À Grigny, « le meilleur maire du monde, c’est toute la ville ! »

« Les villes, les leaders locaux et les associations sont porteurs de solutions durables. Ils peuvent faire jaillir des solutions appliquées au niveau national comme nous l’avons fait pour les cités éducatives », indique Philippe Rio. © Nicolas Cleuet

Autour de Philippe Rio, récompensé en septembre de ce titre honorifique, c’est toute une cité qui se bat au quotidien. Car si Grigny est la ville la plus pauvre de l’Hexagone, elle est aussi très jeune, et a beaucoup à offrir. Plongée loin des clichés avec ceux qui changent la vie de la cité et de ses habitants. Et auprès de ces communes qui font rempart à la crise.

Icon Quote Ces maires qui changent la vie à Grigny, VillejuifSchiltigheim, Marseille, Nantes, Dieppe

« L’USG, c’est cool, c’est classe ! Passement de jambes dans la surface ! On n’est pas les derniers de la classe ! On est les champions de la place ! » Sur les terrains en synthétique du stade Jean-Miaud, juste en face du quartier de la Grande-Borne, 300 ou 400 gosses s’époumonent pour reprendre en chœur l’hymne du club local, l’Union sportive de Grigny (USG). Aujourd’hui, c’est un peu la rentrée après deux ans sans sport, et les quelque 200 parents se massent le long de la main courante pour voir les enfants recevoir leur équipement aux couleurs du club.

Quand le maire, Philippe Rio, arrive, le président de la section football de l’USG, Demba Touré, prend un malin plaisir à le faire ovationner : « Un tonnerre d’applaudissements pour le meilleur maire du monde ! » crie-t-il dans le micro. Avant de préciser, quelques instants plus tard, en s’adressant aux jeunes, aux parents et aux éducateurs : « C’est une grande fierté de vous voir tous ici ; il y a dix ans, on mangeait des cailloux ! Mais c’est toute la ville qui est meilleure maire du monde ! »

Icon Quote Il y a dix ans, les terrains de foot étaient en terre, le club avait 200 licenciés. Aujourd’hui, « on a 1 000 gamins, et les filles sont déjà plus de 200. Demba Touré,  président de la section football de l’USG

À Grigny, la récompense qu’a reçue Philippe Rio au mois de septembre fait la fierté de la ville. Mais, surtout, elle consacre d’abord un travail collectif, celui de toutes celles et tous ceux qui se battent pour améliorer la vie des habitants. Et dans la ville la plus pauvre de France, il y a du boulot. Le foot en est en bon exemple : il y a dix ans, les terrains étaient en terre rouge, le club comptait moins de 200 licenciés. Aujourd’hui, « on a 1 000 gamins, et les filles sont déjà plus de 200 », décompte fièrement Demba Touré, qui précise que « l’important, c’est aussi le soutien scolaire, la distribution des colis pendant la crise du Covid… ».

Le chantier du Coeur de Ville République. Ce vaste projet urbain va reconnecter des quartiers et les relier à l’ensemble des équipements publics. Philippe Rio répète : « Le droit à la ville, c’est la priorité des priorités, et l’éducation, la mère des batailles.» © Nicolas Cleuet

Des équipements et de la compétence

Pour Philippe Rio, entouré de gamins intimidés à qui les parents enjoignent de « prendre une photo avec M’sieur l’maire », « c’est tout le potentiel de Grigny qui est là : sportif, mais surtout social ». C’est à Grigny qu’a vu le jour le Pass’Sport, qui permet de payer 50 euros maximum une licence sportive, une mesure reprise aujourd’hui par Emmanuel Macron. Avant d’aller voir les voisins du rugby, puis du basket, le maire donne sa petite recette pour le sport, qu’il considère comme un pilier du lien social : « Les équipements, et la compétence des éducateurs. » Après le foot, c’est le rugby qui a un nouveau terrain, et un « playground » de basket 3×3 a été inauguré cet été. En attendant la nouvelle piste d’athlétisme, qui portera le nom d’un gars du coin devenu champion du monde du 110 mètres haies : Ladji Doucouré.

La veille, il a été également question de foot, lors d’une rencontre à la mairie : « Les mamans qui sont venues lors d’une réunion ont proposé un tournoi de foot interquartiers », précise Anne-Marie Laurent, la directrice des services. Mais, cette fois-ci, il s’agit d’un autre problème : le phénomène des rixes entre bande d’adolescents. « Il y a des tensions et, dans l’Essonne, il y a un contexte », détaille Philippe Rio, dans une allusion au drame récent de la mort d’une jeune fille de 14 ans dans la ville voisine de Dourdan. Changer la vie des citoyens, c’est aussi « se battre pour la prévention et la sécurité, c’est un sujet à part entière ici », poursuit-il, alors que Grigny réclame depuis des années l’ouverture d’un commissariat.

