Retour de l’Université du PCF, par Franck Marsal + Video de clôture de Ian Brossat

 

Je conclus cette série sur le courage face à la montée des affrontements de classe et de la guerre par le Parti Communiste Français, et ma « note d’ambiance » de retour de l’Université d’été. Pour garder courage, il faut des points d’appui, des choses dont on ne doute pas quoiqu’il advienne. Pour moi, il y en a trois majeurs : le premier est la confiance dans la justesse de la théorie communiste, du matérialisme dialectique historique, formulé par Marx, Engels, Lénine et tant d’autres et surtout confirmées par l’histoire dans un nombre désormais très conséquents de situations et de pays. Il faut lire, se former et apprendre cette théorie pour comprendre à quel point chaque jour l’actualité politique nationale et internationale la confirme. Le second point d’appui, c’est la confiance dans le peuple, dans sa créativité pour surmonter les obstacles et dans sa capacité à triompher. Dans le mouvement du peuple qui accomplit l’histoire dans toutes ses contradictions, il n’y a ni véritable échec, ni pure répétition. Il n’y a que recherche de la solution, et comme le fleuve trouve toujours la mer, le peuple, même s’il doit passer par de longs détours, trouve toujours la solution des problèmes historiques. Pas par magie, mais parce qu’il contient l’intelligence sociale et qu’il est dans la confrontation permanente de cette intelligence et de cette créativité avec la réalité. Le troisième point d’appui dans les circonstances du capitalisme finissant, ce sont les partis communistes, et en particulier, pour la France, le PCF. L’apprentissage théorique et pratique du marxisme ; il n’y a pas de meilleur lieu pour le faire que dans l’action et dans la discussion avec les communistes eux-mêmes, c’est à dire au sein du parti. Là non plus, ce n’est pas de la magie, c’est que les communistes rassemblent le lien avec le peuple (même s’il peut sembler aujourd’hui distendu par rapport à ce qu’il a pu être) et la réflexion théorique (même remarque, quelles que soient les limites dans la situation actuelle). Et la confiance n’exclue pas la critique, au contraire, elle s’y développe. Quelle confiance accorder à quelqu’un qui ne vous dit jamais rien, vous laisse avancer sans rien questionner et finalement, cache son opinion derrière des convenances ? C’est l’esprit qu’a établi Maurice Thorez au sein du PCF, lorsqu’il a lancé sa campagne « Que les bouches s’ouvrent » et qu’il relayait vertement par une rubrique spéciale dans l’Humanité les lettres des communistes dénonçant les insuffisances de cadres du parti qui étaient cités nommément. « Il faut critiquer les directions et ne pas craindre, ainsi que l’a indiqué le comité de la région parisienne, de changer les directions qui n’acceptent pas la critique ou qui ne changent pas leur pratique » (l’Humanité, 23 septembre 1931) (Note de Franck Marsal pour Histoire&Société)

Je suis sur le retour après 3 jours de débats à Montpellier, marqués pour moi par la préparation et l’animation du débat autour de notre livre collectif « Quand la France s’éveillera à la Chine ». Ce débat a eu lieu ce dimanche matin, dans une salle archicomble et une qualité d’écoute et d’échanges remarquable. De nombreux camarades n’ont pu entrer dans la salle et se sont reportés sur d’autres sujets proposés en même temps. Ce débat et les réflexions que notre travail apporte étaient donc attendus. La vente de livres qui s’en est suivie a épuisé le stock disponible (et se poursuivra en ligne par une nouvelle série de commande auprès de l’éditeur), tant ceux qui avait été transmis à la librairie par la fédération de l’Hérault que les exemplaires que j’avais avec moi. On me pardonnera j’espère cette coquetterie, c’était un vrai plaisir de voir tout ces camarades finissant l’Université d’été avec notre ouvrage sous le bras. Continuer la lecture de Retour de l’Université du PCF, par Franck Marsal + Video de clôture de Ian Brossat

La Chine, les Brics et la voie alternative pour la France, mon intervention à l’Université d’été du PCF, par Franck Marsal

NDLR de MAC: Nous reprenons ici le texte de présentation de Franck Marsal mais nous n’avons pas le diaporama (Nous ne désespérons pas de l’obtenir…) et donc les diapositives annoncées ne sont pas visibles. Par ailleurs, nous travaillons à faire venir Franck Marsal pour la présentation du livre à Castelsarrasin et dans les environs. La question des BRICS est une question d’avenir!

