Europe agricole : peut-on en finir avec les absurdités ?

Des accords de libre-échange permettant à des pays tiers de faire croître les exportations de viande de leurs gros élevages vers l’Europe font chuter les prix payés à nos paysans. Alors que la production européenne recule en volume, la Commission et le Parlement européen légifèrent pour limiter la taille des élevages hors sols de porcs et de volailles dans les pays membres de l’Union, ce qui favorise à nouveau les importations.

 

Selon certaines enquêtes d’opinion, environ 86% des consommateurs français souhaitent voir figurer sur les emballages l’origine des produits au moment de faire leurs courses en magasin. Ils sont aussi 59% à considérer que cela permet plus facilement de soutenir les producteurs locaux. Mais les informations lisibles sont encore trop rares dans ce domaine. Continuer la lecture de Europe agricole : peut-on en finir avec les absurdités ?

Sophie Binet : « Nous avons besoin d’une rupture aussi forte que celle posée par le CNR »

Pour les 80 ans du programme du Conseil national de la Résistance, Sophie Binet signe une préface de la réédition des Jours heureux. La secrétaire générale de la CGT alerte sur le glissement d’un patronat qui refuse de répondre aux défis sociaux et environnementaux pour ne pas remettre en cause l’inégale répartition des richesses.

 

Quatre-vingts ans d’espoirs, toujours intacts. Le 15 mars 1944, était adopté le programme du Conseil national de la Résistance (CNR), les Jours heureux. Au péril de leur vie, les représentants de l’ensemble de la Résistance voulaient instaurer une véritable démocratie économique et sociale, impliquant « l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ».

Depuis, sous le poids du patronat et des néolibéraux, le legs du CNR est de plus en plus attaqué. Dans une préface de la réédition des Jours Heureux, « Il est minuit moins le quart » (Grasset, 9 euros), la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, présente une relecture personnelle des Jours heureux, dont les postulats sont toujours d’actualité.

En quoi les Jours heureux sont-ils une source d’inspiration ? Continuer la lecture de Sophie Binet : « Nous avons besoin d’une rupture aussi forte que celle posée par le CNR »

Inflation, allégements de cotisations sociales, près de 20 % des salariés payés au salaire minimum… Smicardisation de la France, de quoi parle-t-on ?

Avec la montée de l’inflation et les allégements de cotisations sociales, le pourcentage de salariés payés au salaire minimum a atteint les 17,3 %. Du jamais-vu depuis plus de trente ans.

Depuis le 29 janvier, les salariés sont dans l’expectative. Dans son discours de politique générale, Gabriel Attal entend « désmicardiser la France » et annonce une réforme du salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic), et ce « dès le prochain projet de loi de finances ». Les détails restent encore inconnus mais les pistes avancées par la ministre du Travail et par le soi-disant groupe d’experts du Smic suscitent des appréhensions, au prétexte que l’indexation automatique du Smic se substituerait au rôle des organisations syndicales et patronales et affaiblirait la négociation collective. Continuer la lecture de Inflation, allégements de cotisations sociales, près de 20 % des salariés payés au salaire minimum… Smicardisation de la France, de quoi parle-t-on ?

CAC 40 : des milliards de profits qui font débat + Video Leon Deffontaines

Alors que le gouvernement vient d’annoncer de nouvelles mesures d’austérité, des voix s’élèvent pour taxer les bénéfices des multinationales françaises, dont les résultats annuels s’annoncent supérieurs à 2023.

C’est un hasard du calendrier, un de ces carambolages dont l’actualité raffole. Le gouvernement a décidé d’annoncer un nouveau tour de vis budgétaire d’un montant de 10 milliards d’euros, en plein pendant la période de publication annuelle des résultats du CAC 40

L’effet produit par cette collision malheureuse est saisissant : chaque jour, le gouvernement donne le détail des coupes budgétaires qu’il compte opérer, pendant que l’indice boursier vole de record en record, dopé par l’optimisme des multinationales françaises. Le CAC 40 a ainsi dépassé les 7 880 points, un record historique (lors de sa création, en 1987, il valait 1 000 points). Continuer la lecture de CAC 40 : des milliards de profits qui font débat + Video Leon Deffontaines

Un pacte d’avenir avec tous les agriculteurs de notre pays – 15 propositions pour répondre à la crise agricole (PCF)

 

L’agriculture européenne et française doit nourrir près de 450 millions d’habitants de l’Union européenne et 68 millions de Français. Mais le modèle agricole actuel est en échec : il ne permet ni de garantir un revenu décent aux agriculteurs, ni d’assurer la souveraineté alimentaire de la France, ni de répondre au défi écologique !

