Si les ubérisés étaient requalifiés en salariés, près d’un milliard en plus dans les caisses de retraite

NDLR de MAC: les communistes de Castel/Moissac/Pays de Serres/Beaumont travaillent et se forme sur la question des salaires et de la part socialisée qu’il contient pour affuter leurs arguments sur auto-entrepreneuriat et les ubérisations en tout genre. Le grand gagnant de cette situation est le Capital.

 

L’Humanité a calculé ce que cela rapporterait à la solidarité nationale, et au système des retraites, si les faux indépendants, travailleurs des plateformes, étaient requalifiés en salariés.

 © GEORGES GOBET/AFP

Le « en même temps » macronien est un art que le gouvernement pousse jusqu’au raffinement. Pour justifier sa réforme des retraites, l’exécutif se plaint des prévisions de déficit du régime général. Or, en même temps et en digne héraut de la « Start up nation », il s’en prend méthodiquement au salariat, principale source de financements de nos retraites via les cotisations, en défendant les Uber et compagnies qui rêvent de transformer les travailleurs en autoentrepreneurs, sans cotisations sociales ni patronales à verser.

Mairie Solidaire, et vous Mmes et Mrs les maires et élus-es du 82?

La mairie de Paris fermera ses portes le 31 janvier prochain en signe de solidarité avec la nouvelle journée de mobilisation des opposants à la réforme des retraites.

« L’Hôtel de Ville de Paris sera mairie solidaire le 31 janvier » lors de la prochaine journée de mobilisation de l’Intersyndicale contre la réforme des retraites. La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, en a fait l’annonce sur France 2 mercredi. Anne Hidalgo répond ainsi favorablement à l’appel lancé par le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel qui invite les édiles à fermer symboliquement les portes des mairies. La maire précise que certains services continueront de fonctionner mardi prochain, comme l’état-civil.

La preuve en cartes : en Europe, on fait travailler les gens jusqu’à ce qu’ils soient bon à jeter

Regard de cartographe #19. Pour nouveau « regard de cartographe », Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique a choisi de revenir sur la réforme Borne-Macron des retraites. Il a décidé de traiter un des arguments qu’on nous répète sur tous les plateaux et sur tous les tons : on vit plus longtemps, donc il faut travailler plus longtemps. Et si on examinait cet argument ? En carto bien sûr.

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Mardi 24 Janvier 2023

Nombre d'années à vivre en bonne santé à la retraite en Europe. Cartographie Nicolas Lambert pour Humanité.fr

Nombre d’années à vivre en bonne santé à la retraite en Europe. Cartographie Nicolas Lambert pour Humanité.fr

Alors que le monde du travail s’est retrouvé en masse pour défiler dans les rues partout en France jeudi dernier, Elisabeth Borne semble à ce jour s’entêter à mener à bien sa réforme des retraites pourtant rejetée par une écrasante majorité de la population.

Une réforme injuste et injustifiée qui s’inscrit dans une tendance européenne générale visant à faire travailler les gens plus longtemps. Car, on nous le répète sur tous les plateaux et sur tous les tons : on vit plus longtemps, donc il faut travailler plus longtemps. Et si on examinait cet argument ?

Jusqu’à quel âge vivons-nous aujourd’hui concrètement ? Selon Eurostat, l’espérance de vie à la naissance est de de 80,4 ans en 2020 en moyenne dans l’ensemble des 27 pays composant de l’Union Européenne (contre 80 en 2010). En France, elle est de 82,3 contre 81,8 en 2010.

Premier constat donc, cette réforme des retraites n’est pas justifiable par une augmentation récente de l’espérance de vie puisque celle-ci stagne en Europe, voire a tendance à régresser ces dernières années. Continuer la lecture de La preuve en cartes : en Europe, on fait travailler les gens jusqu’à ce qu’ils soient bon à jeter

Pour Fabien Roussel (PCF), «mettons à contribution le capital» + pétition

Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF

Une autre répartition des richesses est possible. Et c’est pour cela que nous pouvons envisager de nombreuses pistes de financement de notre système de retraite, sans demander aux salariés de travailler plus longtemps. À titre d’exemple, les entreprises ont perçu 385 milliards de revenus financiers en 2021. Mettons à contribution le capital! Cet argent détourné vers les circuits financiers par l’obsession de profits faciles manque terriblement au financement de notre Sécurité sociale. Et il alimente bien souvent des circuits d’évasion fiscale. Il faudrait donc instaurer une cotisation spécifique, «révolutionnaire», sur ces revenus financiers des entreprises. En lui appliquant le taux moyen des cotisations patronales de retraite, en moyenne de 11 %, elle rapporterait immédiatement 42 milliards d’euros.

Ce serait aussi une incitation efficace à résorber ce cancer financier, et à emmener les entreprises sur le chemin d’une création saine de richesses, utile à toute la société. Ces revenus financiers devant baisser à terme, nous devons aussi revenir à un financement stable, pérenne de notre protection sociale, via la création d’emplois et les cotisations assises sur les salaires. C’est pourquoi nous devons d’une part assurer une meilleure rémunération des salariés, en privilégiant les salaires plutôt que les primes et en indexant les salaires sur l’inflation. Et se fixer des objectifs ambitieux de création d’emplois, notamment dans nos services publics.

