Durant cinq mois, Mohammed, travailleur marocain, a été victime de traite dans les champs du sud de la France. Il témoigne pour la première fois auprès de l’Humanité. Pour les centaines de petites mains comme lui, l’État français a toutes les peines du monde à faire respecter la loi et protéger ces travailleurs saisonniers indispensables à l’agriculture française.
Son calvaire a duré cinq mois. Mohammed en parle avec un mélange de tristesse et de rage : « Ils nous traitaient comme des chiens. » Entre avril et août 2023, il a travaillé dans une exploitation fruitière du sud de la France, sept jours sur sept, entre douze et quatorze heures et surveillé en permanence par les sbires de son patron. Continuer la lecture de Dans l’agriculture, la traite des êtres humains bat son plein
Notre ambition communiste pour la Sécurité sociale
Quatre-vingts ans de création… et de vie pour notre Sécurité sociale ! On peut parler aujourd’hui d’un véritable défi, face à la domination et au pouvoir du capital sur la production de richesses et sur sa répartition.
Défi de prolonger ce principe fondamental : « contribuer selon ses moyens et recevoir selon ses besoins », car il constitue une avancée énorme, considérable, révolutionnaire, au cœur de la lutte des classes. C’est une réponse aux besoins sociaux des populations et au développement des capacités humaines.
Le défi de prolonger le choix par ses fondateurs d’un financement par la cotisation sociale est central. C’est le choix d’un partage des richesses produites en faveur des salarié·es, au détriment des profits, c’est le choix de la solidarité, de la responsabilisation des entreprises, le choix d’une Sécurité sociale gérée par les assurés sociaux. C’est véritablement un choix de société. Et c’est bien là le nœud du problème pour le capital et le grand patronat !
Ce financement de la Sécurité sociale par la cotisation est présenté comme un coût qui pèse sur l’entreprise, un frein à leur efficacité productive, un frein au développement économique du pays.
Ainsi, dès le début de sa création et tout au long de ses 80 ans d’existence, les plans de démantèlement de la Sécurité sociale et les réformes libérales associées ont visé successivement, la gestion démocratique, la modification du financement par un accroissement de la fiscalisation (CSG) et une limitation des dépenses par une mainmise sur leur régulation (PLFSS). Imposer son application et son contrôle en fonction de la dette publique, du coût du travail, de sa part dans le PIB et donc de la place qu’elle occuperait dans l’économie relève d’une imposture, à l’opposé des bases fondatrices voulues par les initiateurs du projet de Sécurité sociale. La baisse organisée des recettes, conjuguée à la hausse du chômage, est aujourd’hui à la source des déficits de la Sécurité sociale et justifie les politiques de réduction des dépenses.
Les enjeux de la protection sociale font l’objet de débats cruciaux : handicap pour l’économie ou atout majeur ! Pour nous, communistes, il est capital de mettre en œuvre les moyens d’accroître les ressources de la Sécurité sociale à partir de l’emploi.
Nous présentons des réformes de progrès qui nous semblent à la fois possibles et indispensables.
– Développer les cotisations sociales, contre la fiscalisation et ses effets néfastes notamment la CSG.
– Appliquer une contribution additionnelle sur les revenus financiers des entreprises. Ceux-ci ne contribuent pas au financement de la dépense sociale. Si on appliquait les taux de cotisation patronale globale à ces revenus financiers des entreprises, cette contribution additionnelle représenterait 171,8 Mds.
– Supprimer progressivement les exonérations de cotisations patronales. En 2024, 80 Mds d’aides publiques ont été donnés aux entreprises pour ces exonérations.
– Moduler les taux de cotisations sociales patronales en fonction des politiques d’emploi et de salaire des entreprises.
-Sécuriser le socle du financement de la Sécurité sociale à partir des cotisations sociales en fonction de l’emploi et des salaires avec la Sécurité d’emploi ou de formation.
– Faire de la dépense de Sécurité sociale un moteur, au lieu de la considérer comme un frein à la croissance et à l’emploi. L’urgence d’un développement massif des services publics.
– Rétablir la démocratie sociale en redonnant la parole et les pouvoirs aux cotisant·es par le retour des élections.