 

Texte de la conférence de Franck Marsal à l’université d’été autour de notre livre de plus en plus collectif : quand la France s’éveillera à la Chine… La longue marche vers un monde multipolaire…

Remerciements :

Merci à tous d’abord d’être là pour cet échange. Je voudrais remercier toute l’équipe qui a organisé et préparé cette université et qui est encore à pied d’œuvre pour régler le déroulement quotidien de nos échanges. Je remercie mon parti, le Parti Communiste Français. Les idées n’appartiennent à personne, elles sont toujours le résultat d’une accumulation collective et les idées de transformation sociale et politique ne font sens que lorsque l’on les met à l’épreuve d’une pratique militante. Je remercie Danielle Bleitrach, Jean Jullien et Marianne Dunlop, avec qui nous avons écrit cet ouvrage collectif en nous complétant les uns les autres et je remercie particulièrement Fabien Roussel qui a accepté d’en écrire la préface. Comme le dit Fabien, nous avons voulu « ouvrir un espace de liberté », « en contrepoint à bien des idées et réflexions qui circulent [sur la Chine] et que parfois nous faisons nôtre à force de les entendre sans les interroger réellement » pour plutôt « entendre ce que la Chine a à nous dire et réfléchir ensemble à l’alternative à laquelle elle nous invite ».

Introduction : Les changements dans la structure du monde deviennent visibles, mais ils sont préparés par des changements profonds depuis longtemps. (diapo 3) Continuer la lecture de La Chine, les Brics et la voie alternative pour la France, mon intervention à l’Université d’été du PCF, par Franck Marsal

COMMUNISME ET NUMÉRISATION DE LA SOCIÉTÉ : QUAND LES DONNÉES (DATA) DEVIENNENT UN OUTIL SUPRÊME POUR L’EXPLOITATION CAPITALISTE