Marché à Grigny. © Nicolas Cleuet

Des « bataillons de la prévention »

Ce phénomène des rixes, « ce n’est pas nouveau, mais il évolue : on voit de plus en plus des collégiens ». Alors l’équipe municipale prend le sujet à bras-le-corps, avec des réunions avec les jeunes et les parents qui ont vocation à être pérennisées, et le volet prévention. Là encore, avec d’autres élus, Philippe Rio et son équipe se sont battus pour obtenir des « bataillons de la prévention », une avancée qui fait partie des mesures gouvernementales annoncées lors du dernier comité interministériel des villes, qui s’est tenu en janvier dernier à… Grigny. Aujourd’hui, il s’agit de travailler concrètement à son application et au recrutement de cinq médiateurs et éducateurs spécialisés pour la ville. « On joue le jeu avec la police municipale, mais elle doit être en lien avec la police nationale », estime Philippe Rio.

La ville poursuit au tribunal le marchand de sommeil de la seconde plus grande copropriété de France. « On en a déjà fait condamner 11, mais il y en a peut-être 50… C’est un monde invisible. »

Prochaine étape : le procès d’un marchand de sommeil de la seconde plus grande copropriété de France. Impossible de louper ces immenses immeubles qui s’élèvent à la sortie du RER : Grigny 2, c’est le résumé et le concentré de tous les maux de la ville. 104 bâtiments, 17 000 habitants répartis sur 27 « copros » très dégradées. En réalité, on ne sait pas exactement combien de personnes y habitent, tant Grigny 2 est la porte d’entrée pour les immigrés les plus pauvres débarquant en Île-de-France, avec son cortège de marchands de sommeil. En ce mardi 5 octobre, justement, Philippe Rio se rend au tribunal d’Évry. La mairie s’est portée partie civile. « On en a déjà fait condamner 11, mais il y en a peut-être 50… C’est un monde invisible », détaille-t-il, d’autant que ce sont des « pratiques qui touchent à la dignité humaine ».

Une grande opération de réhabilitation est en cours et la municipalité a ouvert une « maison du projet », au pied des tours, pour consulter la population. Une première journée portes ouvertes y était prévue le 9 octobre. Mais, pour l’heure, on ne s’y presse pas. Au café du centre commercial qui fait face à Grigny 2, la plupart des habitués habitent là. Ousmane (le prénom a été modifié) y vit depuis plusieurs années, avec « (s)a femme et (s)es trois enfants ». Il assure débourser 650 euros par mois pour un trois-pièces insalubre – sans bail, évidemment. Mais il craint de signaler sa situation, et envisage encore moins de se rendre à la « maison du projet ». Pour Philippe Rio, « c’est difficile d’être au courant des abus, il y a une omerta, cela passe souvent par une dénonciation. » Mais, pour améliorer la vie des habitants, il faut se battre et obtenir un engagement de l’État : en mars, ce dernier a annoncé le rachat de 1 320 logements sur les 5 000 de l’ensemble : 920 sont voués à la démolition et 400 passeront en logement social.

La « porte d’entrée » du  CCAS

À quelques encablures de là, voici l’épicerie solidaire : gérée par le centre communal d’action sociale (Ccas) et baptisée «l’Intermède», elle ouvre ses portes deux fois par semaine. Quelques mamans sont déjà devant la porte à l’heure de l’ouverture, elles viennent chercher les produits de première nécessité : l’alimentation bien entendu, mais également des produits d’hygiène. Saida Makni et Sylvie Bonard s’y affairent et la gèrent depuis respectivement « 2001 et 2002 ». « Eh oui, on a beaucoup de monde, précise Saida, c’est la ville la plus pauvre de France, alors… » Les deux femmes ne s’économisent pas pour venir en aide aux Grignois : « L’objectif, c’est de répondre à leurs besoins, mais aussi d’être une porte d’entrée pour un accompagnement social. Au départ, les familles ont envie de s’en sortir toutes seules, elles ont leur dignité, et elles viennent souvent en situation d’urgence. » L’épicerie est donc conçue comme « un outil pour le Ccas », assure Sylvie, en bonne coordination avec tous les acteurs sociaux. Que ce soit pour un impayé d’électricité, l’impossibilité d’avoir accès à des aliments de qualité, ou même « un lien social pour les personnes isolées ».

