Avec la hausse des taux d’intérêt, les banques engrangent sur le dos des ménages

La hausse des taux d’intérêt menace des pans entiers de l’économie, mais gonfle les profits des établissements bancaires européens. Et comme souvent, ce sont les ménages qui trinquent le plus.

Les taux d’emprunt immobilier dans la zone euro ont quasiment été multipliés par deux en an.

Les taux d’emprunt immobilier dans la zone euro ont quasiment été multipliés par deux en an.
AFP

En règle générale, les communiqués de la Banque centrale européenne (BCE) ne font pas fureur sur les plages, ni dans le reste du pays d’ailleurs. C’est donc dans une relative indifférence que l’institution a annoncé, en plein mois de juillet, son intention de relever une nouvelle fois ses taux directeurs, qui servent de référence à l’ensemble des taux d’intérêt pratiqués par les banques de la zone euro. À 4,25 %, le principal taux de la BCE atteint des sommets inégalés depuis 2001. Et ce n’est pas une bonne nouvelle : des dizaines de milliers de ménages doivent renoncer à prendre un crédit immobilier en raison du renchérissement des prêts, les entreprises ont de plus en plus de mal à emprunter, les États voient la charge leur dette publique grignoter leur budget, etc.

Cependant, un petit nombre d’acteurs économiques résistent vaillamment à la morosité ambiante en ce milieu d’été : les grandes banques affichent des résultats mirobolants. BNP Paribas vient d’annoncer 7,2 milliards d’euros de résultat net au premier semestre (en hausse de 22,5 %, hors éléments exceptionnels). Le Crédit agricole enregistre quant à lui 4,1 milliards d’euros de bénéfices sur la même période (+ 9,8 %). À l’étranger, le festin est encore plus copieux, puisque le mastodonte suisse HSBC a par exemple engrangé 18 milliards de dollars de profits au premier semestre, soit plus du double de l’année précédente sur la même période. Continuer la lecture de Avec la hausse des taux d’intérêt, les banques engrangent sur le dos des ménages

Tous ces privilèges qui restent à abolir, l’analyse

Le 4 août 1789, l’Assemblée constituante votait la fin des privilèges de l’Ancien Régime. Mais pour atteindre l’idéal révolutionnaire d’une société égalitaire, il en reste encore quelques-uns à faire tomber. Liste non exhaustive des bénéfices et passe-droits des plus aisés.

Photo Eric TSCHAEN/REA

Photo Eric TSCHAEN/REA

À l’hôtel des Menus-Plaisirs de Versailles, la nuit du 4 août 1789 est agitée. Dans un de ces moments d’effervescence que seules les révolutions savent offrir, l’Assemblée constituante vote la fin des privilèges féodaux. La fougue politique du club des Bretons, futurs Jacobins, emporte avec elle les fondements de l’Ancien Régime. Pourtant, 234 ans plus tard, les fractures perdurent. C’est qu’un ordre inégalitaire, capitaliste et bourgeois, en a remplacé un autre. Il reste des privilèges à précipiter au tombeau. « L’Humanité magazine » vous en fait l’inventaire (non exhaustif).

L’héritage, le nerf de la guerre

Dans plusieurs de leurs travaux, les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ont montré combien la transmission d’un patrimoine, financier ou matériel, était cruciale dans la perpétuation des dynasties fortunées. Depuis une trentaine d’années, l’héritage a tendance à s’accroître au point de devenir la première cause d’inégalité en France. Le système actuel de taxation, progressif, n’est pas exempt de critiques, en raison notamment de ses nombreux dispositifs d’exonération et d’exemption. Le 0,1 % des plus riches hérite en moyenne de 13 millions d’euros par tête… soit 180 fois l’héritage médian de l’ensemble des Français. Continuer la lecture de Tous ces privilèges qui restent à abolir, l’analyse

Hôpital : le 15, cache-misère des urgences hospitalières

Alors que le gouvernement mise tout sur la régulation téléphonique, via le 15, pour éviter une surfréquentation des urgences cet été, les acteurs de terrain dénoncent un affichage, faute de moyens pour traiter les patients.

