Fabien Roussel : « Je mène un combat de classe, pas de race » In Charlie Hebdo

 

Il est l’un des plus discrets des candidats de gauche, le communiste Fabien Roussel fait cependant parler de lui depuis quelques semaines. Essentiellement pour deux initiatives : son hommage aux dessinateurs de Charlie Hebdo le 5 janvier 2022 et ses propos sur la bonne chère. De quoi déchaîner la fureur de ceux qui ont vu – même dans son camp – un « virage politique » du PC. « Des polémiques stériles loin des préoccupations des vraies gens », estime Fabien Roussel qui a accordé une interview à Charlie.

« Évidemment que le PCF peut et doit organiser des hommages à Charlie. Hier soir, cela dépassait largement l’hommage : la sélection des invités confirme un virage politique opéré par mon parti depuis qqes mois (…) ». Que vous inspire cette déclaration sur Twitter de la députée communiste Elsa Faucillon au lendemain de l’hommage que vous avez rendu aux dessinateurs de Charlie ? Continuer la lecture de Fabien Roussel : « Je mène un combat de classe, pas de race » In Charlie Hebdo

Manif des enseignants à Montauban : ras-le-bol rime avec protocole (DDM) + Vidéo

TV Locale Montauban – Manifestation des Enseignants accompagnés par des représentants de Parents d’élèves à Montauban 82.Merci à Smartrezo, réseau indépendant d’information non asservi aux GAFAM. Merci Michel Lecomte pour ton professionnalisme!

Derrière une intersyndicale, plus de 400 enseignants et personnels ont défilé jeudi dans les rues de Montauban pour exprimer leur mal-être et leur ras-le-bol.

450 personnes dans les rues de Montauban selon les syndicats et 400 d’après la police. Pour une fois, le différentiel entre les uns et les autres n’a pas fait le grand écart. En revanche, il en va tout autrement concernant le nombre de grévistes sur la journée. Les syndicats évoquaient un chiffre de 60 à 70 % pendant que le Dasen appuyait sur le frein à main avec 34,65 % dans le premier degré et 27,17 dans le second, soit les chiffres nationaux. Continuer la lecture de Manif des enseignants à Montauban : ras-le-bol rime avec protocole (DDM) + Vidéo

Éducation. L’école veut se débarrasser du virus Blanquer (dossier)

Manifestation des personnels de l'éducation nationale, le 13 janvier, à Toulouse. © Frédéric Schelbert/Hans Lucas/AFP

La colère était très forte dans le défilé parisien et dépassait largement des préoccupations liées à la mise en œuvre des protocoles sanitaires pour mettre en cause l’action du ministre de l’Éducation nationale.

Si Jean-Luc Godard était venu se promener sur le boulevard Saint-Michel jeudi après-midi, il aurait été heureux de constater que le Mépris était le blockbuster de ce 13 janvier. Jeanne a même collé l’affiche du film sur la pancarte qu’elle brandit au milieu de la manifestation parisienne. Cette enseignante en maternelle dans le 18e arrondissement de Paris dénonce « l’incohérence des mesures prises pour lutter contre la pandémie. Le nouveau protocole ne protège personne ». Surtout en maternelle, où les élèves ne sont pas masqués et où « nous, enseignants, n’avons toujours que nos masques en tissu ». Elle évoque un « ras-le-bol général depuis le début de la crise sanitaire » face à un ministre qui « détruit l’école à petit feu » et témoigne du « mépris » envers les personnels.

Tarn-et-Garonne. L’Éducation nationale en grève « contre le mépris de l’État » in DDM

Sandra Rubio et Maximilien Reynes-Dupleix, de la FSU. DDMWilliam Bernecker.
Sandra Rubio et Maximilien Reynes-Dupleix, de la FSU. DDMWilliam Bernecker.

 

Une grève de grande ampleur est prévue demain, dans toute l’Éducation nationale. Plus de la moitié des écoles du Tarn-et-Garonne ayant répondu aux syndicats a déclaré fermer. Interview.

