Éducation: À l’ombre des JO 2024, comment le sport scolaire est laissé à l’abandon

Installations vétustes, manque d’enseignants, formation dégradée, recul de la pratique : à moins d’un an de l’ouverture des jeux Olympiques de Paris, le sport scolaire se débat pour garder sa place… que lorgne le secteur privé, avec l’appui du gouvernement.

Depuis la grande vague de construction des infrastructures scolaires des années 1970, pas grand chose n’a été fait. Plus de trois quarts des professeurs d’EPS considèrent qu’elles devraient être améliorées.
© Julie Sebadelha/ABACAPRESS

C’est comme si on avait deux réalités parallèles. Celle d’une France qui se réjouit d’accueillir, dans dix mois, les jeux Olympiques, la flamme, la clameur des stades, les cérémonies, la fraternité, les joies et les larmes… Et celle de jeunes Français qui, de l’école au lycée, tentent de faire du sport dans la grisaille de gymnases glacés et décrépits, dans des stades lointains ou des piscines au planning surchargé.

Pendant ce temps, fidèle au cliché du coq qui chante, les ergots plantés dans la fiente, le gouvernement vante les mérites de sa politique de sport scolaire à coups de slogans, « trente minutes de sport par jour » en primaire, « deux heures de sport » supplémentaires au collège… et pousse « en même temps » les pratiques sportives des jeunes vers le secteur marchand, avec ce que cela implique d’inégalités. Continuer la lecture de Éducation: À l’ombre des JO 2024, comment le sport scolaire est laissé à l’abandon

Emmanuel Macron à la messe du pape : au Sénat, des discours totalement opposés sur la laïcité

Après l’annonce de la présence d’Emmanuel Macron à la messe célébrée par le pape à Marseille samedi prochain, les réactions à droite et à gauche sont aux antipodes : la gauche dénonce une entrave à la laïcité quand la droite y voit la confirmation des « racines judéo-chrétiennes » de la France. Les discours se confrontent, y compris au Sénat, où Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine, et Stéphane Le Rudulier, sénateur LR des Bouches-du-Rhône, les traduisent par des propositions de loi.

Tout est parti de la participation annoncée d’Emmanuel Macron à la messe célébrée par le pape ce samedi, dans le stade Vélodrome à Marseille. Elle suscite de vives critiques à gauche, qui fustigent une entrave à la laïcité. C’est dans ce contexte que le sénateur LR des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier s’exprime le 18 septembre sur X (ex-Twitter) sur le sujet : « Messe du pape à Marseille en présence du président Macron. Pour sortir de toute polémique et hypocrisie j’ai déposé avec 34 sénateurs une proposition de loi pour consacrer les racines judéo-chrétiennes de la France Assumons nos racines et notre héritage au grand jour ! ».

Quelques heures plus tard, le sénateur communiste des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias lui répond : « Je souhaite que le président n’assiste pas à cette messe, au nom du principe de laïcité, consubstantiel de notre République laïque et sociale. Mieux, je propose de constitutionnaliser l’article 2 de la loi de 1905 afin d’acter une séparation totale ». Continuer la lecture de Emmanuel Macron à la messe du pape : au Sénat, des discours totalement opposés sur la laïcité

La fête de l’huma vue de loin : l’avancée et ce qu’elle appelle par Danielle Bleitrach

Ce qui s’est passé à la fête de l’Humanité et le positionnement de Fabien Roussel face à la NUPES et à la liste des élections européennes était l’étape indispensable non seulement pour le PCF, la gauche mais pour offrir une perspective politique à notre pays. S’émanciper de la NUPES et de ces “mouvements” qui privilégient le sociétal, finissent par approuver les politiques de l’OTAN et des marchés financiers à la Syriza, était indispensable, le faire en mettant en avant un programme et des propositions d’action contre l’inflation était encore mieux. Roussel a choisi enfin d’affronter politiquement le consensus autour de Macron mais cette orientation que nous approuvons doit être approfondie et l’essentiel reste d’avoir un parti avec des militants organisés et formés pour être plus que de simples distributeurs de tracts. Même si nous éprouvons quelque joie moqueuse à voir Melenchon dénoncer le caractère “insurrrectionnel” supposé du PCF après avoir suporté à peu près toutes les foucades du maître autoproclamé de la France isoumise, tout étant toléré à condition que cela serve l’image du chef, il ne faut surtout pas jouer le même jeu qui épuise vite, et pour cela il faut reconstruire le collectif partout et toujours.

