« C’est défendre le « droit » des milliardaires à payer zéro » : la Macronie et le RN bloquent de nouveau la taxe Zucman en commission des Finances

Le premier jour de la commission des Finances de l’Assemblée s’est achevé, lundi 20 octobre, avec le rejet de la taxe Zucman. Les représentants du « socle commun » et le Rassemblement national se sont de nouveau alliés pour protéger les milliardaires. L’examen réel du budget est prévue à partir de vendredi 24 octobre, dans l’hémicycle.

Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN), à l’Assemblée nationale à Paris, le 8 septembre 2025.
© Raphael Lafargue/ABACAPRESS.COM

 

Elle a beau ne pas être révolutionnaire, la taxe Zucman est devenue la cible favorite des milliardaires et de la frange de droite et d’extrême droite du champ politique. Ces derniers chantent de concert pour transformer l’économiste Gabriel Zucman en un « militant d’extrême gauche », comme l’a décrit Bernard Arnault (LVMH). Continuer la lecture de « C’est défendre le « droit » des milliardaires à payer zéro » : la Macronie et le RN bloquent de nouveau la taxe Zucman en commission des Finances

Justice de classe : Macron estime « normal » de recevoir Sarkozy à l’Élysée et Darmanin va lui rendre visite en prison

Incarcéré mardi 21 octobre à la prison de la Santé, Nicolas Sarkozy a été reçu secrètement par Emmanuel Macron, vendredi dernier, confirment « Libération » et l’AFP. Quelques heures avant cette révélation, lundi 20 octobre, Gérald Darmanin a annoncé avoir prévu de rendre visite à l’ex-président, sous prétexte d’être inquiet pour ses « conditions de sécurité ».

Avant d’aller purger sa peine, Nicolas Sarkozy a reçu le soutien du garant de l’indépendance de la justice et du ministre chargé de faire appliquer les peines de prison.
© Dominique JACOVIDES/POOL-REA

 

Les semaines passent et les soutiens à Nicolas Sarkozy, qui doit être incarcéré mardi 21 octobre à la prison parisienne de la Santé, se multiplient. Largement appuyé par le champ médiatique et par la frange de droite – et d’extrême droite – de la classe politique, l’ex-chef d’État a reçu jusqu’au soutien du locataire de l’Élysée. Emmanuel Macron, en pleine tempête institutionnelle au vu du contexte politique, a pris le temps de recevoir l’un de ses mentors, vendredi 17 octobre, ont appris Libération et l’Agence France-Presse (AFP). Continuer la lecture de Justice de classe : Macron estime « normal » de recevoir Sarkozy à l’Élysée et Darmanin va lui rendre visite en prison

Robert Charvin : le PCF peut-il encore jouer un rôle contre l’internationale brune en France ?

NDLR de MAC: Cet article a des vertus « secouantes » même si pour ma part je n’en partage pas les attendus posés en préalable. Mais je continue à verser les arguments donnés pour qu’enfin, nous ayons une réflexion digne de ce nom et digne de notre internationalisme sur les questions de fond de la place et du rôle du PCF et des communistes dans la marche du monde. Après je suis plus mesuré sur les attaques ad hominem même si la capture par un petit nombre du débat me pose soucis!

Pour le Samedi 25 Octobre et la venue de Franck Marsal à Castelsarrasin, merci de réserver au 0685735210!

