Ventes d’armes : +44 % en 4 ans, le business florissant de la France

NDLR de MAC: Plus que jamais, la folie guerrière des hommes pèse de tout son poids dans le monde et le bruit des bottes s’intensifie chaque jour. Ou en est le mouvement pacifiste mondial? Grèce, Syrie, Lybie, Amérique Latine, Birmanie, Sub-Sahara, Yémen…. Partout, ce sont les peuples qui subissent et qui payent un lourd tribu!Le 7 janvier au Yémen, les chars Leclerc de fabrication française sont déployés, lors d’une opération militaire contre des rebelles houthis et leurs alliés. © Saleh Al-Obeidi/AFP

Le 7 janvier au Yémen, les chars Leclerc de fabrication française sont déployés, lors d’une opération militaire contre des rebelles houthis et leurs alliés. © Saleh Al-Obeidi/AFP

La stagnation du commerce des armes, une première depuis le début du siècle, selon l’Institut international de recherche sur la paix (Sipri), cache une explosion des ventes chez les principaux fournisseurs, dont la France, ainsi qu’une augmentation de la production locale. Les chiffres d’un marché où règne la plus grande opacité.

Le commerce international des armes se serait stabilisé au cours des cinq dernières années, une première depuis le début du siècle et la période 2001-2005, indique le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix (Sipri), basé à Stockholm (Suède), et qui fait autorité sur la question, en dépit de l’opacité qui règne généralement dans ce secteur.

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Appel des communistes: L’urgence d’un nouveau monde ! (PCF82)

Soyons Clairs !

Face à la pandémie qui nous menace au quotidien et nous angoisse tant, le capitalisme est incapable de répondre à l’intérêt général et aux besoins vitaux des populations. Il plonge de plus en plus l’humanité dans le chaos social et écologique.

Les politiques d’austérité successives fragilisent depuis trop d’années les services publics et leurs emplois. Ce sont eux pourtant avec leurs salariés qui sont au quotidien sur le pont.

La pauvreté, le chômage, la précarité, le désespoir des jeunes, étudiants et précaires, se répandent largement.

Or, dans le même temps et en pleine crise sanitaire, l’indice CAC des 40 principales valeurs privées s’envole de 26,37 %. En Europe, les milliardaires ont vu leur fortune bondir de 14 %, de 25 % aux Etats-Unis. Les actionnaires s’enrichissent alors que le chômage s’envole.

Ce capitalisme financier affaiblit et déstructure nos capacités industrielles et de recherche.

Preuve en est le scandale Sanofi. Cet ancien fleuron français de la santé et du médicament est incapable aujourd’hui de fournir un vaccin anti-covid. Il a bénéficié de beaucoup d’argent public via le Crédit impôts recherche. Pourtant le groupe a licencié la moitié de ses chercheurs en France et dans le monde. Il ne reste plus que trois laboratoires de recherche sur les onze que comptait l’entreprise. La direction Sanofi et le gouvernement refusent toujours que ses chaînes de production sous-traitent la fabrication de vaccins conçus ailleurs…

Soyons Convaincus !

Des alternatives existent mais il faut choisir : servir la rapacité des actionnaires où l’intérêt général ? De partout, montent les exigences de bien public, de mise en commun, de partage des richesses, de propriété collective, de coopération, de vivre ensemble, de solidarité…

Des valeurs sur lesquelles se fondent les véritables propositions transformatrices :

  • Versement d’argent public sous condition d’utilité sociale et environnementale, l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui ont bénéficié de ces versements,
  • Revalorisation des minimas sociaux et des bas salaires, des agents de la fonction publique,
  • Mise en œuvre d’un véritable impôt sur les fortunes,
  • Création de nouveaux services publics dans les domaines de la santé, du médicament, de l’eau…

C’est avec combativité que les élus communistes au plan régional ou local agissent pour la gratuité des transports collectifs, pour la création de centres publics de santé dans les territoires…

Soyons Combatifs !