Il n’aura fallu que quelques jours après la rentrée scolaire et son nouveau protocole sanitaire, annoncé la veille, pour que les personnels de l’Éducation nationale en arrivent au « ras-le-bol ». Un appel à la grève a été lancé au niveau national par une intersyndicale. Ce jeudi 13 décembre, ils se mobilisent pour exprimer leur mal-être, et obtenir plus de moyens de lutter contre la pandémie. Tous les détails avec deux enseignants : Sandra Rubio, cosecrétaire départementale de la FSU-SNUipp, le syndicat majoritaire des enseignants du premier degré ; et Maximilien Reynes-Dupleix, représentant FSU et secrétaire académique et départemental au CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail). Continuer la lecture de Tarn-et-Garonne. L’Éducation nationale en grève « contre le mépris de l’État » in DDM

Fabien Roussel défend la gastronomie française et provoque un tollé : la boussole de la gauche est-elle cassée ? in DDM

La lutte contre l’extrême droite, une constante pour Fabien Roussel comme pour le PCF.
La lutte contre l’extrême droite, une constante pour Fabien Roussel comme pour le PCF. DDM – LAURENT DARD

l’essentiel À gauche de l’échiquier politique, aucun candidat ne dépasserait 10 % au 1er tour des présidentielles, le 10 avril. Cela n’empêche pas les polémiques venues d’ailleurs comme celle qui, depuis dimanche, accuse le candidat communiste de chasser sur les terres du RN au prétexte qu’il défend la gastronomie française. De quoi s’interroger sur la boussole de la gauche en 2022.

« Le pli ordinaire de la gauche dans son histoire est la désunion. On sera donc tenté de dire que la gauche n’existe pas, ou de façon fortuite lorsque, face à ses adhérents et à ses électeurs, se dresse un ennemi commun », écrivait l’historien Michel Winoch dans « Qu’est-ce que la gauche », un ouvrage collectif paru aux éditions Fayard début 2017, à l’aube d’une campagne électorale qui a vu la gauche française éparpillée façon puzzle.
Une polémique née dimanche sur les réseaux sociaux laisserait croire que même la lutte contre l’extrême droite ne ferait plus partie des marqueurs communs de la gauche. Dimanche donc, Fabien Roussel déclare qu’« un bon vin, une bonne viande, un bon fromage : c’est la gastronomie française. Le meilleur moyen de la défendre, c’est de permettre aux Français d’y avoir accès ». Et, aussitôt, la twittosphère se déchaîne.
« Aïe aïe aïe heureusement que le grotesque ne tue pas ! Faites avancer la gauche au lieu de faire des appels de pied à la droite identitaire », s’agace Jannnanas, tandis que Sergio Coronado, un ex-député écologiste, se moque : « Je ne bois pas. Je suis végétarien. J’espère que je ne suis pas l’anti-France.

« Une polémique ridicule »

« Cette polémique est ridicule, soupire Jean-Pierre Bel, socialiste et président du Sénat de 2011 à 2014. On est là sur une dérive du wokisme. Il faut arrêter de vouloir évangéliser tout un chacun. J’en ai assez des inquisiteurs. Fabien Roussel, je l’apprécie. Il a amené beaucoup de choses au PC. Les combats politiques que j’ai connus dans ma vie me paraissent plus essentiels que ces attaques sans fondement. »
Carole Delga, la présidente PS de Région, enfonce le clou : « Je suis meurtrie du niveau des débats de cette présidentielle. Le débat n’est pas au niveau des enjeux… La crise climatique n’a jamais été aussi alarmante, les inégalités sociales sont criantes, mais ce sont des petites phrases des candidats dont nous nous préoccupons ? Après « l’emmerdement des non vaccinés » et « le karcher ® ressorti de la cave », voici que la polémique enfle alors que les propos de Fabien Roussel sont simplement de bon sens. Ceux qui ont écouté son intervention savent qu’il parle simplement de pouvoir d’achat, d’accès à une alimentation de qualité et même d’accès à la culture et à l’art. »

