Extrême droite. Quand des généraux menacent d’intervenir

« Un mauvais pas pour l’entreprise de dédiabolisation du RN », souligne le politologue Jean-Yves Camus.

Des militaires parlent de « guerre civile » dans un brûlot publié par Valeurs actuelles, soixante ans après le putsch d’Alger. Le Pen les appelle à la soutenir. Silence de l’exécutif.

Après un appel à l’insurrection signé Philippe de Villiers en une du ­magazine, Valeurs actuelles a récidivé le 21 avril. L’hebdomadaire d’extrême droite a publié sur son site Internet un « appel » signé d’un quarteron de généraux et de « haut s gradés », intimant aux dirigeants politiques « un retour de l’honneur et du devoir ». Les auteurs de ce brûlot adressé au président de la République, au gouvernement et aux parlementaires n’y vont pas par quatre chemins. La France serait victime d’un « délitement qui, à travers un certain antiracisme » a pour « seul but » de « créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés ». Il serait le fait de « l’islamisme et des hordes de banlieue », entraînant « le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transform er en territoires soumis à des dogmes contraires à notre Constitution ». Continuer la lecture de Extrême droite. Quand des généraux menacent d’intervenir

Covid-19. Dominique Costagliola : « On a nié que les écoles puissent être des lieux de contamination »

Dominique CostagliolaÉpidémiologiste, directrice de recherche à l’Inserm

Dominique CostagliolaÉpidémiologiste, directrice de recherche à l’Inserm

La dynamique épidémique laisse des chances aux variants de se développer, prévient Dominique Costagliola. Pour l’épidémiologiste, une réouverture des établissements scolaires exige des mesures visant à diminuer le risque.

Dominique Costagliola Épidémiologiste, directrice de recherche à l’Inserm

Dominique CostagliolaÉpidémiologiste, directrice de recherche à l’Inserm

La France doit entamer dès la mi-mai un allègement progressif des contraintes ­sanitaires. Pourtant, des inquiétudes persistent sur le niveau de propagation virale encore élevé, alors que les effets modérés des mesures de freinage, adoptées il y a quinze jours, commencent seulement à se faire sentir. Les écoles primaires, qui doivent rouvrir lundi 26 avril, cristallisent une grande partie des interrogations. Pour Dominique Costagliola, directrice de recherche à l’Inserm, on a longtemps « nié » que les établissements scolaires soient des lieux de contamination. Elle plaide pour la mise en place de vrais dispositifs de lutte contre le virus.

Où en est la situation épidémique en France ? Continuer la lecture de Covid-19. Dominique Costagliola : « On a nié que les écoles puissent être des lieux de contamination »

PCF: Violences sexistes et sexuelles – Tolérance zéro

Le 22 mars dernier, Hélène Bidard – coordination Parti féministe/Droits des femmes, féminisme – présentait au CEN un rapport sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Extraits.

Hélène Bidard rappelait le contexte politique. « Selon les dernières données : au moins 213 000 femmes âgées de 18 à 75 ans déclaraient avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles par leur conjoint ou ex-conjoint sur une année. Au moins 94 000 femmes âgées de 18 à 75 ans déclarent avoir été victimes de viols et/ou de tentatives de viol sur une année. Les chiffres des violences sexistes et sexuelles commises à l’encontre des mineurs sont tout aussi frappants : selon un sondage Ipsos de 2019, 10 % de la population déclarent avoir été victimes de violences sexuelles, dont plus de 80 % sont des actes à caractère incestueux. Chaque année 165 000 enfants seraient victimes de violences sexuelles en France – au moins 40 % des enfants et jeunes avant ou pendant leur prise en charge par l’aide sociale à l’enfance ont été victimes de violences sexuelles.