Par Jean-Paul LEGRAND
Marx nous a appris que l’histoire de l’humanité est avant tout celle des rapports de production : qui possède les outils, qui les utilise, qui en tire profit.
Au XIXᵉ siècle, il observait déjà que la machine industrielle n’était pas neutre : entre les mains du capital, elle devient un instrument d’exploitation, concentrant en elle le temps de travail des ouvriers, divisant celui-ci en multiples tâches pour produire massivement des marchandises, permettant aux capitalistes de réaliser des profits croissants par l’accumulation du temps de travail qu’il ne paye pas.
Aujourd’hui, ce ne sont plus seulement les machines-outils qui façonnent la société, mais les machines numériques : serveurs, algorithmes, bases de données. Ces nouvelles « usines invisibles » produisent un or moderne : la data autrement dit la masse d’informations utiles à toute production, son contrôle, sa logistique, sa commercialisation, sa consommation .
Comme hier la vapeur et l’acier, la donnée devient le levier indispensable de l’accumulation capitaliste du XXIeme siècle . Les profits des GAFAM en donnent la mesure : Alphabet (Google) a engrangé près de 84 milliards de dollars de bénéfices en 2023, Meta (Facebook) plus de 40 milliards, Amazon plus de 30 milliards. Ces chiffres vertigineux révèlent une vérité simple : ce n’est plus seulement le travail d’extraction et d’utilisation du pétrole ou la fabrication de l’acier qui sont les bases de l’enrichissement capitaliste, mais nos clics, nos gestes, nos mots, notre vie même qui contribuent involontairement au renforcement de cette exploitation.
C’est ce que nous allons tenter de démontrer ici.
L’homme et ses outils : une vieille histoire
Le préhistorien André Leroi-Gourhan nous rappelle que l’outil n’est pas seulement un objet extérieur à l’homme. Depuis la première pierre taillée, il est un prolongement du corps, une extension de la main, de l’œil, du cerveau. Sans outil, pas d’humanité ; sans humanité, pas d’outil. C’est une co-évolution.
Mais là où Leroi-Gourhan voyait une dynamique de libération — l’homme augmentant ses capacités grâce à ses instruments — Marx nous met en garde, cette dynamique homme-outil existe socialement dans des rapports de production dans lesquels s’opposent classe dominante et classe dominé : tout dépend donc entre quelles mains se trouvent alors ces outils. Dans le capitalisme, ils sont confisqués, car tous les moyens de production sont appropriés par une minorité qui les utilise pour exploiter la majorité.
Aujourd’hui, ce qui était vrai pour la pierre taillée ou la machine à vapeur l’est aussi pour les algorithmes et les mégabases de données. Ce sont de nouveaux outils anthropologiques. Mais sous le contrôle du capital, ils deviennent des armes de renforcement de la domination de classe.
L’outil numérique : prothèse de l’homme ou piège du capital ?
On pourrait dire que le smartphone est notre nouveau silex : il nous prolonge, il nous connecte, il nous donne accès à une puissance inédite. Mais à la différence du silex qui était propriété de son fabriquant, le smartphone ne nous appartient pas vraiment : l’appareil peut-être mais pas ce qui est nécessaire à son fonctionnement. D’ailleurs chacun sait qu’il doit faire des mises à jour des logiciels qui le font fonctionner et que le propriétaire du smartphone n’est aucunement propriétaire des données qui permettent ces mises à jour. Ce n’est donc pas nous qui décidons de son usage ultime : ce sont les grandes firmes qui captent et monétisent nos gestes les plus intimes.
Ainsi, ce prolongement technique de l’humain devient aussi dans le capitalisme une forme d’aliénation de l’homme exploité qui se voit utiliser des machines qui paraissent lui faciliter la vie c’est la valeur d’usage mais que cette facilité n’a qu’un but et est organisé pour faire du profit c’est la valeur d’échange.
Autrement dit la globalité des machines qui sont produites qui pourrait devenir une source d’épanouissement et de bien être social toujours plus grand est détournée au seul objet d’exploiter le travail humain pour en tirer profit capitaliste.
Nos comportements, nos relations, nos désirs sont analysés, découpés, transformés en profits. Les données, censées être le langage de notre époque, se changent en chaînes invisibles d’exploitation.
Le risque d’un Léviathan numérique
Certains répondront : qu’à cela ne tienne, confions ces données à l’État, mettons-les sous contrôle public. Mais là surgit un autre question. Car l’État tel qu’il existe aujourd’hui, dans les pays capitalistes, est l’instrument de la grande bourgeoisie. Centraliser les données dans ses mains reviendrait à confier notre intimité, nos comportements, notre vie sociale à un Léviathan numérique, capable de contrôler la population avec une efficacité sans précédent. D’ailleurs des bases de données sont déjà sous « protection » étatique mais qui nous garantit qu’elles ne seraient pas utilisées pour des fins autres pour lesquelles nous avons théoriquement donné notre accord ?
Le risque est réel : un capitalisme de collecte de données et de surveillance peut se doubler d’un étatisme de surveillance. Dans les deux cas, l’individu est pris dans un double filet serré de domination et d’aliénation. Cette crainte est fondée : n’avons-nous pas vu, dans l’histoire, des régimes utiliser les fichiers, les statistiques, les technologies de communication pour renforcer leur pouvoir sur les citoyens au lieu de les libérer ?
Transformer l’État pour transformer l’usage des données
Lénine, dans L’État et la Révolution, rappelait que l’État est toujours un instrument de domination de classe. Sous le capitalisme, il sert à maintenir l’ordre bourgeois et à protéger les profits. Mais la classe ouvrière, lorsqu’elle prend le pouvoir, doit aussi s’emparer de l’État et le transformer en un instrument de dictature démocratique contre la bourgeoisie.
