Présidentielle : le vote, le territoire et la classe sociale (analyse de R. Martelli)

Mélenchon, Le Pen ou Macron ? Comment ont voté les Français des métropoles et ceux des hameaux ? Quel a été leur choix selon qu’ils soient cadres, employés ou ouvriers ? Roger Martelli plonge dans les abysses du premier tour pour entrevoir avec plus de pertinence les dynamiques et la complexité des ancrages territoriaux et sociaux.

 

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Les analyses qui suivent reposent sur un fichier d’un peu plus de 24.600 communes, soit la quasi-totalité des communes de la France métropolitaine. Elles portent sur les présidentielles de 2017 et 2022 et sur le profil démographique des communes établi par l’Insee (recensement de 2017). Continuer la lecture de Présidentielle : le vote, le territoire et la classe sociale (analyse de R. Martelli)

Reportage. Loin des clichés du film : une Segpa, c’est ça !

Éducation. Quand certains font de ces classes adaptées le sujet d’un film surfant sur les stéréotypes, la Segpa du collège parisien Hector-Berlioz livre une autre réalité. Loin du mépris social, on y permet à des enfants abîmés par la vie de se construire un avenir.

Les élèves des sections d’enseignement général et professionnel adapté sont pris en charge par des professeurs des écoles, des enseignants du collège et des professeurs de lycée pro.

Les clichés ont la vie dure. À plus forte raison lorsqu’ils sont entretenus par des médias aussi puissants que la télévision, le cinéma ou les réseaux sociaux. Et plus encore lorsqu’ils visent celles et ceux qui sont du mauvais côté de la barrière, celui où l’on n’est pas armé – socialement, culturellement, économiquement, linguistiquement – pour se défendre.

Les élèves des sections d’enseignement général et professionnel adapté sont de ce côté-là. Eux qu’on appelle trop souvent « les Segpa », comme pour nier ce qu’ils sont : d’abord et avant tout des élèves. Comme pour mieux se persuader qu’ils ne sentent pas le regard que l’on pose sur eux et qui, seul, les constitue en élèves « différents ». Continuer la lecture de Reportage. Loin des clichés du film : une Segpa, c’est ça !

J’ai choisi…

J’AI CHOISI!
Je ne mêlerai pas ma voix à celles des (in)soumis et des fachos, ceux-là même qui depuis des années restent derrière leurs écrans, ne font jamais gréve ou seulement le samedi matin et passent tant de temps à m’insulter ainsi que mes camarades.
J’AI CHOISI!
J’utiliserai le vote Macron pour empêcher MLP de prendre le pouvoir, sans illusions et sans adhésion à son programme ultra-libéral que je combat avec force.
J’AI CHOISI!
Je continuerai à me battre pour porter l’idée communiste avec
nos propositions anticapitalistes, loin des nébuleuses populistes avec les candidats que je choisi pour chaque élection.
J’AI CHOISI!
Je serais toujours là dans les manifs, aux portes des entreprises avec les travailleurs en lutte, pour les droits des femmes, pour le droit à la santé, à l’école, pour une République laïque, solidaire, sociale, démocratique et écologique.
J’AI CHOISI… Je suis plus que jamais communiste!
Maximilien Reynès-Dupleix, secrétaire de la section PCF Castel/Moissac/Pays de Serres, Syndicaliste, Libre Penseur
NDLR de MAC: « Ce texte parut sur FaceBook a été supprimé car soi-disant contraire aux standards de la plateforme… La Censure est toujours là! »

Peut-on négliger l’inquiétude devant ZEMMOUR et LE PEN? par PAM

JLM n’a pas un pb de 1,21%, mais bien plus grave, car pour la première fois en France, le total gauche est en dessous du total extrême-droite… c’est ce fait fondamental qui doit interroger les communistes pour répondre à l’inquiétude populaire bien réelle sur le fascisme.

Car si le vote utile a si bien fonctionné dans les quartiers (à Vénissieux, c’était impressionnant aux minguettes ou j’habite, les familles venaient voter en masse et plutôt dans la joie), ce vote était d’abord un vote d’inquiétude devant Zemour Le Pen… Leur dire qu’on s’en fout qu’elle soit élue ou pas serait une catastrophe !

