières Lignes, Public Sénat, Radio France, RTL, Sud Ouest, Télérama, TF1, La Tribune, TV5Monde, La Vie.

Fonction publique. Les syndicats se préparent à une réunion explosive sur les salaires

Le 7 décembre, à Créteil. Les agents territoriaux sont rassemblés devant la préfecture du Val-de-Marne pour protester contre la loi de transformation de la fonction publique. Guillaume Clément

Alors que l’inflation a fait repasser les plus basses rémunérations au niveau du Smic, les organisations sont reçues ce jeudi par le gouvernement. Si le ministère ne propose pas de hausse du point d’indice, elles quitteront les négociations.

Les agents de la fonction publique ont-ils enfin ­retenu l’attention du gouvernement ? Après des mois de tensions autour de la question salariale, la ministre de la Fonction publique a convoqué, ce jeudi, les représentants des syndicats représentatifs des agents à une rencontre, non prévue à l’agenda, au sujet de leur pouvoir d’achat. Alors même qu’aucun ordre du jour n’a été communiqué, la rencontre s’annonce sous haute tension. « Nous avons décidé en intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires – NDLR) que nous nous autoriserons à quitter la salle si aucune annonce n’est faite dans le sens d’une augmentation générale des salaires  !  », lance d’emblée Natacha Pommet, secrétaire générale de la CGT services publics. Sur la question, l’ensemble des organisations offre un front commun. « Il n’y a pour nous qu’une seule solution, c’est d’augmenter le point d’indice et d’engager une refonte des grilles », ajoute Christian Grolier, secrétaire général FO fonction publique. Si le gouvernement n’est pas prêt à proposer 2 % d’augmentation du point d’indice au minimum, il se retrouvera seul autour de la table. Continuer la lecture de Fonction publique. Les syndicats se préparent à une réunion explosive sur les salaires

Violences faites aux femmes. « S’il n’y a pas de sang, madame, on ne se déplace pas »

Myriam, Marine et Sarah sont membres de l’association la Collective des mères isolées de Montreuil qui dénonce les manquements à la déontologie du commissariat de leur ville, lors de dépôts de plaintes pour violences conjugales. Teresa Suarez

À Montreuil, six femmes victimes de violences conjugales ont décidé de dénoncer l’accueil déficient du commissariat de leur ville lors des dépôts de plainte. IGPN et Défenseur des droits sont saisis.

« Maman, il est là. » Lorsqu’elle l’alerte une première fois, en janvier 2021, Katia se dit que sa fille se fait des films. Mais le lendemain, l’adolescente la rappelle en lui expliquant que son père la filme sur le chemin du conservatoire et qu’il lui a crié : « Vous allez me le payer. » Katia rejoint alors sa fille et fonce au commissariat de Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour porter plainte. « Les agents ont d’abord refusé, en disant que c’était son père – alors qu’il est déchu de ses droits parentaux – et que filmer sur la voie publique était un droit. Mais je ne suis plus celle que j’étais en 2013 : j’ai hurlé jusqu’à ce qu’ils acceptent de prendre ma plainte. » Août 2013 : c’est le mois où Katia, après six ans de violences conjugales, finit par appeler la police. Continuer la lecture de Violences faites aux femmes. « S’il n’y a pas de sang, madame, on ne se déplace pas »

Nouveau protocole sanitaire dans les écoles de Tarn-et-Garonne : « Les mesures ne répondent pas à l’urgence », pour Guillaume Mangenot du SNUipp82 in DDM

A partir de jeudi, les élèves devront être masqués dans les cours de récré. DDM Archives M.V.
A partir de jeudi, les élèves devront être masqués dans les cours de récré. DDM Archives M.V.

 

De nouvelles mesures sanitaires doivent entrer en application à partir de jeudi dans les écoles. Les élèves devront porter le masque en extérieur et les activités physiques en salle ne seront plus possibles. Interview de Guillaume Mangenot, secrétaire départemental du SNUipp.

Que pensez-vous des nouvelles mesures sanitaires prises par le Gouvernement dans les écoles applicables à partir de jeudi ?

C’est une grande déception car cela ne répond pas aux besoins. L’élévation du protocole au niveau 3 implique le port du masque en extérieur et la suspension des activités physiques en salle et lundi, de nouvelles mesures seront mises en place dans les cantines. Mais ce protocole n’annonce que des grandes lignes. Or, la situation est extrêmement tendue pour les personnels comme pour les parents d’élèves. Continuer la lecture de Nouveau protocole sanitaire dans les écoles de Tarn-et-Garonne : « Les mesures ne répondent pas à l’urgence », pour Guillaume Mangenot du SNUipp82 in DDM

Mobilisation générale : ce samedi, l’union fait la force pour sauver l’hôpital public

© Alain Jocard/AFP

Alors que les annonces de fermetures de services et de lits se multiplient, dégradant toujours plus la prise en charge des patients, 80 syndicats, associations et collectifs d’usagers appellent à se mobiliser ce samedi à travers la France.

Icon Quote L’hôpital public se désintègre. » Ce samedi, plus de 80 associations, syndicats et collectifs appellent à manifester partout en France avant qu’il ne soit trop tard. Alors que la cinquième vague de Covid commence à déferler sur le pays, pas un jour ne passe sans que ne soit annoncée la fermeture d’un service d’urgences. En matière de dégradation de la qualité des soins, tous les indicateurs sont au-delà du rouge. Même le président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Rémi Salomon, n’a pas mâché ses mots le 12 novembre : « On est dans une situation où, dans quelques mois, on peut avoir un effondrement de l’hôpital. »

Pétition: Le racisme n’est pas une opinion c’est un délit : Inéligibilité !

La République a toujours été et demeure un combat. La France a progressé et rayonné chaque fois qu’elle a porté haut les valeurs de Liberté, d’Égalité et de Fraternité.

Elle est déshonorée chaque fois qu’en son nom ces valeurs sont trahies, défigurées, salies.

Défigurées par l’indécence des inégalités, la violence des discriminations, trahies par l’arrogance du pouvoir de l’argent, salies par le racisme visant à opposer les victimes de l’injustice sociale.

Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit.

On ne peut accepter qu’une personne condamnée pour racisme puisse être candidate à une élection.

C’est une exigence légitime, la République, qui doit être la garante du respect des droits fondamentaux de la personne et du principe d’égalité, ne peut participer d’une banalisation qui y porte atteinte.

Nous réclamons, dans le prolongement de la loi sur la presse et de la loi Gayssot (qui réprime l’incitation à la haine raciale et la négation des crimes contre l’Humanité), que soit rendue inéligible toute personne condamnée pour racisme.

TRIBUNE DE FABIEN ROUSSEL

Covid-19. Pourquoi Blanquer allège le protocole dans les écoles primaires

Le ministre de l’Éducation, lors de la dernière conférence de presse sur l’épidémie, le 25 novembre à Paris. Thomas COEX/POOL/AFP

Incompréhensibles en apparence, les nouvelles règles mettant un terme au principe de fermeture de la classe pour sept jours dès le premier cas positif avéré relèvent d’une logique plus politique que sanitaire. Explications

Si l’un des marqueurs de l’ultralibéralisme, c’est que la politique de l’État a pour objectif premier d’affaiblir l’État lui-même pour, à terme, laisser « le marché » prendre la place, alors la gestion de la crise du Covid en milieu scolaire par le gouvernement est emblématique de ce positionnement idéologique. Continuer la lecture de Covid-19. Pourquoi Blanquer allège le protocole dans les écoles primaires