Malgré les contraintes sanitaires et sociales difficiles qui pèsent sur la vie quotidienne, nombreux sont les salariés qui ne baissent pas les bras et luttent courageusement contre l’austérité infligée aux services publics, contre la casse des entreprises et des emplois, contre la mal-vie. C’est le cas des personnels EDF unanimement opposés avec tous leurs syndicats au projet Hercule de démantèlement de l’entreprise publique de l’énergie. C’est le cas aussi des enseignants, des personnels de santé, des étudiants, des salariés des entreprises de logistique…

Il n’y aura pas de changements ni de progrès durables sans des mobilisations multiformes et des débats sur les mesures urgentes à imposer qui doivent accompagner ces mobilisations.

Les communistes s’engagent à participer à toutes les initiatives à venir contre l’austérité, pour plus de solidarité, pour une meilleure répartition des richesses et pour l’accès de tous à une vie décente. Ils appellent les citoyens attachés aux valeurs de gauche à les rejoindre au-delà des échéances électorales dans les combats quotidiens.

Ensemble et unitaire, bâtissons ce nouveau monde !

 

Vous pourrez rencontrer les communistes :

Samedi 13 à Beaumont de Lomagne dés 10h30 sur le marché

Dimanche 14 à Moissac dés 10h30 sur le marché

Mardi 16 à Valence d’Agen dés 10h30 sur le marché

 


Ensemble et unitaire, bâtissons ce nouveau monde !

Je suis d’accord sur les propositions faites, je souhaite être contacté (e) et participer

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Adresse : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Tél : ……………………………………….

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J’ai des propositions, je les exprime :

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Contacts PCF Espace Métais 24, rue de la Révolution 82100 Castelsarrasin 06 .85.73.52.10 Pages dédiées sur FaceBook®

 

Quelle(s) politique(s) culturelle(s) dans les municipalités Front/Rassemblement National ? Et à Moissac?

« NDLR de MAC: suite a l’annonce municipale RN de Moissac de la fin du « Festival des voix, des lieux et des mondes » qui disparait de fait avec le non renouvellement de la subvention à MCV (Moissac Culture Vibrations) et la reprise en main de toute la programmation culturelle, il est intéressant de se pencher sur le bilan culturel effectué en juin 2020 dans les 11 communes tenues depuis 2014 par le RN. L’article parut sur le site Culture G est a ce titre édifiant et laisse présager les mêmes dérives pour la commune de Moissac et ses habitants: la mise en place d’une culture dévoyée au service de la cause identitaire de la nouvelle majorité municipale. Ici pas de « fête du cochon » mais un recentrage sur des valeurs locales : le Chasselas et uniquement le Chasselas!

Et dire que certains contradicteurs vont encore applaudir la fin de la diversité culturelle qui fait la richesse des rencontres. Moissac se recroqueville sur elle même et perd petit à petit sa splendeur culturelle…. Quel appauvrissement et M. Lopez n’a même pas pour lui la palme de l’originalité! »

 

 

Hôtel de ville d’Hayange, dans le Grand-Est

 

Au dernières Municipales, le Front/Rassemblement National rafle la mise avec 11 mairies. Observés à la loupe pendant les six dernières années, ces maires ont cherchés à marquer la ville de leur empreinte non sans scandale. Souvent oubliées les politiques culturelles sont pourtant un excellent biais pour analyser les politiques publiques et leur politisation et instrumentalisation. Qu’en est-t-il à Hénin-Beaumont, Hayange, Mantes-la-Ville ?

En 2014, au lendemain du premier tour des élections municipales à Avignon qui place le candidat Front National (FN), Philippe Lottiaux, de quelques centièmes de points devant la candidate union de gauche (PS-EELV), Cécile Helle, en tête (29,63% contre 29,54%), Olivier Py, directeur du Festival d’Avignon déclare à France Info (24 mars 2014) “Je ne me vois pas travailler avec une mairie Front national. Cela me semble tout à fait inimaginable. Donc je pense qu’il faudrait partir. Il n’y aurait aucune autre solution”. Olivier Py complète sa pensée lors d’un entretien donné au Nouvel Observateur le 26 mai 2014 : “rester, travailler avec le Front national, c’est le cautionner. Je ne le ferai pas, je ne prendrai pas la responsabilité historique d’asseoir Marine Le Pen et Jean Vilar à une même table. Oui, j’ai du mépris pour les idées du FN. Front national, ce nom veut bien dire quelque chose, non ?”.

