Dérives factieuses dans l’armée et la police : quel danger pour la République ?

Manifestation de la police nationale à Paris, le 19 mai 2021. © Matthieu de La Rochefoucauld

Manifestation de la police nationale à Paris, le 19 mai 2021. © Matthieu de La Rochefoucauld

L’appel de généraux en retraite et la tribune de militaires parus dans Valeurs actuelles, ainsi que les déclarations de syndicalistes policiers lors du rassemblement devant l’Assemblée nationale, le 19 mai, suscitent de fortes inquiétudes.

Pour en débattre, les contributions de :

  • Sophie Wahnich, historienne
  • Dominique Rousseau, professeur de droit public
  • Ariane Vidal-Naquet, professeure agrégée de droit public.

Un marchepied pour l’extrême droite

Sophie Wahnich, historienne. © Patrick Nussbaum

Par Sophie Wahnich Historienne, directrice de recherche au CNRS

La dissémination des idées défendues par les généraux et les cadres militaires depuis le 21 avril 2021 s’est faite avec un ordre efficace pour l’extrême droite. Les réseaux sociaux ont constamment relayé, souvent avec des images de la Légion étrangère déjà vues au moment des tentatives de l’extrême droite de récupérer toute la colère des gilets jaunes. « Force et honneur » était le slogan qui permettait de faire lien entre toutes sortes de composantes de ce mouvement quand les généraux prétendent défendre l’honneur et la patrie.

En intervenant de la sorte dans l’espace public, ces généraux créent une guerre des interprétations sur la nature du pays qui déstabilise la mémoire, l’histoire et les institutions républicaines.

Rappelons que sur le plan des principes, le pouvoir militaire, même dans les institutions de la V e République, doit toujours être subordonné au pouvoir civil. C’est pourquoi les militaires, s’ils peuvent lancer des alertes de dysfonctionnement au sein de leur institution et par voie hiérarchique, n’ont pas le droit de s’adresser comme militaires à l’opinion publique.

Les révolutionnaires français, qui avaient de fait fondé en 1792 l’armée républicaine, savaient le danger qu’elle constituait et mettaient en garde contre la « stratocratie », ou le pouvoir des généraux. Face à ce pouvoir, les citoyens. C’est pourquoi faire appel à la Marseillaise comme dans la deuxième tribune pour s’en réclamer, c’est falsifier l’histoire. La carrière évoquée est celle des citoyens-soldats, non des professionnels des armes. Se réclamer de ce professionnalisme fait lien avec le vocabulaire néolibéral où la profession est l’alpha et l’oméga de la légitimité experte, loin de toute éthique citoyenne.

La République démocratique s’oppose chez ces généraux à la France éternelle, associée à une France indivisible, une signalétique républicaine flirte ainsi avec une mystique installée hors le temps historique, mystique dont on sait désormais qu’elle fut la référence et de Vichy et d’un certain nombre de résistants nationalistes, y compris du côté gaulliste.

La Résistance de la Seconde Guerre mondiale est donc elle aussi enrôlée. Or, l’extrême droite défendait cette France éternelle, non pas aux côtés des militants républicains mais à côté d’eux et ce, pendant fort longtemps. Cette confusion des idéologies n’a guère été éclaircie après coup, car le résistancialisme a aussi servi à cela, faire oublier que la Résistance était si composite qu’elle était d’abord pour la plupart une défense du pays, de la nation sans être une défense des principes républicains. Une fragile restauration républicaine et non une refondation après 1945, avait conclu Anne Simonin dans son travail sur l’indignité nationale.

La référence à la « génération du feu » fait lien pour ces généraux avec les poilus, ces résistants nationalistes et les Croix-de-Feu. La banalisation supposément républicaine de ces derniers orchestrée par l’establishment historien français ne laisse pas beaucoup de lucidité dans ce qui se trame là.

