Privatisation de la campagne électorale par P. Le Hyaric

Décidément, avec cette élection présidentielle, tout est fait pour empêcher les électrices et les électeurs de choisir en connaissance de cause, à partir de leurs préoccupations immédiates, les contours d’un projet de société à porter.

C’est tout le sens de la stratégie du Président de la République sortant, à déclarer sa candidature. Il empêche ainsi toute confrontation alors que micros et caméras lui sont ouverts pour dérouler ses idées et promesses.
Ajoutons que ses moindres gestes et déclarations sont rapportés dans tous les médias. L’égalité de traitement des candidats qui devrait être la règle en démocratie est allègrement bafouée.
Pendant ce temps, on aura amusé cette semaine la galerie avec le grand mercato où de petites mouches quittent leurs ânes pour rejoindre l’écurie du voisin qu’ils critiquent encore la veille.
Rien de tel pour montrer la force de ses convictions qui s’arrêtent là où commencent la promesse d’un strapontin. Rien de tel pour dégouter toujours plus de la chose publique et de la politique. Et, que dire de ce grand suspense organisé autour du non-engagement de l’ancien Président de la République en faveur de la candidate du parti qu’il a créé.
Et voici qu’à quelques semaines des élections présidentielles, il parait qu’on va pouvoir délaisser le masque et le virus s’en ira. Mieux, le pouvoir aura mobilisé en urgence le parlement pour faire voter un passe vaccinal dont on dit aujourd’hui qu’il ne sera plus exigé. 
Peut-être que ceci évitera de mettre au centre de la campagne les enjeux de la santé pour toutes et tous. Quelle farce ! Il y a bien urgence à travailler à subvertir cette élection.
Pouvoir d’achat ou augmentation de la rémunération du travail et des retraites

Fabien Roussel aura fait surgir avec énergie et beaucoup de vitalité, les grandes urgences sociales sur le devant de la scène, de la rémunération du travail, de la santé, de la garantie d’un travail et d’une bonne formation pour chacune et chacun.