Avec cette déclaration, Olivier Py s’engage fortement. Il marque une rupture entre le monde culturel et le Front National, et questionne de fait la relation qu’entretient le Front National avec les politiques culturelles. Continuer la lecture de Quelle(s) politique(s) culturelle(s) dans les municipalités Front/Rassemblement National ? Et à Moissac?

5 rappels historiques pour nos diplomates qui aiment taper sur la Commune de Paris

Capture d'écran des échanges de Gérard Araud et Etienne de Poncins sur Twitter.

Capture d’écran des échanges de Gérard Araud et Etienne de Poncins sur Twitter.

Gérard Araud, ancien ambassadeur aux États-Unis, et Étienne de Poncins, qui représente la France en Ukraine, s’en prennent à la révolution de 1871 sur Twitter, au plus grand mépris de l’histoire. Cent-cinquante ans après, l’esprit versaillais est toujours là…

La Commune de Paris reste une période méconnue. Même les plus hauts diplomates en ont une vision, disons, erronée. Pour les 150 ans de cette révolution, voilà que l’ancien ambassadeur de la France aux États-Unis, Gérard Araud, la qualifie d’« insurrection armée contre une Assemblée qui vient juste d’être élue au suffrage universel, qui incendie par esprit de destruction les monuments de la ville, le tout sous l’œil de l’ennemi qui sable le champagne ».

Un tweet que notre ambassadeur en Ukraine, Étienne de Poncins, commente ainsi : « La Commune est aussi une préfiguration du totalitarisme communiste soviétique par la terreur et les massacres accomplis. Sur le plan politique, c’était une référence permanente de Lénine pour 1917. »

Seule la dernière phrase tombe juste. Pour le reste, il conviendrait de traiter cette période avec plus de rigueur et moins de mépris.

  • Un : la Commune s’est insurgée le 18 mars 1871 car Thiers tentait de s’emparer des 227 canons de la garde nationale.
  • Deux : l’Assemblée élue en février l’a été lors de législatives réclamées par l’Empire allemand, dont l’armée occupait plus de 40 départements français et retenait près de 400 000 prisonniers. Le Journal officiel ne publie d’ailleurs ni le nombre d’inscrits, ni celui de votants. Et les monarchistes remportent l’élection non pas car les citoyens adhèrent à leur régime, mais parce qu’ils apparaissent comme les garants de la paix (en échange de 5 milliards de francs-or, et de la session de l’Alsace-Moselle).
  • Trois : Paris se révolte, et la Commune adopte en 72 jours toute une série de mesures progressistes.
  • Quatre : Thiers la fait massacrer, après avoir demandé à Bismarck la libération de soldats uniquement dans ce but. L’ennemi peut sabler le champagne !
  • Cinq : les versaillais font bombarder la capitale et liquider plus de 17 000 personnes. Dans le chaos, des communards, sans l’aval de leur gouvernement, exécutent une centaine d’otages et brûlent des monuments. C’était une faute. Mais que dire des versaillais…

L’Humanité vous propose
un hors-série exceptionnel pour célébrer
les 150 ans de la Commune de Paris.

Revivez ces 72 jours de révolution, l’histoire de leurs acteurs
et la richesse des débats qui leur succédèrent.

Un magazine de 124 pages à commander ici

The Voice : Luc Laversanne, la voix des partisans

De sa voix grave et profonde, Luc Laversanne a interprété l'hymne de la Résistance devant 5,4 millions de téléspectateurs. © Lionel Guericolas/ITV/B233

De sa voix grave et profonde, Luc Laversanne a interprété l’hymne de la Résistance devant 5,4 millions de téléspectateurs. © Lionel Guericolas/ITV/B233

Samedi soir, sur le plateau de l’émission de TF1, le tromboniste de 30 ans a entonné le Chant des partisans. Et appelé humblement à plus d’amour et de solidarité.