Cela dit, le système continue à piloter cette élection pour arriver au résultat préparé. Elle ne passera pas. Et dans l’état de division militante, il faut être attentif à ne pas générer plus de tensions avec les plus remontés contre Macron… Il est normal que le candidat s’exprime clairement pour voter contre Le Pen, les communistes n’ont pas besoin d’en faire des tonnes sur le sujet, et doivent par contre tenter de montrer à ces électeurs populaires de Mélenchon la limite d’un bulletin de vote présidentiel…

S’ils sont maintenant dans ce piège de voter Macron contre Le Pen ou de ne pas voter au risque de Le Pen, c’est la traduction d’un rapport de forces dans le réel. Et les gens le savent bien. Ce sont les riches qui décident, les propriétaires et cet instinct de classe peut être réveillé à cette occasion. Fais au mieux le 24 avril, mais ne t’arrête pas comme en 2017. C’est après que ça se joue, dans l’action pour le droit au logement, à l’emploi, à un salaire digne.

Et on retrouve alors la question du parti, et la difficulté.. il faut plus de radicalité, avoir un positionnement plus clairement de classe, orienter tout le parti vers le monde du travail, mais sans tomber dans un gauchisme déclaratif. LO malgré la ténacité et les efforts impressionnants de ces militants nous montre aussi cette impasse…

Et donc, il faudra du temps, et il faut un réveil militant dans la jeunesse sans lequel, il est difficile d’espérer… Malheureusement, les anciennes directions du parti ont pourri beaucoup de choses dans la JC, perdu beaucoup de militants de valeur. Mais il en reste, et il faut les aider en priorité.

rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force, ni sa faiblesse..

Les communistes Tarn et Garonnais appellent à barrer la route au Rassemblement National

Communiqué

Montauban, le 11 avril 2022

Le Parti communiste de Tarn et Garonne a pris acte du résultat des élections présidentielles au soir du 1er tour. Nous remercions les 3628 Tarn et Garonnais et Tarn et Garonnaise qui ont fait le choix de Fabien Roussel au cours de ce scrutin.

Sur le plan national, les résultats sont marqués encore une fois par une abstention forte. L’extrême droite en ressort renforcée et le vote « utile » a largement servi les trois candidats arrivés en tête au détriment de tous les autres.

Pour autant, à l’issue de ce premier tour, la gauche dans son ensemble enregistre un score historiquement faible. L’enjeu est de reconstruire et consolider une gauche forte et populaire en capacité de l’emporter demain dans le respect de toutes ses composantes.

Pour ce deuxième tour de l’élection présidentielle, les communistes Tarn et garonnais font le choix de la responsabilité en s’opposant à ce qu’un projet raciste et ultra libéral soit mis en œuvre au sommet de l’état.

Jamais les communistes ne banaliseront l’extrême droite et ses idées. C’est pourquoi nous appelons à battre Marine Le Pen dimanche 24 avril.

Pour le Secrétariat du PCF 82

Catherine PHILIPPE

 

Contact presse :   Julien Sueres : j.sueres@gmail.com – 07 62 27 36 23

VIDÉO. Le candidat Fabien Roussel appelle à faire front contre l’extrême droite

Le candidat communiste, sous la pression du « vote utile », n’atteint pas le seuil des 5 % un temps espéré. Désormais, il faut absolument faire front contre l’extrême droite, et enchaîner sans relâche sur la campagne des législatives, appelle le candidat communiste. Retrouvez en intégralité le discours de Fabien Roussel depuis le siège du parti communiste, à l’issue des résultats du premier tour de l’élection présidentielle.

Fabien #Roussel2022… Un vote de conviction en Vidéo (s) #PCFisBack

Pour clôturer cette campagne du 1er tour ce soir à 23h30.

Revivez quelques temps forts. Juste pour le plaisir de revoir, de réécouter l’évolution de cette formidable campagne #pcfisback

 

Et bien sur le meeting de Toulouse

Et si votre vote changeait vraiment la donne ?

Présidentielle. L’abstention pourrait être en hausse, dimanche, selon les sondages. Pourtant, les bonnes raisons de se rendre aux urnes sont nombreuses.

