Entre analyse critique et respect absolu de ce moment de cohésion nationale, les différentes forces progressistes s’interrogent sur les suites politiques à donner aux jeux Olympiques de Paris.
La flamme s’est éteinte, mais reste une lueur. Après de longues semaines de crises (politique, géopolitique, agricole) et de fatigue généralisée, la France a découvert la possibilité d’une île, d’un répit. En deux semaines, par l’organisation et l’accueil de Jeux olympiques à Paris, elle a réappris à s’aimer, à se retrouver.
Épreuves au cœur de la cité, engouement populaire, rôle des services publics : ces Jeux dans la Ville lumière ont (un peu) renouvelé le genre de l’organisation olympique.
« La France semble avoir pris des vacances d’elle-même. » D’une formule séduisante, El Pais a tenté de capter cette drôle d’atmosphère dans laquelle le pays a baigné durant cette quinzaine olympique. Séduisante, la formule du quotidien espagnol semble trompeuse tant elle assigne la France à un chapelet de clichés, entre pessimisme congénital et « grogne » cultivée comme un sport national. Et si la France s’était simplement un peu retrouvée ?
Un engouement populaire subversif
Le fait n’est pas vraiment nouveau : les jeux Olympiques, à l’instar d’une Coupe du monde de football, sont devenus des événements pour VIP et supporters aisés ou cassant leur tirelire pour l’occasion. La sociologie des stades, pistes et dojos confirme cette règle de ce petit laboratoire capitaliste qu’est devenue la compétition sportive mondialisée. Paris 2024 se distingue pourtant par le niveau « décibélique » des foules, peut-être une expression profonde de l’esprit frondeur du pays, allez savoir. Continuer la lecture de Paris 2024 : ce que nous avons retenu des Jeux olympiques dans la Ville lumière
Quel besoin avons-nous de la théorie demande un lecteur quand les faits sont aussi révoltant que le sort réservé à nos anciens à la fin de leur vie ? Est-ce que l’indignation suffit même quand elle débouche sur d’importants mouvements sociaux comme les gilets jaunes ou même les manifestations contre les retraites? Une autre intervenante souligne que la théorie doit être pratique c’est la pratique qui fonde sa validité et pour cela elle a besoin d’un parti, d’une organisation.
Hugo Hay, le demi-fondeur français entre en compétition mercredi, avec les séries du 5 000 mètres. L’occasion de rencontrer un des rares athlètes affichant ouvertement ses positions politiques.
Hugo Hay, triple champion de France du 5 000 mètres, est reconnu dans le monde de l’athlétisme comme l’un des meilleurs demi-fondeurs européens. Sur X, l’athlète de 27 ans est davantage célèbre pour sa plume acerbe, n’hésitant pas à critiquer sa fédération ou la politique d’Emmanuel Macron. Avant son entrée en compétition sur 5 000 mètres (ce mercredi à 11 h 10), il revient pour l’Humanité sur ses convictions et la manière dont il tente de les concilier avec sa vie de sportif de haut niveau.
Vous participez, à vos deuxièmes jeux Olympiques mais, cette fois, à la maison, devant le public français. Comment appréhendez-vous cela ?
C’est génial. L’ambiance dans Paris est incroyable. Au Stade de France, dès les premiers jours d’athlétisme, les copains nous ont dit d’y aller au moins une fois avant de courir pour ne pas être trop impressionné le jour J. Je suis sûr que ça va me porter pour atteindre la finale, avec l’objectif Top 10 ensuite. Continuer la lecture de Hugo Hay, coureur de fond : « J’aurais 2, 3 choses à dire à Emmanuel Macron »
Les organisations ouvrières appellent à la riposte du monde du travail après la déferlante raciste et xénophobe de ces derniers jours. La secrétaire générale du syndicat Unite martèle que « ce n’est pas le migrant qui a imposé l’austérité ».
D’une violence inouïe, les images ont fait le tour de la planète. Des centaines de personnes, certaines faisant le salut nazi, se sont attaquées à des hôtels et des lieux d’hébergement où se trouvaient des migrants. À l’origine de ces manifestations soutenues par l’extrême droite, de fausses informations accusant l’auteur du meurtre, le 29 juillet, de trois petites filles dans le nord-ouest de l’Angleterre, d’être un migrant musulman. Il s’agit en réalité d’un jeune homme né à Cardiff, de parents rwandais chrétiens.
