Moissac: Lettre ouverte au préfet (PCF Castel/Moissac/Pays de Serres) + pétition + communiqué

A la suite des propos ignominieux tenus par M. Lopez lors des dernières cérémonies de commémoration, les communistes, les progressistes, les citoyens-es s’adressent à M. le Préfet.

lettre ouverte au préfet propos de M Lopez

Castelsarrasin le 9 juin 2023

à Vincent Roberti, préfet du Tarn et Garonne,

à Arnaud Sorge, sous-préfet de l’arrondissement de Castelsarrasin,

Objet : lettre ouverte concernant les propos tenus à Moissac lors des commémorations

Monsieur le Préfet,

En l’espace d’un mois, lors de deux cérémonies officielles de commémoration dans la ville de Moissac, nous avons assisté à des discours porteurs d’un révisionnisme de mauvais aloi à l’heure où la République se doit d’afficher son unité dans le monde anxiogène qui est le nôtre.

En effet, profitant de la tribune qui lui est de droit, en présidant les cérémonies du 8 mai, « commémoration de la victoire de 1945 » et le 8 juin, en « hommage aux morts pour la France en Indochine », le maire de Moissac M. Lopez a tenu des propos inquiétants en présence des autorités préfectorales et de l’ensemble des élus-es et citoyens-nes présents.

Nous voulons vous faire part de notre vive protestation et nous nous élevons contre ce discours qui consiste à falsifier l’histoire en énonçant le 8 mai que « les nationalistes, royalistes et catholiques ont été les premiers résistants » dans la ville des Justes qui a tant fait pour sauver des griffes vichystes des centaines d’enfants juifs, qui a abondé les maquis de Dolmayrac, du Corps Franc Pommiès et d’autres, en hommes et femmes qui se sont sacrifiés contre l’envahisseur allemand, qui ont subi pendaisons et assassinats par les hordes nazies…

Nous voulons également vous faire part de notre vive protestation quant à la récidive de M. Lopez lors de la commémoration d’hier, ce jeudi 8 juin, ou le discours prononcé avait tous les accents d’une diatribe aux relents fascisants en falsifiant l’histoire à coup de qualificatifs reprenant les thèses de l’œuvre civilisationnelle de la France dans le Pacifique, parlant de « phare hexagonal qui éclaire le monde par ses philosophies classique et humaniste », mais aussi glorifiant « Ses héros, à l’image du général de Lattre de Tassigny, s’engageaient avec l’esprit du missionnaire. » et se poursuivant par l’utilisation de termes tels que « croisade » , « une croisade face à la barbarie communiste ; une croisade dont la foi en l’universelle France a transcendé ces paras, ces légionnaires ».

Ce violent pamphlet exprimé en public par un représentant de la nation et sorti tout droit des cercles soraliens et révisionnistes les plus obscurs se poursuivait par les mots « d’Union Française » et spécifiait qu’il fallait célébrer « auprès des jeunes nos éclatantes victoires, qu’elles furent royales, impériales ou républicaines, nous devons rappeler l’œuvre positive de la plus Grande France, qu’elle fut spirituelle, philosophique ou matérielle. » en référence à l’occident chrétien.

Lopez a terminé son discours par un vibrant « le déshonneur s’abattrait sur nous si nos œuvres politiques avaient pour résultante l’ensevelissement de la plus belle des œuvres, l’œuvre française pour laquelle ils donnèrent leur vie. Vive nos paras et nos légionnaires, vive la mémoire de la plus Grande France, Vive notre civilisation, Vive la France !» sans que quiconque ne semble trouver à y redire.

Vous comprendrez Monsieur le Préfet, combien à la lecture de ces mots, nous soyons très inquiets de cette dangereuse et manipulatoire dérive.

