Déserts médicaux. Le cri d’alarme d’un médecin de campagne

Une nuit de début octobre, Frédérick Stambach a constaté le décès d’un homme qui n’avait pu être pris en charge à cause des insuffisances du système de santé local. L’intervention de trop pour ce généraliste en Haute-Vienne qui a adressé à l’Humanité une lettre coup de poing où il appelle à renverser les politiques austéritaires :  « Nos gouvernements ont sciemment organisé le chaos sanitaire » écrit-il.

Médecin généraliste à Ambazac, Frédérick Stambach est ce que l’on peut appeler un praticien aguerri. À 39 ans, dont huit à exercer dans cette commune rurale voisine de Limoges, à la jointure de la Haute-Vienne et de la Creuse, le docteur a l’agenda de consultations rempli plus que de raison et le téléphone en surchauffe permanente.

À ses rares heures perdues, le thérapeute, qui endure chaque jour les conséquences d’un désert médical, se mue en citoyen engagé au chevet de notre système de santé au sein du collectif Ateliers pour la refondation du service public hospitalier (1). Aguerri, il pensait l’être. Jusqu’à ce soir d’octobre et la constatation inhumaine de ce décès. « J’avoue avoir mis plusieurs jours à m’en remettre », glisse-t-il dans le courrier adressé à l’Humanité le 13 octobre. « J’ai eu l’impression d’entrevoir notre futur à la campagne car déjà nous n’y arrivons plus et la situation ne va faire que s’aggraver… L’angoisse est générale chez les patients et les soignants face à cette situation », souligne-t-il. Continuer la lecture de Déserts médicaux. Le cri d’alarme d’un médecin de campagne

Écosystèmes. Le double effet clim et couette des forêts

Les résultats montrent que les températures estivales maximales dans les forêts sont en moyenne de 2 °C plus froides que leur environnement. © Getty Images/iStockphoto

Dans la forêt, règne un microclimat : plus frais l’été, moins froid l’hiver. Un microclimat qui pour l’instant tempère le réchauffement du macroclimat.

Se promener en forêt dans la chaleur de l’été permet de se rafraîchir. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il fait aussi moins froid l’hiver dans une forêt que dans une zone dépourvue d’arbres. C’est ce qu’on appelle l’effet tampon ou isolant. Grâce à un réseau de plus de 1 200 capteurs répartis dans les forêts européennes, une équipe de recherche internationale s’est attelée à en établir pour la première fois une cartographie climatique montrant la différence de température entre la forêt et ses environs. Continuer la lecture de Écosystèmes. Le double effet clim et couette des forêts

Tollé contre la levée du secret médical dans les écoles in Caf. Péda.

L’amendement à la loi « portant diverses dispositions de vigilance sanitaire » autorisant les chefs d’établissement et les personnes qu’ils autorisent à avoir accès au statut virologique et vaccinal des élèves suscite de nombreuses protestations. Le syndicat des infirmières Snics Fsu estime que les retombées du texte seront bien plus négatives que son application. Le principal syndicat de personnels de direction, Snpden Unsa, juge que c’est inopportun.

Un amendement pris sans concertation

 L’amendement 366 de la loi « portant diverses dispositions de vigilance sanitaire » a t-il un avenir ? S’il en avait un il faudrait s’interroger sur des motivations cachées. Car à l’évidence ceux qui sont susceptibles de l’utiliser n’en veulent pas. Continuer la lecture de Tollé contre la levée du secret médical dans les écoles in Caf. Péda.

Hautes-Pyrénées : des médecins salariés pour répondre au « désert médical » à Aureilhan

Julien, médecin originaire de Nantes, s'est installé au pied des Pyrénées, avec sa compagne, elle aussi médecin au centre de santé.
Julien, médecin originaire de Nantes, s’est installé au pied des Pyrénées, avec sa compagne, elle aussi médecin au centre de santé. NR LAURENT DARD – LAURENT DARD

Dans un département où la pénurie de praticiens se fait cruellement sentir, le premier centre de santé créé sur les Hautes-Pyrénées, répond à une demande de patients sans médecin, qui va croissante. 

« Si on n’avait pas cette offre, je ne sais pas ce que l’on ferait ». Betty et Francis sont patients du centre de santé d’Aureilhan dont la salle d’attente ne désemplit pas chaque jour depuis son ouverture il y a trois ans. André et Joëlle se disent « soulagés » d’avoir trouvé un médecin après avoir « couru tout le département ». « Il y a quelques années, nous avions 5 médecins sur la commune, progressivement ils sont partis à la retraite, expliquent le maire Yannick Boubée et son adjoint Christian Zytynski.