En lien avec l’association les Mamas de Grigny, qui structure les vendeuses de plats africains à la sortie du RER, l’épicerie met à disposition les cuisines pour élaborer des repas qui sont ensuite distribués aux familles qui n’ont pas de cuisine. Et d’autres idées germent : un restaurant solidaire, ou bien, la dernière action mise en place, la lutte contre la précarité menstruelle. En lien avec la PMI et les établissements scolaires, femmes et jeunes filles peuvent se fournir gratuitement en produits d’hygiène féminine. « Parfois, pour les jeunes filles d’ici, il faut choisir entre manger et acheter des serviettes hygiéniques », déplore Saida Makni. D’autant que ces problèmes ont un « impact sur toute leur vie, l’école, le travail, le sport… » précise-t-elle. Des distributeurs sont mis en place dans la ville, et les premiers retours sont « très positifs », assurent Saida et Sylvie.

En partant de l’épicerie, on se dit qu’à Grigny, si c’est le maire qui a été nommé meilleur maire du monde, c’est aussi grâce à ces centaines d’habitants qui chaque jour se battent pour que la vie y soit meilleure. Et que cette récompense est bien celle de la solidarité.

Quatre ans après l’Appel de Grigny, les solutions venues du terrain

Aller de l’avant, toujours. Améliorer la vie des citoyens, sans s’apitoyer, en cherchant et en trouvant des solutions. Il y a quatre ans, les maires de Grigny, Roubaix, Chanteloup-les-Vignes, Garges-lès-Gonesse ou bien Allonnes, vite rejoints par d’autres, lançaient l’Appel de Grigny. C’était le 16 octobre 2017, en réaction notamment aux baisses des crédits alloués aux communes et à la politique de la ville, ainsi qu’à la suppression des contrats aidés, les élus de banlieue populaire sont toujours mobilisés pour défendre leur ville et leurs habitants. Et cette mobilisation a permis d’arracher aux gouvernements quelques avancées notables, en matière de renouvellement urbain, de soutien de l’État en matière de sécurité, d’accès aux services publics, aux sports ou à la culture, ou bien encore les cités éducatives, déjà développées dans 126 villes.

En janvier dernier, le maire de Grigny, Philippe Rio, accueillait plusieurs ministres, dont le premier d’entre eux, Jean Castex, pour rappeler au gouvernement que les communes de banlieue populaires devaient elles aussi prendre toute leur part dans le plan de relance. 3,3 milliards d’euros avaient ainsi été obtenus. Dans la foulée, les 200 élus lançaient le Conseil national des solutions, qui se réunit précisément ce 16 octobre à Paris-Bercy. Son ambition : « apporter des réponses concrètes aux problèmes des Français ». Avec des propositions immédiatement applicables, réparties en cinq thèmes : culture, écologie, transition digitale, solidarités et sport. C’est ce dernier thème qui est mis en avant ce 16 octobre, à l’occasion du Paris Grand Slam, afin de mettre « le sport au service de la République ».

Plusieurs projets ont déjà émergé, notamment celui des « cités olympiques », sur le modèle des cités éducatives : formation des éducateurs, sport à l’école, équipements sportifs publics, inclusion par le sport. Autant de mesures concrètes, alors que se profilent déjà les jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, qui peuvent être un accélérateur pour les politiques publiques sportives. Exemple : en partenariat avec la Fédération française de judo, un programme de construction de 1 000 dojos solidaires sera présenté. Pour que tous les Français aient accès aux activités émancipatrices : c’est l’essence, quatre ans après, du travail engagé par les élus locaux et l’Appel de Grigny. De premiers pas qui en appellent d’autres pour changer la vie dans les quartiers populaires.

On ne fait pas d’industrie sans casser les œufs de l’élevage plein air !

 sadak souici

Qui veut la peau des petits éleveurs ? Deux arrêtés du ministère de l’Agriculture, publiés fin septembre, généralisent l’enferment des volailles une grande partie de l’année. Les éleveurs de plein air se rebiffent et ont organisé le 14 octobre une vente de 10 000 œufs de plein air, place de la République à Paris.

Qui de la poule ou de l’œuf est arrivé le premier ? Sur la place de la République, à Paris, ce jour-là, il n’y a pas de poules, seulement des œufs, «  Les derniers de plein air. Des gros œufs qui ressemblent à ceux de nos grands-parents. Du jaune bien jaune avec du goût, des poules nourries au grain… et surtout qui sont dehors de l’aube au coucher du soleil », revendique Christine Rivière. Elle a laissé ses 249 poules pondeuses dans le Gard, errer à l’air libre. Avec ses camarades venus du Gers, du Var, du Rhône ou du Lot, ils ont roulé toute la nuit et ont débarqué sur la place… avec 10 000 œufs. Continuer la lecture de On ne fait pas d’industrie sans casser les œufs de l’élevage plein air !

La laïcité rabougrie de Jean-Michel Blanquer

Photo d'illustration Alain Jocard/AFP

Qu’a fait le ministère de l’Éducation nationale depuis un an pour rendre hommage à Samuel Paty et conforter les enseignants dans leur rôle ? Bien peu si ce n’est tenter d’imposer une certaine vision de la laïcité.

Il ne peut pas s’empêcher de brandir la trique. Jeudi 14 octobre, à la veille de cette journée nationale d’hommage à Samuel Paty dans tous les établissements scolaires sous la forme d’une minute de silence observée en fin de journée, Jean-Michel Blanquer a prévenu : tout fait de perturbation volontaire devra être « signalé et bien évidemment sanctionné ». Le ministre a pourtant dû rappeler que de tels faits « représentaient un pourcentage très faible », y compris l’an dernier, lors de l’hommage rendu au professeur assassiné. Continuer la lecture de La laïcité rabougrie de Jean-Michel Blanquer

Disparition. Salut Michel, et embrasse Croizat !

Né en 1947, Michel Étiévent a été élevé dans la maison où le père de la Sécu a vu le jour... Rouge Productions

Michel Étiévent, biographe d’Ambroise Croizat, historien de la Sécurité sociale et du mouvement ouvrier, écrivain, poète et journaliste à l’Humanité, est décédé mardi.

Peut-on être ami avec un homme sans l’avoir rencontré ? La filiation, la fraternité tissées entre Michel Étiévent et Ambroise Croizat ne font guère de doute, même s’ils ne se sont jamais connus. L’aîné, né en 1901, fut résistant, « ministre des travailleurs » et bâtisseur de la Sécurité sociale. Le cadet, Michel Étiévent donc, fut son plus fervent et appliqué biographe, tout en étant historien de sa plus belle œuvre, la Sécurité sociale. Également journaliste, poète et écrivain, il était né en 1947 et s’est éteint mardi 12 octobre, à 74 ans. Trois jours plus tôt, il dédicaçait encore ses nombreux ouvrages, lors du salon du livre d’Hermillon. Continuer la lecture de Disparition. Salut Michel, et embrasse Croizat !

Hommage à S. Paty le 15 octobre : Que faire ?

Le 15 octobre, les enseignants rendront hommage à leur collègue assassiné, Samuel Paty. Ils le feront avec leurs élèves. Et ce ne sera pas une journée facile. Certains envisagent de ne rien faire. D’autres de faire un cours sur la liberté d’expression. La plupart essaie de trouver la bonne formule avec leurs collègues. Ne nous y trompons pas. Derrière ces différentes postures c’est la même émotion. Nous avons demandé à deux professeurs d’histoire-géographie, Christine Guimonnet, secrétaire générale de l’APHG (l’association des professeurs d’histoire-géographie) et Johann Nallet, professeur au collège de Gémozac (17) de partager leur vision de ce moment si intense.

La lettre de JM Blanquer

Dans un courrier envoyé aux recteurs le 6 octobre, JM Blanquer « souhaite que dans chaque école et chaque établissement scolaire, un hommage soit rendu à Samuel Paty à la fois par les personnels et les élèves. Les écoles et établissements pourront organiser un temps de recueillement en mémoire de S Paty et consacrer une heure de cours du vendredi 15 octobre à un temps d’échange dont le contenu sera laissé au choix des équipes… Ce temps pourra notamment prendre la forme à partir du cycle 3 d’une séquence sur la construction de l’esprit critique ainsi que sur le métier de professeur ». Dans la forme, cette lettre laisse donc une totale liberté aux enseignants et aux équipes pour organiser l’hommage à S Paty comme ils le souhaitent. Continuer la lecture de Hommage à S. Paty le 15 octobre : Que faire ?

Pour des campagnes vivantes et une ruralité heureuse

La première étape des Rencontres des Jours heureux s’est déroulée mercredi 6 octobre 2021 à Billom dans le Puy-de-Dôme à l’issue d’une journée de rencontres de Fabien Roussel sur le Sommet de l’élevage, où le candidat communiste à l’élection présidentielle était accompagné d’André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme et de Jean-Paul Dufrègne, député de l’Allier.

Près de 500 personnes se sont retrouvées le soir pour cette entrée en « campagne » réussie, avec une première partie d’échanges avec les participants, suivie de la présentation des premières propositions consacrées à l’agriculture, à l’alimentation et à la ruralité.

Sur le volet agricole, Fabien Roussel a d’abord appelé à « déconfiner le débat sur les prix et les revenus des agriculteurs et des paysans ». Pour chaque production, il propose d’instituer « une conférence annuelle avec les représentants des syndicats agricoles, l’État, les producteurs, les transformateurs et les distributeurs, pour fixer, publiquement et en amont des négociations commerciales, un prix de référence. », d’instaurer un droit d’alerte en cas de baisse des prix d’achat ne couvrant pas les coûts de production et de « renforcer le pouvoir d’intervention de l’Etat » jusqu’à encadrer les marges de la distribution par l’application d’un coefficient multiplicateur entre les prix d’achat et de vente. Continuer la lecture de Pour des campagnes vivantes et une ruralité heureuse

SPF de Castelsarrasin: Témoignage d’une donatrice

Témoignage d’une donatrice au Secours Populaire de Castelsarrasin.

J’ai assisté à la dernière Assemblée générale du Comité de Castelsarrasin et les compte-rendu que j’ai pu en lire ne traduisent pas le malaise que j’ai ressenti ce soir-là. Aussi, ai-je souhaité témoigner de l’atmosphère de la réunion.

A ma grande surprise, l’AG s’ouvre sous la conduite de la trésorière qui a rassemblé toutes ses forces pour mener à bien la tenue de la réunion et assurer une transition induite par la démission du secrétaire J. Sueres, fait que j’ignorais, n’ayant pas lu La Dépêche du jour.

L’ordre du jour traditionnel de l’AG fut respecté (bilan des activités entravées par les conditions sanitaires, rapport moral, bilan financier avec quelques lignes de dépenses alourdies et enfin quelques actions en perspective telles que l’aide aux devoirs). Mais j’ai aussi entendu la trésorière déplorer la disparition des archives et quelques difficultés relationnelles dans la gestion du groupe. Elle a aussi insisté sur la nécessité de rétablir la charte du bénévolat, fondement de toute association.

Un certain malaise se dégageait malgré la discrétion des propos. Mais l’intervention de l’ancienne secrétaire, Annie Bordignon, 20 ans de bénévolat au SPF, reconnue pour son honnêteté et son dévouement à la cause des plus démunis, a révélé le cheminement qui a conduit à la crise actuelle : sa succession entravée par la secrétaire fédérale du 82, l’éviction masquée de l’ancienne trésorière, le chamboule-tout dans le vestiaire, la bibliothèque vidée, la rupture avec le CCAS… D’où le découragement de plusieurs bénévoles.

Et pourtant le secrétaire démissionnaire ne s’était-il pas engagé avec enthousiasme et ardeur dans cette action de bénévolat, n’hésitant pas à inviter ses colistiers de la séquence électorale de 2020 à afficher leur sympathie et leur générosité pour Le Secours Populaire Français ? Aucune prise de parole de sa part ce soir là pour expliquer son départ, justifier sa position, regretter ses erreurs et regretter d’avoir blessé certaines personnes.

L’AG s’est conclue par l’élection De Thérèse Rouch-Pasquet, nouvelle secrétaire expérimentée dans le domaine associatif entourée d’un bureau recomposé. Un nouvel épisode s’ouvre pour le comité de Castelsarrasin. Souhaitons lui une activité apaisée et fructueuse dans l’intérêt des bénéficiaires toujours plus nombreux en raison des difficultés économiques croissantes.

Françoise Tardin

Entretien de l’Agora: Ovidie, l’intime politique en question

La réalisatrice Ovidie s’est confiée à l’Humanité après sa participation au débat « Féminisme. Quand l’intime est politique » à l’Agora de la Fête de l’Humanité. « Un débat passionnant et riche en réactions car les thématiques liées à la sexualité et l’intime sont rarement abordés dans les milieux militants. » précise la documentariste.

Entretien réalisé par Latifa Madani, journaliste de l’Humanité.

Comment enseigner la laïcité aujourd’hui ? #2

© AFP

Rappel des faits   La laïcité permet à toutes et tous de vivre libres et égaux. Mais, dans un contexte de repli identitaire, quel enseignement proposer ?

La formation du jugement par la raison et la culture commune

Paul Devin, président de l’Institut de recherche de la FSU

Jean-Michel Blanquer voudrait nous faire croire à une incurie de l’éducation à la laïcité et à sa détermination personnelle à transformer cette situation. Pour imposer l’urgence de cette volonté, voilà revenu le temps des descriptions dramatisantes d’une école en proie au fanatisme islamiste, dont Jean-Pierre Obin, chargé du dossier de la formation à la laïcité par le ministre, expliquait les raisons devant le Sénat, le 10 mars dernier : naïveté, lâcheté et complaisance idéologique. Les acteurs du service public d’éducation n’ont guère apprécié que leur engagement soit l’objet d’accusations si violentes car la réalité est tout autre.

Les enseignantes et les enseignants, et avec eux l’ensemble des personnels, ne cessent d’œuvrer, au quotidien de leurs pratiques, pour lutter contre l’obscurantisme, les préjugés, les stéréotypes et pour convaincre des valeurs républicaines. Mais ils ne choisissent pas de le faire en assenant à leurs élèves une vérité dogmatique, en prescrivant leurs comportements ou en les sanctionnant par des mesures disciplinaires : ils optent pour une éducation patiente qui postule que les savoirs et la culture commune permettront à leurs élèves de fonder leurs jugements et leurs choix citoyens sur la raison et dans le respect des valeurs de la démocratie. Convaincus des vertus émancipatrices de l’école, ils en acceptent les lenteurs, les difficultés, parfois les échecs. Ils savent que la responsabilité du citoyen ne peut faire l’économie de la complexité d’une construction intellectuelle et culturelle.

Icon QuoteLes injonctions ministérielles poussent à ce que la lutte contre les manquements à la laïcité prenne une place majeure aux dépens du débat et de l’argumentation.

Sans doute ont-ils besoin d’être davantage formés à l’ensemble des dimensions de la question laïque, qu’elles soient historiques, philosophiques, sociologiques ou juridiques. Mais le paradoxe est que, disant vouloir mieux former les enseignantes et les enseignants, le ministère met fin aux activités de l’institution la plus active dans ce domaine : l’Observatoire de la laïcité. C’est qu’il ne s’agit sans doute pas tant de mieux former que de s’assurer de contenus conformes à l’idéologie ministérielle et gouvernementale. Car, obsédées par les prétendus risques du séparatisme, les injonctions ministérielles poussent à ce que la lutte contre les manquements à la laïcité prenne une place majeure aux dépens du débat et de l’argumentation.

En agissant ainsi, elles incitent à ce que l’affirmation de l’unité de la République submerge la réalité de la diversité des cultures en prenant le risque de la stigmatisation et du rejet. Faisant un tel choix, le ministère n’hésite plus à concevoir une campagne de publicité qui assigne une religion à des origines signifiées par un prénom ! L’enseignement de la laïcité doit tout d’abord affirmer le principe premier de la loi de 1905 : la République assure la liberté de conscience. Depuis la Déclaration de 1789, nous affirmons que les citoyennes et les citoyens ne peuvent être inquiétés pour leurs opinions, y compris religieuses. Mais affirmer ce droit, c’est admettre qu’il puisse nécessiter des contraintes, celle par exemple de la neutralité du service public, neutralité nécessaire pour garantir l’égalité de toutes et de tous.

Pour que les élèves puissent comprendre cela, nous devons faire le choix de l’argumentation et du débat, plutôt que celui de la lutte contre les manquements. Former à la laïcité, c’est considérer que l’exigence de soumission aux règles ne peut pas prendre le pas sur la compréhension des finalités de concorde et de tolérance du principe laïc. Former à la laïcité, c’est former aux exigences d’une dialectique qui admet la diversité des cultures tout en favorisant l’adhésion partagée aux valeurs de la République.

C’est pourquoi, plutôt que de hurler avec les loups, nous devons faire le choix du primat de l’éducation, celui de la formation du jugement par la raison et la culture commune, condition d’un exercice libre et responsable de la citoyenneté.

Les programmes doivent être élaborés démocratiquement

Texte collectif

Depuis les attentats islamistes de 2015, et plus encore après l’assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste, il y a un an, l’enseignement de la laïcité apparaît à la fois comme une urgence et comme un défi. L’injonction à « enseigner la laïcité » est contredite par les politiques éducatives menées par Blanquer et Macron, qui font la part belle à l’enseignement privé, qui cherchent brutalement à transformer les enseignants en exécutants et font ainsi obstacle à la construction de l’esprit critique, et qui renoncent à l’ambition d’une école commune à toutes les classes sociales. La laïcité n’est pas un objet d’enseignement parmi d’autres. Pour enseigner la laïcité, il faut la mettre en pratique, et cela engage un projet pour l’éducation : celui d’une école commune qui permette à tous les élèves de s’approprier des savoirs pour comprendre le monde dans lequel ils vivent et le transformer.

Icon QuoteUn projet pour l’éducation : celui d’une école commune qui permette à tous les élèves de s’approprier des savoirs pour comprendre le monde dans lequel ils vivent et le transformer.

L’enseignement de la laïcité n’a donc rien à voir avec l’imposition de valeurs ou de principes, fussent-ils républicains. Il s’agit au contraire d’enseigner le processus historique dans lequel la laïcité s’est construite, de donner à comprendre les débats qu’elle a suscités, sa portée et ses enjeux, pour construire ensemble des valeurs et des principes partagés. Les perspectives disciplinaires, en histoire mais aussi en sciences économiques et sociales, en français, en philosophie ou en éducation physique et sportive, par exemple, sont à ce titre bien plus éclairantes qu’un enseignement dédié qui risquerait de tourner au catéchisme républicain. Encore faudrait-il avoir le temps de les développer : les politiques de réduction du temps scolaire menées depuis plus de dix ans, avec le passage à la semaine de 26 heures au collège ou la réduction des horaires de français et d’histoire à 1 h 30 hebdomadaire en lycée professionnel, rendent un tel enseignement de plus en plus difficile.