Nous savons que ce type de discours avait lieu mais jusqu’à présent ils restaient confinés dans les réunions privées, apparaissaient dans quelques livres sulfureux prisés des mouvances identitaires, des groupes fascistes et néo-nazis. Aujourd’hui, il est insupportable qu’il s’étale sur la place publique porté par un maire lors de cérémonies officielles. Les « Morts pour la France », engagés par devoir plus que par goût méritent l’hommage apaisé de la Nation et ne peuvent servir de caution à des thèses nationalistes qui en d’autres temps ont fait basculer le monde dans l’horreur de guerres mondiales.

Après les affichages demandant la révision du procès de Pétain qui ont fleuri sur les panneaux « libres » de la ville, les tracts contre les populations immigrées responsables de tous les maux, les affiches vichystes, la présence d’identitaires, les discours de M. Lopez sont de nature à troubler l’ordre Républicain, à alimenter les ressentiments et sont dangereux pour la pérennité des valeurs de la République.

Au nom des communistes, des démocrates, des progressistes et des citoyens-nes de notre territoire, nous demandons le respect de notre devise républicaine :  Liberté, Egalité, Fraternité et Laïcité.

Dans l’attente de vous lire, recevez M. le Préfet, l’expression de notre engagement républicain.

Maximilien Reynès-Dupleix, secrétaire du PCF Castel/Moissac/Pays de Serres        


Lettre pétition citoyenne: « pour le respect des hommages républicains à Moissac »

Monsieur le préfet du Tarn et Garonne,

Monsieur le sous-préfet de l’arrondissement de Castelsarrasin,

Nous, citoyens moissagais et moissagais de coeur, attachés aux valeurs républicaines de notre pays, souhaitons, par la présente, vous informer de notre indignation face aux  discours tenus par le maire de Moissac lors des commémorations républicaines.

 Le 8 mai 2023 à l’occasion de la commémoration de la victoire du 8 mai 1945, le maire de Moissac a tenu des propos révisionnistes dans lesquels il a nié le rôle des communistes dans la résistance, tout en s’abstenant de condamner le nazisme et en imputant les lourdes pertes humaines de cette guerre aux « progrès scientifiques du 19ème siècle ».

Le 8 juin 2023 à l’occasion de l’hommage rendu aux Morts pour la France en Indochine, le maire de Moissac a réécrit l’histoire. Il a transformé l’élan d’émancipation d’un peuple en une manipulation politique à l’occasion d’un discours belliqueux, sans manifester la compassion due aux victimes civiles de cette guerre. Ce discours a été publié sur les réseaux sociaux de la commune :  https://www.moissac.fr/actualites/hommage-aux-morts-pour-la-france-en-indochine/

Ces commémorations républicaines sont devenues une tribune politique guerrière et partisane pour le maire de Moissac et ne permettent plus aux citoyens de partager, nombreux, ces temps de mémoire collective. Nous tenions à vous signaler notre inquiétude et souhaitons que ces cérémonies républicaines, auxquelles vous assistez monsieur le sous-préfet, respectent l’hommage aux victimes et l’histoire de notre pays.

Veuillez agréer, monsieur le préfet et monsieur le sous préfet, l’expression de nos respectueuses salutations.

signature de la Lettre pétition citoyenne


communiqués PCF82 et PS

Communiqué du PCF82 suit aux propos scandaleux du maire de Moissac et réaction des communistes de la section de Castel/Moissac qui interpellent le Préfet de Tarn-et-Garonne
Aucune description de photo disponible.Le Jeudi 8 juin, au cours de l’hommage rendu aux Morts pour la France en Indochine, M. Lopez Maire de Moissac a tenu des propos tout droit sortis des pires discours néocolonialistes de ces prédécesseurs de l’extrême droite tels Le Pen ou Soral…
C’est la 2ème fois, après le 8 mai dernier, qu’il utilise des commémorations officielles pour tenter de réécrire l’histoire mettant en avant la grandeur civilisationnelle de la France, parlant « d’Œuvre Française, d’éclatantes victoires royales, impériales ou républicaines », fustigeant l’ennemi rouge lors de ces discours belliqueux dans lesquels il occulte sciemment les victimes civiles et l’élan d’émancipation des peuples face au colonialisme.
Nous condamnons avec fermeté ces propos révisionnistes qui sont indignes d’un élu de la Nation.
Nous interpellons M. le Préfet, garant de nos institutions pour que cessent ces diatribes haineuses et que soit garanti la devise républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité et Laicité.
Montauban le 10 juin 2023
PCF82