Robert Charvin, cet infatigable lutteur internationaliste, ce Niçois qui symbolise bien la résistance de son département, de sa ville à toutes les démissions, eux qui ont conservé une fête, un journal totalement communiste… a écrit des propos sévères sur le PCF et surtout sur l’Humanité qui effectivement se conduit comme une secte assurant censure de faction et autopromotion des plus contestables de ces directions. Parce que Patrick le Hyaric, dont Xuan (Jean Jullien) a déjà dit le caractère contestable du diagnostic et des propositions et dont la promotion du livre est assurée d’une double page dans l’Humanité quand notre livre comme d’autres d’ailleurs est interdit de publication, est non seulement l’auteur de l’interdit qui me frappe depuis des années mais surtout ce qui est encore plus grave celui qui a assuré la promotion de Robert Ménard. Cette indignité avec le parrainage d’un « dissident » cubain, fut commise lors de l’opération des Champs-Elysées lancée par la CIA et Publicis. Une opération immonde qui a accueilli tout le raout des intellectuels dits de gauche avec comme passionaria Ariane Ascaride. D’autres « intellectuels » courtisans venus vomir leur haine contre Fidel Castro, sous le slogan Cuba si Castro No, alors que Cuba vivait ses pires heures, la période spéciale et la menace d’invasion… Une situation renouvelée actuellement dans les Caraïbes et au Venezuela… Donc ce sont ces gens-là qui prétendent lutter contre l’internationale brune sans avoir changé et pratiquant toujours la même censure contre notre livre ? De qui se moque-t-on exactement ? C’est la question que pose Didier Gosselin en mettant ses propos en regard de la censure qui frappe notre livre… Continuer la lecture de Robert Charvin : le PCF peut-il encore jouer un rôle contre l’internationale brune en France ?

Numérique éducatif: La France, une posture éducative à part?

Manque de structure et autoformation versus ambition et proclamations politique. Méfiance et sentiment d’incompétence. Dans sa chronique, Bruno Devauchelle sonde la posture éducative de la France, écartelée et ambivalente ?

L’enquête TALIS 2025 peut inquiéter ou rassurer… Inquiéter car mettant la France en décalage (et non pas en infériorité…) avec les autres pays de l’OCDE ; rassurer car la France développe une forme d’exception culturelle (école sanctuaire ?) aussi pour ce qui concerne la scolarisation, les enseignants, les technologies etc. Ces deux pôles de notre réflexion sont à mettre en débat : devons-nous continuer de faire de l’école un à distance de la vie hors école, ou devons-nous poursuivre la compétition mondiale de la réussite scolaire. Continuer la lecture de Numérique éducatif: La France, une posture éducative à part?

Global Citizen Award : Macron récompensé à New York des mains du PDG de BlackRock…

Le PDG de BlackRock Larry Finck en pleine crise parlementaire à propos des retraites, décore notre « cher » président. BlackRock est une société américaine qui travaille avec l’argent de fonds de pension, d’assurances, de banques et de petits épargnants, en l’investissant sur différents marchés pour les faire fructifier au maximum. En quelques années, BlackRock est devenue une référence dans le monde de la finance et se positionne aujourd’hui comme la première entreprise de gestion d’actifs mondiale indépendante. Avec plus de 16 000 employés répartis dans une trentaine de pays, le géant américain contrôle en effet plus de 6 000 milliards de dollars d’actifs financiers… Aucune autre société au monde ne gère autant d’argent. Le 10 juillet 2019, Emmanuel Macron recevait, entre autres, Larry Fink au Palais de l’Élysée. Lors de cet entretien, le patron de la multinationale était assis entre le Président de la République et Yves Perrier (patron de Amundi, le concurrent direct français de BlackRock). Depuis ce jour, BlackRock est accusé d’avoir influencé le gouvernement en faisant du lobbying pour le système de retraite par capitalisation. L’élévation au grade d’officier de la Légion d’honneur de Jean-Francois Cirelli, président de BlackRock France, le premier janvier dernier, n’a fait que renforcer cette croyance et la crise autour de la réforme du régime de retraite. C’est sous cette influence que l’actuel système de retraite par répartition se transforme en système de retraite par capitalisation. Notez que Emmanuel Macron est décoré par BlackRock à New York (note d’histoire et société)

G. Liguily

Macron

Emmanuel Macron reçoit le Global Citizen Award 2025 de l’Atlantic Council des mains du PDG de BlackRock, Larry Fink, lors de la cérémonie des Global Citizen Awards 2025, à New York, le 24 septembre 2025 Marin / AFP

Il y a comme un parfum d’ironie dans l’air. Emmanuel Macron vient de recevoir le Global Citizen Award, remis par l’Atlantic Council en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Continuer la lecture de Global Citizen Award : Macron récompensé à New York des mains du PDG de BlackRock…

Les communistes mobilisés pour arracher des victoires! F. Roussel + analyses

Le gouvernement Lecornu 2, imposé par un président de la République disqualifié et qui a évité de justesse la censure, va désormais défendre un budget à l’image de ces huit dernières années : dur pour le monde du travail et les services publics, doux pour le capital et les plus riches, juteux pour l’industrie de la guerre et l’armement.

