De LaREM à LR : pour l’électorat de droite, mieux vaut Le Pen que la gauche

Les frontières programmatique et électorale tendent à s’effacer au profit d’un RN plus légitimé que jamais par les polémiques nauséabondes. Franck Crusiaux/Réa

Les frontières programmatique et électorale tendent à s’effacer au profit d’un RN plus légitimé que jamais par les polémiques nauséabondes. Franck Crusiaux/Réa

 

Les injonctions répétées aux électeurs de gauche sur fond de chantage électoral pour éviter une victoire du Rassemblement national masquent mal la réalité : la convergence idéologique de la droite avec son extrême, de LaREM à LR, de Xavier Bertrand à Valérie Pécresse. La bourgeoisie semble avoir choisi son camp.

En 2022, cela fera vingt ans. Vingt ans d’un choc politique majeur : l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, éliminant la gauche et créant un émoi dans tout le pays, qui se mobilisait dans la rue comme dans les urnes pour battre l’extrême droite et réélire Jacques Chirac avec 82,21 % des voix.

Un anniversaire au goût amer, puisque, vingt  ans après, le fameux « front républicain » n’a jamais paru aussi effrité, et le danger de voir l’héritière Marine Le Pen accéder au second tour et l’emporter est plus réel que jamais. Pire : ses idées ont infusé dans toute la société, notamment au sein d’une droite contaminée qui ne défend plus le « cordon sanitaire » de 2002, et dont l’électorat et les discours ont atteint un haut degré de porosité. Continuer la lecture de De LaREM à LR : pour l’électorat de droite, mieux vaut Le Pen que la gauche

Une rentrée dans l’inquiétude 

Si le ministère a fait évoluer le protocole sanitaire dans un sens plus sévère, les enseignants effectuent leur rentrée sans vaccination, sans tests et allègements systématiques alors que l’épidémie est à un niveau très élevé. JM Blanquer reste dans la négation des risques pris par les élèves et les personnels.

Les changements importants du protocole

Les annonces gouvernementales du 22 avril se sont traduites en instructions inscrites dans la Foire aux questions mise à jour par le ministère le 23 avril. Le 26 avril les élèves et les personnels du 1er degré effectuent une rentrée en présentiel alors que ceux du second degré sont obligatoirement en distanciel jusqu’au 3 mai. A partir de cette date, les lycées restent en « mi-jauge », ce qui ne veut pas dire obligatoirement des demi groupes. Dans 15 départements (Nord, Aisne, Oise, les départements franciliens, la Sarthe, la Loire, le Rhône et les Bouches du Rhône), les classes de 4ème et 3ème sont elles aussi en demi jauge. Cette répartition des élèves entre les jeunes de 3 à 12 ans qui entrent en classe dès le 26 et les plus âgés qui attendent le 3 mai pour entrer à mi-temps, montre que le gouvernement privilégie l’activité économique avant toute autre considération. Continuer la lecture de Une rentrée dans l’inquiétude 

Covid-19. Dominique Costagliola : « On a nié que les écoles puissent être des lieux de contamination »

Dominique CostagliolaÉpidémiologiste, directrice de recherche à l’Inserm

Dominique CostagliolaÉpidémiologiste, directrice de recherche à l’Inserm

La dynamique épidémique laisse des chances aux variants de se développer, prévient Dominique Costagliola. Pour l’épidémiologiste, une réouverture des établissements scolaires exige des mesures visant à diminuer le risque.

Dominique Costagliola Épidémiologiste, directrice de recherche à l’Inserm

Dominique CostagliolaÉpidémiologiste, directrice de recherche à l’Inserm

La France doit entamer dès la mi-mai un allègement progressif des contraintes ­sanitaires. Pourtant, des inquiétudes persistent sur le niveau de propagation virale encore élevé, alors que les effets modérés des mesures de freinage, adoptées il y a quinze jours, commencent seulement à se faire sentir. Les écoles primaires, qui doivent rouvrir lundi 26 avril, cristallisent une grande partie des interrogations. Pour Dominique Costagliola, directrice de recherche à l’Inserm, on a longtemps « nié » que les établissements scolaires soient des lieux de contamination. Elle plaide pour la mise en place de vrais dispositifs de lutte contre le virus.

Où en est la situation épidémique en France ? Continuer la lecture de Covid-19. Dominique Costagliola : « On a nié que les écoles puissent être des lieux de contamination »

PCF: Violences sexistes et sexuelles – Tolérance zéro

Le 22 mars dernier, Hélène Bidard – coordination Parti féministe/Droits des femmes, féminisme – présentait au CEN un rapport sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Extraits.