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Attaque au couteau à Annecy : l’énième récupération politique indécente de la droite

  • Quelques minutes à peine après l’attaque d’Annecy, les récupérations politiques ont plu sur les réseaux sociaux.
  • LR, RN et Reconquête y ont déversé leur bile anti-immigration, alors qu’un projet de loi gouvernemental sur le sujet est attendu pour l’été.
  • Un collectif d’extrême droite a même manifesté jeudi dans la soirée à Annecy.
En quelques minutes, la droite et l'extrême droite ont prétexté de ce fait divers pour stigmatiser les étrangers vivant en France. © OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

En quelques minutes, la droite et l’extrême droite ont prétexté de ce fait divers pour stigmatiser les étrangers vivant en France. © OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

Est-ce la marque d’un réflexe pavlovien ou le signe d’un profond irrespect pour les victimes ? Probablement les deux. Comme à chaque attentat, la droite et son extrême n’attendent jamais bien longtemps avant d’incriminer, dans une sorte de 100 mètres de la surenchère, les choix de l’État en matière d’immigration.

Jeudi, après l’attaque au couteau d’Annecy, par un homme de nationalité syrienne, dont les motivations n’étaient pas encore connues, les récupérations politiques se sont multipliées sitôt sa nationalité révélée. À la droite de l’échiquier politique, on espère visiblement surfer sur les sondages qui placent régulièrement l’immigration parmi les priorités des interrogés. Continuer la lecture de Attaque au couteau à Annecy : l’énième récupération politique indécente de la droite

Jean Louis Demeurs, une stèle pour une mémoire restaurée

Devant l’auberge du Belvédère, les cendres de J.L. Demeurs ont été épandues en 1992 mais la stèle méritait une remise en état depuis de longues années. C’est chose faite !

Et en présence de M. le Sous-préfet, du maire de Montagudet, de porte drapeaux et sous l’égide conjointe des anciens combattants avec M. Robert Delbés et du souvenir Français avec M. Laurent Robène, la cérémonie fut à la fois simple et empreinte de solennité et de souvenirs. Maximilien Reynès-Dupleix accompagné de Mme et M. Veyres représentait le parti communiste français. Nous notions la présence d’Estelle Hemmami, et de nombreux représentants locaux d’anciens combattants.

M. Robène a rappelé la génèse de ce monument et la participation du PCF à sa réfection. Quand à Robert Delbés, il fut brillant comme à son habitude, rappelant l’engagement de JL Demeurs au service des autres dés le début dans la résistance jusqu’à la libération. Non sans humour, M. Delbès a fustigé ces « patriotes vichystes » qui ont fait la chasse aux communistes, aux progressistes et aux francs-maçons partout bien avant que les nazis ne déferlent sur nos contrées saluant le courage et l’abnégation des soldats de l’ombre.

Maximilien Reynès-Dupleix a quant à lui donné le sens de l’engagement de l’instituteur, de l’élu Demeurs au service de Moissac, de ses enfants aux côtés des maires Rigal et Nunzi. Puis en présence de M. Lopez, il a rappelé les dangers du révisionnisme ambiant, spécifiant que l’on ne pouvait réécrire l’histoire à sa guise. A l’heure où les tenants des thèses extrémistes, les factieux s’affichent dans les rues avec des insignes nazis, à l’heure où ils s’en prennent aux élus de la République comme à Montjoi, il était salutaire de spécifier que JL Demeurs et ses compagnons avait lutté, souvent au prix de leur vie pour les valeurs de la république.