Fabien Roussel a tenu un discours offensif ce samedi 16 septembre à la fête de l’Huma, justifiant notamment son appel à « envahir les préfectures » pour lutter contre l’inflation.

Le secrétaire national du PCF a également appelé la gauche à faire union pour les européennes 2024… autour de son parti et la liste menée par Léon Deffontaines. Les commentateurs l’ont tous noté : Fabien Roussel a assumé s’éloigner de la NUPES, un pari qui apparement est risqué à la veille des sénatoriales, en fait même dans ce contexte la LFI ne sert pas à grand chose.

Jean Luc Melenchon qui est entré dans une zone de désaveu assez comparable à celle de Macron, celui où “les mouvements” autour de leaders qui prétendent dépasser les clivages traditionnels en collant à des préoccupations définies par des sondages, une “modernité” qui vieillit vite, dans un temps où la vie devient de plus en plus difficile, s’est lancé dans un mauvais procès sur “l’appel à envahir les préfectures” en raison de l’inflation.

Fabien Roussel a eu le mérite tout à fait nouveau d’affronter toutes les hostilités dans une fête de l’humanité qui pourtant n’avait pas été conçue en sa faveur en assumant mieux que cela avait été fait lors du Congrès de Marseille une orientation qui était celle voulue par l’immense majorité des militants et qui correspond à l’opinion des couches populaires, même s’il reste tout à faire pour concrétiser. La faiblesse de Fabien Roussel était dans le compromis permanent avec “les liquidateurs”, il ne leur a laissé aucun espace dans cette fête. Dans son discours de ce samedi 16 septembre, le secrétaire national du PCF a assumé ses propos. Il l’a fait avec franchise à partir non de sa personne mais des idées, d’un programme et quand un groupe de “jeunes” de la NUPES a tenté de le provoquer, sans agressivité il leur a répondu  « C’est d’abord autour des idées que l’on doit se rassembler. Or, nous n’avons pas les mêmes, je le regrette. Nous n’avons pas les mêmes priorités pour la France », a-t-il déclaré dans des propos relayés par Franceinfo .

Les jeunes ne sont pas ignorés et la place qui leur est faite n’est pas négligeable mais pour le moment ils sont dans un collectif avec un programme: nouveau responsable des Jeunes communistes à la suite de Léon Deffontaines – devenu tête de liste du PCF aux Européennes – le toulousain Assan Lakehoul est formel : «Nous devons absolument être au plus près des préoccupations des Français qui sont dans la colère, des jeunes en particulier. En 2027, il faudra faire le poids face au RN». Or selon lui «pour le moment, Jordan Bardella et Marine Le Pen arrivent à parler à une génération que la gauche a perdue et qui oscille entre le RN ou l’abstention.»

Sur quelle base peut-on parler à la jeunesse ? En tous les cas pour Fabien Roussel cela reste sans démagogie et sur le fond, sur des préoccupations concrètes, non gadgétisées concernant la possibilité d’études, d’un emploi, d’un logement.

Vendredi dans les travées de la Fête, aux militants qu’il rencontre comme dans les débats qui vont émailler les trois jours, le député du Nord le dit et compte le faire savoir. Avec lui, pas question «de marcher à côté de militants qui crient ’tout le monde déteste la police’», même s’il dénonce «des violences et du racisme dans l’institution, mais pas de façon systémique». Il ne serait donc pas de la manifestation organisée le 23 septembre par les Insoumis contre les violences policières. Et puis avec lui encore, «pas de décroissance». Et puis «du nucléaire aussi»

Fabien Roussel cultive son indépendance et son envie d’être une voix alternative à la Nupes. « Le nombre de gens qui m’ont arrêté pendant les émeutes pour me dire « Ouf, quelqu’un de gauche parle comme nous ». Ça m’encourage ! », a-t-il expliqué à la presse vendredi, rapporte l’AFP.

