« Nous sommes en campagne permanente toute l’année au parti communiste, sans relâche », a lancé d’emblée Ian Brossat lors de son discours à la fête de l’Humanité à Toulouse le weekend dernier. Des mots qui résument bien la stratégie du PCF depuis la campagne des « Jours Heureux » de Fabien Roussel aux élections présidentielles.
Et le désespoir est grand dans le pays. Comme ici dans notre département où plus d’un tiers de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté. Jadis synonyme de bien-vivre, le travail aujourd’hui permet souvent de survivre juste un peu mieux que ceux qui n’en ont pas. La vie est chère et les difficultés nombreuses. La startup nation promise par Macron s’est avérée un véritable cauchemar. Le parti communiste doit participer à rebâtir un horizon d’espoir pour le monde du travail. Il y a urgence !
Des pans entiers de populations du Tarn et Garonne sont en déshérence économique, sociale et politique. L’extrême-droite y trouve un terrain fertile pour propager ses idées et tenter de se faire le réceptacle de la colère. Plus que jamais la question du travail, accessible à tous et bien payé, doit être au centre du débat public. De même que l’augmentation générale des salaires, des retraites et des minimas sociaux.
Cela passera par une prise de conscience du plus grand nombre. C’est tout le sens d’une campagne permanente pour de « Nouveaux Jours Heureux ». La bataille pour les retraites l’a clairement démontré, l’antagonisme qui règne dans ce pays dépasse les questions de partis politiques. C’est l’opposition frontale entre ceux qui ne vivent que de leur travail et ceux qui vivent du travail des autres. Cela porte un nom : la lutte des classes. Elle est permanente elle aussi, car comme le disait Ambroise Croizat « le patronat ne désarme jamais ».
Les enseignants et enseignantes sont appelés à se mobiliser aujourd’hui, lors du CSA-MEN (Comité social d’administration du ministère de l’éducation nationale). Pas vraiment une grève, mais plutôt des rassemblements militants devant les rectorats et le ministère, pour rappeler l’opposition de tous les syndicats au pacte.
Au sein du CSA ministériel, les textes sont présentés uniquement à titre informatif et ne sont pas soumis au vote. Cette situation est dénoncée par l’ensemble des syndicats. « Cela reflète la nouvelle définition du dialogue social imposée par la loi de transformation de la fonction publique« , explique Elisabeth Allain-Moreno, nouvelle secrétaire générale du SE-UNSA. « Cependant, cette même loi indique que toutes les mesures qui affectent les conditions de travail doivent être votées. Continuer la lecture de Mobilisations contre le pacte
En tenant compte de l’inflation, le salaire réel des professeurs a stagné ou baissé, alors que les salaires du privé ont eux continué à monter. Les profs, qui étaient des classes moyennes « supérieures ou un peu supérieures » il y a 25 ans ont aujourd’hui dégringolé dans l’échelle sociale. Les profs ont subi un déclassement indéniable. La preuve avec les explications de Ludo, d’Osons Causer.
Retrouvez le 3ème numéro de L’Echo des Cocos, le journal des communistes de l’ouest du Tarn et Garonne. Un numéro spécial en 4 page consacré au programme du parti communiste: les Jours Heureux !
Toutes les « réformes » du chef de l’État s’efforcent de défaire méthodiquement le programme du CNR. Et pourtant, le » président des riches » se verrait bien « en même temps » incarner le successeur des résistants. On mesure aujourd’hui le fossé immense qui sépare les hommes de la Libération, attelés dans la nuit la plus noire à relever la nation autour d’un même idéal de justice, et l’entreprise de démolition d’un président minoritaire dont le « CNR » de pacotille n’a trompé personne.
Tandis que le programme des « jours heureux » résonne toujours de façon incroyablement moderne aujourd’hui, Emmanuel Macron et son gouvernement s’évertuent à détruire ce qu’il en reste. Retraites, assurance-chômage, sécurité sociale solidaire, les attaques sont multiples pour établir le règne des grandes fortunes et des actionnaires. Pourtant, les ressources, plus abondantes en 2023 qu’en 1945 rendent les « jours heureux » à portée de main. Mais comme à l’époque, ils n’adviendront qu’avec le courage de femmes et d’hommes prêts à surmonter leurs désaccords pour ouvrir une perspective de progrès au peuple français.
« Cette tribune, met l’accent sur le grand retour de l’extrême droite dans l’école dont on parle à mon avis trop peu » explique Laurence De Cock. L’enseignante et historienne revient sur les différentes attaques des réseaux liés à la mouvance intégriste et d’extrême droite, notamment à destination de Marion Rouxin autrice du livre-disque « Fille ou garçon ? Des chansons pour se poser des questions ».
