Fabien Roussel : « Unis, les salariés pèsent, sont forts et ont des intérêts à défendre »

Juste avant le 1er mai, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, publie son troisième livre aux éditions le Cherche Midi, « le Parti pris du travail ». Il souhaite mettre ce thème au cœur du débat public et pense qu’il peut contrer la division des salariés orchestrée par la droite et l’extrême droite.

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« L’industrie est victime de la démission de l’État » : entretien avec Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

Pour la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, la reprise en main des hauts-fourneaux est déterminante pour l’avenir industriel de la France. Sur le plan social, de nombreuses luttes sont à prévoir.

Haine contre les musulmans : pourquoi le mot « islamophobie » divise-t-il ?

Le meurtre d’Aboubakar Cissé à la mosquée de La Grand-Combe doit-il être qualifié d’ « islamophobe » ? De droite à gauche, le débat sémantique et politique est parfois vif. Alors que l’urgence est à l’action plus qu’au choix des mots.

 

Aboubakar Cissé, 21 ans, a été tué à la mosquée de La Grand-Combe. Son meurtrier, Olivier H., filmant son agonie, cible sa religion : « Ton Allah de merde… Je lui ai planté ses fesses ». C’est donc sans surprise que « la piste de l’acte antimusulman, de l’acte à connotation islamophobe, (…) est privilégiée », comme le communique le procureur de la République, Abdelkrim Grini, quelques heures plus tard. Continuer la lecture de Haine contre les musulmans : pourquoi le mot « islamophobie » divise-t-il ?

Nantes : approche sécuritaire pour masquer l’urgence de santé mentale

Néolibéralisme et contre-révolution conservatrice: l’université française va-t-elle connaître le même sort qu’aux États-Unis ?

En France, l’exécutif prétend accueillir les chercheurs licenciés en masse aux États-Unis mais la politique française en matière d’enseignement supérieur et de recherche emprunte les mêmes logiques néolibérales et les mêmes biais idéologiques.

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Connaissez-vous le premier poste de dépense de l’État ? Aides publiques aux entreprises : les dessous d’un scandale à 200 milliards

Dans la France de 2025, les chômeurs sont de plus en plus contrôlés, quand les aides publiques aux entreprises, premier poste de dépense de l’État pour un montant d’environ 200 milliards d’euros par an, ne le sont toujours pas. Une commission d’enquête sénatoriale se penche sur le sujet et lève de nombreux lièvres.

 

Bruno Le Maire le disait il y a à peine un an : il faut s’assurer de « l’efficience » de chaque euro versé par l’État. « Les Français doivent en avoir pour leur argent. » Sauf que les aides aux entreprises sous toutes leurs formes, le premier poste de dépense publique, ne sont pas mesurées et encore moins évaluées. Une commission d’enquête est en cours – jusqu’à juillet – au Sénat pour prendre ce sujet à bras-le-corps et chaque nouvelle audition renforce sa pertinence et son urgence. Rien qu’obtenir le montant annuel des aides publiques perçues par les entreprises relève de la gageure. Continuer la lecture de Connaissez-vous le premier poste de dépense de l’État ? Aides publiques aux entreprises : les dessous d’un scandale à 200 milliards

« le Parti pris du travail », Fabien Roussel démontre pourquoi le travail est de gauche

À contre-pied des libéraux, le secrétaire national du PCF défend, dans son livre le Parti pris du travail, un projet émancipateur : travailler moins pour travailler tous, se former afin de produire mieux, intervenir dans les choix de gestion en vue de se libérer de la finance. Une contribution au débat à gauche.

Ouvrir des usines plutôt que les fermer. Unir le peuple plutôt que le diviser. Tel est le credo que défend le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui publie ce jeudi 24 avril son troisième livre, le Parti pris du travail (le Cherche Midi). Il faut redonner du sens à ce dernier « en l’associant à des mots comme « émancipation », « bonheur », « dignité », « fraternité », « égalité » », écrit-il, là où le système économique « ne parle que de « rentabilité », de « subordination » et d’« obéissance » ».