Roussel a eu l’habileté de prendre appui sur les spécificités du PCF dans les solutions concrètes pour notre pays. Ainsi en est-il du dossier nucléaire face à une majorité de socialistes, aux écologistes et aux Insoumis… «Le nucléaire, dit Roussel, j’en fais le sujet central de la reconstruction de la France, de notre industrie et de notre lutte en faveur du climat». Il le dit samedi dans son grand discours en fin de matinée. Et il le répéte dimanche dans un débat en début d’après-midi avec l’ancien Premier ministre Édouard Philippe dans un débat d’idée droite et gauche dans l’application de cette orientation . Car si l’un et l’autre défendent cette énergie, Roussel lui, veut «sortir du marché spéculatif de l’énergie».Or selon lui, «Edouard Philippe est prêt à sacrifier l’avantage énergétique français pour préserver le couple franco-Allemand». «Tout accepter des Allemands au nom de notre histoire et du pacte, assure Roussel, c’est prendre le risque d’un bond en arrière qui ouvre la porte à l’extrême-droite». La hausse du prix de l’électricité est en effet pour lui, «un véritable déclencheur de crise majeure».

Le PCF, tout comme le PS et EELV, ont depuis quelque temps acté leur refus d’élaborer une liste commune pour les élections européennes. Sur scène ce samedi, Fabien Roussel a fait le service après-vente de la liste communiste, menée par Léon Deffontaines« La liste d’union elle est là, elle est à votre disposition. Venez ! », lance-t-il.

Face à une fête de l’humanité qui avait été conçue pas nécessairement pour être celle du PCF, Fabien Roussel a eu la grande habileté de refuser un match provocateur avec Jean Luc Melenchon, il s’est contenté d’affirmer être trop occupé et de hausser les épaules face au rappel des propos que Jean-Luc Mélenchon a tancé vendredi le communiste, lors d’un débat dans l’émission Backseat diffusée sur Twitch, à propos de son appel « à envahir les préfectures », en raison de l’inflation. « Jamais un chef ne devrait appeler à des actions d’un tel niveau de violence sans consulter personne », a estimé le triple candidat à la présidentielle.

« Il faudrait que je m’excuse d’appeler à des mobilisations devant les préfectures alors qu’il y a aujourd’hui un tremblement de terre social dans notre pays ? », a lancé Fabien Roussel ce samedi. Il a aussi proposé de « participer personnellement à une opération Robin des bois » pour passer en heures creuses la fourniture d’électricité « d’une maternité, d’un hôpital, d’une école, ou d’un HLM ». « Qu’ils viennent m’arrêter ! », s’est-il écrié.

Donc le bilan de cette fête de l’humanité, la prestation de Fabien Roussel et des militants communistes a relevé du sans faute. Est-ce que pour autant tout est résolu : non tout reste à accomplir .

2014 : aujourd’hui cela est bien dépassé

CE PAS EN AVANT INDISPENSABLE APPELLE D’AUTRES AVANCEES

Il y a eu de grands absents dans cette fête : si l’on excepte un meeting autour de Cuba dans lequel André Chassaigne et l’ambassadeur de Cuba ont donné à la fête une dimension de lutte et de justice internationale, c’est peu dire que le contenu réel de l’indispensable mouvement de la paix, la nécessité d’affronter la politique de Macron que ce soit en Europe comme en Afrique a été éludée. Pourtant on ne peut pas limiter la question de l’inflation a une bataille pour l’énergie en ignorant totalement comment elle est déjà engagée au niveau géopolitique.

Macron c’est le choix d’une vassalisation au coût monstrueux.

S’il est nécessaire comme cela a été fait par Roussel de rompre avec la logique des banquets consensuels dans lesquels Macron, malgré la provocation des retraites et le choix de la guerre partout, tente d’apparaître comme le président du “dialogue”, en appelant le peuple français à exiger de l’Etat une autre politique, nous ne sommes qu’au milieu du gué. Il n’y a pas de consensus social, le président méprise la représentation nationale et l’opinion majoritaire des Français, le député communiste réclame l’intervention citoyenne et dans le fond en revient à la force de la Constitution de l’an II: la proclamation du droit à l’insurrection citoyenne, sans pour autant donner à cette intervention une autre visée que la démocratie directe. Oui mais le consensus autour de Macron ne se limite pas à entériner ses choix en matière d’énergie, le pire même si l’on en reste à cette conception républicaine est de priver les citoyens du droit à décider de la paix et de la guerre.