Pas seulement comme on dit désormais généralement, l’enjeu du pouvoir d’achat, mais celui de l’augmentation du smic, et de tous les petits et moyens salaires, de l’indice de rémunération des agents de la fonction publique et d’un blocage des prix.
Il propose une autre cohérence combinant dans un processus de transformation efficacité économique, efficacité sociale et efficacité écologique.
Trop souvent, les mots « pouvoir d’achat » restent dans le vague pour ne pas affronter les questions cruciales de l’augmentation des salaires et du blocage des prix.
Tout est fait pour masquer que les plus grandes entreprises qui exploitent le travail salarié et celui des salariés des entreprises sous-traitantes battent des records de profits et de distribution de dividendes à leurs actionnaires-propriétaires.
De même, au lieu de réduire la participation de ces mêmes entreprises au bien commun, sous forme d’exonérations fiscales et sociales, les rentrées d’argent issues de la trop lourde fiscalité indirecte devraient servir à améliorer le sort des agents de la fonction publique, à moderniser et développer les services publics.
Mais plus fondamentalement, c’est la question d’une révolution fiscale qui pointe à la porte. Rien de tout cela n’est en débat. Celui-ci est détourné de diverses manières.
Le blocage des prix reste possible
Rappelons d’abord, qu’il y a une quarantaine d’années, il existait une échelle mobile des salaires qui permettait d’indexer automatiquement les rémunérations sur l’évolution des prix.
C’est à la fin de l’année 1982 que les ministres socialistes décrétèrent dans un premier temps un blocage des prix et des salaires. Mais très vite, seuls les salaires ont été bloqués.
Ceci a été revendiqué puisque M. Pascal Lamy, responsable socialiste, commissaire européen, puis directeur général de l’organisation mondiale du commerce (autrement dit un cadre socialiste qui a participé au gouvernement du monde) a expliqué que « la désindexation des salaires a été la grande contribution de la gauche à la modernisation de l’économie française, et ça c’est Jacques Delors qui l’a fait ». Elle a surtout été une grande ponction imposée au monde du travail et aux familles !
De tels exploits se paient au prix fort aujourd’hui par la candidate héritière de cette « contribution ». Et le dire n’est pas s’en réjouir ! Pour éviter les augmentations des salaires réels (c’est à dire les salaires bruts), on assiste au grand festival des bonimenteurs.
L’escroquerie des droites
Ainsi des cercles du Président de la République, de Mmes Pécresse, Le Pen et de M. Zemmour vendent une chimère dont les travailleurs doivent être informés.
Leur opération consiste à décider vraisemblablement au début de l’été d’augmenter artificiellement la rémunération immédiate en abaissant encore la part des cotisations employeurs et en transférant une partie des cotisations salariales vers le salaire net.
Un tour de passe-passe que permettra l’annulation de la différence entre le salaire brut et le salaire net (le salaire différé) « généreusement » offerte en guise d’augmentation ! A terme, la sécurité sociale ne serait plus financée, le rêve de toujours des assurances privées.
Et ainsi disparaitrait une des exceptions françaises conquise de hautes luttes par les générations qui nous ont précédé, qui avait réussi qu’échappe à la domination du capital privé, une partie de la richesse produite par le travail salarié.
S’abstenir le 10 avril reviendrait à laisser les mains libres aux candidats qui portent ce projet néfaste. Augmenter les rémunérations du travail, bloquer les prix dont l’augmentation n’est que l’envers d’un transfert accru de ces rémunérations vers la valorisation du capital, comme on le voit pour l’industrie pétrolière ou la distribution alimentaire, est en soi un coup porté à l’accumulation incessante de la finance à un pôle de la société.
Elle est mise en évidence par les résultats financiers records des entreprises cotées en bourse. L’amorce d’une autre répartition des richesses, même s’il faut dans le même temps transformer les modes de production de ces richesses.
On comprend dès lors que ces candidats et surtout le Président de la République ne veuillent pas en débattre.
Ceci mettrait en cause les théories fondamentales qu’ils veulent faire partager par les exploités eux-mêmes, cette autre fumisterie selon laquelle beaucoup d’argent accumulé en haut permet de mieux vivre en bas.
Il fut un temps, le Premier ministre, Barre, leur avait fait croire à la sortie de crise car il fallait entrevoir « le bout du tunnel ». Depuis nous avons eu droit aux « profits d’aujourd’hui seront les emplois de demain ». Autant de balivernes, partie intégrante de la guerre sociale et idéologique.
Attention, ils veulent prendre le pays par surprise