Nous nous sommes retrouvés avec un médecin et demi pour soigner 8.000 habitants. Nous étions partis sur une maison de santé pluriprofessionnelle avec des médecins libéraux mais l’appel à candidature n’a rien donné. Nous nous sommes rendu compte que la majorité des jeunes médecins préféraient être salariés. Nous avons commencé à ouvrir le centre avec deux premiers médecins vacataires proches de la retraite. Puis, en avril 2020, un premier médecin a été salarié à temps complet. À partir de là, grâce aux réseaux, d’autres médecins salariés sont venus renforcer le centre pour atteindre le nombre de cinq. »

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Tarn-et-Garonne : « Sans les AESH, l’école ne pourrait pas fonctionner », plaide une enseignante in DDM

Des grévistes ont tenu une réunion d’information dans les locaux de la FSU à Montauban. Des grévistes ont tenu une réunion d’information dans les locaux de la FSU à Montauban. DDM – William BERNECKER

Les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) étaient en grève ce mardi pour dénoncer un manque de considération et des salaires insuffisants.

« Un vrai statut, un vrai salaire ». Telle est la synthèse des revendications de la journée intersyndicale de mobilisation des AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap). Un appel à la grève était lancé hier dans toute la France. « Sans AESH, l’école ne pourrait pas fonctionner » insiste Sandra Rubio, enseignante et co-secrétaire du syndicat SNUipp-FSU en Tarn-et-Garonne. Une profession, largement féminine, qui accompagne au quotidien des élèves sur le temps scolaire depuis 2014 (anciennement AVS pour Auxiliaires de Vie Scolaire). « Au-delà de les aider, c’est leur apporter du bonheur, de la confiance en eux. On prépare la génération de demain. » témoigne Fabienne, 58 ans, qui exerce depuis 5 ans. Continuer la lecture de Tarn-et-Garonne : « Sans les AESH, l’école ne pourrait pas fonctionner », plaide une enseignante in DDM

Campagne. Les Jours heureux face aux inégalités sanitaires

Fabien Roussel, le 16 octobre à Ramonville (Haute-Garonne). Vincent Nguyen/Riva Press

À la Fête de l’Humanité de la Haute-Garonne, Fabien Roussel a échangé avec le public sur les thèmes de la santé et de la recherche.

« N otre pays est riche, mettons ces richesses au service du développement humain ! » Dans la salle de fêtes de Ramonville-Saint-Agne, au bord du canal du Midi et tout près de l’université Toulouse-III et des laboratoires scientifiques, Fabien Roussel est venu samedi, dans le cadre de la Fête de l’Humanité de la Haute-Garonne, débattre des questions de santé et recherche. Continuer la lecture de Campagne. Les Jours heureux face aux inégalités sanitaires

On ne fait pas d’industrie sans casser les œufs de l’élevage plein air !

 sadak souici

Qui veut la peau des petits éleveurs ? Deux arrêtés du ministère de l’Agriculture, publiés fin septembre, généralisent l’enferment des volailles une grande partie de l’année. Les éleveurs de plein air se rebiffent et ont organisé le 14 octobre une vente de 10 000 œufs de plein air, place de la République à Paris.

Qui de la poule ou de l’œuf est arrivé le premier ? Sur la place de la République, à Paris, ce jour-là, il n’y a pas de poules, seulement des œufs, «  Les derniers de plein air. Des gros œufs qui ressemblent à ceux de nos grands-parents. Du jaune bien jaune avec du goût, des poules nourries au grain… et surtout qui sont dehors de l’aube au coucher du soleil », revendique Christine Rivière. Elle a laissé ses 249 poules pondeuses dans le Gard, errer à l’air libre. Avec ses camarades venus du Gers, du Var, du Rhône ou du Lot, ils ont roulé toute la nuit et ont débarqué sur la place… avec 10 000 œufs. Continuer la lecture de On ne fait pas d’industrie sans casser les œufs de l’élevage plein air !

Disparition. Salut Michel, et embrasse Croizat !

Né en 1947, Michel Étiévent a été élevé dans la maison où le père de la Sécu a vu le jour... Rouge Productions

Michel Étiévent, biographe d’Ambroise Croizat, historien de la Sécurité sociale et du mouvement ouvrier, écrivain, poète et journaliste à l’Humanité, est décédé mardi.