Être fidèles à celles et ceux qui nous ont précédé, c’est oser innover ! Comme eux, en leur temps, il nous faut inventer pour s’émanciper des règles de l’exploitation capitaliste et de toutes les dominations, pour se donner les moyens de répondre aux besoins sociaux dans le cadre d’une nouvelle efficacité économique, tout en portant des exigences immédiates. C’est notre ambition communiste pour une Sécurité sociale du XXIe siècle.
Le président De Gaulle s’en alla, selon Duclos dans ses mémoires – parce qu’il était gêné de devoir gouverner avec une assemblée ayant des pouvoirs alors qu’il avait jusqu’ici assumé un pouvoir personnel et qu’il espérait un sursaut français, un coup d’Etat qu’il obtiendra en 1958, avec la dramatisation de la guerre d’Algérie et en utilisant les généraux rebelles et déjà Bidault. On peut également mettre au crédit du général son sens de la souveraineté française et le refus de ce que représentait la politique des Etats-Unis divisant l’Europe et soutenant de fait contre l’URSS toutes les forces réactionnaires qui étaient derrière Hitler pour aller vers l’OTAN. Face à cette politique de De Gaulle et ses ambiguïtés que l’on retrouve aujourd’hui dans le positionnement d’un Henri Guaino, il faut comprendre ce que décrit encore Duclos dans le tome IV de ses mémoires (1945-1952) (1) à savoir l’entente entre le parti socialiste et le MRP, pour empêcher que le premier parti de France, le PCF, qui sortait auréolé du combat de la Résistance et de la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie soit en la personne de Maurice Thorez nommé à la tête du gouvernement. Le parti socialiste, par la bouche de Daniel Mayer, avait subordonné son assentiment à l’accord du MRP. Alors que tous savaient que ledit Bidault avait fait savoir que c’était hors de question. Il y avait eu entente préalable entre le MRP et les socialistes pour cette interdiction non démocratique (p 69). On peut dire que Marseille fut le laboratoire de cette entente pour empêcher l’accès des communistes non seulement au poste de chef du gouvernement mais à celui de maire de Marseille (2). C’est une fois de plus cette double trahison, celle d’une bourgeoisie nationaliste ou qui se veut telle et celle d’une social démocratie anticommuniste qui se range dans le camp atlantiste qui est à l’origine de ce qui va advenir logiquement, les ministres communistes dont Maurice Thorez et Ambroise Croizat chassés du gouvernement et avec eux le programme de la Résistance.
Avec Otto Frias Vaillant, ambassadeur de Cuba en France • André Chassaigne, député honoraire, président honoraire de l’Anecr • Représentation de l’État (France) • Manuel Pascual, président par intérim de Cuba Coopération • Christian Bastide, conseiller départemental du Gard (30)
Manque de transparence, financiarisation, marges colossales… Dans un rapport que révèle l’Humanité, l’association de consommateurs UFC-Que choisir dénonce « les dérives d’un modèle pharmaceutique insoutenable » en pointant les mécanismes qui ont permis au Keytruda, l’anticancéreux du laboratoire Merck, de devenir le médicament le plus profitable du monde.
Il y a quatre-vingts ans, les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945 instauraient en France le régime général de la Sécurité sociale. Objectif : protéger la population contre les aléas de la vie par la mise en place d’un système universel et solidaire, au principe simple : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». Quatre-vingts ans plus tard, si les Français bénéficient toujours de ce « bien commun » qu’est la « Sécu » et lui confirment, sondage après sondage, leur attachement, ils constatent aussi les menaces qui pèsent sur ce système. Des menaces qui justifient pour certains de lourdes économies, à l’image des 5,5 milliards d’euros que François Bayrou voulait soustraire au budget de la santé.
Fait rare et précieux, toutes les centrales syndicales étaient unies, mettant de côté leurs différences pour défendre un même objectif : redonner sa dignité au monde du travail. Cette mobilisation est un signal fort. Elle exprime la colère de millions de travailleuses et de travailleurs qui, depuis des années, sont les grands perdants des politiques menées par Emmanuel Macron et ses prédécesseurs. Le pouvoir d’achat s’effondre, les conditions de travail se dégradent, et la reconnaissance du travail n’est plus au rendez-vous. Un exemple criant : en 1982, un professeur gagnait 2,5 fois le SMIC ; aujourd’hui, il ne touche plus que 1,2 fois le SMIC. Cette réalité illustre une vérité amère : le ruissellement promis n’a jamais eu lieu.