De ce point de vue, si ceux qui parmi les communistes encartés ou non, de la base au sommet ont dénoncé les opportunismes, les lâchetés de la représentation nationale ont sans doute aidé Fabien Roussel à éviter la question en restant sur la question sociale. Mais l’une mène à l’autre surtout dans le contexte des Européennes.

En outre si nous sommes convaincus que pour rompre avec l’inféodation aux marchés financiers, aux trusts de l’armement qui gouvernent en maître une UE de plus en plus vassalisée et d’identifiant avec l’OTAN, la rupture avec la NUPES est absolument indispensable parce qu’il est nécessaire de créer un autre rassemblement dans lequel peuvent apparaître les véritables adversaires, nous sommes encore loin de cette mise en évidence et plus nous nous en rapprocherons plus le combat va devenir rude, et moins on pourra compter sur les médias.

L’enjeu reste donc un parti apte à mener cette bataille qui ne peut pas être seulement électorale.

Ce qui s’est passé à la fête de l’humanité témoigne plus que jamais du sens de qui est à accomplir.

Danielle Bleitrach

 

Sophie Binet : « Pour le capital, la démocratie est un problème »

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, était l’invitée, samedi, de l’Agora de l’Humanité. La dirigeante estime que les syndicats ont « semé des graines », alors que la centrale cégétiste a réalisé 40 000 nouvelles adhésions.

Durant une heure, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a fait le tour des questions qui animera la rentrée sociale, devant une Agora pleine à craquer.
© Albert Facelly

La foule des grands jours pour Sophie Binet. Samedi, en début d’après-midi, la secrétaire générale de la CGT avait carte blanche à l’Agora de l’Humanité. Alors que la rentrée prend à la gorge une majorité de salariés et de familles qui n’arrivent plus à faire face à la cherté de la vie, la dirigeante cégétiste a avancé des propositions alternatives. Avec pour ligne de mire la mobilisation du 13 octobre pour les salaires et contre l’austérité, elle a aussi indiqué de nouveaux enjeux où se cristallise l’affrontement de classe.

Vous avez été élue en mars au congrès de Clermont-Ferrand, votre profil se différencie de ceux de vos prédécesseurs : vous êtes une femme, cadre, qui n’a pas fait ses armes au PCF. Que signifie votre élection à la tête de la CGT ? Continuer la lecture de Sophie Binet : « Pour le capital, la démocratie est un problème »

Fabien Roussel: inventons les jours heureux (Discours à la Fête de l’Huma)


Je rejoins le PCF

Éducation, santé, transport, justice, sécurité… un collectif dénonce l’état des services publics

Le collectif « Nos services publics » publie un rapport accablant sur l’état des services publics en France. Éducation, santé, transport, justice, sécurité : l’analyse de 20 ans de politiques publiques montre le décalage entre besoins de la population et l’évolution du secteur.

 

« Les moyens des services publics augmentent depuis vingt ans moins rapidement que les besoins sociaux », dénoncent le rapport du collectif « Nos services publics » publié jeudi 14 septembre, auquel ont collaboré plus de 100 experts, agents de terrain et citoyens.

Les auteurs du rapport ont décidé de dépasser la critique des services publics, qui coûteraient « trop cher » ou seraient « sous-financés », dans lequel il y aurait « trop » ou « pas assez » d’agents publics, pour se concentrer sur la comparaison de l’évolution des besoins sociaux avec l’investissement dans les services publics. Selon eux, le constat est sans appel : les politiques publiques n’ont pas su s’adapter à l’évolution de la société. Continuer la lecture de Éducation, santé, transport, justice, sécurité… un collectif dénonce l’état des services publics

Contre la guerre, la hausse des prix et l’austérité, les communistes mobilisés pour gagner ! (PCF)

 

Réunis en Conseil national, les communistes appellent les citoyennes et les citoyens, les forces syndicales et associatives, et toutes les forces de gauche à investir pleinement la Fête de l’Humanité qui se déroulera les 15, 16 et 17 septembre prochains. Elle sera l’occasion de partager un grand moment festif et culturel, de soutenir et de développer le journal l’Humanité et de participer à des centaines de débats pour contribuer à construire l’alternative aux politiques capitalistes en France, en Europe et dans le monde.