Le sous-préfet terminait la prise de parole insistant sur le devoir de mémoire, le besoin de construire l’avenir en tenant compte du passé.

Les gerbes déposées, le salut aux armes et la marseillaise à capela ont conclu ce moment émouvant sur le causse Lauzertin avant un échange autour d’un verre.

Montjoi, la démocratie en danger… Soutien du PCF!

Communiqué

La fédération PCF DU Tarn et Garonne soutient le maire de Montjoi, petite commune de notre département, et condamne les exactions dont il est victime. Il est intolérable que les élus quel qu’il soit, soit menacé, injurié, soit porté au pilori sur les réseaux sociaux, et vive ainsi dans l’angoisse d’être agressé à tout moment.

Ces pratiques, qui nous rappellent les heures noires de l’histoire notre pays, reviennent dans nos contrées. Il s’agit bien d’agissements inqualifiables de groupes factieux d’extrême droite qui se propagent sur nos territoires. Il faut non seulement condamner ces pratiques, mais les dénoncer publiquement, car l’ordre républicain est en danger, la démocratie est en danger. Le PCF a toujours combattu ces idées nauséabondes et sera toujours en première ligne pour faire barrage à ces procédés fallacieux.

Le PCF 82 témoigne ainsi sa solidarité à toutes les victimes de la bête immonde ! Rangez vos chemises brunes, messieurs les fauteurs de trouble. La République vous rattrapera tôt ou tard !

Montauban le 2 juin 2023

 


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Quand la Macronie déclare sa flamme au RN

Les semaines passent, et les déclarations de respect voire d’amour du gouvernement ou de députés de la majorité envers le parti de Marine Le Pen s’intensifient. Jeudi, plusieurs responsables macronistes ont dressé des louanges aux députés d’extrême droite dans un article du Figaro.

Aux côtés de Marine Le Pen, le député Jean-Philippe Tanguy incarne cette « normalisation » du parti d'extrême droite. © AFP / LUDOVIC MARIN

Aux côtés de Marine Le Pen, le député Jean-Philippe Tanguy incarne cette « normalisation » du parti d’extrême droite. © AFP / LUDOVIC MARIN

La lucidité d’Élisabeth Borne n’aura été qu’un mirage. Sa sortie qualifiant le Rassemblement national d’ « héritier de Pétain », véhiculant une « idéologie dangereuse » – tout en renvoyant dos à dos l’extrême droite et la gauche -, dimanche sur Radio J, n’aura pas caché longtemps la complaisance du camp macroniste avec celui de Marine Le Pen.

Dès mardi, Emmanuel Macron a frontalement critiqué cette phrase en Conseil des ministres. Un recadrage sec : «  ce n’est pas comme cela que le combat contre l’extrême droite doit se mener, il ne passe plus par des arguments moraux » évoquant des « mots des années 90 qui ne fonctionnent plus ». Surtout, ne pas rappeler d’où vient le RN et quel est son ADN au prétexte que cela ne paie pas électoralement… Continuer la lecture de Quand la Macronie déclare sa flamme au RN

A propos de l’Affaire Salah Hamouri

Nadir Dendoune est journaliste. Son documentaire L’affaire Salah Hamouri sera projeté au cinéma Le Luxy d’Ivry sur Seine ce vendredi 2 juin à 20h.

L'avocat franco-palestinien Salah Hamouri à Paris, le 20 janvier 2023.

L’avocat franco-palestinien Salah Hamouri à Paris, le 20 janvier 2023.
© Joël Saget/AFP

Depuis son expulsion en France par l’Etat d’Israël le 22 décembre 2022, l’avocat franco-palestinien, Salah Hamouri fait l’objet d’une campagne d’intimidation et de calomnie de la part d’associations communautaires défendant la politique coloniale israélienne, avec un objectif clair : le faire taire.  