« On ne peut pas soupçonner le PC de faire du nationalisme pour prendre des voix à l’extrême droite, selon Christian Lammens, d’EELV. « 

Christian Lammens, membre du bureau exécutif régional Occitanie d’EELV, l’avait compris comme ça. Que quelqu’un puisse imaginer une seule seconde que Fabien Roussel pourrait chasser sur les terres de l’extrême droite le choque. « J’ai écouté le passage en entier. J’aurais développé sur le bio et la façon de favoriser les circuits courts. Mais pour le reste, il n’y a rien de choquant dans ce que dit Fabien Roussel. Les communistes sont hyperpatriotes, oui ! Ils l’ont prouvé pendant la guerre. Il n’y a pas de procès à leur faire pour ça. On ne peut pas les soupçonner de faire du nationalisme pour prendre des voix à l’extrême droite. Cette polémique, c’est n’importe quoi! »
Les valeurs de la gauche vont plus loin encore. Jean-Pierre Bel défend une gauche « internationaliste ». Les Verts se disent en lutte « contre l’agriculture industrielle qui est une des causes de l’augmentation des gaz à effet de serre ». À ce titre, ils rejoignent Fabien Roussel qui défend l’idée de « manger moins de viande mais de la bonne » à des prix accessibles pour tous. Jean Triguero, militant communiste ariégeois depuis 1968, se bat « pour l’emploi, les salaires »…

Des valeurs communes

Des valeurs communes qui font dire à son ami Jean-Pierre Bel que « la crise politique actuelle n’est pas une crise de la gauche. C’est une crise de la démocratie à laquelle Emmanuel Macron a participé en niant le fondement même de la démocratie, c’est-à-dire la lutte éternelle pour le progrès contre les conservateurs ».
En même temps, le Parti socialiste qui a implosé au niveau national résiste au niveau local, comme l’a prouvé Carole Delga, présidente la mieux élue de France aux dernières régionales.
Avec des communistes et des écologistes sur sa liste, elle montre que si certains ont perdu la boussole sur les réseaux sociaux, l’Occitanie ne perd pas le nord. Et que, sur le terrain, la gauche a encore un cap, « en cohérence avec ses valeurs de fraternité, de solidarité et de justice sociale ».

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Je rejoins la campagne des Jours Heureux en apportant mon soutien à Fabien Roussel

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Exaspération. Submergée par Omicron, l’Éducation Nationale appelle à la grève

Lionel Bonaventure/AFP

Après une semaine où le chaos dans les établissements a fait monter la colère, une large intersyndicale lance un appel à une mobilisation nationale jeudi 13 janvier.

C’est parti comme une traînée de poudre, au point que certains n’ont pas attendu l’intersyndicale du vendredi 7 janvier pour l’annoncer : la quasi-totalité des acteurs de l’éducation appellent à une grève nationale le jeudi 13 janvier.

Confrontée depuis des mois à une situation difficile, devenue totalement ingérable depuis la rentrée du 3 janvier avec le nouveau protocole sanitaire, censé accompagner le tsunami de contaminations engendré par le variant Omicron, l’école menace d’imploser à tous les niveaux et a décidé de dire stop.

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Omicron. L’école craque et les mensonges de Blanquer éclatent + appel à la Grève

Thomas COEX/POOL/AFP

De la maternelle au lycée, la situation est vite devenue explosive depuis la rentrée pour les élèves, les familles et les personnels. Une réalité que le ministre de l’Éducation nationale a de plus en plus de mal à masquer.

On a beau essayer, on ne trouve pas. On ne trouve pas d’autre mot pour qualifier tout ce qui remonte des écoles, collèges et lycées depuis le 3 janvier que celui-ci : le chaos. Et cela va bien au-delà des seuls problèmes posés par cette évolution du protocole sanitaire annoncée à la dernière minute, la veille de la rentrée – qui plus est dans un média privé et payant. Continuer la lecture de Omicron. L’école craque et les mensonges de Blanquer éclatent + appel à la Grève

École: Retour sans réelle protection

 

Soignants et syndicats enseignants s’inquiètent du manque de mesures sérieuses pour éviter la propagation du virus dans les écoles, pourtant épicentres de la contamination.