M. Macron veut donc être réélu sans discussions sur son bilan et ses orientations futures. Il veut prendre le pays par surprise. En coulisse, il débauche cadres et élus de droite et élus et cadres socialistes pour poursuivre son œuvre dès l’été prochain.
Sa feuille de route pèse lourd. Elle vise à parachever ce qui a été détruit au cours du premier quinquennat. Jugez-en : la contre-réforme des retraites, l’assaut contre la sécurité sociale et le statut de la fonction publique, l’augmentation de la TVA et le remboursement de la dette par les salariés et les retraités, la privatisation plus grande de secteurs publics importants.
En ne déclarant pas sa candidature, M. Macron mène campagne avec tous les moyens de l’Etat et empêche la campagne électorale elle-même de prendre son envol, tout en ligotant la candidate des « Républicains » et les candidats de gauche.
Les médias, de leur côté, les poussent à s’écharper et à se faire Hara-Kiri en place publique.
Le Capital a besoin de la fracture civique et du déport vers l’abject
Il n’est nullement gêné par la fracture civique qui ainsi est en train de s’installer puisque le tiers du corps électoral déclare ne pas souhaiter voter.
Seuls 52% des citoyens en âge de le faire déclarent avoir déjà parlé des élections avec leurs proches. Parmi eux, seulement 39 % des ouvriers, tandis que ce chiffre monte à 64% chez les cadres et professions intellectuelles.
Pendant ce temps, les thèmes de l’extrême-droite infusent partout, parfois bruyamment, parfois aussi dans les interstices de la banalité d’exposés falsifiant les faits et l’histoire. Ainsi Zemmour peut raconter sur une radio publique sans être repris que les HLM « sont des terres d’islamisation « et que les policiers y menaient une guerre de civilisation ». « Il ne peut y avoir deux civilisations sur un même territoire », a-t-il pu tranquillement déblatérer. Dans cette même matinale, il a pu expliquer comme Le Pen, qu’il voulait privatiser « l’audio-visuel public » sans que personne ne lui fasse remarquer qu’une telle privatisation reviendrait aujourd’hui à offrir les fleurons de notre pôle public des médias et de la culture aux grands majors nord-américains.
De son côté, dans une autre émission, le chroniqueur du Figaro, M. Rioufol, a fait en toute tranquillité un parallèle entre le sort des « non-vaccinés » et celui des juifs enfermés dans le ghetto de Varsovie. Oui, nous en sommes là. De jour en jour, l’abject monte sournoisement les escaliers du vide de la pensée.
Et je ne relève pas ici les interventions du même calibre durant la semaine qui ne font l’objet d’aucune réplique. Tout ceci sert le dessein du Président et des forces du capital. Car, ce qui se joue dans ces cercles, ce n’est point le sort des hommes et des femmes, celui de l’avenir du climat ou de la biodiversité, celui de services publics modernisés et démocratisés, celui de la rémunération du travail et de la justice sociale, celui de la paix et du désarmement ou encore d’un plan de co-développement avec les pays du Sud.
Non, ce qui se joue, c’est l’après-présidentielle et la poursuite du processus de décomposition/recomposition. Les puissances d’argent souhaitent aboutir à deux pôles comme aux Etats-Unis. Un pôle de centre droit (avec l’apport de cadres socialistes et de cadres du parti « les Républicains ») avec l’actuel président et un pôle de droite intégrant les deux candidats d’extrême-droite et une partie de la droite actuelle.
Autrement dit, le projet de Zemmour et de Maréchal-le Pen, d’union des droites, travaille violemment les poutres de la droite. Ce scénario enfermerait pour longtemps les classes populaires dans une tenaille qui les broierait.
A cette étape de son développement, après la pandémie, mais aussi face aux enjeux climatiques et sociaux, à ceux de la compétition internationale qui pousseront à plus de tensions guerrières, le capitalisme a besoin de cette étape.
Y parvenir en France, serait pour lui une grande victoire. Raison de plus pour susciter rencontres et débats, sur la question qui doit être mis à l’ordre du jour de toutes celles et ceux qui souhaitent la justice, la liberté, la paix, le respect de l’autre et de la nature, un monde commun et non de guerre.
Bref, un projet de civilisation qui porte en lui une émancipation humaine que permet d’atteindre le niveau de développement actuel du capitalisme.
L’élection présidentielle, les élections législatives permettent de s’inscrire dans ce processus démocratique avec le vote communiste en faveur de Fabien Roussel.
Son début encourageant de progression dans les enquêtes de notoriété et de vote doit nous inciter à pousser plus loin encore le mouvement et créer les conditions de l’élection de nombreux députés communistes. Rien n’est joué.