Tous les élèves sont capables de réflexion et d’échanges argumentés, mais ils ne le sont pas à n’importe quelles conditions. Pour que tous les élèves puissent s’approprier la culture scolaire, la faire dialoguer avec leur culture familiale et avec celle des autres, accéder à la réflexion critique et se construire comme personnes libres dans le collectif, la question du temps est essentielle : c’est pourquoi le PCF propose de revenir à une semaine de 27 heures de classe en primaire et d’arriver progressivement à 32 heures hebdomadaires dans le secondaire. Donner du temps est nécessaire, mais ne suffit pas.

Icon QuoteL’enseignement ne peut pas être émancipateur si les enseignantes et les enseignants ne sont pas en position de maîtriser leur métier.

L’enseignement ne peut pas être émancipateur si les enseignantes et les enseignants ne sont pas en position de maîtriser leur métier : les contenus qu’ils enseignent, les origines des difficultés des élèves, leurs propres pratiques d’enseignement. Cela implique de reconstruire une formation initiale et continue de haut niveau, mais aussi de rompre avec les politiques qui transforment les chefs d’établissement et les cadres de l’éducation nationale en managers. Pour enseigner les sujets qui font débat dans la société, les enseignantes et les enseignants ont besoin de pouvoir s’appuyer sur un collectif à la fois cohérent et démocratique.

Surtout, l’émancipation de nos élèves suppose un enseignement laïque, protégé de tous les dogmes, qu’ils soient religieux, politiques ou économiques. Il est dangereux qu’une conception de la laïcité très contestée par les spécialistes de la question soit imposée dans l’institution scolaire parce qu’un ministre en a décidé ainsi. Il est tout aussi dangereux que des lobbies patronaux, relayés par certains économistes, influencent les programmes de sciences économiques et sociales en faisant des postulats et des résultats de l’économie néoclassique une vérité révélée.

Pour éviter l’instrumentalisation des programmes au gré des alternances politiques, ils doivent être élaborés démocratiquement par les enseignantes et enseignants, les chercheuses et les chercheurs, en y associant l’ensemble des acteurs de l’éducation, de la vie culturelle, économique et sociale.

Signataires : Sébastien Laborde, Christiane Le Pennec, Erwan Lehoux, Marine Roussillon, Patrick Singéry, membres du réseau école PCF.

La distinction du privé et du public est capitale

Henri Pena-Ruiz, philosophe

D’abord une explication du mot. La laïcité, c’est l’indépendance des lois communes par rapport à toute religion, garantie par la séparation. «L’État chez lui, l’Église chez elle » : la formule célèbre de Victor Hugo, poète croyant, dit l’essentiel, comme l’a rappelé l’historien Jean-Paul Scot. Un peu d’étymologie. Le mot laïcité vient du grec laos, qui désigne l’ensemble du peuple, sans distinction ni domination.

La Révolution française, en abolissant les privilèges et en faisant de la souveraineté populaire le fondement de la souveraineté nationale, a promu l’émancipation individuelle et collective sur le plan juridique. Les lois communes sont désormais fondées sur les droits de l’être humain, et c’est tout le peuple qui se les donne à lui-même.

Icon QuoteLa laïcité impulse l’émancipation de la vie spirituelle, la façon de s’accomplir, et finalement la construction de soi, désormais délivrées de toute mise en tutelle.

Dans la foulée d’une telle refondation de la nation, la laïcité se définit par le triptyque qui réunit la liberté de conscience, l’égalité de droits, et l’intérêt général comme raison d’être de l’action publique. La séparation laïque n’est donc hostile ni aux religions ni à l’humanisme athée ou agnostique, qui sont des options spirituelles libres mais particulières en ce sens qu’elles n’engagent qu’une partie des citoyens et citoyennes. La laïcité impulse l’émancipation de la vie spirituelle, la façon de s’accomplir, et finalement la construction de soi, désormais délivrées de toute mise en tutelle. Elle est donc bonne pour toutes les personnes. Cet universalisme du souci de liberté en fait un authentique levier d’émancipation et de promotion du bien commun à tous.

La mise en œuvre de l’idéal laïque est exigeante, car elle se heurte à des résistances. Aux clergés crispés sur leurs privilèges, et aux traditionalistes attachés à leurs dominations, elle oppose sa logique émancipatrice. Quant aux responsables de l’action publique, elle leur impose une véritable déontologie, c’est-à-dire des règles qui assurent le respect de tous les citoyens et montrent l’exemple. La neutralité laïque interdit à un élu de privilégier une conviction spirituelle dans l’exercice de ses fonctions, par exemple en consacrant des deniers publics à la religion, ou à l’athéisme.