Les récents drames, allant jusqu’aux suicides d’enfants liés au harcèlement à l’école, ont montré l’importance de l’éducation à la sexualité dès le plus jeune âge. De ce point de vue, le ministre Pap Ndiaye a raison d’en avoir fait l’une de ses priorités. Cette dernière doit commencer dès le début de la scolarisation parce qu’il s’agit d’un enjeu de santé publique. Elle recoupe de très nombreux aspects : la connaissance de son corps, la réflexion sur l’intimité, le consentement, les émotions ; l’interrogation sur le féminin, le masculin, leur articulation et leur place dans la société. Elle permet de travailler le langage, l’apprentissage du questionnement, et participe ainsi à l’esprit critique. Surtout, elle contribue à dénaturaliser des rapports de domination, notamment entre filles et garçons, et à accueillir toutes les différences entre enfants qui sont encore trop génératrices de violences et de souffrances. L’éducation à la sexualité interroge enfin les normes comme des construits sociaux, ce qui est très apaisant pour des enfants qui ne s’y reconnaissent pas et nourrissent des sentiments d’autodisqualification dangereux pour leur construction identitaire.
Les vertus de la création artistique et littéraire
Depuis longtemps la littérature jeunesse et le spectacle vivant travaillent sur ces sujets. Récemment, l’autrice, compositrice, interprète Marion Rouxin a publié un ouvrage en collaboration avec Hélène Réveillard, praticienne philosophe. Il s’agit d’un livre-disque intitulé « Fille ou garçon ? Des chansons pour se poser des questions ».
Sophie Vénétitay est secrétaire générale du premier syndicat des enseignants du second degré, le SNES-FSU. Selon elle, la mise en place du pacte comme outil de revalorisation signe l’arrêt de mort du statut des enseignants et est le signe du new public management. Et si des enseignants ont déjà fait savoir qu’ils le signeraient c’est parce que « le ministère instrumentalise avec beaucoup de cynisme notre déclassement salarial ».
Pour votre syndicat, la mise en place du pacte est une attaque au statut d’enseignant. Comment en arrivez-vous à cette conclusion ?
Nos statuts garantissent un droit à la carrière. C’est-à-dire une grille indiciaire qui évolue selon l’ancienneté avec des changements d’échelons. Au SNES-FSU, on fait l’analyse que le pacte va conduire à un virage vers une fonction publique d’emploi où la rémunération évoluera en fonction des missions supplémentaires. La seule perspective pour des collègues désireux de gagner plus, ce n’est pas une évolution de la grille mais des primes et des indemnités liées à ces missions supplémentaires. C’est un basculement complet de la conception de la fonction publique de carrière à la fonction publique d’emploi. Cela change l’esprit du statut de l’agent de la fonction publique. Continuer la lecture de « Le pacte signe l’arrêt de mort du statut des professeurs » in Caf. Péda.
Après moult reports, le protocole mixité entre le ministère de l’Éducation nationale et le secrétaire général de l’Enseignement catholique (Sgec) a enfin été signé. Mais non coercitif, il est loin de représenter le projet ambitieux porté par le Ministre depuis des mois. Ce protocole est construit « dans l’écoute et le partage dans une dynamique de trajectoire » nous confie Philippe Delorme, secrétaire général de l’Enseignement catholique qui se dit satisfait. « Si on sort de postures idéologiques, de part et d’autre, on est capables, dans un dialogue constructif, de montrer que c’est dans l’intérêt du bien commun. Si la question de la mixité sociale et scolaire est un enjeu national, il faut que tout af. Péda.le monde s’y mette, même les collectivités » explique-t-il au Café pédagogique. « Nous ne croyons pas aux injonctions autoritaires qui feraient bouger les choses » ajoute-t-il. Et cela tombe bien, puisque son seul pouvoir est celui de l’incitation.
Cela faisait des mois que Pap Ndiaye et Philippe Delorme parlaient de ce protocole. Le 17 mai dernier, à 17h, le Ministre et le secrétaire général de l’enseignement catholique se sont engagés contractuellement dans le cadre d’un protocole d’accord « relatif au plan d’action favorisant le renforcement des mixités sociales et scolaires dans les établissements d’enseignement privés associés à l’État par contrat relevant de l’enseignement catholique ». « Le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse et le secrétariat général de l’Enseignement catholique s’accordent sur le constat d’une différence persistance et trop importante de composition sociale et scolaire, dans de mêmes secteurs géographiques, entre les établissements d’un même réseau, public ou privé, et entre les établissement privés et publics » peut-on lire. Continuer la lecture de Mixité : un protocole gagnant pour le privé in Caf. Péda.
Le monde enseignant a longtemps été considéré comme foncièrement réfractaire au vote en faveur des partis d’extrême droite. Mais, désormais, on n’en est plus assuré, tant s’en faut.