Je suis naïf, enfin très con. J’étais persuadé que l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, expulsé à vie de sa terre natale, la Palestine, un déchirement pour quiconque, ses dix ans de placard en Israël, son épouse bannie elle aussi du territoire depuis 2016, avait déjà assez payé et que les soutiens inconditionnels de cet état colonial lui lâcheraient la grappe. Je m’étais trompé.

Depuis de son retour forcé en France en décembre dernier, ils tentent de le faire taire par tous les moyens, en tentant d’annuler ses conférences en amont, en faisant pression sur les politiciens des villes où il est attendu, prétextant un danger de trouble à l’ordre public, peu importe si entre 2012 et 2022,  Salah Hamouri a participé à plusieurs centaines de débats en France mais aussi à l’étranger, a été reçu aux Nations-Unies, au Sénat français, sans qu’aucun incident n’ait eu lieu.  Continuer la lecture de A propos de l’Affaire Salah Hamouri

Lutte contre l’extrême droite : la Macronie a lâché l’affaire

Face aux néonazis qui défilent dans Paris comme dans l’affaire de l’agression du maire de Saint-Brevin, la Macronie se montre bien tiède face à l’extrême droite. Surtout quand on compare son attitude à l’agressivité qu’elle réserve à la gauche. Dans La Tête dans le flux, notre chroniqueur Cyprien Caddeo décrypte comment la majorité libérale contribue à désarmer l’opinion face au péril brun.

La tête dans le flux, c’est la chronique du service politique de l’Humanité.

Yannick Morez : « L’État nous a abandonné face à l’extrême droite »

Le maire démissionnaire de Saint Brévin, acculé par des groupuscules néofascistes, était entendu ce mercredi 17 mai par la Commission des lois du Sénat. Il dénonce une série de défaillances de l’État dans la gestion du projet de création, dans sa commune, d’un Centre d’accueil pour demandeurs d’asile.

Yannick Morez auditionné au Sénat. Le maire démissionnaire de Saint-Brévin date le début des menaces à son encontre de l'arrivée de militants d'extrême droite, qui avaient déjà sévi à Callac.

Yannick Morez auditionné au Sénat. Le maire démissionnaire de Saint-Brévin date le début des menaces à son encontre de l’arrivée de militants d’extrême droite, qui avaient déjà sévi à Callac.Image : Sénat

« On s’est retrouvés seuls à devoir affronter l’extrême-droite. » Yannick Morez, le maire démissionnaire de saint Brévin les pins, en Loire Atlantique, a exposé, devant la commission des lois du Sénat, ce mercredi 17 mai, au travers d’une minutieuse chronologie débutant en 2016, la cascades de défaillances de l’Etat et de ses représentants qui l’ont conduit, le 10 mai, a démissionner et a quitter le territoire de sa commune. L’Édile a dénoncé l’inaction des forces de gendarmeries, de la procureur de la république, du préfet et du sous-préfet, des ministres et même du président de la république tous sollicités, certains à plusieurs reprises, ces deux dernières années, depuis que le Collectif de préservation de la Pierre attelée et ses alliés de la fachosphère ont commencé de semer la terreur dans sa commune.

NDLR de MAC: Saint-Brévin : Rassemblés et unis le 24 mai en solidarité avec Yannick Morez (Fabien Roussel)

M. Lopez a le révisionnisme RN en écharpe (PCF Castel/Moissac/Pays de serres)

Le discours de R. Lopez lors de la célébration du 8 mai 1945 rendant hommage aux « résistants de la 1ere heure » a choqué. L’article du Petit journal titrant « Moissac se souvient du sacrifice des héros de la Résistance » résume en quelques gros traits et photos la chose, les écharpes tricolores de la République Française bien en vue.

Les extraits choisis laissent peu de doute sur le but et la teneur du discours. Réduire la Résistance aux nationalistes, royalistes et catholiques traditionalistes est bien entendu une vue de l’esprit. Effectivement, certains ont été résistants, à titre individuel, le gros de leurs troupes s’étant massivement rallié au régime de Vichy et au projet d’une Europe nazie.