Pourquoi dictature ? Parce qu’il faut briser la résistance acharnée des capitalistes qui ne renonceront jamais d’eux-mêmes à leurs privilèges. Pourquoi démocratique ? Parce que cette dictature légale, décidée par le peuple, s’exerce au profit de la majorité, en mettant les leviers du pouvoir entre les mains des travailleurs et du peuple.
Appliqué au monde numérique, cela signifie deux choses :
1. Confisquer aux capitalistes les données et les machines qui permettent de les exploiter, pour les socialiser.
2. Utiliser ces données pour accroître la démocratie réelle : non pas pour surveiller les individus, mais pour élever leur niveau de connaissance, améliorer les services collectifs, et les associer aux décisions.
Imaginez un État où les données de santé, de mobilité, d’éducation servent à améliorer la vie collective, mais aussi à rendre chaque citoyen plus savant, plus acteur, plus capable de participer aux décisions autrement dit de mener un combat politique pour transformer l’Etat afin qu’il soit l’affaire de tous et dirigé par le plus grand nombre jusqu’au fil du temps arriver à son dépérissement.
Dans cet esprit, la donnée devient un instrument de connaissance partagée : elle peut accroître la puissance intellectuelle des citoyens par une politique d’éducation de masse de haut niveau et transformer le rapport entre gouvernés et gouvernants. C’est là l’idée léniniste de la démocratie prolétarienne : un État qui prépare son propre dépérissement en se vidant peu à peu de ses fonctions coercitives, au profit de la gestion consciente par la collectivité.
Le dépérissement de l’État : horizon communiste
Lénine insistait : ce nouvel État des travailleurs n’est pas une fin en soi. Sa fonction est transitoire. Plus il réussira à organiser la vie sociale de manière démocratique, plus il verra sa nécessité diminuer. À mesure que les citoyens deviendront capables de gérer collectivement la société, l’État commencera à dépérir, perdant ses fonctions répressives pour laisser place à une auto-organisation des producteurs et des citoyens.
Dans cette perspective, la donnée devient un levier essentiel. Non pas une chaîne, mais une bibliothèque collective vivante, où chacun puise pour comprendre, décider, agir. Loin d’être un instrument de contrôle, elle devient un vecteur d’autonomie.
C’est ainsi que l’on évite à la fois la privatisation capitaliste et la centralisation autoritaire : en orientant la donnée vers l’émancipation, en transformant l’État bourgeois en État des travailleurs, puis en organisant progressivement sa disparition au profit d’une société communiste, où l’administration des choses remplacera le gouvernement des hommes.
D’aucuns diront que voilà une belle utopie. Mais songeons aux utopies des philosophes des Lumières qui se sont réalisées avec la révolution française. Certaines utopies liées à l’analyse de l’évolution des forces productives s’avèrent devenir des réalités, construites dans la lutte des classes.
Pour un socialisme cybernétique
Reprenant Marx, nous savons donc que le problème n’est pas la technique elle-même, mais le rapport social qui la commande. Reprenant Leroi-Gourhan, nous savons que la technique est inséparable de l’humain. Alors, pour que cette co-évolution devienne libératrice, il faut socialiser la donnée : la confier à une pratique légiférée et démocratique, transparente dans sa gestion, contrôlée et encadrée par les travailleurs et les citoyens de telle sorte qu’elle ne soit pas privatisée et utilisée par le capital mais pour le bien commun.
C’est ce que nous appelons un socialisme cybernétique : faire en sorte que les données et les algorithmes servent l’émancipation collective (soins de santé, transports écologiques, éducation, culture), au lieu de nourrir l’accumulation de profits privés ou d’être instrumentalisés par un État-bourgeois autoritaire.
L’horizon chinois : une voie socialiste de l’IA ?
Les réflexions des marxistes chinois apportent ici un éclairage précieux. Ils considèrent l’intelligence artificielle et la donnée comme des enjeux stratégiques de souveraineté. Inspirés par la méthode d’Ai Siqi, qui adaptait le marxisme aux transformations de son temps, ils cherchent à intégrer l’IA dans le développement socialiste.
Leur démarche est triple :
• Faire de l’IA un levier de puissance nationale, pour ne pas rester dépendants du capitalisme américain.
• Soumettre l’IA à une régulation éthique socialiste, afin qu’elle serve les masses et non une minorité.
• Utiliser la donnée et l’IA pour renforcer la démocratie socialiste et non pour consolider un capitalisme de surveillance.
Cette perspective ne résout pas encore toutes les contradictions, mais elle montre une voie : celle d’un usage socialiste de la technique, où l’accumulation de données ne serait plus une arme du capital ni un outil de coercition étatique, mais un bien commun au service de l’humanité:
Orienter le combat en faveur du socialisme pour vaincre l’exploitation et l’aliénation du capitalisme.
• Marx nous enseigne que l’outil peut devenir instrument d’exploitation dans la lutte des classes.
• Leroi-Gourhan nous rappelle que l’outil est constitutif de l’humanité.
• Lénine nous montre que l’État, transformé, peut devenir l’instrument de la libération avant de dépérir.
• Les marxistes chinois expérimentent déjà, dans la pratique, des formes de socialisme technologique.
Alors, pour rester pleinement humains et développer la civilisation à l’ère numérique, il nous faut arracher les données des mains du capital, refuser qu’elles deviennent un Léviathan d’État, et les réorienter vers une civilisation où la technique, socialisée démocratiquement, sera l’alliée des travailleurs et non un outil d’exploitation décuplée.
Rendez-vous à la fête de l’huma à l’espace « Sciences et Numérique »
 