En parallèle de ce constat glaçant, notre société est entrée dans une phase de remise en cause globale du modèle patriarcal, archaïque, profondément inégalitaire et vecteur de violences sexistes et sexuelles. Porté par l’élargissement du mouvement #MeToo à #Iwas, #metoogay puis en France à #metooinceste, ce moment historique a révélé au grand nombre le caractère massif, systémique, de ces violences, amenant la volonté d’évolutions politiques et législatives d’ampleur, afin d’opérer une transition féministe de la société. » Continuer la lecture de PCF: Violences sexistes et sexuelles – Tolérance zéro

Les réunions non-mixtes sont-elles un outil politique pertinent contre les discriminations ? In AVANT GARDE

NDLR de MAC: temps de lecture estimé 15 minutes

Les réunions en non-mixité ont été placées au centre du débat ces dernières semaines et utilisées pour discréditer une organisation en particulier : l’UNEF. La manœuvre pour détourner le regard des problèmes étudiants est grossière, mais l’ampleur du débat conduit à traiter le sujet. Nous nous y autorisons d’autant plus facilement qu’Avant-Garde couvre largement les questions étudiantes et que nous traiterons ici du principe de la non-mixité sans faire le procès d’aucune organisation qui ferait ce choix d’organisation.

Une instrumentalisation du débat par le Gouvernement et les réactionnaires

Les polémiques de ces dernières semaines sur la question des discriminations viennent de l’extrême-droite et de la droite réactionnaire. L’objectif est à la fois de faire diversion, détourner le regard des questions sociales et de santé publique sur lesquelles la droite n’est pas à l’aise, et de cliver l’opposition de gauche au gouvernement.

En ce qui concerne l’UNEF, le syndicat mobilise les étudiants et les étudiantes depuis maintenant des mois avec les autres organisations de jeunesse pour dénoncer la précarité étudiante et revendiquer des mesures de justice sociale.

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Bon anniversaire, l’Humanité ! (Abonnements)

© Riccardo Milani

© Riccardo Milani

Notre journal, fondé par Jean Jaurès le 18 avril 1904, fête ses 117 ans.

 

Par Patrick Le Hyaric Directeur de l’Humanité

L’Humanité a fêté, ce 18 avril, ses 117 années d’existence, 117 années au service de l’information, des débats et des combats pour l’émancipation humaine, la justice sociale, la décolonisation et la paix. La profession de foi formulée par Jean Jaurès, lors de sa fondation en 1904, de travailler « à la réalisation de l’humanité » reste notre raison d’être. Notre époque a beau être radicalement différente, son combat reste d’actualité. Il redouble même d’urgence.

PODCAST. Le 18 avril 1904, «Notre but» : le premier éditorial de l’Humanité, par Jean Jaurès

La mondialisation d’une information gagnée par l’uniformisation, le pillage des contenus issus du travail des journalistes et des créateurs par les oligopoles du numérique nord-américain, la concentration de la presse et des médias entre quelques mains, renforcée demain encore par la vente du groupe RTL/M6 et le risque de dépeçage du groupe Lagardère, le recul du pluralisme des idées dans l’espace public, la promotion par le media business des idées de droite extrême et d’extrême droite à des niveaux jamais atteints, renforcent la nécessité de lire et de faire découvrir l’Humanité et l’Humanité Dimanche.

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Communiqué : Une démocratie vivante et de combat.

Avec 72% de votants, les communistes de la section du PCF Castelsarrasin/Moissac/Pays de Serres ont fait la démonstration de la vitalité démocratique de leur parti.

Malgré les pressions de tous bords, c’est avec sérénité et confiance que 80% des votants ont exprimé le souhait de confier à Alexandra Tricottet

(Maçon en rénovation) et à Maximilien Reynès-Dupleix (enseignant spécialisé) la lourde tache de porter aux élections départementales des 20 et 27 juin les propositions des communistes pour un Tarn et Garonne Solidaire, Ecologiste et Progressiste sur le canton de Castelsarrasin. Dans le 82, Le PCF est le seul à désigner ses candidats ainsi.

Avec ce premier binôme, la volonté d’ouverture et de rassemblement de toute la gauche sont réaffirmés. Nous appelons les forces progressistes à se joindre à nous dès maintenant aux cotés des militants pour gagner. Les deux mois à venir seront déterminants pour hisser le vote de nos concitoyens-nes au plus haut niveau, et combattre le néo-libéralisme du conseiller de la majorité sortante comme combattre les candidats LR/RN qui veulent s’emparer du département.

