Voir les vaches et les veaux euthanasiés, chargés comme de vulgaires déchets par des camions-grues, installés au coin de l’étable, est une indescriptible tragédie pour les familles paysannes et leur entourage.
Entendre, à l’aube, des animaux souffrant, appelant au secours, est un déchirement.
L’émotion, le respect dû aux êtres doués de sensibilité, n’auraient jamais dû quitter l’action publique. Cela permettrait de mieux mesurer à quel point ce qui se passe dans les campagnes, avec la propagation de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse, est un terrible drame. Cette maladie extrêmement dangereuse et contagieuse pour les animaux*, transmise par les piqûres de mouches appelées stomoxes, ne se soigne pas. Déjouant les frontières, elle est passée par le continent africain, où elle a décimé une grande partie du cheptel, puis remontée vers les Balkans, avant de toucher l’Asie puis d’apparaître en Sardaigne et en Lombardie au printemps 2025 avant de pénétrer en France par la Savoie. Continuer la lecture de Dermatose, Mercosur… On achève bien les vaches Par Patrick Le Hyaric
Cinq mois après l’apparition du premier cas de DNC en Savoie, 110 foyers détectés dans 10 départements et plus de 3 000 bovins abattus, l’Etat ne peut rester sourd aux revendications des éleveurs. Si les mesures d’abattage total auraient pu se justifier au début de l’épidémie, elles s’avèrent aujourd’hui non seulement inefficaces mais aussi dangereuses socialement et économiquement pour de nombreuses exploitations familiales et pour les territoires dans lesquels elles s’inscrivent.
Commandé par le CCGPF, le comité d’entreprise de la SNCF, un rapport pointe les dangers de la libéralisation du rail. Des surcoûts liés à la balkanisation des TER sont à prévoir pour les régions, et l’avenir du TGV à la française est en suspens par l’absence de péréquation entre les lignes.
« Vers une privatisation des bénéfices et une socialisation des pertes ? » C’est la principale interrogation soulevée dans une expertise commandée par le CCGPF, le comité d’entreprise de la SNCF, sur la libéralisation du transport ferroviaire de voyageurs. Selon l’analyse du Groupe 3E, que l’Humanité a pu consulter, « loin d’être une chance, l’ouverture à la concurrence constitue une menace pour la pérennité » du réseau. Continuer la lecture de SNCF : la concurrence « constitue une menace pour la pérennité du système ferroviaire », selon un rapport
Placé en redressement judiciaire depuis octobre, le groupe centenaire d’électroménager Brandt a vu la justice prononcer sa liquidation, jeudi 11 décembre. Près de 750 emplois sont concernés par la décision du tribunal des affaires économiques de Nanterre, alors qu’un projet de création de Scop était sur la table.
Le tribunal des affaires économiques de Nanterre a prononcé, jeudi 11 décembre, la liquidation du groupe centenaire d’électroménager Brandt. Le sort de l’entreprise en redressement judiciaire depuis deux mois a été annoncé le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, à l’Agence France-Presse (AFP). Près de 750 emplois vont être supprimés. Leurs salaires ne seront plus versés après le 15 décembre.
Face-à-face sur BFM TV entre Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, et Patrick Martin, président du Medef. Au programme : ultrariches, inégalités, salaires, dividendes, désindustrialisation, budget de la Sécu, retraites, jeunesse, guerre commerciale avec la Chine, accords de libre-échange et place du RN dans l’arc républicain.
Devant le site de production situé à Vendôme (Loir-et-Cher) – un second se trouve à Saint-Jean-de-la-Ruelle, près d’Orléans (Loiret) -, une soixantaine de salariés – sur 93 – ont fait part de leur colère. « C’est une décision très choquante, a fustigé Célia Pinto, auprès de l’AFP. On a tout fait, mais ça n’a pas marché, on était bien ici, on est tous sous le choc. Les fêtes de Noël seront tristes. » Comme d’autres, elle a décidé de brûler des documents administratifs devant l’usine, façon de dire « au revoir à Brandt ».
Temps de lecture 23 minutes et temps d’analyse: une vie entière!