Quelle peut être encore la contribution des « intellectuels » français ? par Danielle Bleitrach

NDLR de MAC: Merci à Danièle pour cet accès à une culture plus large, plus riche que celle normée et formatée par les illusions capitalistes que l’on veut nous vendre.

Histoireetsociete a aussi sa propre route politique à suivre, il y a ceux parmi nous comme Franck Marsal totalement impliqués dans la vie politique française, mais il est un fait que sans totalement nous en détacher, Marianne et moi, nous sommes de plus en plus intégrées à des échanges internationaux sur les civilisations et leurs œuvres en ce qu’elles sont une « avant-garde ». C’est une attente, une observation du monde en train de naître et qui dépasse le « divertissement », parce que nous croyons beaucoup à la manière dont les peuples et les « artistes » échangent dans l’innovation, alors que les politiciens s’avèrent être en retard. Nous avons pendant tout un temps déploré la manière dont l’impérialisme après sa victoire sur l’URSS nous invitait à la Tapie, à la Yves Montand à célébrer la crise, et à en finir avec « les idéologies », en l’occurrence le marxisme. Il s’avère qu’aujourd’hui cette table rase peut nous aider, parce que l’art, la littérature, la vulgarisation scientifique, toute une interrogation sur les « valeurs », retrouve ce goût iconoclaste face à la tartufferie ambiante. C’est ce monde là, le chinois qui s’est mis en mouvement et nous entraîne vers la conscience historique dans une sorte d’engrenage dont la lutte des classes fut-ce sous la forme de la mauvaise conscience des « bobos » n’est jamais absente, cela aide à attendre dans l’asphyxie, la courte vue et la vulgarité ambiante… Continuer la lecture de Quelle peut être encore la contribution des « intellectuels » français ? par Danielle Bleitrach