Hélène Bidard rappelait le contexte politique. « Selon les dernières données : au moins 213 000 femmes âgées de 18 à 75 ans déclaraient avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles par leur conjoint ou ex-conjoint sur une année. Au moins 94 000 femmes âgées de 18 à 75 ans déclarent avoir été victimes de viols et/ou de tentatives de viol sur une année. Les chiffres des violences sexistes et sexuelles commises à l’encontre des mineurs sont tout aussi frappants : selon un sondage Ipsos de 2019, 10 % de la population déclarent avoir été victimes de violences sexuelles, dont plus de 80 % sont des actes à caractère incestueux. Chaque année 165 000 enfants seraient victimes de violences sexuelles en France – au moins 40 % des enfants et jeunes avant ou pendant leur prise en charge par l’aide sociale à l’enfance ont été victimes de violences sexuelles.

En parallèle de ce constat glaçant, notre société est entrée dans une phase de remise en cause globale du modèle patriarcal, archaïque, profondément inégalitaire et vecteur de violences sexistes et sexuelles. Porté par l’élargissement du mouvement #MeToo à #Iwas, #metoogay puis en France à #metooinceste, ce moment historique a révélé au grand nombre le caractère massif, systémique, de ces violences, amenant la volonté d’évolutions politiques et législatives d’ampleur, afin d’opérer une transition féministe de la société. » Continuer la lecture de PCF: Violences sexistes et sexuelles – Tolérance zéro

Vaccins. Comment l’Europe dope les profits de Pfizer + Intervention Fabien Roussel

La multinationale américaine promet aux marchés financiers une augmentation de ses tarifs jusqu’à 150 euros la dose. Elle ne lâche rien sur ses brevets, qui lui assurent des profits considérables. La Commission européenne regarde ailleurs.

Albert Bourla a la baraka. Profitant des déboires répétés de ses concurrents, Pfizer, l’entreprise qu’il dirige, s’impose jour après jour, avec ses partenaires de BioNTech, comme le monopole ultradominant dans les pays occidentaux sur le marché des vaccins contre le Covid-19. Mais le PDG a également un culot monstre : après les révélations de l’Humanité sur l’augmentation imminente du tarif de ses doses – une perspective visant à appâter les fonds d’investissement et les grandes banques qui, de Vanguard à Morgan Stanley, en passant par BlackRock et State Street, contrôlent son capital (lire notre édition du 14 avril) –, l’homme maquille, dans un entretien dans  les Échos et d’autres titres européens, sa multinationale en championne de l’« équité ». « Nous avons décidé d’opter pour un système à trois niveaux de prix différents, pérore-t-il. Pour les pays à revenu élevé comme l’Europe, les États-Unis, le Japon ou le Canada, le prix est celui d’un repas ! Ces vaccins ont un prix inestimable, en milliers de milliards de dollars, ils sauvent des vies humaines, ils permettent de rouvrir les économies, mais nous les vendons au prix d’un repas… Dans ces pays, les prix peuvent être un peu différents selon les volumes. Dans les pays à revenu intermédiaire, nous le vendons à la moitié de ce prix. Et dans les pays à faible revenu, en Afrique par exemple, nous le distribuons à prix coûtant.» Continuer la lecture de Vaccins. Comment l’Europe dope les profits de Pfizer + Intervention Fabien Roussel

Les réunions non-mixtes sont-elles un outil politique pertinent contre les discriminations ? In AVANT GARDE

NDLR de MAC: temps de lecture estimé 15 minutes

Les réunions en non-mixité ont été placées au centre du débat ces dernières semaines et utilisées pour discréditer une organisation en particulier : l’UNEF. La manœuvre pour détourner le regard des problèmes étudiants est grossière, mais l’ampleur du débat conduit à traiter le sujet. Nous nous y autorisons d’autant plus facilement qu’Avant-Garde couvre largement les questions étudiantes et que nous traiterons ici du principe de la non-mixité sans faire le procès d’aucune organisation qui ferait ce choix d’organisation.

Une instrumentalisation du débat par le Gouvernement et les réactionnaires

Les polémiques de ces dernières semaines sur la question des discriminations viennent de l’extrême-droite et de la droite réactionnaire. L’objectif est à la fois de faire diversion, détourner le regard des questions sociales et de santé publique sur lesquelles la droite n’est pas à l’aise, et de cliver l’opposition de gauche au gouvernement.

En ce qui concerne l’UNEF, le syndicat mobilise les étudiants et les étudiantes depuis maintenant des mois avec les autres organisations de jeunesse pour dénoncer la précarité étudiante et revendiquer des mesures de justice sociale.

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Bon anniversaire, l’Humanité ! (Abonnements)

© Riccardo Milani

© Riccardo Milani

Notre journal, fondé par Jean Jaurès le 18 avril 1904, fête ses 117 ans.

 

Par Patrick Le Hyaric Directeur de l’Humanité

L’Humanité a fêté, ce 18 avril, ses 117 années d’existence, 117 années au service de l’information, des débats et des combats pour l’émancipation humaine, la justice sociale, la décolonisation et la paix. La profession de foi formulée par Jean Jaurès, lors de sa fondation en 1904, de travailler « à la réalisation de l’humanité » reste notre raison d’être. Notre époque a beau être radicalement différente, son combat reste d’actualité. Il redouble même d’urgence.