Au centre de régulation, coordinateurs et superviseurs travaillent main dans la main pour gérer la logistique en cas d’urgence. Jessica Bordeau/BSIP

Au centre de régulation, coordinateurs et superviseurs travaillent main dans la main pour gérer la logistique en cas d’urgence. Jessica Bordeau/BSIP
Jessica Bordeau / BSIP

Un numéro de téléphone magique. Depuis deux ans, en période estivale, le ministère de la Santé dégaine la même mesure phare pour lutter contre l’engorgement des urgences : appeler le 15. Si l’ex-ministre François Braun estimait, jusqu’à son départ le 21 juillet, que les difficultés étaient « moindres » par rapport à l’été 2022, Aurélien Rousseau, son successeur, a, lui, reconnu dans un entretien au  Monde que la « situation est extrêmement tendue ».

Sans toutefois remettre en cause cette stratégie, le nouveau ministre a tenté de calmer le jeu, arguant « qu’on ne peut se satisfaire d’avoir des endroits où les urgences restent portes closes la nuit ». 

Partout en France, de nombreux services d’urgence ont déjà tiré le rideau

Car de nombreux services ont déjà tiré le rideau. À Redon (Ille-et-Vilaine), la fermeture nocturne est effective jusqu’à début septembre. À Meulan (Yvelines), les urgences resteront closes dès 17 h 30 jusqu’à la fin du mois d’août. Des fermetures ponctuelles d’une durée de douze à vingt-quatre heures ont été observées à Ambert (Puy-de-Dôme), Guebwiller (Haut-Rhin) ou encore Argentan (Orne). Continuer la lecture de Hôpital : le 15, cache-misère des urgences hospitalières

Le parlement européen vote une loi affaiblie pour la restauration de la nature (B. Biteau)

La loi très attendue sur la restauration de la nature votée le 12 juillet par le Parlement européen a été amputée de plusieurs de ses objectifs phares sous la pression de la droite alliée à une partie de l’extrême-droite. Analyse complète du vote et de ses conséquences avec le député européen Benoît Biteau (les Verts).

Électricité : derrière la hausse des prix, la promesse de plus de précarité

Le tarif réglementé, majoritaire chez les usagers, va augmenter de 10 % à partir du 1er août. En pleine spirale inflationniste, cette hausse va entraîner de graves conséquences pour les foyers les plus modestes.

Entre 1970 et 2020, la part allouée à l’énergie destinée au logement est passée 7 % à près de 14 % en France. © Remi Decoster

Entre 1970 et 2020, la part allouée à l’énergie destinée au logement est passée 7 % à près de 14 % en France. © Remi Decoster

Les Français vont devoir davantage se serrer la ceinture. Le gouvernement a prévu une augmentation du tarif réglementé de l’électricité à hauteur de 10 % à partir du 1er août.

Un nouveau coup dur pour le pouvoir d’achat des ménages, en pleine spirale inflationniste affectant fortement leur niveau de vie : la moitié de la population dit se retrouver contrainte de sauter des repas occasionnellement ou régulièrement, selon une étude publiée en juin.

Le gouvernement vise 14 milliards d’euros d’économie

Cet accroissement des coûts difficile à supporter s’inscrit dans une politique de baisse des dépenses publiques voulue par le gouvernement, avec la décision de mettre fin au bouclier tarifaire dans la même visée d’économie budgétaire.

Prévue initialement pour le début de l’année 2025, l’extinction du dispositif a été avancée à la fin 2024. Une mise à l’arrêt progressive, qui se traduit par une hausse de 10 % des tarifs pour août, au prétexte d’éviter une augmentation encore plus brutale en cas de sortie complète du dispositif.

Le ministre délégué chargé des Comptes publics Gabriel Attal a prévenu les Français qu’ils devront faire « un effort global ». En démantelant le bouclier tarifaire, le gouvernement compte faire près de 14 milliards d’euros d’économie. Continuer la lecture de Électricité : derrière la hausse des prix, la promesse de plus de précarité

Parcoursup : 80 000 jeunes sans formation !

Alors que la phase principale d’admission de Parcoursup s’est terminée, les chiffres font état une nouvelle fois du caractère sélectif de la plateforme. À l’heure actuelle, près de 80 000 jeunes n’ont obtenu aucune proposition de formation.