PCF : REDEVENIR LE PARTI DES TRAVAILLEURS ET DES OUVRIERS par Jean Paul Legrand

Depuis plusieurs décennies, le Parti communiste français a connu un recul notable de sa base ouvrière. Ce recul s’explique en partie par la désindustrialisation, mais aussi par des choix politiques internes, notamment l’abandon progressif d’une ligne révolutionnaire fondée sur les fondamentaux du marxisme. Le résultat : une transformation sociologique du parti, une perte d’influence dans les entreprises et une déconnexion croissante d’avec le monde du travail. Continuer la lecture de PCF : REDEVENIR LE PARTI DES TRAVAILLEURS ET DES OUVRIERS par Jean Paul Legrand

Droits de douane UE – USA Face à l’impérialisme américain, dans la diversité de nos opinions : RÉSISTONS!

Publié le 30 juillet 2025

Des droits de douane multipliés par neuf pour atteindre 15%, une obligation d’achat de 750 milliards de dollars d’hydrocarbures ultra-polluants et d’armements US, 600 milliards d’investissements outre-Atlantique qui n’auront donc pas lieu en Europe, un vague espoir de réouverture du marché US de l’acier à condition que l’UE aide les États-Unis à y affronter les pays émergents, des clauses géostratégiques inconnues dont on ne doute pas qu’elles visent à enrôler encore plus les États européens derrière les entreprises belliqueuses de l’impérialisme étasunien… le prétendu « accord » entre Ursula Von der Leyen et Donald Trump est d’une violence rare et constitue une véritable déclaration de guerre contre les peuples européens, contre la paix, contre l’environnement. Nous devons résister et bâtir un large front des nations et des peuples pour empêcher sa mise en œuvre, pour bloquer Trump une bonne fois pour toute. Que les peuples reprennent la main !

En effet, la présidente de la Commission européenne offre une victoire politique à Donald Trump et un encouragement à tous les nationalistes, apprentis fascistes qui, de ce côté de l’Atlantique, rêvent de l’imiter. Le Premier ministre François Bayrou et son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau peuvent verser des larmes de crocodile, ils portent la responsabilité de cette déroute en ayant soutenu Ursula von der Leyen à la tête de la Commission et accompagné les fermetures en France d’entreprises stratégiques. De même, le grand patronat français, Bernard Arnault en tête, tout comme l’extrême droite soutiennent cette politique et sont prêts à toutes les compromissions avec le nationaliste Trump.

Unissons-nous dans notre diversité ! C’est essentiel pour empêcher que les travailleurs, notre industrie, nos PME, notre agriculture et tous les activités qui y sont liées soient les premiers à pâtir de ces mesures. A part une minorité de financiers, c’est toute la société qui sera impactée.

Refusons des mesures dévastatrices pour le coût de la vie, l’emploi et le climat.

De telles mesures pourraient conduire tout droit l’Europe à la récession, augmenteraient le coût de la vie pour les salariés européens, amplifieraient « le chacun pour soi » entre Etats membres de l’UE et seraient dévastatrices pour l’emploi, pour la paix et le climat !

Elles renforceraient les orientations stratégiques des grands groupes pour soutenir les profits contre les salaires et l’emploi et viendraient justifier de nouveaux plans de licenciements, fermetures de sites et délocalisations. De nombreuses PME, des exploitations agricoles seront mises en difficulté par la baisse d’activité, le coût élevé de l’énergie et la baisse des investissements en France.

Beaucoup de secteurs seront aussi lourdement taxés, telle la métallurgie.

Surtout la guerre énergétique que nous mène Trump pèsera sur notre économie. Le coût de l’électricité et du gaz restera élevé pour les ménages comme pour les entreprises. L’achat de 250 milliards par an d’énergie aux Etats-Unis conduira aussi à un immense recul écologique conduisant à l’abandon des objectifs français et européens de réduction de l’utilisation des énergies fossiles, gaz et pétrole. De plus, la production américaine de gaz de schiste émet beaucoup plus de CO2 que l’utilisation du gaz conventionnel !