Peu importe pour l’extrême droite, qui a décidé de l’ouverture de la chasse aux étrangers. Selon la chaîne Sky News, qui cite des gardes de sécurité, des demandeurs d’asile ont été forcés de dormir dans les bois après que des manifestants ont attaqué leur hôtel et tenté de l’incendier, dimanche, à Rotherham (nord-est de l’Angleterre). Un « acte de voyous d’extrême droite », a dénoncé le premier ministre travailliste Keir Starmer. Continuer la lecture de Après les émeutes d’extrême droite au Royaume-Uni, comment les syndicats se mobilisent contre la peste brune
Communistes israéliens : Le gouvernement d’extrême droite de Netanyahu déclenche une guerre régionale dont le prix sera payé par tous les peuples de la région, telle est la position des communistes israéliens qui rejoint celle d’autres forces progressistes et partis communistes de la région. Nous avons vu hier la déclaration du parti communiste d’Iran, le Toudeh.
Dans un commentaire (en hébreu) concernant la nouvelle attaque israélienne à Beyrouth, ainsi que l’assassinat du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, le Parti communiste d’Israël (Maki) et Hadash (Front démocratique pour la paix et l’égalité) soulignent :
Le gouvernement israélien insiste pour déclencher une guerre régionale dont le prix sera payé par tous les peuples de la région, y compris les citoyens d’Israël lui-même ! Le gouvernement colonisateur en Israël conduit sciemment la région à déclencher une guerre régionale de grande envergure qui fera des ravages sur tous les peuples de la région, y compris les citoyens de l’État d’Israël lui-même.
Le gouvernement fasciste de droite n’oserait pas prendre une telle mesure risquée sans l’encouragement des États-Unis, comme nous l’avons vu lors de la réception de Netanyahu au Congrès américain.
Ces assassinats couvrent l’échec du gouvernement israélien à atteindre les objectifs de la guerre et éliminent toute chance de parvenir à un accord qui mettra fin à la guerre, libérera les otages et les prisonniers, reconstruira Gaza et permettra aux habitants du nord d’Israël de retourner chez eux.
Il s’agit d’assassinats contre la diplomatie elle-même par un gouvernement à la gâchette facile qui ne peut parler que le langage de la violence et de la destruction.
Le chercheur Pierre Wadlow travaille sur la politisation des classes populaires de la métropole de Lens, dans le Pas-de-Calais. Alors que le Rassemblement national a remporté toutes les circonscriptions de cet ancien bastion ouvrier lors des législatives anticipées, il analyse la progression du vote d’extrême droite dans ce territoire.
Le Rassemblement national a réalisé des scores historiques dans le bassin minier du Pas-de-Calais lors des dernières législatives (quatre circonscriptions sur cinq remportées dès le 1er tour, avec des scores entre 52 et 60 %), confirmant une tendance lourde observée ces dernières années lors des scrutins nationaux ou européens. Le politologue Pierre Wadlow décrypte les évolutions de l’électorat du parti d’extrême droite dans ce territoire populaire.
Le contraste était saisissant entre les beautés de la grande fête du sport mondial et le cratère brûlant d’un monde fracturé, déchiré par ses guerres sanglantes en Ukraine, à Gaza ou au Soudan, par le pillage ininterrompu des richesses par des minorités de possédants quand la famine sème la mort et augmente le nombre de déplacés.
Les jeux Olympiques, trop enserrés dans la loi de l’argent, devraient être ce moment de fraternité mondiale et de paix, une respiration utile pour réveiller les consciences et poser des actes forts pour des projets communs et un monde meilleur.
Les grands de ce monde feraient bien d’entendre l’aspiration à cette envie d’être ensemble qui parcourt les rues et les stades. Il y a tant de défis à relever en commun : ceux de la santé, des combats contre les dérèglements climatiques, les sécurités alimentaires et sociales à bâtir partout.
