La France n’a pas besoin d’austérité mais de vitamines ! (Fabien Roussel)

Le patron du Parti communiste français Fabien Roussel a estimé ce vendredi que Bernard Arnault était « vendu aux Américains » et « dangereux » après les propos du patron de LVMH la veille, plaidant pour « une zone de libre-échange » entre les États-Unis et l’Union européenne.

« Bernard Arnault réussit l’exploit de défendre une zone de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis en disant que ce serait une chance pour nos agriculteurs. Il est vendu aux Américains. Il est dangereux », a dénoncé Fabien Roussel sur le réseau social X. Continuer la lecture de La France n’a pas besoin d’austérité mais de vitamines ! (Fabien Roussel)

Un Français a-t-il la moindre idée du coût de telles opérations qui font de notre pays un belligérant ?

Un Rafale de l’armée de l’air française en Allemagne, le 8 avril 2025.© JILMER POSTMA / AFP

Le 6 mars, le président Macron nous annonce qu’il faudra 40 milliards de plus pour soutenir l’effort de guerre de la France en Ukraine. Le 13 avril, son ministre de l’économie annonce qu’il faut trouver 40 milliards de moins dans le budget 2026… Le budget 2025 a déjà été voté avec une baisse de 40 milliards Donc, on en est à 120 milliards ! Ça va s’arrêter où ? Bayrou le 15 nous déclare qu’il n’y a plus un sou en caisse pour les services publics, pour la santé, l’éducation, mais il faut faire un effort pour la défense ? où ils le prennent. Il faut aussi tout miser sur l’industrialisation avec quel fric, eux qui ne sont même pas capables de sauver des secteurs stratégiques quitte à accuser le repreneur chinois et en faire un argument pour augmenter l’économie de guerre… Comme le dit Pierre Alain Millet le meeting de Vénissieux a montré le chemin et il faudrait réellement que ça s’amplifie … En attendant nous sommes en train dans le cadre d’une mission franco-britannique de « pousser vers l’est » du côté de la mer noire avec nos « rafales », une sorte de salon du Bourget in situ, qui mène tout droit à la IIIe guerre mondiale qu’appelle de ses vœux Zelenski… pour embêter Trump… Continuer la lecture de Un Français a-t-il la moindre idée du coût de telles opérations qui font de notre pays un belligérant ?

Crise du logement, comment relancer la construction ? (Débat)

Dans un contexte où on assiste à une baisse du nombre de permis de construire, une vingtaine d’associations ont déposé plainte contre l’État, l’accusant d’inaction face au fléau du mal-logement.

Le modèle français du logement social fait face à une déstructuration sans précédent, accélérée par la politique macroniste et ses penchants systématiques pour la privatisation. Depuis 2017, on assiste notamment à une baisse drastique des permis de construire qui conduit à un manque de logements abordables. Il y a urgence à remettre la question du logement au cœur des politiques publiques.

Le dernier rapport annuel de la Fondation pour le logement des défavorisés montre que de nombreux indicateurs sont au rouge. Peut-on dire que la situation s’aggrave ? Continuer la lecture de Crise du logement, comment relancer la construction ? (Débat)

Franck Marsal : les Etats-Unis n’ont pas de « prise »

Aujourd’hui, quel que soit le critère, quel que soit le côté où l’on tourne son regard, on ne trouve rien auquel l’économie états-unienne va pouvoir se raccrocher.. Ce n’est pas que Trump est idiot ou fou, ni totalement incohérent, au contraire il met l’accent sur un vrai problème, celui du déficit récurrent de la balance des paiements courants des Etats-Unis. Il avoisine en ce moment 1200 milliards de dollars, au point que les USA surclassent tous les autres pays en la matière et de loin. En 2023, leur déficit était de 900 milliards quand celui des autres pays déficitaires était de 70 milliards pour le Royaume Uns et 40 milliards pour la Turquie. Chaque année pour assurer son train de vie, en particulier un budget militaire de 900 milliards, l’Amérique emprunte avec frénésie. La dette fédérale représente à elle seule 40% de toute la dette publique mondiale, rapporte tous les ans 230 milliards de dollars d’intérêt à des investisseurs non américains. C’est que la situation des USA est inextricable. L’écart entre la réalité et les prétentions a atteint le seuil critique. Dans ce genre de situation, tout mouvement ne fait qu’aggraver les contradictions. Si Trump n’avait rien fait, le problème de la dette et du déficit commercial US se serait posé à court terme. (note de Danielle Bleitrach)

Apparemment, les USA attendent désespérément un appel de Xi, et les Chinois disent « c’est aux USA de faire le premier pas ». L’argument est imparable, c’est eux qui ont déclenché la crise. La Chine s’est contentée de riposter. Les producteurs chinois auront une partie difficile, mais tout le monde comprend qu’il sera moins difficile pour les producteurs chinois de trouver des clients alternatifs que pour les états-uniens (consommateurs finaux comme entreprises) de trouver des fournisseurs alternatifs.