L’ouvrage expose donc une vision du travail bien différente de la « valeur travail » mise en avant par les libéraux, à l’image d’un François Bayrou, premier ministre qui, le 15 avril, assénait que « les Français ne travaillent pas assez ». Selon le dirigeant du PCF, il faut au contraire organiser la diminution du temps de travail, en le partageant avec tous. En outre, l’emploi doit s’accompagner de droits, notamment afin d’intervenir dans la gestion des entreprises. Il insiste également pour que les droits des salariés, notamment syndicaux, soient étendus aux travailleurs ubérisés.

Avec ce livre, Fabien Roussel reprend le flambeau des précédentes campagnes présidentielle et européenne du PCF : celui de la nouvelle industrialisation du pays. Il déplore, à plusieurs reprises, « la perte de souveraineté dans de nombreux domaines », qui soumet la France à des puissances étrangères. Si cela peut paraître consensuel, il se veut plus clivant quand il dit que cela rend le pays dépendant « de la finance ».

Comment reprendre le pouvoir sur celle-ci est au cœur de la réflexion des communistes. C’est l’une des conditions pour mettre fin à « la spirale de la désindustrialisation », que l’auteur décrit dans les premières pages qui sonnent comme un cri d’alarme. Il invite à de gigantesques investissements en vue de restaurer l’appareil industriel et doubler la production d’énergie non carbonée d’ici à 2050.

S’il faut taxer les plus riches, cela ne suffira pas pour cet effort. « Les sommes à investir sont trop importantes », prévient Fabien Roussel, qui appelle à utiliser les dépôts bancaires (1 300 milliards d’euros pour les banques publiques, 6 000 pour les établissements privés). Il propose d’ailleurs la nationalisation de la Société générale ou du Crédit lyonnais, et la création d’un fonds pour l’industrie.

Le travail comme « ciment » de l’union

L’autre enjeu du livre est de mettre en avant l’objectif qui doit être au cœur de la gauche selon Fabien Roussel. Ici, la question stratégique de l’union entre partis de gauche n’est pas abordée : la priorité est donnée à « l’union du peuple de France » dont Fabien Roussel pense que le travail peut être le « ciment ».

Aussi appelle-t-il à combattre les oppositions factices, nourries par la droite et l’extrême droite, entre Français et immigrés, entre différentes professions, entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n’en ont pas. Il précise ainsi qu’il « est impossible de vivre avec 565,342 euros par mois », ajoutant : « C’est ce que je réponds à ceux qui m’expliquent que les bénéficiaires du RSA vivent mieux que les travailleurs. »

L’une des idées phares du livre est d’ailleurs la « fin progressive » du RSA qu’il considère comme une « politique de reniement », un « système » qui maintient les allocataires en « situation d’exclusion » et les invite à se taire. Au contraire, il faut garantir à chacun un emploi ou une formation dans le cadre d’une nouvelle Sécurité sociale. Cela doit permettre une mobilité professionnelle choisie grâce à une sécurité de revenus.

À la gauche de construire une conscience de classe

Ce livre se veut surtout un appel au peuple de France à reprendre en main son destin. Cela passe par une prise de conscience de classe. Celle-ci « ne se décrète pas. Elle se construit », souligne Fabien Roussel, qui insiste pour cela sur le rôle actuel des syndicats et du PCF. « Cela devrait être celui de toute la gauche, en plaçant la question sociale au cœur de son projet », écrit-il.

C’est là l’une des rares mentions au reste du Nouveau Front populaire qu’il lui arrive d’égratigner, avec quelques critiques contre le mandat de François Hollande, mais aussi contre la France insoumise qui, selon lui, « donne le sentiment de rechercher le chaos » et de vouloir dominer la gauche ou de chercher des alliances communautaristes.

D’autres thèmes sont abordés : la critique de l’attitude des riches et des actionnaires, la justice sociale, la politique internationale. Le Parti pris du travail est une exposition des thèmes dont Fabien Roussel pense qu’ils sont indispensables à la gauche en vue de gagner dans les années à venir. Avec l’envie d’en débattre.

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636 postes supprimés chez ArcelorMittal mais des centaines de millions de bénéfices et de dividendes

La multinationale, pourtant prospère, poursuit son désengagement de l’Hexagone. Elle annonce la suppression de 636 postes dans les sites français du groupe, selon un comité social et économique qui s’est tenu ce mercredi 23 avril.