PCF, la force militante en images

Les communistes et leurs amis-es sur le territoire de Castelsarrasin, Moissac, Lomagne Valence d’Agen et Pays de Serres se sont présentés auprès des citoyens-nes sous la forme de rencontres sur les marchés, mais aussi avec des boitages dans les quartiers et les villages et du tractage devant les entreprises. Des affichages ont eu lieu avec les 4 équipes constituées qui sillonnent nos routes pour porter la candidature de Fabien Roussel.

La force militante est en mouvement n’en déplaise aux fâcheux fachos et autres pince sans rire qui semblent découvrir que le PCF est bel et bien vivant, qu’il a des propositions à faire et que le programme porté par son candidat tient la route. Mieux encore, il redonne un élan aux idées communistes, progressistes, démocratiques et écologiques dans un débat qui jusqu’alors se cantonnait à une bataille de nom et d’égo.

Les communistes savent que rien n’est gagné et même si ils se réjouissent d’une montée dans les sondages (5%), ils connaissent la valeur des convictions lors des rencontres, l’intérêt de convaincre le plus grand nombre et surtout toutes celles et ceux « laissés-es pour compte » qui s’abstiennent, se taisent depuis de trop longues années. La poussée dans les sondages ne se fait pas au détriment d’autres noms dit « de gauche » et c’est un fait nouveau.

Il reste 2 mois, et si Fabien Roussel devenait la surprise de ce 1er tour? C’est ce à quoi nous travaillons sans relâche…..

 

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Magyd Cherfi au soutien de Fabien Roussel : pour l’ex-chanteur de Zebda, « les communistes ont toujours eu une place à part »

Magyd Cherfi revendique son appartenance à « la grande famille de la gauche » même s’il ne croit pas à son rassemblement.
Magyd Cherfi revendique son appartenance à « la grande famille de la gauche » même s’il ne croit pas à son rassemblement. DDM – DDM-MICHEL VIALA

Artiste engagé, l’ancien chanteur du groupe toulousain Zebda a décidé de soutenir la candidature du communiste Fabien Roussel à l’élection présidentielle. Il nous dit pourquoi le PCF a toujours eu une place à part dans sa vie.

Pourquoi choisir de soutenir le candidat communiste à la présidentielle ?

Parce que les communistes sont des gens qui ont accompagné toute ma vie. Celle de mes parents d’abord dans la cité où ils vivaient. Les militants du PC étaient là pour le soutien scolaire ou pour nous proposer des loisirs lors de nos vacances d’été. Ils étaient aussi au quotidien un soutien moral pour mes parents. Puis, plus tard, avec Zebda, je ne vous dis pas le nombre de municipalités communistes, de festivals, d’associations qui nous ont permis de traverser la période la plus rude de notre épopée, en nous engageant toujours et en nous permettant de monter sur scène.

Avec les Motivé-e-s puis votre compagnonnage avec le PS, votre engagement était, disons, plus libertaire…

C’est vrai, mais je considère ces deux partis, socialiste et communiste, comme idéologiquement frères ou plutôt cousins. Il me plaît de croire qu’ils font partie de la famille de gauche, surtout localement où ils ont souvent avancé main dans la main. Comme ce fut le cas lors des élections municipales de 2001, à Toulouse, où les Motivé-e-s avaient fait liste commune avec eux au second tour, derrière François Simon, pour faire barrage à Philippe Douste-Blazy. On avait échoué de peu.

Mais vous gardez une dent contre le Parti socialiste…

Oui, ce qui m’a brisé avec le PS, et qui fut rédhibitoire, c’est la proposition de François Hollande, alors président de la République à propos de la déchéance de la nationalité, au moment des attentats terroristes. Déchéance qui s’adressait, sans le dire, aux Arabes et aux Noirs. C’était de la démagogie mortifère.

« Ce qui m’a brisé avec le PS, c’est la proposition de la déchéance de la nationalité, qui visait les Arabes et les noirs »

Que dites-vous à ceux qui vous reprochent de louvoyer politiquement, non pas de tomber, mais de changer la chemise ?

Donnez-moi leur nom que je ris un peu ! Trêve de plaisanterie, je me considère, avant toute chose, comme un compagnon de la gauche et je suis sensible à toutes les sensibilités progressistes, qui vont même jusqu’à l’ancienne Ligue communiste révolutionnaire (LCR), aujourd’hui nouveau parti anticapitaliste (NPA). Mais je n’ai jamais été encarté. Je me considère simplement comme un compagnon de route et non comme un militant, ce que je n’ai jamais été non plus.