Il faut tout faire pour le combattre, par tous les moyens, au Parlement comme dans la rue !

Grâce aux mobilisations et face à la colère de plus en plus forte de nos concitoyen·nes, les représentants zélés de la finance ont dû, malgré tout, annoncer une potentielle suspension de la réforme des retraites.

Nous jugerons sur les actes car rien n’est encore gagné.

Mais dans les entreprises, dans les syndicats, les 600 000 salarié·es concernés font leurs comptes. Ils espèrent partir en retraite au plus vite. Les en empêcher serait une terrible trahison.

Les communistes continueront de se battre pour l’abrogation totale de la réforme que des millions de salarié·es attendent et qu’une majorité de nos concitoyen.nes exige.

Les communistes et leurs parlementaires abordent le débat budgétaire qui s’annonce avec combativité et utiliseront au maximum le renoncement du Premier ministre à cet article 49-3 que nous dénonçons depuis si longtemps.

Lucides, nous savons que d’autres articles de la Constitution seront employés pour corseter le débat. Mais nous utiliserons autant que possible cette possibilité démocratique nouvelle pour augmenter le pouvoir d’achat par la hausse des salaires et des retraites, pour faire gagner la baisse de la CSG, le retour de l’ISF, la taxe Zucman, la fin des franchises médicales, le 100 % sécu, un plan de relance de l’industrie et le développement des services publics par la création d’un fonds d’avances de 100 milliards d’euros dès 2026, la mise en place de critères sociaux et environnementaux pour les aides publiques aux entreprises, une réelle politique du logement, une loi contre la vie chère en métropole et dans les territoires dits d’Outre-mer…

Les communistes se battront pied à pied au Parlement et partout en France au plus près des Français·es pour arracher des victoires pour le pouvoir d’achat, la justice fiscale et sociale, le climat, pour une politique de paix et de progrès.

Les parlementaires débattront. Chaque citoyen·ne sera juge du vote de ses représentant·es. Chaque parlementaire sera face à ses responsabilités.

Le PCF appelle les Françaises et Français à intervenir dans les débats, à interpeller leurs représentant·es, leurs député·es, leurs sénateurs et sénatrices. Un sursaut populaire inédit est nécessaire pour changer notre destin collectif. Nous appelons toutes les forces syndicales, associatives et citoyennes à y participer. Le peuple doit reprendre la main.

Les communistes, leurs parlementaires, fidèles au mandat qui leur a été confié, se battront pour arracher toutes les victoires possibles pour le monde du travail, pour nos enfants, pour la Paix et le progrès social.

Nous serons toujours au rendez-vous du débat démocratique, fiscal et social. Celui qui s’annonce sera déterminant pour l’avenir de notre pays. Nous y prendrons toute notre part.

Paris, le 16 octobre 2025

Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF


Budget : pourquoi la suspension de la réforme des retraites pourrait vous coûter très cher

Vraie concession politique ou repli tactique ? La proposition de Sébastien Lecornu de mettre sur pause la réforme Borne de 2023 (recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans) lui permettra peut-être d’allonger son espérance de vie à Matignon, mais elle suscite en réalité plus d’interrogations qu’elle n’apporte de réponses.

Seule certitude, le simple fait que la suspension de la réforme constitue une condition sine qua non à la survie d’un gouvernement, quel qu’il soit, est à mettre au crédit de la gauche et des syndicats : en remuant ciel et terre depuis 2023, ce sont eux qui ont replacé cette question au centre du jeu politique, alors même que le pouvoir macroniste ne demandait qu’à tourner la page.

Cela dit, le flou qui entoure les modalités concrètes de la suspension, tout comme les outils de son financement invitent à la retenue. D’autant que cette suspension n’est même pas acquise : le Parlement devra se prononcer pour que cette piste se matérialise.