 

La direction aura joué avec leurs nerfs durant toute la journée. Ce mercredi 23 avril matin, un CSE exceptionnel débute au siège d’ArcelorMittal France, à Saint-Denis (93) : les rumeurs de casse sociale bruissent dans les couloirs depuis des jours et les salariés ont hâte de connaître le verdict. Mais plutôt que d’annoncer la couleur d’entrée de jeu, la direction préfère distiller les informations au compte-goutte, égrenant les suppressions de postes par dizaines. Continuer la lecture de 636 postes supprimés chez ArcelorMittal mais des centaines de millions de bénéfices et de dividendes

Franck Marsal : propositions à partir des analyses du secteur économique du PCF

Effectivement la question monétaire mérite encore beaucoup d’approfondissements et devrait nous occuper mais il faut aussi poser cette question face à ce qu’elle traduit en particulier la financiarisation, un capital devenu disons parasitaire par rapport à la production matérielle, Marx certes a à peine entrevu le problème mais il y a pas mal de ses analyses qui nous parlent conceptuellement. Paul Boccara a eu le mérite de remettre en avant la baisse tendantielle du taux de profit dans le prolongement des travaux entre autres de Boukharine, mais son mode de régulation était marqué par le choix d’une certaine mondialisation à laquelle il paraissait vain de résister. Que sa démarche ait été utilisée par des « liquidateurs » ne doit pas nous faire oublier qu’il est resté avec le secteur économique parmi ceux qui ont continué à tenter de centrer le parti et la gauche vers le travail et l’entreprise. Si je dis cela c’est qu’il me semblerait utile aujourd’hui où le politique reprend ses droits ou tente de reprendre ses droits, ce qui me parait le plus intéressant dans le débat tel que le lance Roussel (hier soir sur la 5 c’était tout à fait passionnant), il faut reprendre cette question de la monnaie en relation avec la réindustrialisation centrée sur l’innovation, les bassins dans lesquels les entreprises sont à la fois fournisseurs et clients, l’importance centrale de la force de travail et l’articulation des investissements avec la coordination des capacités humaines et des ressources nécessaires. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Il devient clair que les relations mondiales entrent dans une nouvelle phase. Mais, il me semble peu probable de voir émerger rapidement une nouvelle monnaie mondiale, sur la base d’un consensus international. Continuer la lecture de Franck Marsal : propositions à partir des analyses du secteur économique du PCF

Un agriculteur de la Coordination Rurale 47 accusé de trafic d’êtres humains In StreetPress

Logements insalubres, salaires de misère et passeurs

Par Lina Rhrissi , Samuel Alerte , Matthieu Bidan , Caroline Varon

Dans le Lot-et-Garonne (47), deux travailleurs marocains auraient porté plainte pour traite d’êtres humains chez un producteur de pommes, élu du syndicat agricole proche de l’extrême droite.

« Mon âme est malade, il faut que ça se termine. Je ne veux plus travailler ici », souffle Mohammed en dialecte marocain, devant nos caméras, le 27 janvier 2025, à Villeneuve-sur-Lot (47). Malgré la peur, le cueilleur de pommes a accepté d’ouvrir sa porte une fois la nuit tombée pour nous montrer les conditions de vie qu’il supporte plusieurs mois par an, depuis 20 ans. La toiture du taudis risque de s’effondrer, les déjections de souris maculent les surfaces, et l’humidité rend l’atmosphère irrespirable. À quelques pas de là, une affiche « Foutez-nous la paix, Laissez-nous travailler ! » de la Coordination rurale (CR) est collée au mur qui mène aux toilettes extérieures en piteux état.

Mohammed et trois autres Marocains dénoncent la traite d’êtres humains qui serait en cours depuis des années dans cette exploitation du Lot-et-Garonne détenue par Alain Aunac, un élu de la CR, syndicat agricole proche de l’extrême droite. Ils seraient deux à avoir porté plainte.

Un système d’escroquerie aurait également été mis en place par des intermédiaires marocains qui auraient demandé 14.000 euros à chaque victime en échange d’un contrat de travailleur saisonnier délivré par le ministère de l’Intérieur. (1) StreetPress a pu consulter de nombreux documents, vidéos et enregistrements audio qui étayent la version des témoins.

Une vie marocaine sacrifiée pour des pommes françaises

À 39 ans, celui que tout le monde surnomme « Java » a le sentiment d’avoir vécu en enfer la moitié de sa vie, et de se retrouver sans rien tandis que l’exploitant s’est enrichi :

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