Le PC c’est le nucléaire et le steack- frites, le côté franchouillard populiste ne vous dérange-t-il pas ?

Mais j’ai moi-même un côté franchouillard et populiste, comme j’ai aussi une sensibilité libertaire, je suis cette complexité-là !… J’aurais tout aussi bien pu soutenir La France insoumise (LFI), mais encore une fois je considère les socialistes, les communistes et les insoumis comme des mouvements frères qui ont plus de choses en commun que de différence.

En revanche, j‘ai toujours été gêné que l’écologie ne prenne pas assez en compte les classes populaires et je suis plus sensible à la misère sociale qu’aux progrès écologiques même si bien sûr l’urgence a sauvé la planète est plus palpable que jamais, je suis comme out un chacun tiraillé, mais il me semble qu’on en demande trop aux déclassés. Sur le nucléaire, je n’ai bien sûr pas d’expertise, mais l’idée qu’il faille en sortir par paliers ne me choque pas. Encore une fois je pense à la facture d’électricité insurmontable des plus fragiles.

La candidature de Fabien Roussel a peu de chance de décoller, pensez-vous qu’il est encore temps de réunir toutes les composantes de gauche ?

C’est bien mon idéal, un rassemblement de toutes les gauches, c’est une autre façon pour moi de vous répondre que j’appartiens à la grande famille progressiste, mais je sais malheureusement que ce ne sera pas le cas…

Recueilli par Gilles-R. Souillés

Pris en flag, Cyril Hanouna nie en bloc

AFP ; Joël Saget / AFP

AFP ; Joël Saget / AFP

Pour Cyril Hanouna et sa bande, ce n’est pas un sujet. Tellement pas un sujet qu’ils lui ont consacré une longue séquence, dans Touche pas à mon poste, pour y répondre. Le 1er février, l’Humanité a publié un entretien de la chercheuse au CNRS Claire Sécail, qui établit, sur la base d’études quantitatives, que le temps d’antenne politique de TPMP est consacré à 53 % à l’extrême droite et, pour près de 45 %, rien qu’à Éric Zemmour.

« Zemmour, on ne va pas se mentir, c’est toujours un carton d’audience »

L’égotique animateur n’a pas apprécié, qualifiant en plateau Claire Sécail de « militante politisée » qui entacherait la réputation de l’honorable CNRS pour « faire du buzz ». Rien que ça… Et même plus, car les médias qui ont relayé ces recherches – basées sur des faits quantifiables et objectivables, rappelons-le, contrairement aux débats bistrotiers de TPMP – ont eux aussi été accusés de vouloir booster leurs ventes sur le dos du pauvre protégé de Vincent Bolloré. Continuer la lecture de Pris en flag, Cyril Hanouna nie en bloc

PCF vs Medef : quels choix pour le prochain quinquennat ?

Face à face. L’un veut s’attaquer au coût du capital, l’autre au coût du travail. Pour l’Humanité, Fabien Roussel, le candidat du PCF, et Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, ont accepté de débattre de leurs propositions pour la présidentielle.

Débat entre Geoffroy Roux de Bezieux et Fabien Roussel, au siège du Medef à Paris, le 1er février. © Nicolas Cleuet/Hans Lucas.

Débat entre Geoffroy Roux de Bezieux et Fabien Roussel, au siège du Medef à Paris, le 1er février. © Nicolas Cleuet/Hans Lucas.
Nicolas Cleuet/Le Pictorium

Partage des richesses, fiscalité, protection sociale, réindustrialisation, temps de travail, écologie… Le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, et le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, ont accepté de confronter une heure durant leur vision de la société et des grands enjeux des élections de 2022.

Crises sanitaire, sociale et économique… Les deux dernières années ont été marquées par une série de chocs. 2022 doit-elle être l’occasion de changer notre modèle économique ?