Peut-on être ami avec un homme sans l’avoir rencontré ? La filiation, la fraternité tissées entre Michel Étiévent et Ambroise Croizat ne font guère de doute, même s’ils ne se sont jamais connus. L’aîné, né en 1901, fut résistant, « ministre des travailleurs » et bâtisseur de la Sécurité sociale. Le cadet, Michel Étiévent donc, fut son plus fervent et appliqué biographe, tout en étant historien de sa plus belle œuvre, la Sécurité sociale. Également journaliste, poète et écrivain, il était né en 1947 et s’est éteint mardi 12 octobre, à 74 ans. Trois jours plus tôt, il dédicaçait encore ses nombreux ouvrages, lors du salon du livre d’Hermillon. Continuer la lecture de Disparition. Salut Michel, et embrasse Croizat !

SPF de Castelsarrasin: Témoignage d’une donatrice

Témoignage d’une donatrice au Secours Populaire de Castelsarrasin.

J’ai assisté à la dernière Assemblée générale du Comité de Castelsarrasin et les compte-rendu que j’ai pu en lire ne traduisent pas le malaise que j’ai ressenti ce soir-là. Aussi, ai-je souhaité témoigner de l’atmosphère de la réunion.

A ma grande surprise, l’AG s’ouvre sous la conduite de la trésorière qui a rassemblé toutes ses forces pour mener à bien la tenue de la réunion et assurer une transition induite par la démission du secrétaire J. Sueres, fait que j’ignorais, n’ayant pas lu La Dépêche du jour.

L’ordre du jour traditionnel de l’AG fut respecté (bilan des activités entravées par les conditions sanitaires, rapport moral, bilan financier avec quelques lignes de dépenses alourdies et enfin quelques actions en perspective telles que l’aide aux devoirs). Mais j’ai aussi entendu la trésorière déplorer la disparition des archives et quelques difficultés relationnelles dans la gestion du groupe. Elle a aussi insisté sur la nécessité de rétablir la charte du bénévolat, fondement de toute association.

Un certain malaise se dégageait malgré la discrétion des propos. Mais l’intervention de l’ancienne secrétaire, Annie Bordignon, 20 ans de bénévolat au SPF, reconnue pour son honnêteté et son dévouement à la cause des plus démunis, a révélé le cheminement qui a conduit à la crise actuelle : sa succession entravée par la secrétaire fédérale du 82, l’éviction masquée de l’ancienne trésorière, le chamboule-tout dans le vestiaire, la bibliothèque vidée, la rupture avec le CCAS… D’où le découragement de plusieurs bénévoles.

Et pourtant le secrétaire démissionnaire ne s’était-il pas engagé avec enthousiasme et ardeur dans cette action de bénévolat, n’hésitant pas à inviter ses colistiers de la séquence électorale de 2020 à afficher leur sympathie et leur générosité pour Le Secours Populaire Français ? Aucune prise de parole de sa part ce soir là pour expliquer son départ, justifier sa position, regretter ses erreurs et regretter d’avoir blessé certaines personnes.

L’AG s’est conclue par l’élection De Thérèse Rouch-Pasquet, nouvelle secrétaire expérimentée dans le domaine associatif entourée d’un bureau recomposé. Un nouvel épisode s’ouvre pour le comité de Castelsarrasin. Souhaitons lui une activité apaisée et fructueuse dans l’intérêt des bénéficiaires toujours plus nombreux en raison des difficultés économiques croissantes.

Françoise Tardin

Castelsarrasin. Secours populaire : une équipe de direction renouvelée in DDM

Une réunion présidée par la trésorière Ghislaine Roussy-Mayanobe./ Photo DDM Marc Zulian

Le Secours Populaire a tenu son assemblée générale au terme de deux années marquées par la crise sanitaire.

Le comité du Secours Populaire de Castelsarrasin a tenu son assemblée générale à la salle Marcelle-Duba. Une réunion organisée dans des circonstances exceptionnelles. Après les démissions successives de plusieurs membres du bureau, dont le secrétaire général Julien Sueres, c’est la trésorière du comité Ghislaine Roussy-Mayanobe qui a présidé l’assemblée générale, en présence de Nadia Betin, adjointe aux affaires sociales, Driss Khaïza, directeur du CCAS et Francette Noël Frauciel, responsable du Secours Populaire du Tarn-et-Garonne. Continuer la lecture de Castelsarrasin. Secours populaire : une équipe de direction renouvelée in DDM