Avec des conditions sanitaires difficiles, c’est la conviction de chacun, la construction partagée, la force de nos propositions et le nécessaire débat démocratique qui seront déterminants.

Les communistes, les citoyens-nes sont d’ores et déjà prêts à la confrontation des idées. Il est temps de rallumer l’espoir.

 

Les communistes de la section

Covid-19. Pourquoi Pfizer fait exploser le prix de son vaccin (et s’en vante)

Le groupe pharmaceutique profite d’une demande en hausse pour gonfler le tarif de ses doses de vaccins commandées par l’Union européenne de 12 à 19,50 euros. Et ce n’est qu’un début…

Fort du succès de son vaccin contre le Covid-19, Pfizer en augmente le prix. D’après le premier ministre bulgare, la multinationale américaine, associée au laboratoire allemand BioNTech, fait, à l’occasion d’une nouvelle commande de l’Union européenne (UE) pour 1,8 milliard de doses – un volume faramineux qui, entre achats fermes et options, double presque à lui seul le montant des précommandes jusque-là –, passer le tarif à l’unité de 12 à 19,50 euros.

Alors que la Commission refuse depuis des mois de faire la lumière sur les prix de ses achats auprès des géants pharmaceutiques, le premier ministre bulgare, Boïko Borissov, brise nolens volens l’omerta. « Pfizer était à 12 euros, puis c’est devenu 15,50 euros. Et maintenant, on signe des contrats pour 900 millions de vaccins (achats fermes – NDLR) au prix de 19,50 euros. Ce qui représente 18 milliards d’euros ! Beaucoup de variants vont apparaître, et donc on aura une première injection, une deuxième, puis une troisième et une quatrième ! Cela va avoir un impact sur les budgets des prochaines années. »

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Emploi, salaires, dette… 10 idées pour une relance sociale et écologique (Je soutiens…)

NDLR de MAC: Il est possible de soutenir ces propositions en s’inscrivant au bas de l’article
© Gros

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Alors que la France s’enlise dans la pandémie, économistes, syndicalistes et partis politiques mettent sur la table des propositions innovantes pour sortir de l’ornière et dessiner un nouvel avenir.

« Relancer l’économie. » A priori, le mot d’ordre tombe sous le sens – qui peut être « pour » la récession ? – et, malgré tout, c’est une proposition à ne surtout pas prendre au pied de la lettre : relancer l’existant, sans imagination ni discernement, c’est remettre sur les rails la machine qui nous a envoyés dans le mur, et préparer le terrain à la prochaine catastrophe.

« Le concept est piégeux, désamorce Mireille Bruyère, économiste à l’université de Toulouse. Car cela implique de relancer les rapports sociaux existants, c’est-à-dire le système capitaliste, avec tous les dégâts que cela comporte, notamment en matière d’écologie. Pour ma part, je préfère parler de relance de l’activité, plutôt que de relance de l’économie : quelles activités doit-on soutenir, pour quelles finalités ? Et avec quel mode d’organisation ? »

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L’école hors de la République et la loi séparatisme in Caf. Péda.

« Il nous semble qu’à travers cette loi, le pouvoir gagnerait à différencier la notion de communautarisme de celle de séparatisme ». En plein débat sur la  loi séparatisme, Anna Erelle et Jacques Duplessy publient « L’école hors de la République », un ouvrage consacré à toutes les formes d’enseignement en dehors de l’école républicaine. Les auteurs ne sont pas des spécialistes de l’Ecole mais des journalistes d’investigation. Anna Erelle a écrit un ouvrage sur le jihadisme qui lui vaut des menaces venant de ces milieux. Ils publient un livre qui relativise le séparatisme éducatif et porte des coups au projet de loi séparatisme. Ne serait-ce que parce qu’on sait peu de choses sur les circuits éducatifs parallèles, que le débat sur la loi ne fait pas la lumière et que le texte est adopté sur des rumeurs plus que sur des faits solides. Au risque de passer à coté des sujets vraiment inquiétants dont certains sont montrés dans l’ouvrage. Mais pas tous.