C’est ce qu’avait d’ailleurs pointé à sa façon Marine Le Pen lorsqu’elle a salué la création du collectif Racine rassemblant des enseignants « bleu marine » en déclarant à la fin de son colloque du 12 octobre 2013 qu’une telle initiative « était inimaginable il y a quelques années ».
En réalité, la démarche délibérée des Le Pen vers les enseignants vient de loin, même si le succès n’a pas été au rendez-vous immédiatement.
« Nous n’avons pas su vous parler. Longtemps nous avons commis l’erreur de croire que vous étiez complices de la destruction de l’école. Pour l’immense majorité d’entre vous, c’était une erreur et cette époque est révolue. »
Jean-Marie Le Pen lui-même était allé dans le même sens, cinq ans plus tôt, le 12 novembre 2006, lors de son discours au Bourget sur son « projet présidentiel » pour 2007, en se présentant comme « l’espoir de renouveau et la conscience progressiste du pays ». Il avait alors fustigé « le mépris des fonctionnaires, forcément absentéistes, qu’on veut rendre responsables de la destruction des services publics, alors que le plus souvent, fidèles à leur mission, ils en sont les premières victimes ».
Et pour ce qui concerne plus spécifiquement l’école et ses enseignants, Jean-Marie Le Pen avait mis en avant des préoccupations qui peuvent être partagées par nombre d’enseignants sans qu’elles soient des singularités propres au Front national :
« L’école est le véritable et premier lieu où se forge l’égalité, celle des chances. Or la véritable sélection, j’ose le dire, est source de l’égalité véritable […]. Lire, écrire, compter, connaître l’histoire et la géographie de son pays sont des bases essentielles qui aujourd’hui manquent à un élève sur quatre en sortie du primaire. L’école publique doit aussi respecter scrupuleusement la neutralité religieuse, politique et philosophique »
L’aggiornamento des Le Pen ne semble pourtant pas avoir eu un effet sensible immédiat. Quelques mois après son intervention au Bourget d’octobre 2006, Jean-Marie Le Pen n’obtient que 3 % des intentions de vote exprimées chez les enseignants pour le premier tour de la présidentielle de 2007 selon un sondage effectué en février 2007 par l’IFOP pour Le Monde de l’éducation.
Et quelques mois après son intervention de septembre 2011, Marine Le Pen n’atteint que 5 % des intentions de vote exprimées dans le sondage effectué par l’IFOP pour Le Monde de l’Éducation en février 2012. Marine Le Pen reste à l’étiage de ces 5 % selon le sondage effectué par l’IFOP à la mi-avril 2017.
Un vote enseignant en faveur du Rassemblement national minoritaire mais qui s’installe
Si on suit les indications du tableau 5 établi par Luc Rouban dans sa Note de recherche pour l’élection présidentielle 2022 à partir des données de l’enquête présidentielle 2022 par Cevipof et Ipsos, vague 24, d’avril 2021, on aurait eu 10 % de déclarations d’intentions de vote parmi les suffrages exprimés des enseignants, contre 8 % en mars 2017 est-il mentionné.
Il semble bien qu’il y a eu un décollage progressif et continu (avec « effet retard ») du taux de déclarations d’intention de votes exprimées par les enseignants en faveur de Marine Le Pen passant de 5 % en février 2012 à 8 % en mars 2017 puis 10 % en avril 2021. Et cela va dans le sens d’un vote Le Pen qui s’installe dans le paysage enseignant durant ces dernières années, après bien des efforts de leur part.
À cela s’ajoute le taux d’intentions de vote exprimées en faveur de Marine Le Pen par les enseignants au second tour des élections présidentielles de 2022 qui attire l’attention et qui continue à être de nature à frapper les esprits.
Dès le 19 avril 2022, il a été indiqué dans le journal 20 minutes que « selon une enquête du Cevipof pour le second tour, 48 % des enseignants seraient prêts à voter pour Emmanuel Macron et 22 % pour Marine Le Pen ». Puis le 25 avril, sur RTL, il a été mis en avant qu’« un quart des professeurs a voté pour Marine Le Pen au second tour des présidentielles selon une étude du Cevipof ». Même s’il convient sans doute de relativiser (car au premier tour on choisit et au second tour on élimine, ce qui n’a pas le même sens), cela donne quand même à réfléchir.
S’il ne s’agit certes pas d’une vague susceptible d’emporter vraiment le monde enseignant, il n’en reste pas moins que l’on a quitté la place d’un vote dans les marges pour un vote certes foncièrement minoritaire chez les enseignants, mais qui s’installe et fait désormais partie du paysage.
Claude Lelièvre Enseignant-chercheur en histoire de l’éducation, professeur honoraire à Paris-Descartes, Université Paris Cité
Déclaration d’intérêts
Claude Lelièvre ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche
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