Ni abrogation ni gel, mais un simple décalage…

Le Premier ministre n’a pas dévié de son cap initial : il n’a jamais été question d’abroger la réforme de 2023, comme l’exigent plusieurs syndicats (dont la CGT, FO et Solidaires) et la gauche. Il n’est pas non plus question d’un gel, au sens où « la réforme n’est pas arrêtée au point qu’elle a atteint en 2025, met en garde l’économiste Michaël Zemmour. L’âge cible de 64 ans reste inscrit dans la loi et serait atteint en 2033 au lieu de 2032. La durée cible de 172 trimestres (pour pouvoir partir à taux plein – NDLR) serait atteinte en 2029 au lieu de 2028 ».

Concrètement, comment cela va-t-il se passer ? Sébastien Lecornu propose de suspendre l’application de la réforme jusqu’au 1er janvier 2028. Cela signifie que toutes les personnes qui partiront à la retraite d’ici là (c’est-à-dire les générations nées en 1964 et 1965) pourront partir à 62 ans et neuf mois, avec 170 trimestres cotisés. Sans la suspension, ces générations auraient dû cesser leur activité respectivement à 63 ans et à 63 ans et trois mois.

Marie*, salariée dans la communication, née en 1964, ne crache pas sur l’avancée mais ne s’emballe pas pour autant. « Si je peux grappiller trois mois, je ne vais pas dire non ! Mais en réalité, ça ne fait que limiter les dégâts de la réforme : sans le recul de l’âge, j’aurais pu partir à 62 ans. Donc, dans le meilleur des cas, je perdrais quand même neuf mois. »

Comme elle travaille sans discontinuer depuis ses 16 ans, elle ne devrait pas avoir trop de mal à obtenir ses 170 trimestres pour partir à la retraite à taux plein. Quoique la complexité de sa carrière (elle dépend de cinq régimes de retraites différents) rende toute projection délicate. « De toute façon, il ne faut pas présenter la suspension de la réforme comme une grande victoire, insiste-t-elle. Ma génération en sortira un peu gagnante, mais les générations suivantes n’ont aucune garantie. »

C’est bien là le problème. Personne ne peut dire avec certitude ce qu’il adviendra des générations 1966-1967 (et les suivantes), qui pourront prétendre à la retraite à partir de 2028… puisque cela dépendra à la fois de la manière dont est rédigée la suspension proposée par Sébastien Lecornu et de ce que veut faire le pouvoir en place à ce moment-là. Si l’on se situe dans la perspective où l’exécutif décide en 2028 de reprendre l’application de la réforme là où elle a été suspendue, cela signifiera que la montée en charge jusqu’à 64 ans se poursuivra à raison de trois mois supplémentaires par année.

Par exemple, les gens nés en 1967 pourraient prétendre à un départ à 63 ans et trois mois, soit six mois plus tôt que si la réforme n’avait pas été suspendue, selon les calculs faits par Régis Mezzasalma, chargé des retraites à la CGT. La génération 1968 partirait, quant à elle, à 63 ans et six mois, contre 64 ans sans la suspension.

Mais d’autres scénarios sont possibles : un gouvernement de droite pourrait décider de reculer l’âge de départ dès le 1er janvier 2028. Et un gouvernement de gauche acter, à l’inverse, de revenir à 62 ans… voire à 60.

… financé par une rafale de mesures austéritaires

Et si le report de la mise en application de la réforme des retraites était l’arbre qui cache la forêt ? Coûteuse politiquement pour le macronisme, qui en avait fait un totem, la mesure n’a qu’un impact limité sur le budget : « 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027 », selon le Premier ministre. Pas énorme au regard d’un budget global qui se compte en dizaines de milliards d’euros. Mais assez pour serrer le robinet d’autres postes de dépenses, faute, surtout, de volonté de s’attaquer au volet recettes.

Résultat, souligne la CGT, « le reste du budget est une violente cure d’austérité ». Outre la baisse de l’enveloppe consacrée à la santé dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), l’« année blanche » est maintenue. Cela signifie le gel de toutes les prestations sociales qui permettent aux plus fragiles de maintenir la tête hors de l’eau : allocations handicap, aides aux logements, etc. L’impôt sur le revenu (IR) et la CSG sont aussi concernés par ce gel, « ce qui conduirait certains contribuables jusqu’alors exonérés de l’impôt à être imposables », précise Solidaire Finances publiques.