Toutes les écoles hors école publique sont-elles séparatistes ?

« Enquêter sur ces écoles (hors du système public c’est très vite prendre conscience qu’on enquête sur le séparatisme. Plus exactement sur les séparatismes », annoncent d’emblée les auteurs dans leur introduction. Alors il faut relativiser ces séparatismes , comme le développement de l’ouvrage le montre, certains de ces « séparatismes » étant nullement en contradiction avec les valeurs de la République. Continuer la lecture de L’école hors de la République et la loi séparatisme in Caf. Péda.

[PETITION] Et si les ultra-riches et les multinationales payaient la crise Covid ? (Video ATTAC)

PETITION

La pétition

  • Comment justifier de demander des efforts aux « premières et premiers de corvée », aux chômeurs·euses, aux mal logé·e·s, aux retraités·e·s, alors que la fortune des milliardaires français a augmenté de 175 milliards d’euros de mars à décembre 2020 ?
  • Que des multinationales comme Amazon ou Netflix ont vu leurs bénéfices exploser grâce au confinement ?
  • Que des grandes entreprises, évadées fiscales, versent des dividendes à leurs actionnaires ou licencient alors qu’elles bénéficient d’aides publiques ?

Il est inacceptable de demander à celles et ceux qui souffrent de la crise de se serrer encore la ceinture, tandis que les plus fortunés, les multinationales et leurs actionnaires s’enrichissent. 

Nous, signataires, demandons au gouvernement de faire payer les profiteurs de la crise en mettant en place deux mesures d’urgence :

  • une taxe sur le patrimoine des 1% les plus riches ;
  • une taxe sur le bénéfice exceptionnel réalisé par les multinationales pendant la crise.

Ces recettes supplémentaires permettraient de répondre aux urgences sociales et sanitaires et de renforcer les services publics comme la santé ou l’éducation.

Faire payer celles et ceux qui se sont enrichis grâce à la crise du COVID, c’est aussi envoyer un message d’espoir en faveur d’une fiscalité plus juste capable de répondre aux enjeux sociaux et écologiques du 21e siècle.

PETITION


Pour en savoir plus

Depuis le début de l’année, Emmanuel Macron et son gouvernement préparent les esprits à une nouvelle cure d’austérité. En mars 2021, La commission Arthuis « sur l’avenir des finances publiques » a rendu un rapport dans lequel elle préconise la réduction des dettes publiques sans augmenter les prélèvements obligatoire et propose d’instaurer une « règle d’or sur la dépense publique ». Pour faire ces économies, Bruno Le Maire a réaffirmé à plusieurs reprises sa volonté de mettre en œuvre la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage.

Le prétexte du gouvernement ? Il faut rembourser la dette Covid ! Or si la dette a augmenté depuis le début de la crise, elle n’est pas un problème dans l’immédiat : le coût de son remboursement est 2,5 fois moins élevé qu’il y a 20 ans car les taux d’intérêt auxquels l’État français emprunte sur les marchés financiers ne cessent de baisser et sont parfois négatifs !

La dette est ainsi instrumentalisée par le gouvernement pour nous imposer une nouvelle cure d’austérité et de réduction des dépenses publiques, et par conséquent un nouvel affaiblissement des services publics et du système de protection sociale déjà mis à mal par des années de politiques néolibérales. Une telle politique aurait également un impact négatif sur l’activité et l’emploi.

Ce ne sont pas aux premières et premiers de corvée de faire de nouveaux sacrifices, alors que les inégalités ont explosé depuis le début de la crise et que les plus riches n’ont cessé de s’enrichir.

Nous proposons des mesures d’urgence pour faire payer les profiteurs de la crise et exigeons une mise à plat de la fiscalité. C’est le sens de la tribune publiée par de nombreux responsables associatifs et syndicaux, économistes, artistes