Le pouvoir financier ne peut pas être durablement au-dessus du pouvoir de produire. C’est la leçon principale de la situation.

Les pays occidentaux ont joué un drôle de jeu. Celui-ci ne pouvait être qu’à durée limitée. Tout indique que nous avons atteint la limite, comme en 2008, nous avions atteint la limite de l’endettement immobilier de ménages insolvables. Les capitalistes n’apprennent pas leurs leçons.

Un exemple : On a baissé le pouvoir d’achat des salariés de l’occident global, en utilisant le fait que les Chinois et le « sud global » pouvait produire à bas prix. Les Shein et Temu sont devenus un moyen de rendre la paupérisation des salariés acceptable. Je parle de Shein et Temu, ce sont évidemment les arbres qui cachent la forêt.

30 à 40 % du chiffre d’affaire d’Amazon serait réalisé par des vendeurs chinois. 80 à 90 % des iphones sont assemblés en Chine, à partir de composants produits en Asie en général et très largement en Chine. 50 à 60 % des voitures Tesla utilisent des batteries produites ou assemblées en Chine.

Les tentatives de diversification se heurtent à une limite : l’infrastructure et la main-d’œuvre qualifiée, la chaîne logistique intégrée et le savoir-faire en production de masse sont difficilement remplaçables, permettant une capacité à monter en cadence rapidement (ex. pour le lancement des nouveaux modèles), et l’effet de cluster : 95% des composants critiques sont produits en Asie, dont une majorité en Chine.

Le dollar et le contrôle du système financier et monétaire mondial ont été un sacré atout entre les mains des USA, mais ils demeurent des éléments de haute superstructure, qui ne peuvent pas durablement être en contradiction avec les réalités de la base productive.

Si les USA maintiennent leurs droits de douane et la guerre commerciale avec la Chine, non seulement ils devront faire face à la riposte de la Chine (notamment sur leur dette publique, que les Chinois – et d’autres – vendent massivement, car personne n’aime les USA au point de se ruiner aussi stupidement) mais ils vont devoir assumer une inflation massive, sans solution. Les droits de douane, ça veut dire que 30 % des produits vendus sur Amazon deviennent subitement beaucoup plus chers, que les iphones deviennent beaucoup plus chers, etc etc.

En choisissant de limiter les droits de douanes vers les pays alliés et de les augmenter en direction de la Chine, Donald Trump a fait un pari impossible. Ce n’est pas que Trump est idiot ou fou. C’est que la situation des USA est inextricable. L’écart entre la réalité et les prétentions a atteint le seuil critique. Dans ce genre de situation, tout mouvement ne fait qu’aggraver les contradictions. Si Trump n’avait rien fait, le problème de la dette et du déficit commercial US se serait posé à court terme. En tentant de résoudre ce problème, il n’a fait que rapprocher l’échéance. Il n’y a pas beaucoup d’autre solution pour rétablir les équilibres que les droits de douanes, mais maintenir les droits de douane généralisés aurait provoqué en quelques jours supplémentaires une catastrophique panique financière. Maintenir la guerre commerciale avec la Chine, c’est enclencher une inflation massive, qui serait problématique non seulement pour la stabilité économique des USA mais aussi pour leur stabilité sociale.

Là-bas comme ailleurs, la solution, c’est la socialisation de l’économie. Mais cette solution est politiquement inacceptable pour la bourgeoisie minoritaire mais dominante.

L’économie de la soi-disant Union européenne n’est pas mieux, avec des contradictions internes qui ne sont pas sans rappeler les contradictions mondiales : au sein de l’Europe aussi, on a largement délocalisé. Au sein de l’Europe aussi, la main d’œuvre qualifiée des anciens pays socialistes (Pologne, Tchéquie et Slovaquie, Hongrie, Roumanie) a servi à équilibrer les comptes et le pouvoir d’achat des pays dominants.

Un exemple : aujourd’hui, un quart de la production automobile de la soi-disant UE est réalisée dans les anciens pays socialistes, soit 3 millions de véhicules assemblées en République Tchèque, Slovaquie, Pologne, Hongrie et Roumanie sur les 11 à 12 millions produits par l’UE. Cette part devrait monter à 30 % d’ici 2030.

Et que fait l’UE ? (en dehors du fait d’acheter à prix d’or des armes états-uniennes totalement inutiles) Elle discute ouvertement de la suspension des droits de vote de la Hongrie et de la Slovaquie !