Les retraités ne sont pas non plus épargnés. En principe, la mesure qui consiste à remplacer l’abattement fiscal de 10 % dont ils bénéficient par un abattement forfaitaire de 2 000 euros, va mieux cibler les hauts revenus. « En revanche, cette réforme entraînerait une hausse de la fiscalité pour la majorité des retraités. Selon l’Institut des politiques publiques, 1,4 million de foyers seraient finalement perdants », rappelle Solidaires.

Chômeurs et travailleurs devraient aussi faire les frais de l’austérité, la synthèse de projet de loi de finance (PLF) relevant qu’« une négociation sera engagée avec les partenaires sociaux pour engager des mesures de régulation des dépenses d’assurance-chômage, en particulier s’agissant des modalités de couverture après une rupture conventionnelle ».

À tout cela s’ajoute une myriade de coupes dans de nombreux secteurs : aide au développement, HLM, énergie solaire, etc. Quant aux services publics, ce « patrimoine de ceux qui n’en ont pas », ils vont, eux aussi, continuer à se dégrader, avec une économie de 6 milliards d’euros répartie entre les ministères et la suppression de 2 000 à 3 000 postes de fonctionnaires.

Une adoption au pas de charge, sur fond de chantage

Le flou s’est dissipé mercredi, lors des questions au gouvernement : Sébastien Lecornu a informé la représentation nationale que la suspension de la réforme des retraites de 2023 jusqu’à l’élection présidentielle prendrait la forme d’un amendement au PLFSS, en novembre.

Quelques minutes auparavant, Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, était encore incapable de répondre sur la forme que prendrait cette suspension, projet de loi ou amendement. « On aura l’occasion de vous le préciser », avait-elle lâché. La veille, Jean-Pierre Farandou, le nouveau ministre du Travail, avait déclaré sur France 2 que cette suspension ferait l’objet d’un projet de loi en tant que tel. Cette solution aurait été la meilleure voie.

La gauche est désormais placée face à un dilemme. Pour « gagner le point » avec une suspension de la réforme Borne, « on serait obligés d’adopter toutes les autres mesures du PLFSS », dénonce Stéphane Peu, député communiste et président du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR).

Or le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est un « musée des horreurs », selon le parlementaire qui liste des mesures régressives sur « les affections de longue durée, les franchises médicales, les arrêts de travail ». « Il aurait été plus honnête et sain de faire un projet de loi spécifique qui permette d’avoir un débat sur la mesure elle-même et son financement », regrette-t-il.

Cela va surtout contraindre les discussions sur le PLFSS, limitées à cinquante jours. Au-delà de ce délai, le gouvernement peut faire adopter le budget de la Sécurité sociale par ordonnances… et donc potentiellement sans suspension de la réforme des retraites.

Si les débats parlementaires arrivent toutefois à leur terme, la droite sénatoriale, opposée à la suspension, a une arme dans sa poche. « L’an dernier, le budget a été largement élaboré par le sénat, car la majorité sénatoriale et la minorité (de droite) à l’Assemblée étaient majoritaires en commission mixte paritaire (CMP) », rappelle le sénateur Claude Malhuret (Horizon).

Une conférence sociale de tous les dangers ?

Seconde grande annonce sociale du discours de politique générale, Sébastien Lecornu prévoit une « conférence sur les retraites et le travail, en accord avec les partenaires sociaux ». Pour le Premier ministre, « grâce à la suspension (de la réforme), cette conférence aura le temps de se prononcer avant l’élection présidentielle ».

Ce mercredi, Sébastien Lecornu a même confirmé vouloir « confier la gestion » des retraites aux organisations patronales et syndicales. Sous la houlette du ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, la conférence devra rendre ses propositions d’ici le printemps.

Sans surprise, la démarche est saluée par les centrales syndicales réformistes, mettant en exergue les divergences entre les centrales. Ainsi, dans un communiqué, la CFDT assure qu’elle « s’inscrira » dans cette démarche, qui « rouvrira le sujet de la pénibilité et intégrera l’enjeu de l’équilibre financier ». La CFTC et la CFE-CGC sont également partantes pour une telle démarche.