Il est si rare d’entendre l’Histoire – la grande – résonner sur TF1 un samedi soir. Mais ce sont bien les mots écrits par Joseph Kessel et Maurice Druon qui ont touché les 5,4 millions de téléspectateurs du télé-crochet The Voice : «  Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines/Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’on enchaîne. » Ici magnifiquement interprétés par Luc Laversanne, ces deux vers du Chant des partisans, l’hymne de la Résistance, auront suffi pour que Marc Lavoine, fils de communistes, se retourne :  « Grâce à ces chansons, on comprend d’où l’on vient et où on doit aller », a salué le coach, visiblement ému, autant par « l’engagement » du jeune homme de 30 ans que par sa voix grave et profonde.

Icon VideoVoir la vidéo de sa prestation.

« Il me semble important de rappeler aux jeunes générations qu’on a un passé et qu’il faut s’y intéresser », a expliqué Luc Laversanne à 20 Minutes, pour justifier cet audacieux choix de chanson dont « les paroles correspondent à ce que l’on vit en ce moment ». Et son vécu personnel et difficile permet d’éclairer l’intensité de sa prestation : « J’ai vécu une enfance normale, mais à l’âge de 19 ans, j’ai eu beaucoup de mal à vivre mon homosexualité dans ma famille », s’est-il livré. Se sont ensuivi six années à vivre dans la rue à « survivre comme (il) pouvait ». Alors, sous les projecteurs de The Voice, il est humblement venu dire que « cette période est compliquée », donc « aidez-vous les uns et les autres et surtout aimez-vous ».

Un instituteur communiste en Algérie: et maintenant le film!… Par Alexis Sempé

Et maintenant le film ICI

Grâce à la découverte d’archives totalement inédites appartenant à Gaston Revel, le téléspectateur découvrira l’Algérie à la fin des années trente telle qu’elle se révèle à ce jeune instituteur français. Il comprendra le dépaysement et l’isolement de l’instituteur du bled dans les années difficiles de la Deuxième Guerre mondiale. Il mesurera la vigueur et l’âpreté des combats politiques et syndicaux menés par un militant du parti communiste algérien de l’après-guerre et la violence des tensions qui accompagnent la marche à l’indépendance et à la construction du nouvel État algérien. Fait unique et exceptionnel en Algérie, lors des élections municipales de 1953, Gaston Revel est élu à Bougie (Constantinois) dans le deuxième collège électoral réservé aux seuls musulmans. Gaston Revel, un instituteur en Algérie est un film qui éclaire de l’intérieur l’Algérie de 1936 à 1965, trente années décisives sous un regard totalement inédit.

Réalisateur Pierre Mathiote

 

Et le Livre (Alexis Sempé)

En 1936, Gaston Revel entre à l’Ecole Normale d’Alger, où l’on est censé lui apprendre à « éduquer l’indigène ». C’est aussi l’époque où il commence à s’intéresser à la politique : il est attiré par le Front Populaire, puis par l’anarchisme espagnol, qu’il cite en exemple de réussite sociale. Au cours de son service militaire, enfin, il approche pour la première fois le communisme.

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A l’école de la Commune de Paris de Jean-François Dupeyron (Par Daniel Amedro)

Jean-François Dupeyron
A l’école de la Commune de Paris
L’histoire d’une autre école
Editions Raisons et passions, 2020, 310 pages, 18,96 €

La Commune de Paris fête son 150e anniversaire en 2021. Sa pensée éducative et son action effective en matière scolaire sont encore très peu connues car le modèle dominant de l’histoire scolaire française les oublie systématiquement.

Pourtant, la première laïcisationdes écoles publiques fut l’œuvre de la République de Paris dès le 2 avril 1871. De même, celle-ci, dans les conditions extrêmement difficiles que lui imposa le second siège de Paris, entama la construction d’une école inspirée par la pensée pédagogique des divers socialismes du XIXe siècle. La notion d’éducation intégrale fut au cœur de cette approche d’une éducation nouvelle, qui voulait «  qu’un manieur d’outil puisse écrire un livre, l’écrire avec passion, avec talent, sans pour cela se croire obligé d’abandonner l’étau ou l’établi  ».