Le programme

©Denis ALLARD/Leextra via opale.photo

L’abstention sera-t-elle le choix le plus partagé dimanche ? Avec des prévisions oscillant entre 28,5 et 30 %, « il existe un risque sérieux, le 10 avril, de dépasser le record du 21 avril 2002, à 28,3 % », pointe le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, qui souhaite toutefois rester prudent puisque « c’est un comportement électoral difficile à identifier parce que ce n’est pas valorisant de dire qu’on va s’abstenir ».

Après la première qualification du FN au second tour en 2002, un sursaut avait suivi en 2007 (16,23 %), mais depuis, de scrutin en scrutin, l’abstention est repartie à la hausse : 20,52 % en 2012 et 22,23 % en 2017. « Plus la participation sera faible, dimanche, plus se creuseront les inégalités de représentation en termes de territoire, d’âge et de classe sociale, ajoute le sociologue Vincent Tiberj. Ceux qu’on aura entendus, c’est la France qui va bien, des quartiers riches, des plus âgés… Au détriment de toutes les autres. » Mais il est encore temps de donner de la voix. Pour s’en convaincre, voici six bonnes raisons d’aller à la piscine seulement après avoir fait un petit tour au bureau de vote, dimanche. Continuer la lecture de Et si votre vote changeait vraiment la donne ?

Présidentielle. Fabien Roussel : « Le 10 avril, votez pour vos convictions » Video

À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril, le candidat communiste Fabien Roussel nous a reçus dans son bureau, situé au dernier étage du siège du Parti communiste français, pour un entretien à découvrir en intégralité dans l’Humanité Magazine, le 7 avril « Ne votez pas en fonction du second tour, votez pour vos idées, pour des réformes heureuses car on en a tellement besoin » , souligne le député du Nord, qui a réussi à populariser sa campagne des « Jours heureux ».

RSA : à droite, travail forcé ; à gauche, pied à l’étrier

Enjeu de campagne Alors que le gouvernement et la droite foncent tête baissée pour conditionner le revenu de solidarité active à des heures d’activité ou de bénévolat, les allocataires, premiers concernés, rappellent que ce dispositif souffre déjà de nombreuses insuffisances.

Sept ans après leur entrée au RSA, seuls 34 % des bénéficiaires ont décroché un job.

« J e ne suis pas pour l’esclavagisme ! » a lancé Emmanuel Macron. Après le tollé provoqué par son intention, s’il est réélu, de conditionner le revenu de solidarité active (RSA) à 15 ou 20 heures de bénévolat par semaine, le candidat à la présidentielle s’est senti obligé de préciser que si ces heures « sont un travail », elles devraient être « rémunérées au Smic ». La ministre du Travail Élisabeth Borne est arrivée à la rescousse en précisant que ces contreparties seraient « des formations ou des immersions en entreprise ». Si l’exécutif tente de se démarquer de la proposition de Valérie Pécresse, prônant une activité de 15 heures par semaine au service de la collectivité, la logique de culpabilisation des allocataires et de mise au travail forcé est la même.

Pour Guillaume Allègre, économiste à l’OFCE, cette mesure est absurde : « Poser une conditionnalité en termes d’insertion professionnelle est stigmatisant pour les plus pauvres. Selon plusieurs études, la conditionnalité sous peine de sanction a deux conséquences possibles : une sortie vers le bas, avec moins de recours à la prestation, et une sortie vers le haut, vers un travail plus précaire que celui que l’on aurait trouvé si on avait un peu attendu. Cela pourrait générer des trappes à emplois précaires. En revanche, on sait que si les personnes sont volontaires pour entrer dans un dispositif, comme c’est le cas pour les contrats d’engagement jeunes, cela peut produire des effets. » Selon Pierre Garnodier, secrétaire général de la CGT chômeurs, cette annonce du locataire de l’Élysée pourrait aussi viser « à recaser les personnes jugées les moins employables par les entreprises. Comme celles-ci refusent d’embaucher, on impose donc du bénévolat aux allocataires ».