Des milliards pour les grandes entreprises, des miettes pour les travailleurs
Pendant que les salaires stagnent et que les services publics se fragilisent, les multinationales et les grands actionnaires se gavent. Un rapport récent du Sénat a révélé que, ces dernières années, 211 milliards d’euros d’argent public ont été versés aux grandes entreprises, sous forme d’aides et d’exonérations, sans aucune contrepartie.
Pire encore : une partie importante de ces sommes a été évadée fiscalement, échappant totalement au financement de nos hôpitaux, de nos écoles, de notre protection sociale.
Ce scandale démontre l’injustice d’un système où on exige toujours plus d’efforts des travailleurs, pendant que ceux qui détiennent le capital continuent à s’enrichir, sans jamais être inquiétés.
Un souffle à transformer en espoir politique
La journée d’hier a montré qu’il existe un souffle puissant en faveur du monde du travail.
Mais ce souffle ne pourra pas, à lui seul, changer les politiques menées par le pouvoir en place. Aujourd’hui, le monde du travail doit affronter deux blocs qui ne sont pas ses alliés :
Le bloc centriste, au pouvoir depuis 2017, qui a méthodiquement détricoté les droits sociaux et affaibli les services publics ;
Et le bloc de l’extrême droite alliée à la droite traditionnelle, qui, malgré ses discours démagogiques, s’est toujours opposé aux syndicats et aux salariés.
Face à cela, l’enjeu pour la gauche est immense : offrir un débouché politique à cette revendication sociale. Pour y parvenir, elle doit prendre exemple sur les syndicats, qui ont su, hier, travailler ensemble sans qu’aucune organisation n’essaie d’effacer les autres.
Si les syndicats peuvent s’unir dans la rue, alors la gauche doit être capable de s’unir dans les urnes, dans le respect et la reconnaissance de ses différentes sensibilités.
Changer avant qu’il ne soit trop tard
C’est vrai au niveau national, mais aussi ici, à Castelsarrasin.
Si nous voulons éviter que demain l’extrême droite rafle la mise, nous devons dès maintenant ouvrir un vrai débat, projet contre projet, et construire une alternative populaire, sociale et démocratique.
En politique, le changement est inexorable.
Peu importe combien de temps certains essaient de s’accrocher à leur siège, tôt ou tard, la réalité finit par leur échapper.
Lorsque le débat est confisqué, lorsque le système se fige et se déconnecte des citoyens, ce n’est pas la démocratie qui se renforce… mais le ressentiment qui monte, et avec lui, le Rassemblement National, qui prospère sur la colère et la lassitude.
C’est tout le sens de la démarche Castelsarrasin en commun : redonner une voix au monde du travail et aux habitants, avant qu’il ne soit trop tard.
Comme Karine, Georges, Marine, Christian, Geneviève, Marie Jo, Sylvie, Jean Pierre, Jérôme, Dounia, David, Claudine, Marc, Christine, Jean Claude, Camille, Samuel, Barbara, Angelo, Gilbert, Françoise, Jacqueline, Philippe, Michel, et tant d’autres, je souhaite apporter ma contribution, mon aide à la construction de la liste de Gauche et du programme d’alternance pour l’avenir de Castelsarrasin…
Avec Sébastien Nolesini, directeur général de la Fédération française de judo • Philippe Rio, maire de Grigny (91), président de la Coop des élu·e·s CRC • Anne Saouter, adjointe au maire d’Oloron-Sainte-Marie (64), anthropologue du sport
Une semaine après le mouvement « Bloquons tout », qui avait rassemblé 400 personnes dans les rues de Montauban, une nouvelle journée de mobilisation avait lieu ce jeudi 18 septembre, après l’appel des syndicats (CFDT, CGT, CFE-CGC, Unsa, FSU, Solidaires, Confédération paysanne) à manifester.
Julien Sueres, chef de file de Castelsarrasin en commun, et Karine Mateos, infirmière, devant l’hôpital de Castelsarrasin lors de l’annonce de son intégration à la liste municipale