Cet ouvrage se consacre à l’étude de l’œuvre scolaire de la Commune de 1871 et propose de réhabiliter une histoire pédagogique presque totalement méconnue  : celle qui va des projets pédagogiques ouvriers dès les années 1830 au projet syndical d’école rouge de la jeune CGT avant le premier conflit mondial, en passant par l’école nouvelle élaborée par la Commune.

C’est donc la conception et l’histoire d’une autre école qui nous sont présentées ici : ni l’école étatique des «  républicains d’ordre  », ni l’école confessionnelle des congrégations religieuses, mais une école émancipée construite par et pour le peuple.

Jean-François Dupeyron est enseignant-chercheur en philosophie de l’éducation à l’Université de Bordeaux. Membre de l’équipe de recherche SPH (Sciences, Philosophie, Humanités), il travaille sur les questions d’école et d’éducation.

Librairie Publico
45 rue Amelot – 75011


Extrait:

La requête de la société L’Education Nouvelle à la Commune de Paris le samedi 1er avril 1871 à l’Hôtel-de-Ville

Le JORF en date du dimanche 2 avril 1871 en parle en ces termes :

« Les délégués de la société l’Education Nouvelle ont été reçus hier par les membres de la Commune, auxquels ils ont remis une requête conçue en ces termes :

A la Commune de Paris,

Considérant la nécessité qu’il y a, sous une République, à préparer la jeunesse au gouvernement d’elle-même par une éducation républicaine qui est toute à créer ;

Considérant que la question de l’éducation, laquelle n’est exclusive d’aucune autre, est la question mère, qui embrasse et domine toutes les questions politiques et sociales, et sans la solution de laquelle il ne sera jamais fait de réformes sérieuses et durables ;

Considérant que les maisons d’instruction et d’éducation entretenues par la commune, ou par le département ou par l’Etat, doivent être ouvertes aux enfants de tous les membres de la collectivité, quelles que soient les croyances intimes de chacun d’eux ;

Les soussignés, délégués de la société l’Education Nouvelle, demandent d’urgence, au nom de la liberté de conscience, au nom de la justice :

Que l’instruction religieuse ou dogmatique soit laissée tout entière à la direction libre et à l’initiative des familles, et qu’elle soit immédiatement et radicalement supprimée, pour les deux sexes, dans toutes les écoles, dans tous les établissements dont les frais sont payés par l’impôt ;

Que ces maisons d’instruction et d’éducation ne contiennent aux places exposées au regard des élèves ou du public aucun objet de culte, aucune image religieuse ;

Qu’il n’y soit enseigné ou pratiqué, en commun, ni prières, ni dogmes, ni rien de ce qui est réservé à la conscience individuelle ;

Qu’on n’y emploie exclusivement que la méthode expérimentale ou scientifique, celle qui part toujours de l’observation des faits, quelle qu’en soit la nature, physiques, moraux, intellectuels ;

Que toutes les questions du domaine religieux soient complètement supprimées dans tous les examens publics, et principalement dans les examens pour brevets de capacité ;

Qu’enfin les corporations enseignantes ne puissent plus exister que comme établissements privés ou libres.

La qualité de l’enseignement étant déterminée tout d’abord par l’instruction rationnelle, intégrale, qui deviendra le meilleur apprentissage possible de la vie privée, de la vie professionnelle et de la vie politique ou sociale, la société l’Education Nouvelle émet en outre le vœu que l’éducation soit considérée comme un service public de premier ordre ; qu’en conséquence elle soit gratuite et complète pour tous les enfants des deux sexes, à la seule condition de concours pour les spécialités professionnelles.

Enfin, elle demande que l’instruction soit obligatoire, en ce sens qu’elle devienne un droit à la portée de tout enfant, quelle que soit sa position sociale, et un devoir pour les parents ou pour les tuteurs, ou pour la société.