Geoffroy Roux de Bézieux Après les arrêts de production et les dispositifs mis en place, le résultat, à la surprise de tous, est que nous avons davantage de gens employés, plus d’entreprises et moins de faillites que prévu. Désormais, la transition écologique est la mère de toutes les batailles. Pour produire avec moins d’émissions de gaz à effet de serre, jusqu’à l’objectif de neutralité en 2050, nous avons deux solutions : moins consommer – une toute petite minorité défend cette ligne – ou parvenir, grâce à la technologie, à produire la même quantité de biens en émettant moins de CO2. La transition ­écologique réclame des efforts massifs d’investissement dont une partie doit être planifiée avec l’État. Cela va peut-être surprendre, mais le mot planification ne me fait pas peur, car nous avons besoin d’une vision à dix, vingt, trente ans. Continuer la lecture de PCF vs Medef : quels choix pour le prochain quinquennat ?

Enjeu de campagne. Le logement, la priorité oubliée du quinquennat

Dans son dernier rapport, rendu public ce mercredi, la Fondation Abbé-Pierre dresse un bilan critique de la politique de l’habitat menée par Emmanuel Macron. Cinq années caractérisées par le désengagement budgétaire.

Patricia, retraitée de 70 ans, vit dans un logement de 10 m2 pour un loyer de 680 euros. © Marta Nascimento/Rea

Patricia, retraitée de 70 ans, vit dans un logement de 10 m2 pour un loyer de 680 euros. © Marta Nascimento/Rea

C’est le plus gros poste de dépenses obligatoires, et son augmentation pèse lourdement dans le niveau de vie des Français : les 10 % les plus pauvres y consacrent même 40 % de leur budget. Le logement est pourtant le grand absent de la campagne présidentielle. Il l’était déjà en 2017. À l’époque, Emmanuel Macron, alors candidat, s’était contenté de promettre de « libérer » les contraintes pesant sur la construction et de « protéger » les personnes à la rue. Ce désintérêt a perduré tout au long du quinquennat. « Le logement n’a jamais été une priorité de l’exécutif au cours de ce mandat », souligne le 27e rapport annuel de la Fondation Abbé-Pierre (FAP), rendu public ce mercredi 2 février. Continuer la lecture de Enjeu de campagne. Le logement, la priorité oubliée du quinquennat

Selon un sondage FSU, les enseignants sont les grands déçus du quinquennat in Caf. Péda.

On savait, grâce au Baromètre Unsa, que les enseignants n’adhèrent pas du tout aux réformes Blanquer. Un sondage Ipsos, réalisé début janvier et publié par la Fsu le 31 janvier montre les  ratés du quinquennat pour les fonctionnaires et particulièrement pour les enseignants. Sans surprise, la principale déception concerne le pouvoir d’achat. Huit enseignants sur dix s’en plaignent alors que les autres fonctionnaires (tous corps) sont nettement moins nombreux à estimer que leur pouvoir d’achat s’est détérioré. C’est aussi pour leur salaire que les enseignants sont prêts à suivre les syndicats. Et ce n’est pas leur seule singularité.

Trop de travail, pas assez de salaire

Révélé à l’occasion du congrès national de la Fsu, le sondage porte sur 1568 fonctionnaires interrogés dans la première quinzaine de janvier. Interrogés sur ce qui s’est amélioré ou détérioré durant les 5 dernières années, 56% des fonctionnaires citent leur pouvoir d’achat et 65% leur charge de travail. Pour les enseignants on monte à 80% dans les deux cas. Continuer la lecture de Selon un sondage FSU, les enseignants sont les grands déçus du quinquennat in Caf. Péda.

Manuels scolaires. Laurence de Cock : « le signal d’un retour à une vision très nationaliste de l’histoire »

À droite et à son extrême, de Jean-Michel Blanquer à Éric Zemmour en passant par Valérie Pécresse et Marine Le Pen, tous veulent réformer les programmes d’histoire et d’éducation civique.