Mais la trêve olympique n’est pas plus respectée que les résolutions de l’ONU. Pourtant, la France qui accueille ces jeux devrait se saisir du moment pour faire valoir un grand projet de paix, de sécurité humaine et de justice. Elle ne le fait pas car elle est trop alignée sur l’impérium nord-américain, trop enserrée dans les guerres intra-capitalistes. Continuer la lecture de Reprendre les combats émancipateurs
L’hebdomadaire Marianne a redécouvert ce qui faisait les délices de tout étudiant de sociologie de première année et que je me suis bien des fois répété devant l’insondable nullité de nos “élites” politico-médiatiques : la loi de Peter… Malheureusement je crains que cela ne ruisselle… Parfois il suffit d’un détail, un rien et la machine s’emballe comme dans cet invraisemblable engouement pour le schtroumpf devenu le symbole des vertus d’impertinence française… J’ai même eu un individu pas complètement idiot qui m’a expliqué que c’était “dada”, je lui ai fait remarqué que dada c’était l’horreur de la boucherie, l’absurdité de cette saignée alors que le schtroumph était du plus pur style “pompier” des croutes Napoléon III. Ramener à ce machin toute la rébellion française était digne de la gauche néocoloniale actuelle… Et on se dit stupéfait à voir ce qui se diffuse dans les réseaux sociaux que le peuple français n’a que ce qu’il mérite et les dirigeants qui lui ressemblent… Fort heureusement au sortir de tout ça il y la vie… Celle dans laquelle chacun constate que ces gens-là mentent effrontément parce que ce qu’ils ont à dire est indéfendable… (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)
Emmanuel Macron, président de la République, Cyril Hanouna, roi du PAF, Éric Zemmour, comète politique, Bruno Roger-Petit, conseiller du roi… Sommes-nous aujourd’hui gouvernés par des médiocres ? Selon le principe de Peter théorisé en 1969, « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence ». Corollaire : « Avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité. » Continuer la lecture de LA LOI DE PETER, OU L’INSONDABLE MÉDIOCRITÉ DES ÉLITES
NDLR de MAC: Un article à savourer… Mais attention à l’indigestion! Temps de lecture : 16 minutes
J’ai entendu bien sûr parler de ce buffet “prodigieux”, j’éprouve quelques suspicion, et la manière dont ces New Yorkais snobs s’initient à la “culture” française comme s’il s’agissait des mystères d’Eleusis ne me convainc pas tout à fait, ni le décor. Cette année, j’ai commencé à redécouvrir la France… En particulier ce récent tour du sud où je me suis gorgée à l’hôtel de France à Castelnaudary, de tout ce que la région offrait de plus succulent, à volonté… L’indigestion, qui m’a encombrée au sortie de ce repas rabelaisien, les heures suivantes m’ont fait apprécier à sa juste valeur un monastère et son cloître, qui portait le nom charmant de Saint Papoul, avec des influences cathares manifestes… Je ne rêvais que de finir mes jours en n’avalant plus que des soupes d’orties, buvant l’eau de la source, un ascétisme réparateur rythmé par les cloches… le soir je plongeais dans le volume de la Pléiade dans lequel est rassemblée l’œuvre de Duby, le grand médiéviste qui dirigea mon mémoire d’historienne pour donner de la profondeur à cet élan de mon estomac… En revanche, vendredi 26 juillet, à Saint-Honorat, aux îles de Lérins, l’éclectisme architectural du XIXe siècle n’était sauvé que par le paysage provençal, les odeurs de garrigue et les infinies nuances du bleu au vert en passant par le violet de la mer… Ce fut pire avec la cuisine atroce de l’unique restaurant, snack où on me servit avec un plâtras de gnocchis trop cuits, pâteux, noyés dans une écœurante béchamel, surmonté d’un morceau de thon cru, à la “thaïlandaise” le tout pour 40 euros. Ce plat plâtras était une indignité, une prostitution de l’histoire, comme la côte d’azur ne craint pas de l’infliger au petites gens … Pourtant l’ascétisme du portefeuille comme les temps de guerre, pourrait favoriser l’initiation à l’art monastique, peut-être faut-il savoir alterner le temps des ripailles, une fois par an et toute une stratégie des associations de formes, d’arômes, avec le luxe du cloître fait de silence, de jardins d’herbes et de fleurs délicates.. Douce France, cher pays de mon enfance… il faudrait réapprendre à te vivre et pas seulement dans la tradition mais dans ce qu’elle doit à toutes les vagues qui l’ont faite… (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Les Grands Buffets offrent une vue panoramique sur les classiques français, allant du répertoire des palaces (lièvre à la royale) à la cuisine bourgeoise (bœuf bourguignon), en passant par les spécialités régionales (quenelles de brochet) et les plats rustiques (escargots, cuisses de grenouilles). Photographies d’Alexander Coggin pour The New Yorker
Mon ami Guillaume me dit toujours des choses intéressantes. Par exemple : il m’a raconté qu’il existe une danse appelée la Madison que beaucoup de Français pensent être une caractéristique habituelle des fêtes aux États-Unis. Guillaume m’a également récemment alertée sur le cas d’un homme qui avait été licencié parce qu’il n’était pas assez décontracté au travail, il a retrouvé son emploi, en remportant cinq cent mille euros dans une émission qui a fait date. L’été dernier, je suis allé dîner chez Guillaume, et il m’a parlé d’un restaurant, d’un buffet à volonté non loin de sa ville natale dans le sud de la France. Il venait d’y fêter son anniversaire. Il était question d’un canard flamboyant et d’une fontaine de chocolat. Guillaume m’a montré une photo de la tour de homard sur des décors de cristal – sept couches de crustacés vermillon, surmontées d’un spécimen dressé poussant ses griffes vers le ciel, comme s’il venait d’achever la mi-temps d’un spectacle, au milieu d’un nuage de brume. Continuer la lecture de La France épicurienne, celle dans laquelle prodigalité et rareté se conjuguent…