Alliance, FNSEA, Total, Uber… Organes syndicaux ou grandes firmes privées, ils ont gagné une influence démesurée au sein des gouvernements successifs, remportant la plupart des arbitrages. Au point d’être suspectés de cogérer la politique nationale avec les ministres.
On dit d’eux qu’ils sont les « vrais maîtres de Beauvau ». Le couple Alliance-Unsa police, bloc syndical majoritaire parmi les policiers, a démontré, dans l’affaire des policiers de Marseille, à quel point il pouvait imposer son agenda au ministère de l’Intérieur. Mais ils ne sont pas les seuls : la FNSEA sur les dossiers agricoles, le Medef sur les réformes économiques, Uber sur le droit du travail… Plusieurs groupes d’intérêt, syndicaux ou privés, occupent un poids démesuré dans les tractations et les décisions élaborées au sein des ministères, jouant du rapport de force et profitant, souvent, de convergences de vues politiques avec les membres de l’exécutif.
L’affaire n’est pas neuve. Mais elle a pris un coup d’accélérateur avec les macronistes. Les lobbyistes ne sont plus seulement reçus régulièrement dans les bureaux ministériels. Certains y travaillent. La majorité présidentielle est passée maîtresse dans l’art du pantouflage et du rétropantouflage, comme si public et privé étaient deux mondes indifférenciés.