Où en est l’esprit Charlie 10 ans après l’attaque terroriste qui a décimé une partie de la rédaction du journal Charlie Hebdo ?
« Fruits d’une longue tradition républicaine, les principes fondamentaux de la liberté d’expression continuent de faire l’objet d’une adhésion massive de l’opinion publique. En dépit des controverses et des menaces récurrentes, ces valeurs démocratiques sont fortement ancrées et l’attentat du 7 janvier 2015 semble même avoir contribué à leur affermissement » rapportent les auteurs d’une enquête publiée 10 ans après l’attaque terroriste contre la rédaction du journal Charlie Hebdo. Dix ans après l’attentat, la Fondation Jean-Jaurès a mené une enquête avec l’IFOP en partenariat avec Charlie Hebdo sur le rapport des Français avec le dessin de presse, les caricatures et le soutien à la liberté d’expression. Quels enseignements livre cette enquête ?
Compagnon de route du PCF, biberonné par les anars Siné et Cavanna, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo était un grand ami de notre journal, avec qui nous menions des combats communs.
Il avait même porté avec Pierre Laurent, ex-directeur des rédactions de l’Humanité et de l’Humanité dimanche devenu sénateur PCF, l’idée d’une réduction d’impôts pour les dons aux entreprises de presse, qui bénéficierait aux deux titres.
Personne – ou presque – ne connaît Stéphane Charbonnier. Mais, depuis dix ans, tout le monde – ou presque – connaît Charb. Le dessinateur était en haut de la liste des terroristes islamistes qui ont fait un carnage dans la rédaction qu’il dirigeait, Charlie Hebdo. « Balles tragiques à la rédac : huit morts », aurait-il eu sans doute la force de plaisanter, s’il s’en était tiré. Car Charb était de ceux que rien ne faisait reculer. « Il avait décidé de ne pas se soumettre à la peur, à l’autocensure, à la loi du plus con », écrivait-on dans l’Humanité au lendemain de sa mort.
Il était « des nôtres », soulignait Patrick Apel-Muller, alors directeur de notre rédaction. « Un long compagnonnage s’est noué au fil des années entre l’équipe de Charlie Hebdo et l’Humanité. Son chef d’orchestre était Charb, coco insolent et professionnel rigoureux. » Continuer la lecture de « Il était des nôtres » : Charb, ce drôle de coco
Le dirigeant pendant quarante ans du Front national, qu’il a fondé et légué à sa fille Marine, est mort à l’âge de 96 ans. Son parcours, commencé dans les exactions des guerres coloniales, se confond avec une entreprise de haine dont l’héritage continue d’empoisonner la société française. Anticommunisme, xénophobie et antisémitisme ont été ses leitmotivs sa vie durant, lui valant procès et condamnations qui ne l’ont pas empêché de prospérer en politique, le coup de tonnerre du 21 avril 2002 marquant l’apogée de sa carrière.
Il va être enterré par une famille politique aux portes du pouvoir. Jean-Marie Le Pen, décédé mardi 7 janvier à l’âge de 96 ans, aura longtemps survécu à son éviction du Front national par sa propre fille, puis au changement de nom du parti auquel son destin s’était intimement lié. Dans la société française autant que dans le monde politique, parce qu’il aura su – un temps – rallier à sa flamme l’essentiel des chapelles de l’extrême droite, il laisse un héritage empoisonné. Continuer la lecture de Mort de Jean-Marie Le Pen : antisémite, tortionnaire et patriarche de l’extrême droite
« La mixité sociale est une des conditions de la réussite de tous dans la perspective d’une société plus égalitaire et fraternelle » rappelle l’OZP dans ce manifeste, pointant que la mixité sociale est inscrite dans le Code de l’éducation. Il formule quelques préconisations et priorités, parmi elles la formation, la stabilité, l’allocation des moyens en fonction de la situation sociale des établissements.
L’absence de tout discours et tout projet conséquents sur l’éducation prioritaire de ce gouvernement, comme de ceux qui l’ont précédé depuis 2017, est révélatrice d’orientations politiques qui ont renoncé à toute visée de lutte contre les inégalités scolaires et de démocratisation de notre système éducatif. Les dédoublements des classes de CP, CE1 et GS, obtenus grâce à la baisse démographique et dont les premiers résultats sont décevants, ne sauraient suffire. Continuer la lecture de Manifeste pour le développement de la mixité sociale et pour la consolidation de la politique d’éducation prioritaire
Les salariés ont appris le 15 novembre avec stupeur la volonté de la nouvelle secrétaire d’État à la Consommation, Laurence Garnier, de vendre le titre 60 Millions de consommateurs à un groupe privé.
Une décision d’autant plus incompréhensible que six mois plus tôt, le 2 mai, la ministre de la Consommation, Olivia Grégoire, avait arbitré en faveur d’un plan de rebond se traduisant par un investissement de l’État pour relancer le titre 60 Millions, accélérer la transformation numérique du site Internet du magazine et la production de supports permettant de générer de nouvelles recettes. Continuer la lecture de Pétition: Non à la privatisation de 60 Millions de consommateurs
L’urgence est là. Planifier ou subir le changement climatique, voilà le carrefour auquel est arrivé l’humanité.
L’immense travail du GIEC, valorisant l’apport inestimable de scientifiques du monde entier, nous alerte sur la gravité des conséquences de ce changement. Et il nous permet aussi d’affirmer qu’une transformation radicale peut préserver l’habitabilité de la Terre et être bénéfique à toutes et tous.
