Plus de la moitié des agriculteurs français vont prendre leur retraite dans les dix ans à venir. Face à cet effondrement générationnel, l’installation de dizaines de milliers d’agriculteurs et d’agricultrices par an devrait faire l’objet d’une grande cause nationale. La sécurisation du revenu, la gestion des risques et la régulation des marchés constituent un triptyque indispensable au renouvellement des actifs. Toutefois, cette intention est rendue complexe dans des territoires où la République est démissionnaire.
En effet, comment se projeter sur une exploitation si localement il n’y a plus de médecin, plus d’école, plus d’administrations, plus de commerces ? Au-delà du strict repli des services publics, les villages et bourgs ruraux sont aussi victimes de la concentration de l’activité économique dans les pôles urbains. Et, dans bien des communes, le tissu associatif souffre, tandis que les solidarités entre habitants sont compromises par la montée de l’individualisme et la peur de l’autre. Ainsi, pour les communistes, installation agricole et défense de la ruralité vont de pair.
Les agriculteurs n’évoluent pas dans des unités de production déconnectées de leur environnement. Au-delà de leur fonction de producteur, ce sont aussi des habitants insérés dans un monde social. Alors, comment rendre le métier attractif si le territoire ne l’est pas ?
Au sentiment de déclassement économique se rajoute ainsi une forme de déclassement territorial, avec l’impression de vivre dans des communes « où tout fout le camp ». Malgré les mouvements de protestation, le pouvoir poursuit sa trajectoire budgétaire austéritaire vis-à-vis des collectivités territoriales et des services publics, dans une logique de soutien à la concentration financière capitaliste. La colère et l’impuissance à se faire entendre amènent rapidement à la recherche de boucs émissaires qui, dans un cercle vicieux, alimentent directement les intérêts du capitalisme, se nourrissant des divisions des travailleurs – urbains contre ruraux, nous contre eux – pour imposer des régressions sociales supplémentaires.
C’est pour inverser ce processus que le PCF défend des investissements publics massifs en direction des ruralités afin de rompre avec des décennies d’abandon. Ces derniers, bien loin d’être des coûts, constituent des avancées indispensables pour maintenir des emplois agricoles et créer des richesses sur les territoires.
Magali Balmefrezol, Sophie Barreau, Michel Beurier, Claudine Bonhomme, Dominique Boué, Nadia Boyer, Olivier Bronès, Julien Brugerolles, Philippe Brunet, Éric Cadoré, Julien Cantegreil, Christian Darriet, Sophie Delfino, Jonathan Dubrulle, Jean-Louis Durand, Nathan Goyer, Gérard Guérin, Patrick Fanet, Jean-Claude Lajous, Stéphane Le Bot, Gérard Le Puill, Anne Manauthon, Olivier Morin, Yannick Nadesan, Pierrick Nussbaum, Stéphane Pellerin, Luc Ripoll, Mathieu Soares, Guy Soulage, Marylène Tardy, Béatrice Tariol, Pierre Thomas, Alexandra Tricottet, Nathalie Vermorel, membres de la commission agriculture, pêche, forêt du PCF.