Agir pour la paix et la solidarité

Les communistes appellent à faire du jeudi 21 septembre une grande journée de mobilisation pour la paix, l’arrêt de la militarisation et la fin des conflits armés, partout dans le monde. Continuer la lecture de Contre la guerre, la hausse des prix et l’austérité, les communistes mobilisés pour gagner ! (PCF)

30 minutes de “sport” par jour, ce n’est pas du sport !

Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de poursuivre la généralisation du dispositif « 30 minutes de sport par jour ». Manque de moyens, manque de temps, inadéquation avec une véritable pratique sportive : la mise en place de ce dispositif ne correspond en rien à l’apprentissage et la pratique d’un véritable sport.

Selon les syndicats, ce programme est aujourd’hui seulement à 20 % d’application dans les écoles, loin des 85% affichés par le gouvernement.

De plus, ce dispositif se met en place au détriment de l’EPS. Selon un rapport de l’Inspection générale, les horaires d’EPS ne sont déjà pas respectés car grignotés par les “fondamentaux”. Il paraît également impossible d’aller à une piscine, à un stade ou tout autre infrastructure sportive, de se changer et de déplacer les élèves en seulement 30 minutes.

Les besoins réels sont simples, et déjà connus : 4 heures d’EPS par semaine de la maternelle à l’université, un doublement des recrutements des professeurs d’EPS et le retour des épreuves d’EPS aux examens lorsqu’elles en ont été supprimées.

Ces revendications sont partagées par les syndicats d’enseignants et de parents d’élèves.

La France accueillera en juillet prochain les Jeux Olympiques et Paralympiques. La politique sportive de notre pays doit être à la hauteur de cet événement. C’est pourquoi nous proposons un plan d’urgence et une nouvelle loi pour faire du sport un droit véritable :

  • consacrer 1% du budget de la nation au développement du sport et de l’EPS ;
  • recruter 1500 professeurs d’EPS par an ;
  • banaliser une demie journée pour la pratique sportive des étudiants à l’université ;
  • installer une association sportive scolaire dans chaque établissement scolaire du primaire à l’université ;
  • lancement d’un plan de construction d’équipements sportifs structurant (piscines et gymnases).

Parti communiste français,

Paris, le 6 septembre 2023.

Lire aussi: Le rugby, un sport populaire ?


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Élèves handicapés, le mirage de l’école inclusive

Plus des trois quarts des élèves handicapés n’ont pas accès à une scolarité normale, voire sont déscolarisés, selon une enquête publiée le 28 août par l’Unapei, un réseau d’associations, qui dénonce le non-respect par l’État français de ses obligations envers les enfants porteurs de handicap.

Une classe de primaire à l'école publique de l'Île-d'Arz, dans le golfe du Morbihan, le 2 septembre 2019.

Une classe de primaire à l’école publique de l’Île-d’Arz, dans le golfe du Morbihan, le 2 septembre 2019.
AFP

Caroline Boudet partage depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux le quotidien de sa fille Louise, 8 ans, qui a une trisomie 21. À chaque rentrée scolaire ressurgissent les mêmes incertitudes et les mêmes angoisses. Louise, scolarisée en classe Ulis (Unités localisées pour l’inclusion scolaire), aura-t-elle une AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) pour l’aider ? Le nombre d’heures d’accompagnement accordé par la MDPH (Maison des personnes handicapées) pourra-t-il suffire pour donner à sa fille des chances d’avancer à son rythme ? Comment contrer les demandes répétées de sortir Louise de l’école ordinaire pour l’envoyer dans un Institut médico-éducatif (IME), dont les délais d’attente se comptent en années ? Continuer la lecture de Élèves handicapés, le mirage de l’école inclusive

Violences faites aux femmes : « L’État a la responsabilité d’organiser la prise en charge des hommes violents »

Alors qu’avait lieu le 20 août à Grigny (Essonne) un rassemblement en hommage à Armale, alias Deo, 75e femme assassinée par son compagnon depuis le début 2023, les journalistes Laurène Daycard et Mathieu Palain tentent d’expliquer les difficultés à faire évoluer les hommes violents.