Que le RN révise l’histoire de la guerre de 39-45 n’est pas nouveau et on ne peut décidément rien attendre de mieux de sa part. Mentionner dans la même phrase « l’Allemagne éternelle » et « l’armée de l’ombre » qui l’a combattue montre bien à quel point ce discours est une fraude. « L’Allemagne éternelle » n’existe que dans l’esprit malade des nazis et reprendre à son compte cette expression quand on est censé rendre hommage à la Résistance montre à quel point ce discours porte la trace indélébile de ses accointances idéologiques. Il ne viendrait à l’esprit d’aucun résistant fut-il de droite ou catholique traditionaliste d’utiliser le terme d’« Allemagne éternelle » sans s’en distancier clairement. Le terme de « civilisation » qualifiant notre culture nationale fleure bon les discours de l’Action française, sans parler des « strates germaniques ou marxistes » … Ne se refait pas une virginité lexicale qui veut, quand bien même on se prétend diablement contemporain et finaud en optant pour un terme emprunté à la géologie…Quant à l’amalgame entre germanique et marxiste, il en rappelle un autre tristement célèbre. Je vous laisse deviner.

Toujours est-il que la présence de deux champs lexicaux contradictoires est si flagrante qu’elle prêterait à rire si les temps n’étaient pas si lourds de menaces. Ce qui frappe dans cette triste histoire est moins lié aux contrevérités historiques ou aux grands absents de cette commémoration qu’à la présence ostentatoire des écharpes tricolores ou du sous-préfet. Il est dorénavant clair que la politique nationale autorise non seulement tous les révisionnismes mais plus grave, qu’elle les prend également sous son aile. Le fascisme est historiquement la roue de secours du Capital, mais comme le disait Marx, « l’Histoire ne repasse pas les plats » et il n’est pas certain que cette roue de secours utilisée dans un proche avenir porte les stigmates habituels : une moustache ridicule ou un œil de verre.

Le combat contre le RN et ses représentants est bien une question de fond… 

Pour le PCF, Alexandra Tricottet

PCF Castelsarrasin/Moissac/Valence et Pays de Serres

 


Pour combattre le RN et ses idées nauséabondes, rejoignez le PCF

 

L’électorat enseignant, convoité par les Le Pen par C. Lelièvre

Quelques piétons passent une affiche officielle de campagne de la candidate d'extrême-droite Marine Le Pen (Rassemblement National), sur un panneau d'affichage électoral (enseigne), le 5 avril 2022 à Paris.
Avril 2022, panneau d’affichage lors de la campagne présidentielle. Shutterstock

Le monde enseignant a longtemps été considéré comme foncièrement réfractaire au vote en faveur des partis d’extrême droite. Mais, désormais, on n’en est plus assuré, tant s’en faut.

C’est ce qu’avait d’ailleurs pointé à sa façon Marine Le Pen lorsqu’elle a salué la création du collectif Racine rassemblant des enseignants « bleu marine » en déclarant à la fin de son colloque du 12 octobre 2013 qu’une telle initiative « était inimaginable il y a quelques années ».

En réalité, la démarche délibérée des Le Pen vers les enseignants vient de loin, même si le succès n’a pas été au rendez-vous immédiatement.

Les messages des Le Pen adressés aux enseignants

Marine Le Pen s’était déjà adressée aux enseignants lors du colloque du Front national sur l’école de septembre 2011 en leur disant on ne peut plus nettement :

« Nous n’avons pas su vous parler. Longtemps nous avons commis l’erreur de croire que vous étiez complices de la destruction de l’école. Pour l’immense majorité d’entre vous, c’était une erreur et cette époque est révolue. »

Jean-Marie Le Pen lui-même était allé dans le même sens, cinq ans plus tôt, le 12 novembre 2006, lors de son discours au Bourget sur son « projet présidentiel » pour 2007, en se présentant comme « l’espoir de renouveau et la conscience progressiste du pays ». Il avait alors fustigé « le mépris des fonctionnaires, forcément absentéistes, qu’on veut rendre responsables de la destruction des services publics, alors que le plus souvent, fidèles à leur mission, ils en sont les premières victimes ».