La date du 21 avril, soixante ans après le putsch des généraux félons d’Alger, est passée moins inaperçue. Elle est inquiétante car le « on » d’un supposé recours à l’armée ne dit pas que ce « on » est le pouvoir du seul chef des armées en France, à savoir le président. Mais si Marine Le Pen prend effectivement le pouvoir par les urnes, elle aura beau jeu de se poser en sauveur qui fait légitimement appel à l’armée.

Ces tribunes, pétitions, émissions sont donc des tests, le pays sera-t-il consentant ?

Si les signataires sont 250 000, une infime part du pays donc, un sondage Harris affirme que 49 % des Français considèrent que l’armée devrait intervenir pour garantir l’ordre, même sans la sollicitation du gouvernement.

Les principes républicains les plus ordinaires ne font donc plus sens commun et c’est sans doute là que réside l’information la plus alarmante. Il n’y a plus désormais de boussole historique républicaine.

Dernier livre paru : Stridences en conjoncture trouble. Notre situation historique, Excès, 2021

Dossier Tribunes des généraux : tous nos articles sur le sujet


Les démocrates peuvent légitimement s’inquiéter

Par Dominique Rousseau Professeur de droit public à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne

« On peut tout faire avec les baïonnettes, sauf s’asseoir dessus », disait Talleyrand. C’est pourquoi quand les militaires menacent de les sortir, ils deviennent un danger pour la démocratie, qui « fonctionne » au droit. Et, sur cette tension entre la force et le droit, la France est un bon laboratoire. C’est le général Bonaparte qui, le 18 brumaire, sort les baïonnettes pour mettre fin à la République ; c’est son neveu, également général, qui, le 2 décembre 1851, abolit la II e République. C’est le général Boulanger qui, le 27 janvier 1889, hésite et renonce à marcher sur l’Élysée après avoir attaqué pendant trois ans les institutions de la III e République. Et il faut se souvenir que la V e République est née d’une forte pression de l’armée sur le président de la République René Coty pour qu’il ne nomme pas un premier ministre favorable à l’indépendance de l’Algérie et fasse appel au général de Gaulle, qui, en réponse, « se déclare prêt à assumer les pouvoirs de la République ». Et quelques années plus tard, le 21 avril 1961, des militaires encore font sécession à Alger contre ce même général de Gaulle parce qu’il veut donner l’indépendance à l’Algérie.

Les temps ont sans doute changé et l’armée ne cherche pas à prendre le pouvoir. Mais elle continue de peser sur la définition de la politique budgétaire de la défense en faisant savoir publiquement ses critiques et en manifestant publiquement son désaccord par des démissions. Ainsi de l’amiral André Patou, chef d’état-major de la marine, en 1960, de Jean Delaunay, chef d’état-major de l’armée de terre, en 1983 et, le 19 juillet 2017, de Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, qui avait critiqué la politique du président de la République. «  Je suis votre chef, avait répliqué Emmanuel Macron, si quelque chose oppose le chef d’état-major des armées au président de la République, le chef d’état-major des armées change. » Et le président de la République avait raison. L’article 15 dit clairement que « le président de la République est le chef des armées ». Traduction : la Constitution soumet les forces armées au pouvoir civil.

Dès lors, quand des militaires, même à la retraite, accusent les élus du peuple de laisser la France « se déliter » et même de participer à ce « délitement », quand ils les invitent à changer radicalement de politique et les menacent, s’ils ne le font pas, « d’une intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national », ils affirment, contre la Constitution, la volonté de soumettre le pouvoir civil aux forces armées. Quand, quelques jours plus tard, lors d’une manifestation de policiers devant l’Assemblée nationale, un syndicaliste déclare qu’il faut faire « céder les digues, c’est-à-dire les contraintes de la Constitution », il avoue que la police voudrait bien pouvoir agir à l’abri du regard constitutionnel des citoyens.

Et quand les sondages montrent que militaires et policiers manifestent une forte préférence pour le Rassemblement national, les démocrates peuvent légitimement s’inquiéter.