Au nom de la société l’Education Nouvelle, les délégués nommés dans la séance du 26 mars à l’Ecole Turgot :

Henriette Garoste, rue Saint-Paul, 43 ; Louise Lafitte, rue Saint-Paul, 43 ; J. Manier, rue du Faubourg Saint-Martin, 148 bis ; J. Rama, rue Caroline, 11 ; Rheims, rue d’Hauteville, 33 ; Maria Verdure, rue Sainte-Marie-du-Temple, 8.

« Il a été répondu aux délégués que la Commune était complètement favorable à une réforme radicale de l’éducation dans le sens qu’ils indiquaient ; qu’elle comprenait l’importance capitale de cette réforme, et qu’elle considérait la présente démarche comme un encouragement à entrer dans la voie où elle était résolue à marcher ».

L’analyse de Daniel Amédro pour mieux comprendre l’importance de l’école en ce 150ème anniversaire de la commune (Temps de lecture, en dehors de l’ouvrage de Jean-François Dupeyron, 25 minutes) en fichier PDF à ouvrir en cliquant ci-dessous

Surmenage, stress… « Nos modes de fatigue révèlent les manières d’exister socialement », explique l’historien Georges Vigarello

L'historien Georges Vigarello, en août 2020. © Hannah Assouline/Opale via Leemage

L’historien Georges Vigarello, en août 2020. © Hannah Assouline/Opale via Leemage

Alors que la pandémie accentue l’épuisement de nos sociétés, l’historien, spécialiste des mentalités et des sensibilités, propose une Histoire de la fatigue. Du Moyen Âge à nos jours. Il en montre les mutations comme autant de révélateurs des rapports des sociétés à la perception des corps et à leurs usages. L’infatigabilité devient-elle une nouvelle norme ? Quel lien entre fatigue et affirmation croissante de l’individu ? Entretien.

Historien du corps et de ses perceptions, vous affirmez que, avec la maladie, la vieillesse et la mort, la fatigue serait l’autre empêchement majeur des corps ?

Georges Vigarello Dans les années 2010, j’avais orienté mes recherches sur les évolutions des perceptions du corps, jusqu’à publier le Sentiment de soi. Je m’étais rendu compte que la perception des maladies avait évolué dans le temps, ainsi que celle de la fatigue et des perceptions intérieures. J’ai donc cherché à comprendre comment ce sentiment de fatigue avait évolué dans le temps. De manière anthropologique, il est vrai qu’il y a trois grands obstacles dans l’idée que nous nous faisons de l’existence. Ces trois grands obstacles sont la mort, la maladie et la fatigue. Or il se trouve que l’objet fatigue a été peu travaillé par les historiens, alors que de belles histoires de la perception de la mort et des maladies ont été produites, notamment à travers l’œuvre de l’historien Philippe Ariès. Pour faire cette histoire de la fatigue, j’ai tâché de croiser les textes médicaux, les témoignages des contemporains, les textes de mœurs et de morale, afin de repérer les manières de dire les fatigues. Ces manières de dire permettent, selon moi, de révéler dans chaque époque son rapport aux corps, de restituer en somme la culture d’une société. Nos modes de fatigue révèlent les manières d’exister socialement.

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Dictionnaire Arbitraire (édition AuberBabel)

 NDLR de MAC: Un ouvrage rafraichissant des éditions AUBERBABEL à lire de toute urgence…

Le regretté1 Desproges avait eu l’idée à la fois géniale et farfelue d’écrire un « dictionnaire superflu » avec un seul mot par lettre dont un des charmes était que chaque article était agrémenté de la même illustration, avec une légende adaptée et toujours étonnamment pertinente, l’une d’entre elles étant le véritable titre du tableau utilisé.

Une de ces légendes était : « le pangolin s’est échappé ».

Je n’aurais pas le mauvais goût de faire remarquer, plus de trente ans après sa disparition, que non, malheureusement, le pangolin ne s’est pas échappé, du moins si on en croit les récits de source officielle. S’il s’était effectivement échappé, il n’aurait pas reçu la fiente de la chauve-souris enfermée à l’étage au dessus, ni fourni bien involontairement ses écailles souillées pour la confection d’une poudre de perlimpinpin, dont les vertus aphrodisiaques ne sont pas plus grandes que si on l’avait fabriquée avec des rognures d’ongle (fabrication bien inutile d’ailleurs puisqu’il suffit de se ronger les ongles pour absorber de la kératine), laissant ainsi les pangolins en paix et nous épargnant une pandémie.