Nous devons aussi mettre en débat une évolution des cotisations sociales, notamment la part employeur. Cette cotisation pourrait être modulée à la hausse ou à la baisse en fonction de la politique de l’entreprise en faveur de l’emploi des seniors, de l’égalité salariale, de ses efforts de relocalisation de ses activités. Les 160 milliards d’euros annuels d’aides publiques accordées sans contrepartie aux entreprises seraient aussi revus, notamment les aides versées aux plus grosses, celles qui versent des dividendes ou délocalisent, afin de soutenir particulièrement les TPE-PME et l’emploi créé en France.

Plus de 710 000 personnes ont déjà signé la pétition intersyndicale.

Retraites : les syndicats appellent à une nouvelle mobilisation le 31 janvier + Video intervention G. Mangenot (FSU)

Réunie au siège de Solidaires ce jeudi soir pour donner une suite aux manifestations du jour qui ont rassemblées plus de 2 millions de personnes, l’intersyndicale appelle à manifester de nouveau quelque jours avant le début de l’examen du projet de loi en séance à l’Assemblée nationale, le 6 février. D’ici-là, la CGT devrait mobiliser dans des secteurs clefs.

L'intersyndicale contre la réforme des retraites invite à une nouvelle journée de mobilisations le 31 janvier 2023.

L’intersyndicale contre la réforme des retraites invite à une nouvelle journée de mobilisations le 31 janvier 2023.
© Jean-Bernard Vernier / ABACAPRESS.COM

L’intersyndicale espérait un million de manifestants et de grévistes pour cette première journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Ce jeudi 19 janvier, ils étaient plus de 2 millions à défiler partout en France, selon la CGT, dont 400000 à Paris, 140000 à Marseille et 40000 à Lyon.  «Les chiffres nous ont surpris, mais cela démontre que le mouvement est populaire», assure Catherine Perret, secrétaire confédérale CGT. Les villes moyennes ont elles-aussi connu une affluence record: 12 000 à Saint-Nazaire, 6 000 à Troyes ou encore 3000 à Montargis. «Des niveaux de mobilisation qui correspondent au plus fort de la contestation de 2010», mesure Catherine Perret, alors que les représentants des huit organisations de travailleurs arrivaient au siège de Solidaires pour évaluer le mouvement social et lui donner une suite. Fort du succès du jour, l’intersyndicale a annoncé une nouvelle date de manifestations et de grèves interprofessionnelles: le lundi 31 janvier. Continuer la lecture de Retraites : les syndicats appellent à une nouvelle mobilisation le 31 janvier + Video intervention G. Mangenot (FSU)

Retraites. Le référendum, l’autre arme contre le gouvernement

Proposée par Fabien Roussel, l’idée de déposer une motion référendaire fait son chemin à gauche. Elle pourrait, en plus des mobilisations dans la rue, aider à faire entendre la grande majorité de Français opposés au projet macroniste.

Un référendum pour les retraites? L’idée pourrait être en passe de devenir réalité. Lancée par le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, elle a déjà trouvé un écho favorable auprès des socialistes. « Ce projet devrait faire l’objet d’un référendum, a ainsi déclaré lors de ses vœux Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. Nous appelons à notre tour à ce que se tienne un grand débat conclu par un référendum qui permette aux Français et Françaises de se prononcer sur cette réforme.» Continuer la lecture de Retraites. Le référendum, l’autre arme contre le gouvernement

Grève du 19 janvier : défilés, grèves, réactions… le point ce jeudi à la mi-journée in DDM

40 à 50 000 personnes ont manifesté à Toulouse, ce jeudi matin.
40 à 50 000 personnes ont manifesté à Toulouse, ce jeudi matin. Photo DR

 

Tous les syndicats appellent à une journée de grève et de manifestations contre le projet de réforme des retraites du gouvernement. Les cortèges de la matinée semblent avoir fait le plein de manifestants. Le point à la mi-journée.

Non à la retraite à 64 ans et à une durée de cotisation de 43 ans dès 2027. Pour dire leur opposition au projet de réforme du gouvernement, des centaines de milliers de Françaises et de Français ont défilé ce jeudi matin en régions. La manifestation parisienne doit commencer en début d’après-midi. L’ensemble des syndicats ont appelé à la mobilisation. Faisons le point ce jeudi à la mi-journée.

Combien de Français sont mobilisés ? Continuer la lecture de Grève du 19 janvier : défilés, grèves, réactions… le point ce jeudi à la mi-journée in DDM

Retraites. Les syndicats unis contre une réforme injuste + RDV à Montauban

Pour la première fois en treize ans, les représentants des huit principales organisations appellent ensemble à la mobilisation et à la grève contre le projet du gouvernement. Un front commun qui ouvre la voie à une lutte d’ampleur.