Pendant que le feu gagne toutes les bases de la société, on discute de savoir si, il y a plus de vingt ans, Bayrou était au courant ou non des tortures infligées aux élèves de Betharam et s’il est risqué ou légitime d’interdire Marine Le Pen de se présenter à la présidentielle. Deux sujets importants, certes, mais qui pourraient être rapidement balayés face au risque d’effondrement économique et financier …

En attendant, cela évite de parler d’autre chose et cela convient visiblement à beaucoup …

L’agroécologie comme projet communiste pour sortir de la dépendance aux produits phytosanitaires

 

Publié le 25 mars 2025

Cette 20e Semaine pour les alternatives aux pesticides (SPAP) se tient dans un contexte très défavorable au progrès environnemental, de la loi d’orientation agricole qui vient d’être promulguée à l’abaissement des normes au sein de la directive Omnibus portée par la Commission européenne. Pour le Parti communiste français, ces choix politiques sont à voir comme un soutien à l’intégration croissante de l’agriculture dans et par le capitalisme agraire alors qu’il y a urgence à transformer notre agriculture. Il est indispensable de protéger nos agriculteurs et l’environnement face à l’ouverture des marchés agricoles. Cela implique de remettre en cause les traités de libre-échange et de porter de nouveaux accords de coopération agricole, pour en finir avec les importations de produits alimentaires provenant de pays qui ne respectent pas les mêmes normes sanitaires et environnementales que celles exigées à nos producteurs. Continuer la lecture de L’agroécologie comme projet communiste pour sortir de la dépendance aux produits phytosanitaires

A propos de Vencorex et de la « politique » française, les SCOP c’est bien mais la nationalisation et l’État c’est mieux… par Danielle Bleitrach

 

Au nom de la commission nationale économie sociale et solidaire du PCF ! ce lecteur d’histoire et societe souligne le fait que si les instruments juridiques préconisés par cette commission avait été adoptés il aurait été possible de sauver Vencorex. On peut aussi noter que la solution proposée par Fabien Roussel et les forces régionales rassemblées autour de la défense de cette entreprise stratégique, à savoir une nationalisation fut-elle temporaire aurait pu s’imposer. On voit au Royaume-Uni le fait qu’un gouvernement, pourtant pas particulièrement « progressiste », est capable de refuser par ce moyen la disparition de hauts fourneaux de la filière acier, jugés peu rentables au nom de la nécessité stratégique de l’acier britannique. Le véritable problème est politique et il renvoie à une situation française qui a à sa tête un pouvoir coupé de son électorat qui ne tient que parce qu’il a une opposition qui divise les travailleurs en deux factions apparemment irréconciliables sur des bases pseudos identitaires. Un pouvoir soumis de ce fait à toutes les pressions des marchés financiers et des marchands d’armes. Oui, il est important de changer la loi et de la rendre plus favorable à la gestion des travailleurs, mais il faut aussi considérer l’affaiblissement de la nation et de l’État. Le fait que ce gouvernement, ce président n’utilise même pas le droit existant et le bafoue pour nous livrer à l’UE et aux USA. C’est bien de créer des SCOP ou SCIP mais il faut également avoir un état et des choix budgétaires de cet état, qui crée les conditions de l’industrialisation comme de la paix et de la sécurité. Il ne s’agit pas d’opposer SCOP et nationalisations mais de bien comprendre comment la souveraineté, l’industrialisation doit savoir jouer de son atout essentiel, la mobilisation du travail contre le capital… (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Depuis 2010 la commission ESSPCF réclame le droit de préemption pour les travailleurs désirant reprendre leur entreprise en SCOP ou en SCIC dans un projet de proposition de loi (PPL ) bien étoffé lors d’une dizaine de débats à l’Assemblée nationale, avec des syndicats, des magistrats et avocats, des élus (entre autre André Chassaigne). La CGSCOP, le CESE avaient entre autres soutenu ce projet. La mention de ce droit de préemption figure dans le programme du NFP. Continuer la lecture de A propos de Vencorex et de la « politique » française, les SCOP c’est bien mais la nationalisation et l’État c’est mieux… par Danielle Bleitrach

Quelle importance les matières premières ont-elles en géopolitique ?

À l’instar de la guerre en Ukraine, la maîtrise des terres rares, l’extraction des minerais stratégiques, des métaux ou l’exploitation des ressources naturelles, énergétiques ou agricoles motivent les tensions entre les États et les rapports de prédation impérialiste.