S’inquiéter et donc agir. Avec des principes simples : une politique sociale qui met en scène la richesse de la diversité française (article 1 er de la Déclaration de 1789) ; l’affirmation que si une force publique est nécessaire elle doit servir à garantir les droits de l’homme et du citoyen (article 12) ; et le droit de la société de demander compte à tout agent public de son administration (article 15). Il faut donner force au droit pour que les baïonnettes deviennent intelligentes.


Une dérive anticonstitutionnelle

Ariane Vidal-Naquet, professeure agrégée de droit public.

Par Ariane Vidal-Naquet Professeur agrégée de droit public, faculté de droit et de science politique, Aix-en-Provence (1)

La grande muette peut-elle parler politique ? Parues récemment dans « le magazine de la droite qui s’assume », les deux tribunes émanant de militaires et dénonçant le délitement de la France et la lâcheté des autorités politiques méconnaissent non seulement les obligations résultant du statut des militaires mais encore le principe constitutionnel de la subordination du pouvoir militaire au pouvoir civil.

L’article L 4111-1 du Code de la défense pose que « l ’armée de la République est au service de la nation  » et que « l’état militaire exige en toute circonstance esprit de sacrifice, pouvant aller jusqu’au sacrifice suprême, discipline, disponibilité, loyalisme et neutralité ». Cette neutralité se traduit de différentes manières. Elle implique, en premier lieu, une obligation de réserve dans l’expression des opinions. Si cette dernière s’impose à tous les fonctionnaires, elle est renforcée pour les militaires. L’article L 4121-2 du Code de la défense indique que « les opinions ou croyances, notamment philosophiques, religieuses ou politiques, sont libres », mais ne peuvent être exprimées « qu’en dehors du service et avec la réserve exigée par l’état militaire », et que «  cette règle s’applique à tous les moyens d’expression ». Pèse, en outre, sur eux une obligation particulière de discrétion pour les faits ou informations dont ils auraient connaissance dans ou lors de l’exercice de leurs fonctions. À cette limitation de la liberté d’expression s’ajoute la restriction des droits politiques. À plusieurs reprises dans l’histoire, les militaires ont été privés du droit de vote – d’où l’appellation de grande muette –, jusqu’à ce qu’il soit rétabli en 1945. Mais ils ne peuvent pas, encore à l’heure actuelle, adhérer à des groupements ou associations à caractère politique. S’ils peuvent être candidats à une fonction élective, ils ne peuvent pas exercer de mandat politique national, notamment parlementaire, sauf en position de détachement. Les militaires ne sont donc pas des fonctionnaires ni même des citoyens comme les autres, ce que reconnaît d’ailleurs l’article L 4121-2 du Code de la défense : « L es militaires jouissent de tous les droits et libertés reconnus aux citoyens. Toutefois, l’exercice de certains d’entre eux est soit interdit, soit restreint. »

Ces obligations trouvent leur fondement dans le principe constitutionnel « de libre disposition de la force armée » par le pouvoir civil. Sous des formes variables, de nombreuses Constitutions françaises ont affirmé le principe de séparation et, plus encore, le principe de subordination du militaire au civil. La première Constitution de 1791 pose le principe selon lequel «la force publique est essentiellement obéissante» et la place entre les mains du pouvoir législatif. Sous la V e République, en revanche, l’armée est à la disposition de l’exécutif. L’article 15 de la Constitution précise que le président de la République est le chef des armées ; l’article 21 indique que le gouvernement dispose de la force armée. S’appuyant notamment sur ces deux articles, le Conseil constitutionnel a consacré un principe de « nécessaire libre disposition de la force armée » dans deux décisions rendues en 2014. Ce principe constitutionnel républicain justifie les obligations pesant sur les militaires, et notamment leur neutralité politique, qui exclut toute prise de position, surtout pour critiquer l’action de l’exécutif. Si la grande muette parle politique, c’est anticonstitutionnellement.