Au-delà des discours électoralistes droitiers, le dispositif né en 2008, devenu un véritable filet de sécurité pour 1,9 million de foyers, est perfectible. Un rapport de la Cour des comptes, paru en janvier dernier, pointait ses faiblesses, comme le non-recours qui concerne un tiers des bénéficiaires potentiels, mais aussi une réduction limitée de la grande pauvreté, un accompagnement insuffisant et une insertion professionnelle difficile.

1. Une protection limitée contre la pauvreté

Sans discontinuer depuis 2010, 65 % des bénéficiaires vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit une part quatre fois plus élevée que la population générale, selon la Cour des comptes, qui note que le revenu protège toutefois contre la très grande pauvreté. Insuffisant pour vivre décemment, le RSA incite à la reprise rapide d’un emploi. S’il est versé sous condition des revenus du foyer, obtenir ou conserver l’allocation relève parfois du parcours du combattant.

Domiciliée dans les Landes, Sophie (1), 47 ans, en invalidité à 80 % à cause d’une polyarthrite rhumatoïde, ne comprend toujours pas dans quel engrenage elle a mis le doigt. Au chômage, son mari fait une demande de RSA. « Le département m’a alors demandé de me remettre au travail. Une assistante sociale m’a même traitée de fainéante ! On m’a envoyé une offre pour bosser dans un Ehpad alors que je ne peux pas rester debout », dénonce-t-elle. Les coups de pression et les galères s’enchaînent. Parce que son compagnon a touché 70 euros de droits d’auteur en omettant de les déclarer, le RSA est suspendu trois mois. En retour, 2 300 euros de remboursement leur sont exigés. Sans attendre, Sophie est aussi convoquée devant la commission disciplinaire du département, financeur du RSA. L’allocation est suspendue une nouvelle fois car elle n’a pas trouvé de travail. À deux sur sa pension d’invalidité de 440 euros avec 600 euros de loyer, Sophie se sent plonger : « On croule sous les dettes. Je m’attends bientôt aux coupures d’électricité. Mon compagnon cherche un job activement mais c’est le désert ! On avance au jour le jour. »

2. Un suivi défaillant des allocataires

C’est l’autre maillon faible du RSA. 40 % des bénéficiaires ne disposent pas d’un contrat d’accompagnement, censé être obligatoire pour formaliser les engagements entre l’État et la personne. Comme le pointent les sages de la rue Cambon, lorsqu’il existe, celui-ci est « souvent inadapté aux difficultés spécifiques des allocataires ». Les RSistes suivis par Pôle emploi bénéficient ainsi de moins d’une prestation par an, de type atelier ou formation. Même constat pour ceux pris en charge par les départements. Au final, 18 % des allocataires ne sont pas du tout orientés vers un organisme de suivi. Comme l’observe Guillaume Allègre, « l’accompagnement peut être positif si les gens sont intéressés par ce qu’on leur propose, quand on leur apporte un soutien réel en termes de formation mais aussi de santé, par exemple ».

Au RSA depuis 2004, Joëlle, ancienne commerçante, ne sait plus en quelle langue exprimer ses besoins auprès de Pôle emploi et du conseil départemental. Depuis 2017, cette quinquagénaire basée à 35 kilomètres de Châteauroux (Indre) et touchant 497 euros d’allocation n’a plus de véhicule. Coincée, elle ne peut répondre aux offres ponctuelles de distribution d’annuaires ou de plis électoraux comme cela a été le cas pendant des années. « J’ai remué ciel et terre pour trouver des financements afin d’acheter une voiture. On me refuse l’accès à un microcrédit social parce qu’il ne me restait rien à la fin du mois, soupire Joëlle, dont l’absurdité de la situation n’a pas de limites. Pôle emploi m’a dit que je pourrais louer un deux-roues quand j’aurai une promesse d’embauche. Je tourne en rond comme ça depuis cinq ans. »

Alors que son accompagnement individuel est quasi inexistant et jamais réalisé par le même conseiller, Joëlle a en revanche été rappelée à l’ordre pour respecter ses devoirs. Contrôlée à l’automne 2021, son allocation a été suspendue quelques mois pour insuffisance d’actes de recherche d’emploi. Sourde à ses difficultés, l’ex-ANPE lui a proposé, la semaine passée, d’intégrer Parcours emploi compétences, chose qu’elle ne peut toujours pas accepter faute de… moyen de transport.