Le 10 janvier, ensemble, les principaux syndicats appellent à une première journée de mobilisation le 19 janvier. © AFP

Le 10 janvier, ensemble, les principaux syndicats appellent à une première journée de mobilisation le 19 janvier. © AFP

C’est inédit depuis 2010. Si le projet de réforme des retraites du gouvernement d’Emmanuel Macron a un mérite, c’est bien celui d’avoir uni l’ensemble des syndicats contre lui. Dès la révélation des contours du projet par Élisabeth Borne et trois autres ministres, le 10 janvier, l’ensemble des représentants des huit syndicats nationaux ont rassemblé leurs forces pour s’opposer à ce projet antisocial. Symboliquement réunies à la Bourse du travail de Paris, les têtes des unions et confédérations se sont accordées sur une première date de grèves et de manifestations, jeudi 19 janvier, espérant ensemble qu’elle «donne le départ d’une puissante mobilisation sur les retraites dans la durée». Continuer la lecture de Retraites. Les syndicats unis contre une réforme injuste + RDV à Montauban

Retraites. Le simulateur qui vous montre vraiment ce que la réforme changerait pour vous

Le 10 janvier, la Première Ministre a levé le voile sur la reforme des retraites que le gouvernement veut mettre en œuvre avant l’été.

L’âge légal de départ sera repoussé progressivement pour atteindre 64 ans en 2030, contre 62 ans aujourd’hui. Pour une retraite à taux plein, il faudra avoir cotisé 43 ans dès 2027 au lieu de 2035 comme le prévoyait la réforme Touraine votée en 2014. La réforme des retraites prévoit donc d’accélérer l’allongement de durée de cotisations.

Icon Add Notre décryptage des annonces.

Pour savoir ce que cela change pour vous, nous vous proposons de retrouver ici le simulateur de retraite mis au point par le collectif Nos Retraites.

©Nos retraites

©Nos retraites

Beaucoup plus parlant que le simulateur du gouvernement : découvrez concrètement les effets de la réforme annoncée le 10 janvier sur votre future retraite.

Rentrez dans le simulateur (sur mobile, scrollez vers le bas dans le module ci-dessous) les informations vous concernant : année de naissance, âge de début de carrière, nombre d’enfants… Continuer la lecture de Retraites. Le simulateur qui vous montre vraiment ce que la réforme changerait pour vous

La bataille des retraites est l’occasion de faire un travail idéologique de fond sur la nature même du capitalisme et ses alliés par Daniel Arias

 

Je suis tout à fait d’accord avec cette analyse de Daniel Arias. J’en parlais hier avec une amie marseillaise communiste qui se plaignait que les dirigeants de sa section, des soutiens de Pierre Laurent qui de fait empêchent selon elle que soient menés les débats du congrès et n’organisent des réunions qu’autour des élus de la NUPES. Elle me disait: “ils continuent à empêcher le débat des communistes et maintenant leur sujet favori c’est la NUPES et les “retraites”. Pourtant, le débat autour des retraites et la mobilisation nécessaire peuvent au contraire nous aider à préparer un Congrès sur le fond, y compris sur la nécessité d’avoir un parti communiste qui ne se substitue pas aux organisations syndicales mais soit apte par ses analyses et perspectives politiques d’être vraiment une des conditions de la victoire. De ce point de vue, il est clair que l’attitude de Fabien Roussel est la plus positive, mais il reste à reconstruire la totalité du champ politique de classe, y compris en matière de paix, dont a besoin cet affrontement. Une action vaut mieux qu’un programme disait Marx dans le programme de Gotha, mais encore faut-il que cette action se nourrisse d’une perspective politique qui fait justement l’objet de ce texte qui mériterait une relecture (1). nous y sommes. (note de danielle Bleitrach dans histoireetsociete)

La bataille des retraites est une des composantes de la guerre contre les salaires: le salaire étant le salaire direct dit “net” augmenté des cotisations salariales et de la mal nommée part patronale. C’est la démolition minutieuse du salaire indirect menée par les gouvernements bourgeois de droite et de sa composante dite sociale libérale qui a mené à la casse des retraites, de l’assurance chômage et maladie, elle rogne depuis peu les allocations familiales avec l’atteinte aux APL. Cette guerre insidieuse évite de toucher directement le salaire nominal de plus en plus subventionné par les impôts sans résoudre les contradictions entre le profit et le salaire. Le salaire nominal est cependant attaqué en particulier par le salaire d’embauche des jeunes travailleurs exploités en dessous du SMIC et par les mécanismes de précarité et licenciements qui permettent de revoir les contrats à la baisse, chaque nouveau contrat amenant le salarié encore plus proche du SMIC voire avec les aides pour les jeunes et les seniors en dessous du SMIC. La guerre au salaire est sans limite: pôle emploi propose des essais gratuits d’une semaine de travail pour “convaincre l’employeur”. Continuer la lecture de La bataille des retraites est l’occasion de faire un travail idéologique de fond sur la nature même du capitalisme et ses alliés par Daniel Arias