(1) Chargée de mission lutte contre le racisme et l’antisémitisme

Éducation. Pourquoi le Grenelle déçoit les profs

Jean-Michel Blanquer au Conseil économique, social et environnemental, à Paris, le mercredi 26 mai. Geoffroy Van Der Hasselt/AFP

Jean-Michel Blanquer au Conseil économique, social et environnemental, à Paris, le mercredi 26 mai. Geoffroy Van Der Hasselt/AFP

 

La « revalorisation historique » des enseignants n’aura pas lieu : c’est la principale leçon des annonces en trompe-l’œil faites par Jean-Michel Blanquer mercredi soir.

Décorum solennel, éclairages soignés, mise en scène « comme à la télé » : mercredi 26 mai en fin de journée, la présentation des résultats du Grenelle de l’éducation par Jean-Michel Blanquer semblait hésiter entre show de variétés pour ménagère de moins de 50 ans et podium du Salon de l’auto – pom-pom girls en moins. Après trois mois d’ateliers et de tables rondes, de claquements de porte (dont ceux de la CGT et de la FSU) et aussi quelques crises de nerfs, le moment devait être « historique », ainsi que le ministre lui-même n’avait cessé de le répéter. Patatras : la montagne de com a accouché d’une souris politique… et semé quelques petits cailloux, comme autant de pièges possibles pour l’avenir du système éducatif français. Continuer la lecture de Éducation. Pourquoi le Grenelle déçoit les profs

Grenelle : Une revalorisation comparable à celle de 2021 et c’est tout 

« Ces changements sont des changements systémiques , c’est la désinfantilisation et la fin de l’individualisme. Notre système ne peut plus être décrit comme immobile et irréformable ». Clôturant le Grenelle de l’éducation le 26 mai, JM Blanquer annonce un moment « historique ». Mais la revalorisation 2022 se situe tout juste au niveau, fort modeste, de celle de 2021. Qui sera concerné, son application concrète, les contreparties à venir, seront définis en juin. Les décisions sont repoussées à juillet. Soulagement et déception.

400 millions pour un million de salariés

On attendait des décisions à l’issue d’un Grenelle de l’éducation qui avait été présenté comme le début d’un renouveau de l’Ecole. JM Blanquer n’a en fait qu’une seule annonce le 26 mai : celle d’une rallonge budgétaire de 400 millions au titre de la revalorisation du million de personnels de l’éducation nationale.

Comment cette somme sera partagée sera décidé en juillet après discussions avec les organisations syndicales. Sur les autres points, le ministre évoque 3 axes et 12 « engagements » mais qui restent tous à définir. Le ministre définit trois axes : la personnalisation, l’esprit d’équipe et l’amélioration du service public. Continuer la lecture de Grenelle : Une revalorisation comparable à celle de 2021 et c’est tout 

Le 12 juin, marchons pour les droits et les libertés, pour une République sociale et démocratique

Déclaration du PCF

Notre pays vit un moment particulièrement dangereux.

Exploitant les peurs qu’a aggravées l’épidémie de Covid-19, les replis que provoquent les licenciements et la précarité, les divisions d’une société que ravagent les reculs de la République et la casse des services publics, l’insécurité qui mine le vivre-ensemble et le terrorisme islamiste qui endeuille régulièrement la nation, le pouvoir macronien et la droite se livrent une surenchère calamiteuse avec l’extrême droite. Ils nourrissent les divisions de la société française en remettant en cause les libertés publiques, en concentrant toujours plus les pouvoirs institutionnels et économiques, en criminalisant les militant·e·s syndicaux et associatifs et en alimentant les assignations identitaires qui favorisent le racisme et l’antisémitisme, la stigmatisation de secteurs entiers de la population en raison de leurs origines, religions, de leur genre ou de leur orientation sexuelle. Continuer la lecture de Le 12 juin, marchons pour les droits et les libertés, pour une République sociale et démocratique

Tribunes de militaires : l’extrême droite met la pression

Deux textes publiés dans Valeurs actuelles menacent d’une intervention de l’armée en cas de guerre civile. Une opération menée pour paver la voie à l’extrême droite.