L’argent public, venu de tous, doit profiter à tous. Pas de clientélisme électoral, qui lèse le bien public. La chose est limpide et simple. Cette déontologie en actes fait de tout élu un instituteur de la laïcité. C’est dire qu’il doit réserver à sa sphère privée la manifestation de sa propre conviction spirituelle. Il en va de même pour les enseignants de l’école publique, qui assurent la promotion de l’autonomie de jugement de leurs élèves en évitant tout prosélytisme.

Icon QuoteUne boussole essentielle pour les citoyens comme pour les élus et les enseignants.

Le sens de l’intérêt général interdit tout privilège public de la religion comme de l’humanisme athée. En France, selon un sondage Ipsos récent, les athées, qui ne croient pas en Dieu, et les agnostiques, qui ne s’en soucient pas, sont aujourd’hui majoritaires. Mais pas plus qu’aux fidèles des religions, cela ne doit leur donner de privilèges. « L’égale liberté et l’égal traitement des options spirituelles » déploient le principe républicain d’égalité. Voilà une boussole essentielle pour les citoyens comme pour les élus et les enseignants. La distinction de ce qui est privé et de ce qui est public est ici capitale.

Pour expliquer pleinement la laïcité, il faut en montrer l’enjeu pour la paix et l’émancipation. Il ne s’agit pas de nier les différences, mais de faire en sorte que leur expression ne compromette pas le cadre commun qui assure leur coexistence. Une exigence qui vaut au regard de toutes les religions. Rien de compliqué à cela, et nul besoin d’adjectif pour le mot laïcité. La vouloir « ouverte », c’est insinuer qu’en elle-même elle serait fermée. Une calomnie commune aux adversaires de la laïcité, nostalgiques des privilèges perdus de la religion et bien souvent des traditions rétrogrades sacralisées par elle.

Le machisme patriarcal, la domination des femmes, la persécution des homosexuels et des athées, la réduction du sexe à la procréation, l’intolérance et le fanatisme mortifères, entre autres, sont dans toutes les mémoires. Des choses à rappeler, afin de montrer à quoi la laïcité et l’idéal humain qui la fondent nous permettent d’échapper.

Icon Education Henri Pena-Ruiz est notamment l’auteur du Dictionnaire amoureux de la laïcité (Plon, 2014)

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Présidentielle 2022. Contre l’extrême droite, Fabien Roussel brandit la loi Gayssot

Le candidat PCF propose de rendre inéligibles les personnes condamnées pour racisme ou incitation à la haine.

Faut-il empêcher les condamnés pour racisme de candidater à l’Élysée ? C’est en tout cas la proposition de Fabien Roussel. Invité sur Radio J, dimanche, le candidat PCF à l’élection présidentielle a déclaré vouloir «renforcer la loi Gayssot en rendant inéligibles des personnes qui sont condamnées pour racisme, pour incitation à la haine raciale, pour discrimination en fonction de sa religion».

La loi Gayssot, adoptée en 1990, réprime tout acte raciste, antisémite ou xénophobe. L’article premier stipule que « toute discrimination fondée sur l’appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite ». Pour le député du Nord, si «aujourd’hui, des juges d écident de rendre inéligibles des responsables politiques, des élus qui ont, par exemple, fait du détournement de fonds», il pourrait en être de même d’une condamnation pour discrimination raciale ou religieuse, puisque ces faits « portent atteinte aux valeurs de la République, à la cohésion nationale ».

Une référence à Zemmour, probable candidat

En effet, une peine complémentaire d’inéligibilité s’avère automatique pour tous les crimes et pour certains délits, qui n’incluent pas les délits d’incitation à la haine raciale, ni de discrimination raciale. Seul le juge peut aujourd’hui décider, de manière discrétionnaire, si une personne déclarée coupable de ces faits peut être interdite de se présenter à une élection.

Le communiste faisait référence à Éric Zemmour, probable futur candidat à la présidentielle. En effet, le polémiste d’extrême droite a été plusieurs fois condamné par la justice. Une première fois en 2011, pour provocation à la discrimination raciale lorsqu’il avait dit, en 2010, sur le plateau de Salut les Terriens (Canal Plus), à propos du contrôle au faciès : «Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait. »

Puis, en 2019, la Cour de cassation a confirmé la condamnation du polémiste pour provocation à la haine religieuse envers les musulmans, après qu’il eut évoqué une « invasion » de la France sur l’émission C à vous (France 5), en 2016.

Le 11 octobre, Éric Zemmour a réagi aux propos de Fabien Roussel au micro de Sud Radio : «C’est la vieille technique des communistes, c’est-à-dire on invente des délits d’opinion et puis, après, on fait condamner pour ces délits d’opinion qu’on a inventés.» Une référence à la loi Gayssot, qui porte le nom du député communiste qui l’a initiée, et qui serait une insupportable machine à censurer pour Éric Zemmour. On lui rappellera que le racisme ne saurait être une opinion, mais qu’il fait bel et bien de lui un délinquant au regard de la justice.