3. Une insertion au compte-gouttes

Selon la Cour des comptes, l’accès à l’emploi reste plus difficile pour les allocataires. Le taux de retour vers un travail (3,9 % par mois en 2019) est bien inférieur à celui de la moyenne des chômeurs (8,2 %) et les reprises sont en général plus précaires. Ainsi, sept ans après l’entrée au RSA, seuls 34 % ne sont plus bénéficiaires et ont un job (stable pour un tiers d’entre eux). « Si le système ne fonctionne pas, c’est aussi parce qu’il n’y a pas assez d’emplois, souligne Guillaume Allègre, de l’OFCE. Le taux de chômage reste élevé, autour de 7 %. Sans compter que les personnes les moins qualifiées voient les postes leur passer sous le nez au profit des plus qualifiées. »

Karim, 43 ans, au RSA depuis 2011, affiche un beau CV et un diplôme d’école de commerce. Spécialisé dans les métiers de l’emploi et de la formation, il a pourtant passé la plupart de son temps sans contrat, ces dix dernières années. « Mon problème principal est que les entreprises ne veulent pas recruter des demandeurs d’emploi de longue durée, assure-t-il. À cette discrimination d’inemployabilité s’ajoute celle liée aux origines. Lors de mes recherches, on m’a demandé de changer plusieurs fois de prénom. Le gouvernement devrait envisager de mettre la pression sur les sociétés, plutôt que de vouloir nous asservir avec du bénévolat obligatoire. » Hyperactif dans sa quête de travail, postulant tous azimuts, il voit aussi la gestion de son quotidien occuper une place importante de son temps : « Il faut faire un choix entre manger et se loger ! tranche Karim. Je vais déjeuner tous les midis chez mes parents pour m’alimenter. On se casse la tête sur la flambée des prix au quotidien. On somatise sur sa propre précarité quand toute la société nous renvoie une image de lâche. Le RSA ne m’aide pas à m’insérer mais à survivre. Ma dignité, c’est de tenter de résister au rouleau compresseur. »

4. Quelles solutions pour plus d’efficacité ?

La Cour des comptes préconise l’augmentation de la couverture de la population cible, l’application des droits et des devoirs réciproques, ainsi qu’une responsabilisation accrue des départements et une réforme du financement. De son côté, Guillaume Allègre estime nécessaire le relèvement du niveau de l’allocation. « Si les transferts sociaux sont élevés en France, les minima sociaux sont, eux, dans la moyenne européenne, rappelle-t-il. Pour réduire le non-recours, il faudrait aussi simplifier le formulaire. Le RSA devrait également être ouvert aux moins de 25 ans. » Les candidats de gauche à la présidentielle, Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon ou encore Anne Hidalgo, proposent justement, sous différentes modalités, une extension aux jeunes. « Mais, tant qu’il n’y a pas de plein-emploi, nous serons dans le partage de la misère », conclut l’économiste.

(1) Le prénom a été changé.
Aides sociales en alsace, succès limité pour le bénévolat

Associer des heures d’activité au versement du RSA : la proposition est déjà expérimentée depuis quelques années en Alsace, pour un résultat très limité. En 2016, le conseil départemental du Haut-Rhin avait voté l’obligation pour tout bénéficiaire d’effectuer sept heures de bénévolat par semaine, avant de remplacer l’obligation par une incitation. Cinq ans après, seuls 1 298 allocataires sur 43 000 en Alsace sont engagés dans le programme, soit seulement 3 % d’entre eux. Si la collectivité européenne d’Alsace (CEA) ne communique pas sur ses effets sur l’insertion professionnelle, les acteurs associatifs estiment que cette politique offre à certains l’opportunité de « mettre le pied à l’étrier ». Léa Bally, assistante sociale, rappelle cependant que le dispositif n’est pas accessible à tous. « Les personnes qui vivent des situations difficiles, des problèmes familiaux, de santé, de logement ne sont pas forcément en capacité » d’y prendre part.