Comme il l’avait annoncé, l’hebdomadaire d’extrême droite « Valeurs actuelles » a récidivé le 9 mai en publiant une nouvelle tribune signée, selon le journal, par 2 000 militaires, cette fois en situation d’active. Ses auteurs y affirment « entrer dans l’arène pour avoir simplement l’honneur d’y dire la vérité » après leurs « aînés » qui avaient déclenché la polémique en signant un appel de la même teneur le 21 avril dernier, date anniversaire du putsch des généraux en avril 1961.

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Infographie. La « deuxième ligne », 17 métiers essentiels… et mal lotis

Caissière, un travail "essentiel", mais toujours aussi mal payé. Photo d'illustration Pascal Guyot / AFP

Caissière, un travail « essentiel », mais toujours aussi mal payé. Photo d’illustration Pascal Guyot / AFP

Enseignants, agriculteurs, chauffeurs, manutentionnaires, caissières, éboueurs, aides ménagères, personnels de nettoyage… Tous ces travailleurs au front depuis le début de la crise sanitaire sont aussi les moins bien traités. Ils souffrent, selon la dernière étude de la Darès (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) de conditions d’exercice plus dégradées, mais aussi d’un écart de rémunération significatif par rapport aux autres salariés du privé. La preuve.

Rassemblement de soutien à Gaza et au peuple palestinien + vidéo

vendredi 21 mai

18h préfecture Montauban

 

La violence d’Israël contre la population de Gaza doit cesser

La France doit arrêter son soutien à Israël

L’agression israélienne contre la population palestinienne de Gaza est d’une violence inouïe. Depuis le 10 mai, 221 Palestiniens ont été tués, dont au moins 63 enfants, et plus de 1500 blessés. Les bombes sont d’une puissance inégalée et les bombardements, continuels, n’épargnent aucun secteur de la Bande de Gaza. La population terrorisée n’a aucun endroit pour s’abriter. Les destructions d’immeubles, de maisons, de centres de santé, de routes…. sont considérables. Déjà éprouvée par quatorze ans de blocus et trois autres agressions militaires, la population palestinienne de Gaza n’en peut plus et les enfants sont particulièrement traumatisés. Rien ne peut justifier ces crimes de guerre qui visent à terroriser toute une population et à lui rendre durablement la vie impossible.

Face à ces crimes, les déclarations de la France et son soutien à Israël sont scandaleux. Le président de la République doit condamner sans plus attendre les bombardements israéliens et affirmer avec la plus grande fermeté que la population palestinienne doit être protégée, que ce soit à Gaza, à Jérusalem, en Cisjordanie et en Israël. Il faut prendre enfin des sanctions contre Israël tant que cet État commet ces crimes de guerre et continue de bafouer le droit international.

 

A l’appel de l’Association France Palestine Solidarité 82

et de CGT, Solidaires, PCF 82, NPA, FI


Paris : rassemblement à République en soutien au peuple palestinien

Nadège Magnon, membre de l’AFPS, nous explique les raisons de sa présence et pourquoi la France doit agir pour stopper cette répression sur Gaza.

Électricité. La « tarification dynamique » va faire exploser vos factures

Sans le compteur Linky pas de «tarification dynamique». © Guy Bouchet/Photononstop

Sans le compteur Linky pas de «tarification dynamique». © Guy Bouchet/Photononstop
 

« Grâce » aux compteurs Linky et au libéralisme de Bruxelles, des fournisseurs proposent des contrats indexés sur le marché de gros, qui s’envolent en cas de pic de consommation. Comme au Texas en février, où de nombreuses installations électriques avaient été paralysées par un froid extrême, faisant flamber les prix en Bourse. Des consommateurs ont reçu des factures d’électricité mensuelles de plusieurs milliers de dollars. Bientôt chez vous ?