Avec un tel accord, le solde de la balance commerciale française va encore plonger !

L’impérialisme américain n’a pour autre objectif que de liquider l’économie européenne !

Il sera impossible de redresser les comptes de la nation avec un tel accord ! Idem en Allemagne et dans tant d’autres pays.

Enfin, ces mesures renforcent la dépendance technologique et militaire, voire la soumission, des Etats du continent pour un plat de lentilles, les profits de quelques multinationales apatrides.

Il est temps de résister et de siffler la fin de la récréation !

Pour le PCF, l’échange entre la Présidente de la Commission européenne et le Président des Etats-Unis ne peut constituer un « accord » dont Madame Von der Leyen n’a pas le pouvoir !

Nous refusons ce déni démocratique aux conséquences gravissimes pour les peuples, pour les travailleurs et travailleuses de part et d’autre de l’Atlantique qui paieraient ainsi très cher ces mesures si elles se concrétisaient.

La France, par la voix de son président, doit exiger la tenue d’un conseil européen exceptionnel. De même, la France et ses parlementaires européens comme nationaux doivent appeler à convoquer les parlements au plus vite. Chaque nation de l’UE, comme pour la ratification d’un traité, a le pouvoir de dire NON !

C’est maintenant qu’il faut agir contre cette politique américaine qui s’en prend à tous les continents. D’autres pays résistent tels le Brésil, le Mexique ou la Chine. La France doit aussi s’engager et résister en refusant cet accord.

Nous appelons à un large mouvement de résistance des nations et des peuples de tous les continents face à l’impérialisme américain.

En France, n’ayons pas peur de redonner la parole au peuple et à s’appuyer sur sa légitimité pour refuser un tel accord.

L’heure est à reprendre la main sur nos choix, sur notre politique pour ne pas laisser la Commission européenne décider à notre place.

Travaillons aussi à unir les pays de l’Union européenne qui vont souffrir d’un tel accord.

Entre l’UE et le Sud global, il est temps d’engager le dialogue et de résister ensemble à l’administration Trump et ses alliés nationalistes !

Il faut siffler la fin de la recréation.

Ne rien faire, c’est laisser faire.

Alors agissons, ensemble, dans la diversité de nos opinions. L’avenir de la France, de notre République est en danger.

Construisons l’arc de la résistance le plus large et le plus populaire possible.

Paris, le 31 juillet 2025

Parti communiste français.



Retrouvez les 5 propositions et les 3 négociations internationales portées par le PCF dans sa déclaration du 17 mai dernier.

Ducs de Gascogne, une entreprise historique menacée… par Jean-Paul Legrand

Dans LIBERTES ACTUS, un historique complet sur la situation de l’entreprise Ducs de Gascogne de Gimont (32) ET LES PROPOSITIONS COMMUNISTES POUR SAUVER L’ENTREPRISE.
Dans le Gers
Entreprise emblématique du Gers, Ducs de Gascogne est aujourd’hui au bord du gouffre. Placée en redressement judiciaire depuis mai 2025, elle pourrait être liquidée dès novembre. Une chute brutale qui soulève une question plus large : comment une PME patrimoniale enracinée dans son territoire a-t-elle pu devenir, en quelques années, une coquille vidée par la logique financière ?
En 2017, Marie et Cyril Jollivet reprennent l’entreprise à Pierre Dubarry, figure historique de l’agroalimentaire local. À l’époque, l’entreprise compte 75 salariés, produit trois millions de boîtes de foie gras et réalise 11 millions d’euros de chiffre d’affaires. Les nouveaux propriétaires parlent alors d’une « belle endormie à réveiller ». Continuer la lecture de Ducs de Gascogne, une entreprise historique menacée… par Jean-Paul Legrand

Quels rapports syndicats/partis construire pour défendre une agriculture familiale et émancipatrice?