Pour ces jeunes, c’est donc un été d’attente, de stress et d’angoisse qui s’ouvre, puisque ceux-ci peuvent attendre jusqu’à la mi-septembre pour obtenir une formation.

Dans ces conditions, la préparation de la rentrée, la recherche d’appartements, etc. deviennent ingérables, et pénalisent particulièrement les élèves des classes populaires.

La Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche a beau tordre les chiffres comme elle veut et mentir à propos d’une plateforme “qui marche”, les faits sont là : Parcoursup, c’est la sélection !

Le MJCF revendique l’accès à toutes et tous à l’enseignement supérieur sans autre condition que l’obtention d’un baccalauréat
Le MJCF revendique la construction d’universités et le recrutement d’enseignants pour accueillir tous les élèves
Le MJCF revendique la création d’un Service public de l’orientation pour accompagner chaque élève, régulièrement, dès l’année de sixième, dans la préparation de son avenir.

Assan Lakehoul,
Secrétaire Général du MJCF

Castelsarrasin – Eric Cadoré vient présenter le plan régional pour l’eau à la rencontre des communistes

Castelsarrasin - Eric Cadoré vient présenter le plan régional pour l'eauPar Julien Sueres – PCF Castelsarrasin, le 30 Juin 2023

La région Occitanie est l’une des plus exposées aux effets du changement climatique : hausse des températures moyennes, augmentation de la fréquence d’épisodes extrêmes tels que les tempêtes, les pluies diluviennes ou les canicules. Les conséquences de cette pression exercée sur la ressource en eau sont aujourd’hui nombreuses, à la fois sur les milieux aquatiques, sur les sols et les usages. À ce jour, le déficit annuel (différence entre ressource et besoins) régional en eau est estimé à environ 200 millions de m3, induisant inévitablement des conflits d’usages.

Une situation d’urgence qui a amené le conseil régional à bâtir depuis des mois un grand plan régional pour un nouveau modèle de gestion de la ressource. Le conseiller régional (PCF) du Gers Eric Cadoré, et Président de la commission eau à la région, a rencontré les communistes au cours d’une réunion publique ce vendredi à Castelsarrasin pour en présenter les grandes lignes. Continuer la lecture de Castelsarrasin – Eric Cadoré vient présenter le plan régional pour l’eau à la rencontre des communistes

Pourquoi le parc nucléaire ne peut pas suivre la cadence imposée par le gouvernement ?

Une étude présentée au conseil social et économique central d’EDF que nous révélons doute des capacités du parc existant à produire la moitié de nos besoins en électricité d’ici à 2035, objectif que lui a pourtant fixé le gouvernement.

Le rapport auquel l'Humanité a eu accès pointe des niveaux de production comparables à ceux des années 1990, une période où le parc nucléaire comptait six réacteurs de moins qu’aujourd’hui. © Laurent GRANDGUILLOT/REA

Le rapport auquel l’Humanité a eu accès pointe des niveaux de production comparables à ceux des années 1990, une période où le parc nucléaire comptait six réacteurs de moins qu’aujourd’hui. © Laurent GRANDGUILLOT/REA

Coupures, baisses de tension et même black-out ? L es risques soulevés cet hiver vont-ils devenir de plus en plus fréquents ? Dans une étude que nous dévoilons, les experts des cabinets Degest et IED cachent mal leur pessimisme.

Mandatés par les élus du personnel d’EDF, pendant un an, Lambert Lanoë, Arnaud Eymery et Jean Barra ont rencontré plus de 130 acteurs afin d’évaluer la capacité réelle de production de notre parc nucléaire, qui, en 2022, n’a produit que 279 térawattheures (TWh), soit le « plus bas niveau de production de son histoire ».

Si celui-ci devrait atteindre 315 TWh en 2023, puis 330 TWh en 2024, il correspond à « des niveaux de production comparables à ceux des années 1990 », expliquent les auteurs du rapport. « Une période où le parc nucléaire comptait six réacteurs de moins qu’aujourd’hui. »

Sauf que, pour répondre aux enjeux climatiques, géopolitiques ou encore au défi de la réindustrialisation, la consommation d’électricité devrait augmenter et même plus vite que prévu, à en croire RTE, le gestionnaire du réseau de transport électrique.