Le ministre de l’éducation nationale s’accroche à son mantra : maintenir les écoles ouvertes. En pleine cinquième vague de Covid, Jean-Michel Blanquer peine pourtant à mettre en place la moindre mesure qui rende ce rêve réalisable. Interrogé sur France Inter le 28 décembre, il s’est contenté d’annoncer le doublement du nombre de tests exigés pour les cas suspects. «  Désormais lorsqu’il y a un cas dans une école primaire, les élèves ne reviennent à l’école qu’avec un test négatif. Aujourd’hui on ne fait faire qu’un test, et on va sûrement aller vers deux ou trois tests à plusieurs jours d’intervalle » a – t-il expliqué. Continuer la lecture de École: Retour sans réelle protection

Passe sanitaire au travail : les syndicats s’y opposent et expliquent pourquoi

Division des salariés, renforcement du pouvoir de l’employeur, atteinte au secret médical... Autant de dangers pointés par les organisations syndicales. © Bruno Levesque/IP3

Le gouvernement a entamé les consultations sur la généralisation de l’obligation vaccinale en entreprise. Si le patronat est réticent, les syndicats sont contre. Pour la CGT, une telle mesure serait même contre-productive.

L’exécutif veut transformer l’actuel « passe sanitaire » en « passe vaccinal ». Cela fera l’objet d’un texte de loi prévu dès janvier, et, parmi l’extension possible de ses champs d’application, le gouvernement réfléchit à l’imposer en entreprise. La ministre du Travail, Élisabeth Borne, a échangé ce lundi en visioconférence avec syndicats et patronat pour entendre leurs avis sur le sujet. « Rien n’est acté à ce stade », a-t-elle assuré. Les représentants des salariés sont unanimes sur le fait qu’il vaut mieux « convaincre et inciter » que « contraindre ». L’opposition au passe vaccinal au travail apparaît franche à la CGT, FO et la CFE-CGC, quand la CFDT se dit « très, très sceptique » et la CFTC « très réservée ». Continuer la lecture de Passe sanitaire au travail : les syndicats s’y opposent et expliquent pourquoi

Alyson McGregor : « Notre système de santé néglige les femmes »

Alyson McGregor enseigne la médecine à l’université Brown (États-Unis), où elle a fondé une division d’étude du sexe et du genre en médecine d’urgence. © Angela C. Brown

Mauvaise prise en charge des pathologies, absence de recherche médicale spécifique liée au genre… Dans « le Sexe de la santé », Alyson McGregor, médecin urgentiste américaine, fait le procès d’une médecine occidentale « androcentrée » qui met en danger la moitié de la population. Entretien.

Alyson McGregor est médecin urgentiste, spécialiste des questions de genre et de sexe. Elle enseigne la médecine à l’université Brown  (États-Unis), où elle a fondé une division d’étude du sexe et du genre en médecine d’urgence. Signataire de nombreux articles scientifiques sur ce thème, elle a cofondé le collectif Sex and Gender Women’s Health Collaborative, qui regroupe connaissances et pistes de formation.

Le Sexe de la santé, d'Alyson McGregor (Érès)

À pathologie cardiaque similaire, les femmes meurent plus que les hommes. Parmi tous les médicaments mis sur le marché, la grande majorité n’est jamais testée sur des femmes. La plupart de celles qui se présentent aux urgences à la suite d’un malaise risquent bien souvent de se voir renvoyées chez elles avec un diagnostic d’anxiété…

En s’appuyant sur des exemples cliniques, sur des études médicales à grande échelle et sur sa propre expérience de médecin urgentiste, Alyson McGregor fait le constat effarant de la différence abyssale existant entre le soin des patients et celui des patientes. Son livre, « le Sexe de la santé » (éditions Érès) se présente comme une source d’information pour les soignants comme pour le grand public, mais aussi comme un manuel destiné aux femmes, qui leur donne des armes pour être mieux entendues et donc mieux soignées.

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