Vice-président du MODEF et militant PCF, Agriculteur, vice-président du Mouvement de défense des exploitants familiaux (MODEF) et militant au Parti communiste français (PCF), Olivier Morin revient sur les enjeux des rapports syndicats/partis dans le monde agricole, ainsi que sur les initiatives communes passées et à imaginer.

C’est peu de dire que syndicalisme et engagement politique sont étroitement liés. Le monde agricole n’échappe pas à la règle. Il suffit d’observer les responsables de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) qui deviennent parlementaires et, plus récemment, les liens constatés entre une frange non négligeable des militants de la Coordination rurale et les partis d’extrême droite. Si les forces réactionnaires et d’argent agissent de la sorte, de manière décomplexée, c’est qu’elles ont conscience que les liens entre organisations syndicales agricoles et partis politiques peuvent permettre d’asseoir leur idéologie. D’autant plus lorsqu’elles actionnent les rouages du monde agricole tel qu’il va. Continuer la lecture de Quels rapports syndicats/partis construire pour défendre une agriculture familiale et émancipatrice?

« Le dernier été de paix » : les puissances impérialistes se réarment pour la guerre mondiale

Il est vrai que l’extrême-droite qui n’a cessé de nourrir de sa volonté de revanche nos « démocraties » européennes est en train de tenter de faire renaître des fantômes. Même si l’on doit désormais se méfier des « fuites », il est évident qu’à force de jouer avec le feu et de tenter la fuite en avant devant leur propre équilibre instable ces excités et leurs maîtres avides risquent de nous mener à la grande IIIe. Partout ils accumulent les mises à feu… et il faut comme nous le montrons par ailleurs la rapidité d’intervention chinoise pour sinon les éteindre au moins les circonscrire. Même si je ne souscris pas à la proposition d’organisation de nos amis trotskistes, ils ont raison d’insister sur le rôle décisif des peuples refusant la guerre (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société).

Andre Damon
L’USS Mount Whitney navigue dans la mer Baltique, qui fait partie de la zone d’opérations de la 6e flotte, afin de promouvoir les intérêts des États-Unis, de leurs alliés et de leurs partenaires dans la région, le 6 juillet 2025 [Photo: Navy Petty Officer 2nd Class Mario Coto]

« C’est peut-être le dernier été de paix », a déclaré l’historien allemand de droite Sönke Neitzel lors d’une apparition télévisée en mars, qui fait actuellement l’objet de nombreux commentaires dans les médias allemands.

Neitzel n’a pas fait cette déclaration pour mettre en garde contre une catastrophe à éviter, mais pour plaider en faveur d’une accélération du réarmement allemand, en particulier en vue d’une guerre avec la Russie. Continuer la lecture de « Le dernier été de paix » : les puissances impérialistes se réarment pour la guerre mondiale

Avec « Comment le fascisme gagne la France », le sociologue Ugo Palheta veut « réveiller les consciences »

Sociologue spécialiste des extrêmes droites, Ugo Palheta analyse dans son dernier ouvrage l’accélération du processus de « fascisation » en France. Il appelle à un sursaut et à un débat stratégique au sein de la gauche.

 

Le sociologue spécialiste des extrêmes droites vient de publier un nouveau livre. Comment le fascisme gagne la France est une version largement remaniée et augmentée d’un premier opus, la Possibilité du fascisme, paru en 2018. Ugo Palheta y note une progression des thèses racistes et xénophobes, tout en réfutant l’inéluctabilité d’une victoire prochaine du Rassemblement national. À condition de « renouer avec l’antifascisme ».

Qu’est-ce qui a changé depuis « la Possibilité du fascisme » paru en 2018 pour justifier cette nouvelle édition ? Continuer la lecture de Avec « Comment le fascisme gagne la France », le sociologue Ugo Palheta veut « réveiller les consciences »