Celle-ci devrait même doubler, entre 580 et 640 TWh en 2035. En 2022, les Français ont consommé 395 TWh. Pour parvenir à satisfaire ces futurs besoins, le plan de RTE consiste à faire monter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français à 40 % en 2030 et à 50 % en 2035. Et surtout, pour les centrales nucléaires, à assurer une production comprise entre 360 et 400 TWh/an.

Soit grosso modo l’objectif fixé en 2015 par EDF (405 TWh/an), mais jamais atteint jusqu’ici. Autant dire que, face à un tel scénario, les incertitudes quant à sa réalisation demeurent. Continuer la lecture de Pourquoi le parc nucléaire ne peut pas suivre la cadence imposée par le gouvernement ?

Avec son « Netflix médical », comment le groupe Ramsay lorgne les déserts médicaux

Le groupe Ramsay développe la téléconsultation en proposant un abonnement à 11,90 euros par mois aux patients. Sous couvert de faciliter l’accès aux soins partout dans le pays, cette stratégie pourrait au contraire accentuer la sélection des patients par le porte-monnaie.

Le nouveau dispositif de Ramsay propose pour 11,90 euros par mois, l’accès à un avis d’un praticien ou une réponse sur une question de santé, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 (dans la limite de 20 par an). ©PHOTOPQR/LA PROVENCE/VALLAURI

Le nouveau dispositif de Ramsay propose pour 11,90 euros par mois, l’accès à un avis d’un praticien ou une réponse sur une question de santé, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 (dans la limite de 20 par an). ©PHOTOPQR/LA PROVENCE/VALLAURI

Une offre de téléconsultation qui met le feu aux poudres. Début juin, l’abonnement proposé par Ramsay, leader discret de la santé privée en France, a déclenché une bronca des professionnels du secteur.

Lancé depuis janvier, ce dispositif que beaucoup ont comparé à un Netflix médical donne, pour 11,90 euros par mois, l’accès à un avis d’un praticien ou une réponse sur une question de santé, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 (dans la limite de 20 par an).

Dans un communiqué, le groupe assure que ce service, sans surcoût de consultation, ni prise en charge par l’assurance-maladie (sauf pour les éventuelles prescriptions réalisées lors des téléconsultations), « ne se substitue pas à un médecin traitant ». Continuer la lecture de Avec son « Netflix médical », comment le groupe Ramsay lorgne les déserts médicaux

La région lance un plan sur la gestion de l’eau ! + Invitation

La région Occitanie est l’une des plus exposées aux effets du changement climatique : hausse des températures moyennes, augmentation de la fréquence d’épisodes extrêmes tels que les tempêtes, les pluies diluviennes ou les canicules.

Illustration 1

Les élus régionaux autour de la Présidente Carole Delga pour la présentation du plan à la presse © Julien Sueres

Les conséquences de cette pression exercée sur la ressource en eau sont aujourd’hui nombreuses, à la fois sur les milieux aquatiques, sur les sols et les usages. À ce jour, le déficit annuel (différence entre ressource et besoins) régional en eau est estimé à environ 200 millions de m3, induisant inévitablement des conflits d’usages. Une situation d’urgence qui a amené la majorité régionale à bâtir depuis des mois un grand plan régional pour un nouveau modèle de gestion de la ressource. Le plan a été présenté aux élus régionaux lors de l’assemblée plénière qui s’est tenue le 22 juin dernier à Montpellier.

« Pour répondre à l’urgence climatique et renforcer notre engagement en faveur d’une gestion durable de l’eau, la Région se dote aujourd’hui d’un Plan régional pour l’eau qui fixe jusqu’à 2030 une feuille de route construite autour de 3 axes : sensibiliser, mobiliser et être exemplaire sur les enjeux de gestion de la ressource, optimiser les usages de l’eau, en alliant sobriété et innovation, et sécuriser les besoins en eau des milieux et des activités, pour un meilleur partage de la ressource », a déclaré la présidente Carole Delga lors de l’assemblée régionale. Continuer la lecture de La région lance un plan sur la gestion de l’eau ! + Invitation