Nous devons cette formule à Stanislas Guerini qui voulait ainsi justifier le couvre-feu à 18h. Stanislas Guerini qui n’est que délégué général de la REM mais qui mériterait bien d’être ministre tant il incarne l’aveuglement et le mépris qui caractérisent ce gouvernement.
Aveuglement, pour ne pas voir les effets dévastateurs causés par la disparition de notre vie sociale ; mépris, pour réduire les préoccupations des gens ordinaires à un moment passé devant un pastis. Comment les dirigeants d’un pays peuvent avoir, ou feindre d’avoir, une vision de leurs concitoyens aussi erronée ? Comment peuvent-ils ignorer, ou faire semblant d’ignorer, les multiples occupations qu’une famille doit assurer après l’école, après le travail ?
Mais cette formule cache une réalité plus grave encore : les soirées sont le moment de la vie civique. Les réunions d’associations, les commissions para-publiques, les débats politiques, les rencontres dans les quartiers… avaient toute leur place le soir après 18 heures. Il ne reste que le samedi ou le dimanche pour toutes les caser en sauvegardant quand même le temps des courses pour la semaine, un reste de vie familiale et le bol d’air indispensable aux corps et aux esprits.
« Contrer l’effet apéro », c’est, pour cette élite aussi puissante que médiocre, la possibilité de réaliser enfin ce rêve d’une démocratie sans peuple.
Il est d’ailleurs consternant, et quand même hilarant, de constater que les donneurs de leçons républicaines d’hier, ont su si vite s’adapter. L’annulation des réunions de quartiers qu’ils avaient promises durant la campagne électorale s’est faite sans états d’âmes. L’absence de public lors des réunions de conseils municipaux ne les gênent en aucune manière, ont-ils seulement pensé à les déplacer au samedi après-midi ?
Notre belle ville de Moissac ne fait pas exception. Nous croyions que son maire serait un exemple pour les autres dictateurs en herbe, il n’est que la pâle incarnation d’une vaguelette qui pourrait cependant noyer notre vie politique.
Marcel Duvel