Histoire et société s’est orientée vers une confrontation tout azimut des courants se réclamant du « marxisme » en réponse aux défis de cette ère de basculement historique. Il y a une idée qui nous est chère, Marx ne crée pas une économie mais une critique de l’économie. La critique marxiste de l’économie politique du capital est essentielle à toute analyse écologique marxiste, et sa critique écologique est cruciale pour comprendre la stagnation économique actuelle. Elle participe à ce que nous élaborions une politique qui s’ancre sur la culture, la civilisation, elle en est le complément indispensable. On ne peut les dissocier, même si nous sommes souvent contraints de le faire pour des raisons analytiques. Elles constituent plutôt différents aspects de la crise matérielle de notre époque.
Xu Tao et Lv Jiayi :Vous exercez une grande influence sur le marxisme écologique. Vos textes sont des lectures essentielles pour les chercheurs marxistes du monde entier. Cependant, à notre connaissance, vos premiers travaux portaient sur l’économie politique marxiste et la théorie du développement capitaliste, en particulier la théorie du capital monopolistique de Paul M. Sweezy et Paul A. Baran. Qu’est-ce qui vous a amenés à réorienter vos recherches vers le marxisme écologique ? Avez-vous d’autres centres d’intérêt ou projets de recherche au sein de l’économie politique marxiste contemporaine ?
John Bellamy Foster : Vous avez raison, mes travaux se sont de plus en plus concentrés sur l’écologie, même si ce changement s’est inscrit davantage dans la continuité de mes recherches antérieures en économie politique qu’il ne s’agit d’une véritable réorientation. J’ai été attiré par la question écologique après avoir constaté que le capitalisme engendrait une crise écologique mondiale, enracinée dans son système d’accumulation de classes, et menaçant de plus en plus l’humanité tout entière. Parallèlement, j’ai continué à publier des travaux importants en économie politique. L’économie politique et l’écologie ne sont pas des domaines fondamentalement distincts. La critique marxiste de l’économie politique du capital est essentielle à toute analyse écologique marxiste, et sa critique écologique – aujourd’hui connue sous le nom de théorie de la rupture métabolique – est cruciale pour comprendre la stagnation économique actuelle. À mon sens, on ne peut les dissocier, même si nous sommes souvent contraints de le faire pour des raisons analytiques. Elles constituent plutôt différents aspects de la crise matérielle de notre époque.
À bien des égards, une grande partie de l’analyse économique associée à la revue Monthly Review , qui traite du lien entre stagnation et explosion financière (Stagnation et explosion financière , titre de l’ouvrage de Harry Magdoff et Paul M. Sweezy paru en 1986), a été généralisée depuis la grande crise financière de 2007-2010. Or, étant donné que ces problèmes sont manifestement inhérents à l’accumulation au service du capital financier monopolistique, le système manque de réponses et cherche constamment à détourner l’attention de la contradiction fondamentale : le capital lui-même. Actuellement, les questions de militarisme, d’impérialisme et d’environnement planétaire, qui constituent ensemble une crise existentielle pour l’humanité, prennent souvent le pas sur l’analyse directe de la crise économique, bien qu’elles soient intrinsèquement liées. Continuer la lecture de Écologie et marxisme: Interview de John Bellamy Foster (in H & S)
L’objectif est revenu au centre du débat politique. Reconstruire après avoir méthodiquement sacrifié un appareil productif sur l’autel de la financiarisation ne sera pas simple. Sauf si l’État revient au centre du jeu et impose un rapport de force en Europe.
L’industrie est revenue au cœur du débat après avoir été considérée comme dépassée durant des décennies. Trop tard ? Si les filières qui ont été détruites par la financiarisation du capitalisme ont peu de chance de renaître, les enjeux du monde contemporain offrent de nouvelles perspectives. À l’invitation de la revue Progressistes et de son rédacteur en chef Flavien Ronteix, quatre intervenants et acteurs de terrain en débattaient à l’Espace sciences et numérique de la Fête de l’Humanité, en septembre dernier.
Dans quel état le système productif est-il, en France ?