Peut-on guérir les hommes violents ? À travers deux ouvrages distincts écrits à la ­première personne, les journalistes Laurène Daycard ( Nos absentes, Seuil) et Mathieu Palain ( Nos pères, nos frères, nos amis, Les Arènes) ont questionné le continuum de violences contre les femmes qui règne dans notre société, et mène tous les deux jours à un féminicide.

Pourquoi avez-vous voulu écrire sur les féminicides ?

Laurène Daycard : Cela m’est apparu comme une nécessité, journalistique et intime. Le féminicide est l’acmé d’un processus de continuum des violences sexistes et sexuelles. Mais c’est aussi un concept qui a permis de politiser ces violences. Le nombre de meurtres conjugaux a commencé à être publié par le gouvernement (1) en 2006. Avant cette date, on ne pouvait même pas parler de ce ratio d’une femme tuée par son conjoint tous les deux ou trois jours.

En tout, plus de 2 200 femmes sont mortes ainsi depuis 2006. Et malgré des lois comme la circonstance aggravante créée pour les meurtres conjugaux, les statistiques ne baissent pas. Le ratio est toujours de 110 à 130 femmes tuées chaque année.

Le féminicide est un meurtre à mobile misogyne. Il y a encore une méconnaissance à ce sujet, y compris pour les affaires non conjugales. Dans encore beaucoup trop de cas, les victimes décédées n’ont toujours pas droit à un traitement respectueux, digne, ou même juste « factuel ».

La prise en charge des victimes a-t-elle évolué ?

Mathieu Palain : J’ai rencontré beaucoup de femmes qui n’ont pas réussi à porter plainte. Les commissariats les refusent ou les forcent à déposer une simple main courante. Dans le livre, je raconte comment une femme, qui avait fait constater ses blessures et ses ecchymoses, n’a pu montrer ses photos à des policiers, sous prétexte que la clé USB qui les contenait pouvait faire sauter leur système informatique.

Cécile, dont l’histoire constitue le fil rouge de mon livre, a porté plainte dans un commissariat du 15e arrondissement de Paris, avec sa mère. Elle avait tenu à prévenir son copain mais, trois mois plus tard, il a contre-porté plainte. Il n’y avait aucun élément dans son dossier, mais la justice n’a pas voulu trancher. Elle les a tous les deux condamnés à suivre un stage de responsabilisation à la violence. Ce n’est pas anecdotique.

Les policiers ne sont pas forcément bienveillants à l’égard de femmes qui viennent porter plainte. De son côté, la justice estime encore parfois qu’il s’agit « d’histoire de couple », dont elle n’a pas à se mêler. Il y a pourtant des enquêtes à mener et des sanctions à prendre.

Laurène Daycard : Une petite dizaine d’affaires de féminicide conjugal sont présentées dans mon livre. Dans tous les cas, il s’agit de femmes qui avaient dénoncé des violences, partagé leur peur, mais qui n’ont pas été crues ou suffisamment entendues. On a par exemple le cas de Géraldine, tuée par son conjoint dans la montagne de Reims en 2016. Pourtant alertée par ses filles de la présence de fusils à domicile, la gendarmerie ne les a pas saisis et ils ont ensuite servi au meurtre.

Razia, elle, avait été mise à l’abri avec ses enfants à Besançon, grâce au réseau Solidarité Femmes, à la suite d’une plainte déposée à Marseille. Mais son ex-conjoint a reçu par erreur un courrier de l’Assurance-maladie mentionnant sa nouvelle adresse et a recommencé à la harceler. Razia a déposé sept plaintes contre lui au commissariat de Besançon, accompagnée par une travailleuse sociale de Solidarité Femmes. « Mais enfin, madame, c’est un père qui veut voir ses enfants », s’est-elle entendue dire par les gendarmes avant d’être tuée à coups de couteau à la sortie du tramway à Besançon par son ex.

L’État est-il responsable de cette situation ?