PODCAST. Le 18 avril 1904, «Notre but» : le premier éditorial de l’Humanité, par Jean Jaurès

La mondialisation d’une information gagnée par l’uniformisation, le pillage des contenus issus du travail des journalistes et des créateurs par les oligopoles du numérique nord-américain, la concentration de la presse et des médias entre quelques mains, renforcée demain encore par la vente du groupe RTL/M6 et le risque de dépeçage du groupe Lagardère, le recul du pluralisme des idées dans l’espace public, la promotion par le media business des idées de droite extrême et d’extrême droite à des niveaux jamais atteints, renforcent la nécessité de lire et de faire découvrir l’Humanité et l’Humanité Dimanche.

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Rentrée scolaire: Deux semaines de perdues ? (Pétition) In Caf. Péda.

Alors que la rentrée des classes s’annonce dans une semaine, les enseignants sont toujours dans l’ignorance des conditions réelles dans lesquelles ils retrouveront leurs élèves. Une mesure positive se détache : la commande millions d’auto tests. Malgré la proclamation d’une « priorité » qui n’a de réalité que médiatique, seule une minorité des enseignants sera vaccinée le 26 avril. Aucun plan de recrutement n’est annoncé pour le moment. On ignore tout des aménagements du protocole sanitaire ou de l’équipement des locaux scolaires dans une semaine. Avec un taux d’incidence très élevé, le gouvernement semble prêt à rouvrir les écoles à peu de frais. Il ne reste que quelques jours pour ne pas tout improviser…

Une plateforme intersyndicale claire

« L’absence d’anticipation a déjà conduit le service public d’Éducation dans une situation critique. Persister dans ce refus aurait des conséquences graves. Nous attendons du gouvernement, du ministre de l’éducation nationale, des réponses rapides et claires à nos demandes, et ce avant la reprise des cours fixée au 26 avril 2021. Des discussions doivent être ouvertes d’ici le 20 avril ». Continuer la lecture de Rentrée scolaire: Deux semaines de perdues ? (Pétition) In Caf. Péda.

Réunion de la gauche : Jadot et les socialistes tentent une OPA sur l’union

Les responsables de partis de gauche et écologistes réunis ce samedi 17 avril à Paris. © / AFP / Thomas SAMSON

Les responsables de partis de gauche et écologistes réunis ce samedi 17 avril à Paris. © / AFP / Thomas SAMSON

Vingt-et-un participants représentant l’essentiel des forces de gauche se sont réunis ce samedi. Un accord de « respect mutuel » a été conclu, tout comme la nécessité de poursuivre le dialogue. Mais la connivence entre l’eurodéputé EELV et le PS ainsi que l’empressement d’Olivier Faure à annoncer une candidature commune, ont brouillé le message.

Une image vaut parfois bien des déclarations. La « photo de famille » censée marquer le coup de la première réunion de la gauche pour 2022 donne en partie à voir ce qui en est sorti, après plus de trois heures d’échanges. Pour cause, elle est incomplète : l’insoumis Eric Coquerel et le communiste Ian Brossat n’y apparaissent pas. Et une partie de ceux qui y figurent doivent être heureux de porter le masque pour ne pas avoir à afficher de sourire de façade.

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Covid-19. Pourquoi Pfizer fait exploser le prix de son vaccin (et s’en vante)

Le groupe pharmaceutique profite d’une demande en hausse pour gonfler le tarif de ses doses de vaccins commandées par l’Union européenne de 12 à 19,50 euros. Et ce n’est qu’un début…

Fort du succès de son vaccin contre le Covid-19, Pfizer en augmente le prix. D’après le premier ministre bulgare, la multinationale américaine, associée au laboratoire allemand BioNTech, fait, à l’occasion d’une nouvelle commande de l’Union européenne (UE) pour 1,8 milliard de doses – un volume faramineux qui, entre achats fermes et options, double presque à lui seul le montant des précommandes jusque-là –, passer le tarif à l’unité de 12 à 19,50 euros.

Alors que la Commission refuse depuis des mois de faire la lumière sur les prix de ses achats auprès des géants pharmaceutiques, le premier ministre bulgare, Boïko Borissov, brise nolens volens l’omerta. « Pfizer était à 12 euros, puis c’est devenu 15,50 euros. Et maintenant, on signe des contrats pour 900 millions de vaccins (achats fermes – NDLR) au prix de 19,50 euros. Ce qui représente 18 milliards d’euros ! Beaucoup de variants vont apparaître, et donc on aura une première injection, une deuxième, puis une troisième et une quatrième ! Cela va avoir un impact sur les budgets des prochaines années. »

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