Le constat est simple et accablant : les agriculteurs et agricultrices travaillent pour nous nourrir, mais nombre d’entre eux n’arrivent plus à vivre de leur travail ! Les revenus agricoles sont très bas, autour de 1 100 euros en moyenne nationale, mais avec des disparités très fortes en fonction des productions et des structures. 10 % des éleveurs gagnent moins de 800 euros par mois et 25 % sont sous le seuil de pauvreté. 20 % des agriculteurs ne dégagent quasiment aucun revenu. Rappelons que pour obtenir des revenus aussi faibles, leur temps de travail dépasse souvent 50 à 60 heures par semaine. Continuer la lecture de Un pacte d’avenir avec tous les agriculteurs de notre pays – 15 propositions pour répondre à la crise agricole (PCF)

Européennes 2024 : un nouveau rassemblement à gauche initié par le PCF + soutien

Ce week-end, le conseil national du PCF a validé à près de 80 % une proposition de liste aux élections européennes constituant un nouveau rassemblement à gauche. Cette proposition sera soumise au vote des adhérents de notre parti du 8 au 10 mars prochain.

La liste conduite par Léon Deffontaines comporte 50 % de candidatures d’ouverture, à l’image des dix premières places ou quatre personnalités communistes seront aux côtés de responsables d’autres formations politiques et de militants du monde du travail engagés dans des combats syndicaux.

Elle rassemble ainsi des candidatures de trois autres formations politiques : la Gauche républicaine et socialiste (GRS) avec la candidature d’Emmanuel Maurel, député européen sortant, en 3e position ou encore celle de Sophie Camard, Maire du premier arrondissement de Marseille, en 20e position ; l’Engagement, parti fondé par Arnaud Montebourg, avec Samia Jaber en 6e position ; Les radicaux de gauche (LRDG) avec Isabelle Amaglio-Terisse en 10e position. Murielle Ressiguier, ancienne députée insoumise de l’Hérault est également présente sur la liste.

Après le grand mouvement sur les retraites qui a remis la question sociale au premier plan en France, alors que les luttes pour gagner les augmentations de salaires se multiplient, cette liste rassemble également de nombreuses candidatures issues du monde du travail et des luttes sociales, telle Sigrid Gérardin, syndicaliste enseignante, en 2e position, Fabien Gache, ex-délégué central de Renault en 7e position sur la liste, Marylène Faure du secteur de l’énergie en 12e position ou encore Manon Ovion, figure syndicale de la lutte dans l’entreprise Vertbaudet, et bien d’autres secteurs professionnels.

Parmi les candidatures communistes, André Chassaigne, Président du groupe GDR à l’Assemblée nationale et député reconnu pour son combat pour les agriculteurs, sera en 5e position, accompagné sur la liste de plusieurs dirigeant·es et élu·es du PCF. Hélène Bidard, militante féministe et adjointe à la Maire de Paris en charge de l’égalité femme-homme, de la jeunesse et de l’éducation populaire, Fatima Khallouk, militante des droits des personnes en situation de handicap et adjointe au Maire d’Alfortville en charge de la jeunesse et plusieurs parlementaires dont Cécile Cukierman, Présidente du groupe CRCE – Kanaky au Sénat et Fabien Roussel, en dernière position sur la liste.

Ce rassemblement de citoyens et citoyennes engagés, de républicains, d’acteurs du mouvement social, de quatre partis de gauche a vocation à s’élargir à tous ceux et celles qui à gauche partagent notre ambition pour reprendre la main sur l’avenir de la France et de l’Europe.