Éditorial Les escrocs de l’électricité

En février dernier, un nouveau fournisseur d’électricité apparaissait en France, avec une offre très particulière. Filiale du groupe finlandais Fortum, l’entreprise Barry nous propose un prix du courant qui varie heure par heure. Le tarif facturé au client suit le cours du kilowattheure sur la Bourse Epex Spot, le marché européen de l’électricité en gros. C’est le compteur communicant Linky qui permet de faire le lien entre notre consommation réelle et les prix du marché.

Anti-masques, antivax, anti-confinement : crier au complot sanitaire, un jeu politique viral

Le 17 avril, les membres des Patriotes, le parti de l’ancien numéro deux du Front national Florian Philippot, se rassemblent à Lyon, pour contester toutes les mesures sanitaires.

 

Plusieurs élus, très à droite, mais pas seulement, ont fait de la défiance envers les autorités un véritable business. Quitte à mépriser les faits, la science et à alimenter les pires théories conspirationnistes. Vaccins fourrés à la 5G, covidistes, plandémie, great reset… Quel peut être le débouché politique pour les nouvelles figures du complotisme ?

Florian Philippot et Martine Wonner. D’un côté, l’ex-numéro deux du FN, désormais à la tête de son propre microparti, Les Patriotes. De l’autre, une députée diplômée de médecine psychiatrique, élue en 2017 sous l’étiquette En marche avant d’en être exclue, et qui se définit comme sociale-libérale. Deux figures politiques sur le papier opposées. Pourtant, depuis le début de la crise sanitaire, leurs trajectoires convergent.

VACCIN FOURRÉ À LA 5G. À la croisée des craintes envers deux technologies, cette théorie du complot prétend que des « nanoparticules de 5G » sont contenues dans les doses vaccinales, afin de ficher et tracer la population.

Car Florian Philippot et Martine Wonner font leur beurre sur le même créneau : la lutte contre la « dictature sanitaire ». Autrement dit, la contestation du port des masques, de la vaccination, du confinement et de l’ensemble des contraintes fixées par le gouvernement. Une critique qui, du reste, a tout à fait sa place dans une démocratie. Sauf quand elle s’accompagne d’un discours complotiste, au mépris des faits et de la science. Continuer la lecture de Anti-masques, antivax, anti-confinement : crier au complot sanitaire, un jeu politique viral

Démocratie. Régionales et départementales : les mal-aimées

Les régions et départements ont leur mot à dire en matière de développement économique, d’aides sociales, de transport ou d’insertion professionnelle. Pourtant, les scrutins des 20 et 27 juin risquent d’être boudés par une large partie de l’électorat.

Faut-il s’attendre, les 20 et 27 juin, à un nouveau fiasco démocratique ? L’abstention massive lors des municipales de 2020 (55 % au 1er tour, 59 % au second) fait craindre le pire. Pour cause : les conditions particulières dues à la pandémie de Covid-19, qui ont expliqué pour partie la désertion des urnes, pèsent encore et toujours sur la vie électorale. Pas de meetings, pas de porte-à-porte, peu de contacts, et un manque de visibilité médiatique des enjeux locaux… Autant d’éléments qui ankylosent les campagnes en cours.

À cela s’ajoute le fait que les élections régionales et départementales sont des scrutins qui, en dehors du contexte sanitaire, sont déjà structurellement frappés par une forte démobilisation. Pour les régionales, l’abstention était de 31 % en 1992, 39 % en 2004, avant de battre son record en 2010 (54 % au 1er tour). En 2015, malgré un léger sursaut, un Français sur deux ne s’est pas rendu aux urnes. Pour les départementales (ex-cantonales), c’est la même chose, avec 50 % d’abstention en 2015 et 56 % en 2011, alors que la participation se maintenait entre 60 % et 65 % jusqu’en 2008. Continuer la lecture de Démocratie. Régionales et départementales : les mal-aimées