Mathieu Palain : L’État a la responsabilité d’empêcher les violences de perdurer et d’organiser la prise en charge des hommes violents. Trop peu sont condamnés, et même ceux qui le sont ne sont pas pris en charge. Ils font six mois dans une maison d’arrêt surpeuplée, enfermés vingt-deux heures sur vingt-quatre avec deux heures de promenade dans la journée.

Quand ils sortent, ils ont la rage, et n’ont rien appris du tout. Certains ont perdu leur boulot. Leur sentiment de déni est très fort, parfois couplé à un sentiment de vengeance. Alors, si le but de la prison était l’absence de récidive, c’est raté. Penser que ces hommes violents sont des monstres qui doivent rester dans l’ombre sans qu’on s’en occupe, c’est dangereux. C’est potentiellement les encourager à récidiver. Ils sont des centaines de milliers, voire un million dans ce pays. Or il n’y a pas un million de monstres.

Laurène Daycard : Un auteur de violence conjugale peut faire plusieurs victimes au cours de sa vie. La condamnation n’enraye pas la récidive, c’est une réalité statistique. J’ai même remarqué, au fil de l’immersion dans un stage de responsabilisation, qu’elle peut accentuer le sentiment de victimisation. L’inversion de la culpabilité est le mécanisme pernicieux au cœur des violences conjugales.

Les victimes se culpabilisent pour les violences qu’elles subissent. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est compliqué d’aller porter plainte. À l’inverse, les conjoints-agresseurs se victimisent. Au début du stage que j’ai suivi, j’entendais : « Elle l’a bien cherché », « Moi aussi j’ai subi des violences et il faudrait que la justice l’entende », « J’ai du mal à me sentir coupable », etc. C’est tristement banal. Ces hommes se pensent victimes du système.

C’est pour ça que la responsabilisation est un des dispositifs de lutte contre la récidive, développée dans le cadre du Grenelle contre les violences conjugales, avec la création d’une trentaine de centres de prise en charge des auteurs de violences conjugales en France (CPCA), sur le modèle du Home des Rosati à Arras, où j’ai fait mon immersion.

Dans ces groupes de responsabilisation, comment lutte-t-on contre la récidive ?

Mathieu Palain : On ne peut pas assister à un groupe de parole en se disant que ces auteurs de violence vont en sortir guéris. Pour certains, une graine est plantée et va peut-être germer. Ça implique chez ces personnes une volonté d’avancer et la capacité de se dire : « J’ai un problème avec la violence, ça vient aussi de la manière dont j’ai été éduqué, d’une société qui encourage la violence comme moyen pour régler des conflits, mais il faut que je me prenne en charge. »

Je passe du temps à Grenoble dans une association qui prend en charge les hommes violents et met en place des thérapies sur le long terme. Car ça peut prendre plusieurs années d’entamer un travail de déconstruction pour revoir ses modèles et s’éloigner des stéréotypes autour de la virilité que tout homme hétérosexuel a connus à l’adolescence.

Vouloir régler les questions de violences conjugales, forcément liées aussi à un comportement sexiste extrêmement ancré dans la société, implique un travail de longue haleine, qui peut s’étendre sur dix ans.

À eux seuls, les groupes de parole ne peuvent pas servir à grand-chose. Mais ces hommes sont d’abord dirigés vers ce type d’association sous mandat de justice, où ils vont récupérer une attestation de suivi de stage, qui leur permet de ne pas retourner en prison. Sauf que ces injonctions de soins durent souvent six mois, de temps en temps un peu plus, jusqu’à deux ans.

En plus la qualité de l’accompagnement diffère d’un territoire à l’autre, selon qu’il y ait ou non des associations adhérentes à la Fnacav (Fédération nationale des associations et des centres de prise en charge des auteurs de violences), qui travaillent avec beaucoup de psychologues et de juristes.

Laurène Daycard : Dans mon livre, je fais la distinction entre hommes violents et auteurs de violences conjugales. Cette distinction est aussi faite dans la recherche en psychologie.