Ce dictionnaire arbitraire ne prétend même pas à cette rigueur : les illustrations sont parcimonieuses et aléatoires, les articles sont disparates, la seule règle étant d’avoir au minimum un mot par lettre de l’alphabet. Travail beaucoup moins ambitieux, donc, qu’un dictionnaire tentant de recenser tout ce que l’honnête homme doit savoir, telle cette Encyclopédie des connaissances utiles parue en 1836, dont le tome seizième, d’un format à peu près analogue à celui-ci, nous mène seulement de Civilisation (suite – il faut dire que le programme est ambitieux) à Comestible, article qui renvoie lui-même aux articles aliment, farine, pain, pâte, salaison, etc., dont nous ne pourrons donc pas profiter si nous ne possédons que ce tome seizième.

Sans prétendre à l’exhaustivité ni même à la cohérence, notre système a cependant l’avantage de nous permettre de faire état de quelques questionnements, marottes, obsessions ou rancœurs, selon le système employé en 1940 par Godfrey Elton dans ses émissions radio, intitulées It occurs to me : c’est ce qui me passe par la tête et je vais donc vous en parler.

Mais sont-ce simplement des marottes ou des obsessions ?

Les définitions des mots choisis arbitrairement ne relèvent elles pas plutôt d’une « vision du monde », mélange d’objectivité et de subjectivité, même si elle reste parcellaire étant donné le procédé choisi ?

1 C’est vraiment une façon de parler, parce que je ne l’ai découvert qu’après sa mort. C’est pourquoi il ne m’a jamais déçu. Qui sait, il serait peut-être devenu gâteux, ou pire, réac et sentencieux.


Quatrième de couverture

Sans prétendre à l’exhaustivité, ce petit livre, n’a de dictionnaire que l’ordre alphabétique de ses articles, choisis par ses différents contributeurs en fonction des idées qui leur sont passées par la tête à un moment quelconque, ce qui n’enlève à priori rien à leur pertinence éventuelle. Les rubriques ayant été collectées juste avant la crise du « gros vide », il est temps de s’attaquer dès aujourd’hui au tome deux afin d’y disséquer les nouveaux barbarismes apparus depuis. Ces nouveaux maux sont à définir d’urgence si nous ne voulons pas devenir leurs esclaves. A vos plumes !


En vente pour 10 € ou 12€ avec envoi. S’adresser à Alexandra Tricottet <alexandra.tr@laposte.net>

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À Paris, le baroud de déshonneur de Génération identitaire (Dossier complet d’analyses)

C’est la première fois que Génération identitaire organiseune manifestation en son nom propre dans la capitale. B. Guay/AFP

C’est la première fois que Génération identitaire organise une manifestation en son nom propre dans la capitale. B. Guay/AFP

Près de 1 000 militants se sont rassemblés, samedi, dans la capitale à l’appel du groupuscule Génération identitaire. Un dernier coup de communication avant leur dissolution définitive ?

« Français, défends-toi, tu es ici chez toi », « Migrants partout, frontière nulle part », « Europe, jeunesse, reconquête ». Phobie de ­l’invasion et fantasme d’une civilisation blanche en péril ont pris rendez-vous, samedi, place Denfert-Rochereau à ­Paris : près de 1 000 militants d’extrême droite ont ­répondu à l’appel de Génération identitaire à manifester contre la procédure de dissolution engagée à son encontre par le ministère de l’Intérieur, le 13 février.

Gérald Darmanin a d’ailleurs été copieusement insulté et invectivé par les manifestants, qui ont qualifié le ministre de « complice » de « l’invasion migratoire ». « Lui aussi, vous  l’avez dissous ? »  ont ­également interrogé des pancartes à l’effigie de figures ­historiques qui se sont opposées, en leur temps, à « ­l’envahisseur » : Vercingétorix, un soldat de 14-18 ou encore Jeanne d’Arc.

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