Une conviction est au cœur de notre démarche : ce grand défi qu’est la lutte contre le changement climatique ne pourra être relevé que dans la justice sociale et la coopération internationale.Continuer la lecture de A diffuser : Le Plan Climat du PCF
Inscription d’office à France Travail, activité obligatoire, sanctions… un bouleversement est en cours pour les allocataires du revenu de solidarité active, avec la mise en œuvre à compter du 1er janvier de la loi plein emploi. Syndicats et associations dénoncent un risque de travail gratuit et une atteinte aux droits humains.
Pour l’avocat Vincent Fillola, expert en droit pénal et droit pénal international, de nombreux acteurs de la solidarité font face à une « stratégie globale de persécution politique et judiciaire ». Des actions illégales contre lesquelles il faut se battre pour les faire reconnaître comme telles.
Campagnes diffamatoires sur les réseaux sociaux, dégradations de locaux, déclarations hostiles de responsables politiques, menaces, agressions… Ces acteurs de la société civile sont dans la ligne de mire de ceux qui œuvrent à l’instauration d’une société autoritaire et répressive à l’égard des contre-pouvoirs. Pour l’avocat Vincent Fillola, ces organisations doivent saisir systématiquement la justice pour se défendre.
Les associations font l’objet d’attaques notamment lorsqu’elles abordent les sujets de l’accueil des exilés ou du conflit israélo-palestinien. Est-ce un fait nouveau ?
Vincent Fillola, Avocat
On assiste aujourd’hui à une conjonction entre la manière dont les réseaux sociaux fonctionnent et les choix éditoriaux d’une partie des médias français. Les espaces d’expression sont de plus en plus polarisés et radicalisés. Les combats portés par les organisations de la société civile y sont caricaturés en positions partisanes. Leurs observations documentées, étayées et factuelles sont décrédibilisées, qu’elles concernent les conflits au Proche-Orient, la défense de l’environnement, etc.
Quelles sont les formes que peut prendre cette persécution ?
D’abord, on empêche ces organisations de fonctionner correctement, par le chantage à la subvention, par exemple. Des actions sont mises en œuvre pour freiner leur travail par la loi, le décret ou l’action gouvernementale. On les contraint en les persécutant judiciairement, en plus de leur couper les vivres. Leurs missions sont perverties par la caricature. On les essentialise. On radicalise leurs propos de sorte qu’ils perdent leur sens et leur puissance.
Enfin, il y a aussi des conséquences individuelles. Des bénévoles ou des salariés sont très directement exposés à des campagnes de cyberharcèlement violentes, voire à des actions violentes tout court. Des locaux sont attaqués. Que ce soit dans la vie numérique ou dans le réel, on assiste à une mise en danger des organisations de la société civile et de leurs acteurs à tous les étages, politiques, réputationnels, communicationnels et physiques individuels.
Que penser de ministres de l’Intérieur comme Bruno Retailleau, dénigrant l’action de la Cimade au sein des centres de rétention, ou comme Gérald Darmanin, avant lui, jetant la suspicion sur la LDH ?
La bataille culturelle dérive sur le terrain de l’action publique. Des élus n’hésitent pas à utiliser leurs fonctions pour nuire directement à ces organisations. On est face à une stratégie globale de persécution politique et judiciaire. Je crois que le droit est un outil dont il faut que les organisations de la société civile s’emparent de manière quasi systématique pour répondre à ces attaques et stopper cette dérive.
Les organisations de la société civile utilisent depuis longtemps la justice pour mener des contentieux stratégiques. En revanche, elles l’utilisent beaucoup moins pour se protéger elles-mêmes. Je pense qu’il faut systématiser le recours au dépôt de plainte lorsque des agents ou des bénévoles sont pris à partie sur les réseaux sociaux ou physiquement dans le cadre de leur action, lorsque des locaux sont dégradés, lorsque des lignes rouges sont franchies sur le terrain de la liberté d’expression, lorsque des dirigeants d’organisation sont diffamés, accusés d’être des islamistes ou des écoterroristes, etc.
Pourtant, la justice ne semble pas très efficiente face à des États qui bafouent le droit des étrangers aux frontières, commettent des crimes de guerre ou ne respectent pas les résolutions de l’ONU…
La justice n’est pas parfaite mais constitue un recours utile et parfois même le seul. Nous avons désormais un pôle spécialisé du parquet de Paris contre la haine en ligne. Il y a un certain nombre de choses qui sont déployables, qui sont utilisables et dont on aurait tort de se priver d’utiliser, parce qu’on pense que cela n’aboutira pas. La justice peut être dysfonctionnelle, elle peut être décevante. Mais elle n’est pas inopérante ni aux ordres.
Le recours au droit de réponse, dans les médias, peut également être quelque chose d’utile. Il peut permettre de replacer la parole objective, les combats et les missions qui sont menés par les organisations de la société civile dans un contexte, pour lutter contre une volonté de les caricaturer, de les stigmatiser et, in fine, de cornériser leur action.
La nouvelle ministre de l’Education nationale, Elisabeth Borne, s’est rendue à Mayotte ce lundi 30 décembre et a crée une polémique assez rapidement en tournant le dos à deux enseignants.
« Depuis 15 jours, dans tous les bidonvilles ici, personne n’est venu », lui explique un enseignant dans une vidéo retransmise sur BFM TV. « Vous pouvez dire ce que vous voulez aux informations, la réalité elle est là ». La ministre répond « qu’il y a eu des distributions comme vous l’avez fait ». Un autre enseignant indique « que personne n’a vu ces distributions ». Elisabeth Borne répond « qu’elles existent et que peut-être que les gens ne sont pas bien informés ». Continuer la lecture de Mayotte: Elisabeth Borne face à deux enseignants in Caf. Péda.