 

Depuis le démarrage de la guerre en Ukraine, la maîtrise des terres rares, celle des minerais stratégiques ou encore celle des ressources énergétiques et naturelles sont présentes dans les objectifs de guerre, mais aussi, aujourd’hui, dans les négociations pour un cessez-le-feu et un processus de paix durable. Partout sur la planète, l’évolution des rapports entre les États paraît de plus en plus liée à une géopolitique des matières premières. Continuer la lecture de Quelle importance les matières premières ont-elles en géopolitique ?

Blocus naval de Cuba: défendre Cuba c’est faire la clarté sur l’impérialisme…

 

La sophistification dans la cruauté de l’impérialisme est tel que la nausée vous prend devant les états d’âme des salauds qui se sont installés à la tête des commissions internationales du PCF et de la CGT, pour y faire régner l’inertie et les prises de position en faveur disons le clairement des Etats-Unis et de leurs alliés. Ce sont les Kamenka et tous ceux qui font régner la confusion au sein du PCF et de la CGT. Si nous ne sommes pas d’accord avec ceux qui confondent dans leur dénonciation le PCF qui se bat, qui est en train de se transformer, il est clair qu’il va être impossible de continuer à feindre de défendre Cuba tout en étant le stipendié des pseudos syndicats ukrainiens, qui avec Ponomarev l’organisateur de la CIA, sont les agents de l’impérialisme. La clarté au sein du parti aidera l’ensemble de la gauche et des forces syndicales à évincer ceux qui prétendent encore mener un double jeu sur la paix et l’anti-impérialisme, mais encore faut-il qu’il y ait cette clarté politique. Encore faut-il que le « radicalisme » ne réserve pas tous ses coups à ceux qui tentent d’aller vers la constitution de ce parti tout en faisant de fait alliance avec des sociaux démocrates qui agissent en harmonie avec les liquidateurs pour la lutte des places. (note et traduction de Danielle Bleitrach)

Rosa Miriam Elizalde

Un pays africain côtier de l’Atlantique Est a décidé de faire don de 3 000 tonnes de chinchards à Cuba, le délicieux poisson gras qui se déplace en bancs des îles Canaries et du Sénégal au golfe de Guinée et à Baía dos Tigres, en Angola. Continuer la lecture de Blocus naval de Cuba: défendre Cuba c’est faire la clarté sur l’impérialisme…

Discours de Fabien Roussel au meeting de Vénissieux – 08 avril 2025 (Vidéo)

 

Publié le 09 avril 2025

Cher·es amis, cher·es camarades, cher·es concitoyen·nes,

Merci aux communistes de la Fédération du Rhône, à leur secrétaire départemental Benoit Roux. Merci à Marie-Christine Burricand, membre de notre exécutif national.

Merci pour ton accueil, ma chère Michèle Picard, Maire de Vénissieux, qui fait ici un travail incroyable, qui a toujours porté haut, et bien au-delà de sa ville, l’exigence de solidarité mondiale.

Merci à toi, Raoul Hedebouw, mon voisin du Nord que je croise souvent, pour ta participation et ta brillante analyse sur l’impérialisme américain.

Merci cher Yasser Ayoub, merci pour tes mots, la justesse de tes propos pour expliquer le combat du peuple palestinien. J’excuse l’absence de Madame l’ambassadrice de Palestine, S.E. Hala Abou Hassira, que tu représentes ce soir à nos côtés.

Merci à Arlette Cavillon, coprésidente du Mouvement de la Paix ici, pour cet appel à prendre conscience des menaces qui pèsent sur le monde, pour l’histoire depuis la Seconde Guerre mondiale dont tu as su témoigner avec la force de ton engagement et celle de ton mouvement, avec notamment à tes côtés les communistes dans la lutte contre le fascisme, pour le désarmement et pour un monde de paix.

Mes cher·es ami·es, mes cher·es camarades, mes cher·es concitoyen·nes,

Je vais vous dire qu’en venant ici, en voyant cette salle, je me suis dit : j’ai l’impression d’être en campagne. On repart en campagne !

Oui, je suis en campagne. Continuer la lecture de Discours de Fabien Roussel au meeting de Vénissieux – 08 avril 2025 (Vidéo)

La France produit du blé à perte au risque d’en manquer

Gérard le Puill

Ce que l’on nomme « la loi de l’offre et de la demande » pour fixer le prix d’un produit agricole aussi vital que le blé met les producteurs français en difficulté depuis deux ans. Mais si la récolte mondiale de l’été prochain devenait insuffisante pour couvrir les besoins au niveau planétaire, la spéculation à la hausse reprendrait dans les salles de cotation au détriment des consommateurs les plus pauvres dans le monde. Continuer la lecture de La France produit du blé à perte au risque d’en manquer