Laurence de Cock
Historienne, enseignante et essayiste

Laurence de Cock Historienne, enseignante et essayiste
Albert Facelly pour L’Humanité

La France n’échappe pas aux ­tentatives des partis politiques les plus réactionnaires de ­modifier les contenus des cours d’histoire et d’éducation civique. Valérie Pécresse, candidate « Les Républicains » à l’élection présidentielle, se réfère ainsi régulièrement à un « récit national » qu’il s’agirait de « remettre au centre des programmes ».

Marine Le Pen et Éric Zemmour évoquent plutôt le « roman national », avec cette même idée : réapprendre ce que sont la France et sa grandeur, quitte à la fantasmer et à occulter des passages de l’histoire nationale et mondiale, tout en bridant les réflexions. Des offensives qu’ils justifient par le mythe d’un « endoctrinement » des élèves par des professeurs aux idées de gauche, mais aussi par la supposée « pénétration grandissante de l’islamisme dans les écoles », dixit Christian Jacob, président LR. Deux arguments que l’actuel ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, a aussi pris à son compte.

Un climat qui inquiète Laurence de Cock, spécialiste des instrumentalisations politiques de l’histoire. Continuer la lecture de Manuels scolaires. Laurence de Cock : « le signal d’un retour à une vision très nationaliste de l’histoire »

Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale

Économie Pour sa troisième candidature à l’Élysée, la patronne du RN prétend vouloir « améliorer le pouvoir d’achat de nos concitoyens », « favoriser la jeunesse » et « augmenter les salaires ». Mais, dans le détail, son programme vise d’abord à cajoler les riches et les entreprises. Elle s’est même reconvertie au néolibéralisme le plus dur.

La candidate du RN en campagne sur le marché d’Hayange, en Moselle, le 23 septembre 2021. J.-C.Verhaegen/AFP

La candidate du RN en campagne sur le marché d’Hayange, en Moselle, le 23 septembre 2021. J.-C.Verhaegen/AFP

Dans sa volonté de conquérir le pouvoir, la nouvelle stratégie de Marine Le Pen consiste à parler aux classes populaires mais aussi à « rassurer », comprendre rassurer les marchés et les riches. Exit la proposition phare de 2017 sur la sortie de l’euro, quant à la dette, il s’agit de la « rembourser » sans barguigner. Qu’en est-il véritablement de ses mesures économiques ? En un mot, pour qui roule Marine Le Pen ? Décryptage avec un membre des Économistes atterrés (lire ci-dessous) et le ­politologue au Cevipof, Bruno Cautrès.

Salaires, retraites… le « miroir aux alouettes » Continuer la lecture de Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale

VIDÉO. Fonctionnaires, salariés du privé, retraités, tous exigent de meilleurs salaires

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce jeudi 27 janvier pour revendiquer une hausse des salaires, à l’occasion d’une journée de mobilisation interprofessionnelle. L’Humanité était aux côtés des manifestants, au sein du cortège parisien.

Vidéo par Franck Cartelet 

Les Français en ont ras-le-bol d’être sous-payés. Employés du secteur privé, fonctionnaires, retraités, étudiants et lycéens…Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en France ce jeudi 27 janvier, à l’appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires et de plusieurs organisations de jeunesse, pour cette journée d’action interprofessionnelle pour les salaires.

Au cœur des revendications figurent, notamment, l’augmentation du Smic et du point d’indice de tous les salaires, allocations et pensions de retraite, alors que l’inflation pèse de plus en plus lourd sur les dépenses quotidiennes (près de 2,8% supplémentaires entre décembre 2020 et décembre 2021). L’Humanité était aux côtés des manifestants, au sein du cortège parisien, qui a vu défiler près de 20.000 participants selon la CGT. Continuer la lecture de VIDÉO. Fonctionnaires, salariés du privé, retraités, tous exigent de meilleurs salaires