D’un côté, il y a ceux qui, comme le meurtrier de Seloua, sont des personnalités psychopathiques. Ils répondent structurellement par la violence. De l’autre, les auteurs de violences conjugales. C’est dans cette nuance que l’on peut trouver l’espoir d’un changement, même si ces comportements sont profondément enracinés dans l’éducation et la socialisation de ces hommes.

Un auteur de violences conjugales, directeur dans l’industrie de la grande distribution, me disait que sa grille de lecture machiste imprégnait toute sa vie. Il était considéré comme très coriace par les travailleurs et travailleuses sociaux. Il a fait l’objet d’une arrestation musclée chez lui par des policiers armés de la brigade anticriminalité. Mais un an après avoir été suivi au centre Clotaire à Arras, il a beaucoup avancé. Il s’est vraiment impliqué dans le groupe de responsabilisation et a continué ensuite une thérapie en individuel.

Détail significatif, il a pour la première fois embauché des femmes dans ses équipes au travail. Il en est même arrivé à dire qu’il remerciait sa femme d’avoir porté plainte parce que, sinon, ça se serait fini aux assises. C’était très fort de l’entendre dire ça. Mais ça ne l’empêche pas de savoir qu’il peut récidiver. C’est important d’avoir conscience de ce risque. C’est un des symptômes d’une prise de responsabilité.

Les hommes auteurs de violences conjugales peuvent-ils guérir ?

Mathieu Palain : Le fait d’être confronté à la parole de ses pairs peut fonctionner pour certains. Mais ça n’est pas systématique. Le premier groupe dans lequel je suis resté six mois était extrêmement virulent, composé de personnalités ancrées dans le déni. Leur discours était construit sur l’idée qu’ils n’étaient pas des hommes violents et n’avaient rien à faire là. Le dialogue a été très compliqué. La collégialité a moins d’intérêt quand on renvoie à ses pairs : « Vous êtes des monstres qui frappez les femmes, moi, je n’ai rien à voir avec ça. »

En revanche, il y a une possibilité d’avancer si les hommes sélectionnés dans le groupe sont sur un point de bascule et si, dès le premier tour de table, l’un d’eux dit : « J’ai honte de ce que j’ai fait, mais je sais que ça ne suffit pas pour dire je suis guéri parce que je vais peut-être recommencer. » Entendue par le groupe, cette parole peut en écho en déclencher d’autres comme : « J’attends de ce groupe de comprendre pourquoi je suis violent, pourquoi je dégaine vite, pourquoi je suis un nerveux. »

Dans ce type de cas, dix semaines ou six mois peuvent être bénéfiques, parce que la parole va être libérée. Les gars savent qu’ils sont entre eux, qu’ils ne seront pas jugés par les autres. S’ils sont là, c’est parce qu’ils ont tous la même condamnation, qu’ils sont ex æquo sur les faits.

Ces expérimentations ont-elles un réel impact ?

Laurène Daycard : Les professionnels estiment qu’elles peuvent faire tomber le risque de récidive de 40 à 50 %, voire jusqu’à 90 %, selon les données statistiques du parquet. Mais ce n’est pas une solution miracle.

Ce processus de responsabilisation n’est que l’amorce d’une réflexion introspective qui va durer sur des années, si possible avec un accompagnement thérapeutique. Mais il faut continuer à essayer, car pour le moment, des femmes sont victimes, certaines sont tuées, et des enfants grandissent dans ce contexte de violence. Perdre espoir est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. L’espoir c’est politique.

Mathieu Palain : Il est évident que corriger le tir va prendre très longtemps, puisqu’on a derrière nous des siècles de domination masculine totale. Il y a peu (2), l’homme était dans la loi le chef de la famille. Il avait quasiment droit de vie et de mort sur tous ses membres. Mais notre société est en mouvement. La norme évolue.

Les féminicides sont médiatisés, il y a des collages sur les murs, des manifestations, des mouvements militants féministes radicaux qui se mobilisent justement pour que les hommes ne puissent plus exercer leur domination en toute tranquillité. C’est cette addition de pressions qui fait bouger la société. Ce mouvement est encore trop lent, mais nous partons de loin.

(1) La dernière « Étude nationale sur les morts violentes au sein du couple » date du 26 août 2022. (2) C’est la loi du 4 juin 1970 qui supprime le statut de « chef de famille » du Code civil.