Parti communiste français,

Paris, le 6 février 2024.


Je souhaite soutenir cette liste aux Européennes 2024

Agriculteurs en colère : le revenu des paysans au cœur des revendications + les 6 propositions du PCF

Prix de vente plancher ou garanti par l’État, régulation des marchés et fin de la concurrence… le Modef et la Confédération paysanne ont avancé, ce mardi, leurs solutions pour rendre sa dignité à l’agriculture familiale.

La Confédération paysanne va organiser des actions en propre les jours prochains.
© AFP/Christophe Archambault

Il y a comme un hiatus. D’un côté, les dirigeants de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs évoquaient auprès du premier ministre, lundi soir, des revendications purement techniques : « Pas d’interdiction (de pesticides ni d’intrants chimiques – NDLR) sans solution » de rechange dans le futur « plan éco-phyto », la suspension de l’obligation européenne de 4 % de terres en jachère… De l’autre, les syndicats agricoles progressistes ont, eux, resserré leurs revendications lors de conférences de presse, ce mardi, sur un seul et même enjeu : les revenus des agriculteurs. Continuer la lecture de Agriculteurs en colère : le revenu des paysans au cœur des revendications + les 6 propositions du PCF

PAC, accords de libre-échange, marges… ce qui doit changer pour le monde paysan

Reçus lundi 22 janvier au soir à Matignon, les syndicats attendent désormais des mesures pour apaiser la colère des exploitants qui multiplient les barrages en Occitanie. Voici quelques solutions dont le gouvernement pourrait s’inspirer.

À Carbonne, au sud de Toulouse, le 22 janvier 2024, des agriculteurs bloquent l’autoroute A64.
© Valentine CHAPUIS / AFP

Le mal-être des paysans s’était déjà exprimé ces dernières semaines par des panneaux retournés à l’entrée des villages et ce slogan des Jeunes agriculteurs : « On marche sur la tête ». Les barrages sur les autoroutes de Haute-Garonne, installés ces derniers jours, ont donné le top départ à de nouvelles mobilisations : défilé de tracteurs à Agen, action escargot à Perpignan, déversement de lisier sur les voies ferroviaires près de Bordeaux…

Débordée par sa droite par la Coordination rurale, la FNSEA a annoncé entrer ce mardi 22 janvier dans l’action. Fissa, Gabriel Attal a convié le syndicat majoritaire à Matignon, afin d’éviter un mouvement de type gilets jaunes ou bonnets rouges. Rien de tangible n’est sorti de ce rendez-vous sans organisation progressiste, si ce n’est de la câlinothérapie et la fin réassurée des tracasseries administratives. Le monde paysan mérite pourtant mieux.

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« Les grands céréaliers ne manifestent pas, ils sont au ski » : pourquoi la mobilisation des agriculteurs est concentrée dans le Sud-Ouest

La mobilisation des agriculteurs n’a pas faibli du week-end en Occitanie. Si les revendications légitimes sur les prix sont partagées par l’ensemble du monde agricole, la FNSEA réclame également des reculs écologiques. Le syndicat sera reçu à 18 heures, lundi 22 janvier, par le premier ministre Gabriel Attal.

Le 20 janvier, des agriculteurs bloquent l’autoroute A64 entre Toulouse et Bayonne.
© Ed JONES / AFP

 

Si l’autoroute A64 entre Toulouse et Bayonne a finalement été débloquée dimanche 21 janvier, un véritable camp de fortune a été érigé sur les voies. D’autres axes ont été occupés à Tarbes, dans le Gers ou encore en Ariège au cours du week-end, avec force tracteurs et ballots de paille. Les agriculteurs appellent à l’aide, avec le soutien de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et son mouvement ami des Jeunes agriculteurs qui seront reçus, lundi 22 janvier à 18 heures, par le premier ministre Gabriel Attal. S’ils ne sont pas entendus, ils menacent de boycotter le Salon de l’agriculture et de « bloquer la capitale ». Continuer la lecture de « Les grands céréaliers ne manifestent pas, ils sont au ski » : pourquoi la mobilisation des agriculteurs est concentrée dans le Sud-Ouest

Des prix pas des primes : les agriculteurs doivent vivre de leur travail (PCF)

Il est urgent de changer de politique pour défendre notre souveraineté alimentaire et protéger nos agriculteurs face à l’inflation et la concurrence déloyale des traités de libre échange.

C’est pourquoi nous soutenons les agriculteurs en colère. Le gouvernement doit les entendre et les respecter.

Pris en étau entre l’industrie agroalimentaire et la grande distribution, les travailleurs de la terre sont au bord de l’asphyxie. Les agriculteurs voient bien l’impuissance des lois EGALIM à modifier les rapports de force dans la construction des prix, en l’absence d’une intervention directe de la puissance publique, toujours refusée par le pouvoir alors qu’elle est défendue depuis très longtemps par les communistes. D’après l’Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM), l’agriculture ne reçoit que 10% de la valeur ajoutée agroalimentaire. Et comme si cela ne suffisait pas, la profession n’en peut plus de voir ses coûts de production flamber plus vite que n’augmente le prix payé au producteur. Par exemple, l’Institut de l’élevage indique que le prix du lait de vache a baissé de 15 à 20 €/ 1000 L sur le dernier trimestre 2023 alors que le prix des intrants s’est maintenu. Le prix du gazole non routier s’établit à des niveaux très hauts, ne passant guère en dessous des 1 100 €/1 000 litres depuis un an. Cette situation va s’aggraver si la suppression de la détaxe – à laquelle se sont opposés les parlementaires communistes mais imposé par le gouvernement via le 49-3– voit le jour. Nous demandons le maintien de la détaxe sur le gazole non routier.

Dans une situation où les prix ne couvrent pas les coûts de production, il est impossible de vivre de son travail et d’engager les investissements que nécessitent l’urgente transformation agroécologique. En effet, la réintroduction de l’élevage dans les régions de grandes cultures, l’allongement des rotations ou encore la plantation de haies demandent de se projeter sur le temps long. Comment y parvenir quand on a aucune visibilité sur le prix de vente, livré au bon vouloir des forces d’argent ? Il est urgent de donner un horizon aux producteurs et de leur assurer un revenu décent. A quoi bon se lever le matin si ce n’est pas le travail qui fait le revenu mais les subventions publiques ?

Avec Léon Deffontaines, tête de liste aux élections européennes et André Chassaigne, député, nous demandons une toute autre répartition des fonds européens, avec des critères visant à reconstruire notre souveraineté alimentaire avec l’objectif de retrouver en France 500 000 agriculteurs et agricultrices d’ici 2030, correctement rémunérés, tout en accompagnant les transformations agroécologiques des pratiques agricoles.

Mettons cet argent public au profit d’une ambitieuse politique d’intervention publique sur les prix et les volumes. Il faut que le travail paye, et cela demande d’extraire la formation des prix des mécanismes de marché et de filières qui étranglent le producteur. C’est à l’État, avec les professionnels, d’instaurer des prix rémunérateurs, des filets de sécurité publics, des mesures de régulation des marchés et d’agir sur la façon dont se répartit la valeur ajoutée. Ainsi, le juste prix n’est pas qu’une émission télévisée, c’est aussi un combat de société visant à reprendre la main sur notre souveraineté alimentaire aujourd’hui déléguée aux marchés et à un quatuor de centrales d’achat.

Nous préférons la coopération internationale aux funestes traités de libre-échange dont le seul but est de mettre en concurrence les agricultures mondiales. Nous proposons de mettre en place des conférences permanentes territoriales, associant des représentants de la profession agricole, des industriels, des distributeurs, mais aussi les pouvoirs publics et de la société civile. Ces conférences auraient pour but de déterminer un prix d’objectif, soit un prix d’achat des produits agricoles couvrant les coûts de production et rémunérant dignement l’agriculteur. Pour les communistes, les modalités de répartition de la valeur ajoutée agroalimentaire doivent être renversées en vue d’accroître le prix payé au producteur plutôt que de conforter les profits des industriels et distributeurs.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord,

Paris, le 20 janvier 2024