Au contraire, selon la CGT, « en proposant la réouverture d’une conférence sur les retraites, en posant comme préalable des mesures d’économies, Sébastien Lecornu fait renaître de ses cendres le conclave de François Bayrou et redonne la main au patronat ». D’autant que devant les députés, le Premier ministre a précisé que cette initiative « posera la question de l’ensemble de la gestion de notre système de retraite », assurant que « certains veulent les systèmes par points, d’autres par capitalisation ».

En 2019, la CFDT avait approuvé la réforme à points portée par Édouard Philippe. « Ni retraite à points ni capitalisation, l’heure est à l’abrogation », affirme Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Une position que partage Frédéric Souillot de Force ouvrière : « La suspension est un bon début, l’étape d’après est l’abrogation. D’ailleurs, en juin, les députés ont adopté une résolution en ce sens. Ce débat doit revenir dans l’Hémicycle. »

* Le prénom a été modifié.

De quelques génuflexions devant l’enseignement catholique In Caf. Péda.

« L’action publique a vu sa situation se dégrader depuis trente ans, et la politique menée sous le mandat d’Emmanuel Macron n’a pas amélioré le sort du service public d’éducation » écrit Edmond Porra dans cette tribune. Pour le secrétaire adjoint du Snupden-FSU, « les établissements privés ne prospèrent pas seulement grâce au financement public : ils profitent également du définancement du public ». Quelques rappels d’actualité quand le budget de l’Etat est sous le feu des projecteurs. Continuer la lecture de De quelques génuflexions devant l’enseignement catholique In Caf. Péda.

Les privilèges fiscaux des grandes entreprises coûtent 10 milliards d’euros chaque année aux Français

En plein débat sur le budget, une note publiée par Attac montre à quel point les grands groupes pourraient contribuer au renflouement des caisses de l’État, s’ils étaient taxés au même niveau que les PME.

La note d’Attac chiffre à 10 milliards le manque à gagner découlant des niches fiscales et des déductions dont bénéficie les grands groupes français. © Laurent GRANDGUILLOT/REA

 

Voilà une note qui risque d’horripiler Patrick Martin, le président du Medef, très remonté dès que l’on parle de justice fiscale ces derniers temps. À la mi-septembre, ce dernier menaçait le gouvernement d’organiser un grand meeting patronal pour faire barrage aux « théories dangereuses » (sic) qui visent à taxer le capital pour ramener de l’argent dans les caisses de l’État. Continuer la lecture de Les privilèges fiscaux des grandes entreprises coûtent 10 milliards d’euros chaque année aux Français

Gaëlle Paty : « Si ce livre existe, c’est pour les profs »

« Samuel ne mourra jamais une deuxième fois » déclare sa sœur Gaëlle Paty, très calmement. Cinq ans après l’assassinat de Samuel Paty, son nom reste gravé dans la mémoire collective de l’École. Pour beaucoup d’enseignants, la douleur reste vive. Le livre-hommage Samuel Paty, un procès pour l’avenir, qui vient d’être publié aux éditions Flammarion par sa sœur Gaëlle, leur est dédié, comme à toutes les victimes de l’attentat terroriste. Elle compare l’attentat à une « bombe à fragmentation », aux conséquences durables et multiples. Continuer la lecture de Gaëlle Paty : « Si ce livre existe, c’est pour les profs »

Notre analyse du gouvernement Lecornu 2 et de ses chances de survivre à la censure (Vidéo)

Aurélien Soucheyre & Raphaël Godechot

Nommé dans la soirée du dimanche 12 octobre, le second gouvernement Lecornu est déjà visé par plusieurs motions de censure, déposées par la France insoumise et le Rassemblement national. Des Écologistes au Parti communiste, la majorité de la gauche appelle à une sortie prochaine de ce énième casting macroniste, tandis que le Parti socialiste et les Républicains préfèrent jouer la carte de la patience. On fait le point avec Aurélien Soucheyre, chef du service politique.