Marie-Claire Cailletaud, Conseillère honoraire CGT au conseil économique, social et environnemental (Cese)
La France a subi une désindustrialisation massive : part de l’industrie divisée par deux, deux millions d’emplois perdus, filières entières démantelées. Dans les territoires, chaque fermeture d’usine détruit des emplois stables, affaiblit les services publics et alimente un profond sentiment d’abandon. Sans industrie, il n’y a plus de cohésion ni de projet commun. Ce déclin vient de choix idéologiques : la croyance dans une « société postindustrielle » et l’idée que la Chine resterait l’atelier du monde. Continuer la lecture de Quelle industrialisation pour la France ?
Il m’arrive souvent de répondre à des interlocuteurs déclarant qu’ils ne font pas de politique, que, pourtant la politique se niche jusque dans leur assiette.
Près d’un agriculteur se suicide chaque jour. Face au drame, une proposition de loi sera examinée en commission à l’Assemblée nationale ce mercredi pour améliorer les dispositifs de détection et d’accompagnement. Une première étape nécessaire, mais qui ne s’attaque pas aux racines du mal.
Heureusement qu’il existe l’ARAC pour tenir le discours qui aurait été jadis celui du PCF. Nous en profitons pour signaler la parution chez Delga de « Guerre à la Guerre » d’un collectif d’historiens rassemblés par l’ARAC… (note de Danielle Bleitrach pour histoiretsociete)
Lire aussi le communiqué du PCF: 107ᵉ Congrès des maires. Entre guerre aux communes et guerre tout court, l’État au service de l’affaiblissement de la République.
Stupeur lors du 107ème Congrès des Maires de France qui croyaient assister à un discours protocolaire.
Invité à prendre la parole à l’ouverture du Congrès, le général Fabien Mandon a déclaré : « Nous avons tout pour dissuader Moscou. Ce qu’il nous manque, c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour défendre la Nation. (…) Il faut accepter de perdre nos enfants, de souffrir économiquement. Si nous ne sommes pas prêts à cela, alors nous sommes en risque. Il faut en parler dans vos communes ».
En fait, le général Mandon, chef d’état-major des armées, proche du président Macron, a servi un discours en vue de conditionner le pays à l’idée de pertes humaines et d’une économie brisée, d’étouffer la colère des Français en semant la peur.
Ce n’est pas le rôle d’un Chef d’Etat-Major des Armées de dicter la politique internationale de la France et de préparer les esprits à une guerre… avec un discours belliciste.
Il a évoqué une Russie prête à affronter l’OTAN d’ici 2030 et une possible invasion chinoise de Taïwan dès 2027. Or ce n’est que spéculation. Il ne sert que les intérêts américains, les contrats d’armement, et l’extension de l’OTAN jusqu’aux portes de la Russie. C’est aussi un discours qui s’inscrit dans la stratégie de peur distillée par Emmanuel Macron pour faire écho à la politique imposée par Ursula von der Leyen avec pour objectif la création d’un État d’Europe abolissant la souveraineté des nations.
Dans le cadre des politiques d’austérité que l’on connait, l’augmentation exponentielle des dépenses militaires est criminelle. Tout l’argent public dépensé pour la militarisation est de l’argent qui n’est pas dépensé pour la santé, l’éducation, la justice, les infrastructures, donc pour le bien-être des populations.
N’oublions jamais que l’impérialisme, le capitalisme ont toujours utilisé la guerre pour sortir des crises économiques et sociales qu’ils engendrent.
Pour l’ARAC, s’engager pour la paix, pour un désarmement universel, demander la dissolution de l’OTAN, faire jouer tout son rôle à l’ONU, mettre en œuvre la Charte des Nations Unies, respecter le droit international et la souveraineté des peuples est un enjeu majeur aujourd’hui.
La paix passe par la satisfaction des besoins économiques et sociaux des peuples.
La paix est l’affaire de chacun d’entre nous.
Nous devons nous rassembler pour faire entendre la voix de toutes celles et tous ceux qui sont épris de justice, du respect des peuples, d’égalité.
Voilà pourquoi l’ARAC, depuis 1917, en s’attaquant à la guerre, aux causes des guerres, au respect des peuples, à leur sécurité, permet à des millions de femmes et d’hommes, d’avoir la foi dans leur engagement, dans leur avenir.
Villejuif, le 20 novembre 2025
ARAC, 2 Place du Méridien- 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 arac.nationale@orange.fr