Et pour ce qui concerne plus spécifiquement l’école et ses enseignants, Jean-Marie Le Pen avait mis en avant des préoccupations qui peuvent être partagées par nombre d’enseignants sans qu’elles soient des singularités propres au Front national :

« L’école est le véritable et premier lieu où se forge l’égalité, celle des chances. Or la véritable sélection, j’ose le dire, est source de l’égalité véritable […]. Lire, écrire, compter, connaître l’histoire et la géographie de son pays sont des bases essentielles qui aujourd’hui manquent à un élève sur quatre en sortie du primaire. L’école publique doit aussi respecter scrupuleusement la neutralité religieuse, politique et philosophique »

L’aggiornamento des Le Pen ne semble pourtant pas avoir eu un effet sensible immédiat. Quelques mois après son intervention au Bourget d’octobre 2006, Jean-Marie Le Pen n’obtient que 3 % des intentions de vote exprimées chez les enseignants pour le premier tour de la présidentielle de 2007 selon un sondage effectué en février 2007 par l’IFOP pour Le Monde de l’éducation.

Et quelques mois après son intervention de septembre 2011, Marine Le Pen n’atteint que 5 % des intentions de vote exprimées dans le sondage effectué par l’IFOP pour Le Monde de l’Éducation en février 2012. Marine Le Pen reste à l’étiage de ces 5 % selon le sondage effectué par l’IFOP à la mi-avril 2017.

Un vote enseignant en faveur du Rassemblement national minoritaire mais qui s’installe

Si on suit les indications du tableau 5 établi par Luc Rouban dans sa Note de recherche pour l’élection présidentielle 2022 à partir des données de l’enquête présidentielle 2022 par Cevipof et Ipsos, vague 24, d’avril 2021, on aurait eu 10 % de déclarations d’intentions de vote parmi les suffrages exprimés des enseignants, contre 8 % en mars 2017 est-il mentionné.

Luc Rouban. Les fonctionnaires face à l’élection présidentielle de 2022 (en avril 2021). [Rapport de recherche] CEVIPOF. 2021, pp.12. ffhal-03613479

Il semble bien qu’il y a eu un décollage progressif et continu (avec « effet retard ») du taux de déclarations d’intention de votes exprimées par les enseignants en faveur de Marine Le Pen passant de 5 % en février 2012 à 8 % en mars 2017 puis 10 % en avril 2021. Et cela va dans le sens d’un vote Le Pen qui s’installe dans le paysage enseignant durant ces dernières années, après bien des efforts de leur part.

À cela s’ajoute le taux d’intentions de vote exprimées en faveur de Marine Le Pen par les enseignants au second tour des élections présidentielles de 2022 qui attire l’attention et qui continue à être de nature à frapper les esprits.

Dès le 19 avril 2022, il a été indiqué dans le journal 20 minutes que « selon une enquête du Cevipof pour le second tour, 48 % des enseignants seraient prêts à voter pour Emmanuel Macron et 22 % pour Marine Le Pen ». Puis le 25 avril, sur RTL, il a été mis en avant qu’« un quart des professeurs a voté pour Marine Le Pen au second tour des présidentielles selon une étude du Cevipof ». Même s’il convient sans doute de relativiser (car au premier tour on choisit et au second tour on élimine, ce qui n’a pas le même sens), cela donne quand même à réfléchir.

S’il ne s’agit certes pas d’une vague susceptible d’emporter vraiment le monde enseignant, il n’en reste pas moins que l’on a quitté la place d’un vote dans les marges pour un vote certes foncièrement minoritaire chez les enseignants, mais qui s’installe et fait désormais partie du paysage.

 


Déclaration d’intérêts

Claude Lelièvre ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche