Mort de Catherine Ribeiro, étoile filante de la chanson

La chanteuse Catherine Ribeiro est morte à l’âge de 82 ans. Inclassable, irréductible, incorruptible, elle a chanté la passion, l’amour, la révolte. Elle est restée libre, jusqu’à son dernier souffle.

 

Elle aurait pu suivre cette route toute balisée empruntée par nombre de ses pairs à l’aune des années soixante. Elle figure d’ailleurs dans la « fameuse » photo de Jean-Marie Périer, photographe officiel de la génération yéyé. Mais déjà, peut-être instinctivement sent-elle qu’elle n’est pas à sa place, on la devine, au dernier rang, entre Hugues Auffray et Eddy Mitchell.

À peine la reconnaît-on. Elle ne sourit pas. Catherine Ribeiro refusera de jouer la carte de la jolie jeune fille qui se tient sage. En elle, ça bouillonne, ça tâtonne. Elle cherche, se cherche et, très vite, va bifurquer, laisser les chansons de midinettes pour midinettes. Elle rentre dans aucun moule, elle déborde, belle et rebelle, sauvage jusqu’au bout des mots des poètes dont elle va s’emparer, en catimini, ceux de Bob Dylan ou de Leonard Cohen. « La beauté insoumise de Catherine et sa colère chevillée à l’âme incommodent le show-business », disait d’elle Léo Ferré. Il avait tout juste. Continuer la lecture de Mort de Catherine Ribeiro, étoile filante de la chanson

La théorie et l’histoire du PCF… Par F. Marsal

Le débat qui s’est ouvert ici pose une question d’autant plus incontournable que désormais personne ne peut l’éluder. La Théorie parait une activité intellectuelle réservée à quelques initiés, c’est tout le contraire et c’est pourquoi elle est “pratique” parce qu’elle est le sens de l’intervention populaire sans laquelle il n’y a pas d’issue et aujourd’hui le danger est celui de l’autodestruction mortifère de l’impérialisme qui confond son agonie avec celle de la planète. Comme le dit Lénine “sans théorie révolutionnaire pas de mouvement révolutionnaire. On ne saurait trop insister sur cette idée à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites de l’action pratique va de pair avec la propagande à la mode de l’opportunisme” (Que faire ?) et tu montres que ce régime vient de loin, il faut ajouter jusqu’au point où cet engouement pour les formes les plus étroites de l’action pratique a débouché sur l’inertie, sur l’abandon massif de toute activité spécifique du parti, des activités désordonnées, d’autres isolées qui tentent de reprendre pied sans aucune coordination… Le choix de l’opportunisme devient celui de la trahison quand il s’agit du fascisme et de la guerre. Oui il y a eu un sursaut au 38e congrès mais ce que tu décris du 39e congrès qui est bien le refus d’une théorie révolutionnaire est tout sauf une “consolidation”, c’est un désarmement programmé d’un peuple que l’on conduit à l’abattoir alors qu’il cherche en vain les chemins de la résistance, désorienté comme il l’est par l’expérience d’une gauche et d’une droite qui mènent la même politique, qui adhèrent à la même propagande, la théorie c’est ce qui permet justement de rompre avec ce bourrage de crâne autrement que dans des illusions gauchistes et pseudos radicales qui ne servent que les ambitions personnelles c’est pour cela qu’elle est “avant” le parti comme avant le mouvement révolutionnaire, sans elle tout cela est mort. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)


Le seul juge de la validité de la théorie, c’est l’histoire. La théorie véritablement révolutionnaire est celle qui permet de faire la révolution. La difficulté réside dans deux choses

  1. avant qu’une théorie soit éprouvée par l’histoire, elle doit avoir créé et trouvé les conditions d’être expérimentée, parfois dans la durée, car une situation historique difficile ne se résout pas d’un seul élan, cela signifie qu’avoir une théorie, c’est en fait avoir tout un système d’analyse et de pensée, largement partagé et en interaction permanente au sein du parti, Continuer la lecture de La théorie et l’histoire du PCF… Par F. Marsal

À gauche, quelle suite donner aux Jeux olympiques ?

Entre analyse critique et respect absolu de ce moment de cohésion nationale, les différentes forces progressistes s’interrogent sur les suites politiques à donner aux jeux Olympiques de Paris.

La flamme s’est éteinte, mais reste une lueur. Après de longues semaines de crises (politique, géopolitique, agricole) et de fatigue généralisée, la France a découvert la possibilité d’une île, d’un répit. En deux semaines, par l’organisation et l’accueil de Jeux olympiques à Paris, elle a réappris à s’aimer, à se retrouver.

« C’est pas complètement foutu, on peut être ensemble et heureux ensemble ! s’est félicitée Anne Hidalgo, la maire socialiste de la ville. Le message de l’extrême droite est écrabouillé par ces Jeux. » Ce soulagement intense, d’autant plus fort que le Rassemblement national (RN) menaçait d’accéder au pouvoir, ne doit cependant pas faire oublier certains aspects peu reluisants de ces JO. Nettoyage social, dégâts sur l’environnement, exploitation des travailleursContinuer la lecture de À gauche, quelle suite donner aux Jeux olympiques ?

Paris 2024 : ce que nous avons retenu des Jeux olympiques dans la Ville lumière

Épreuves au cœur de la cité, engouement populaire, rôle des services publics : ces Jeux dans la Ville lumière ont (un peu) renouvelé le genre de l’organisation olympique.

« La France semble avoir pris des vacances d’elle-même. » D’une formule séduisante, El Pais a tenté de capter cette drôle d’atmosphère dans laquelle le pays a baigné durant cette quinzaine olympique. Séduisante, la formule du quotidien espagnol semble trompeuse tant elle assigne la France à un chapelet de clichés, entre pessimisme congénital et « grogne » cultivée comme un sport national. Et si la France s’était simplement un peu retrouvée ?

Un engouement populaire subversif

Le fait n’est pas vraiment nouveau : les jeux Olympiques, à l’instar d’une Coupe du monde de football, sont devenus des événements pour VIP et supporters aisés ou cassant leur tirelire pour l’occasion. La sociologie des stades, pistes et dojos confirme cette règle de ce petit laboratoire capitaliste qu’est devenue la compétition sportive mondialisée. Paris 2024 se distingue pourtant par le niveau « décibélique » des foules, peut-être une expression profonde de l’esprit frondeur du pays, allez savoir. Continuer la lecture de Paris 2024 : ce que nous avons retenu des Jeux olympiques dans la Ville lumière

Après les émeutes d’extrême droite au Royaume-Uni, comment les syndicats se mobilisent contre la peste brune

Les organisations ouvrières appellent à la riposte du monde du travail après la déferlante raciste et xénophobe de ces derniers jours. La secrétaire générale du syndicat Unite martèle que « ce n’est pas le migrant qui a imposé l’austérité ».

 

D’une violence inouïe, les images ont fait le tour de la planète. Des centaines de personnes, certaines faisant le salut nazi, se sont attaquées à des hôtels et des lieux d’hébergement où se trouvaient des migrants. À l’origine de ces manifestations soutenues par l’extrême droite, de fausses informations accusant l’auteur du meurtre, le 29 juillet, de trois petites filles dans le nord-ouest de l’Angleterre, d’être un migrant musulman. Il s’agit en réalité d’un jeune homme né à Cardiff, de parents rwandais chrétiens.

Peu importe pour l’extrême droite, qui a décidé de l’ouverture de la chasse aux étrangers. Selon la chaîne Sky News, qui cite des gardes de sécurité, des demandeurs d’asile ont été forcés de dormir dans les bois après que des manifestants ont attaqué leur hôtel et tenté de l’incendier, dimanche, à Rotherham (nord-est de l’Angleterre). Un « acte de voyous d’extrême droite », a dénoncé le premier ministre travailliste Keir Starmer. Continuer la lecture de Après les émeutes d’extrême droite au Royaume-Uni, comment les syndicats se mobilisent contre la peste brune

Politique scolaire : il n’est plus temps de tergiverser !

Pour atteindre l’égalité sociale entre les élèves, collégiens et lycéens , il faut combattre les politiques néolibérales à l’œuvre. La première solution passe par la gratuité totale de l’école.

Par Paul Devin, président de l’Institut de recherches de la FSU

Il faut que nous arrêtions de tergiverser à propos de la politique scolaire. On peut débattre de bien des aspects de sa mise en œuvre mais il y a une question autour de laquelle il faut que nous cessions de louvoyer : voulons-nous que le principe cardinal de l’école publique soit la construction d’une plus grande égalité sociale ? Continuer la lecture de Politique scolaire : il n’est plus temps de tergiverser !

L’intérêt d’une formation théorique pour les nouveaux et anciens adhérents… France pays de la lutte des classes…

Faire adhérer des communistes c’est bien, et on est étonné de l’accueil que l’on a quand on propose l’adhésion au PCF, ce que paradoxalement je fais alors que je l’ai définitivement quitté… Il y a actuellement un nombre grandissant de gens qui souhaitent s’engager et qui n’ont pas la moindre idée de comment le faire, ce n’est même pas très clair pour eux de savoir là où ils adhèrent, simplement si l’enthousiasme de ce qu’on peut attendre d’une élection s’est refroidi pour un certain nombre ce qui a surgi est nettement plus positif : voter ne suffit pas, cette conscience-là embryonnaire peut s’élargir…

Le véritable problème est de savoir dans quoi ils tombent et de ce point de vue le PCF n’est pas la pire expérience même s’il y a désormais de véritables déserts dans lesquels leur adhésion s’enfonce dans l’oubli. Continuer la lecture de L’intérêt d’une formation théorique pour les nouveaux et anciens adhérents… France pays de la lutte des classes…

Sahara occidental : le Président de la République agit contre le droit international

Ce 30 juillet 2024, le Président de la République, Emmanuel Macron, dans un courrier adressé à Mohamed VI, Roi du Maroc, a radicalement fait évoluer la position française traditionnelle en assurant le souverain marocain que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».

Ce plan balaye les espoirs du peuple sahraoui dans sa lutte pour l’indépendance et renforce le gouvernement marocain dans sa guerre coloniale.

Ce courrier assure également « que le plan d’autonomie marocain est la seule base pour aboutir à une solution juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies ». Or, le Sahara occidental est un territoire non-autonome qui ne peut être placé sous souveraineté marocaine. A la suite de l’UA et de l’ONU, la Cour de justice européenne par ses arrêts de décembre 2016, de juillet et novembre 2018 et de septembre 2021, a rappelé que le Sahara occidental dispose d’un « statut séparé et distinct » par rapport au territoire marocain et que son peuple relève du droit à l’autodétermination et à l’indépendance.

Cette prise de position personnelle du Président de la République, qui agit sans gouvernement ni majorité, est une erreur historique qui a déjà d’importantes conséquences. Le gouvernement alégérien a décidé du retrait avec effet immédiat de son ambassadeur en France.

Le Parti Communiste Français condamne la position du Président de la République, partage l’exigence de respect du droit international defendue par le Front Polisario et la République Arabe Sahraouie Démocratique, et est pleinement engagé pour la liberté et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, contre le colonialisme. Le PCF exige que la France agisse pour :
  • Un cessez-le-feu immédiat, suite à la rupture de celui-ci en 2020 par le Maroc.
  • L’application de la résolution de l’ONU pour mettre en place un référendum d’auto-détermination avec les 11 conditions proposées en 1991.
  • Le respect des arrêtés de la Cour de Justice de l’Union Européenne
Paris le 31 juillet, Parti communiste français.

Reprendre les combats émancipateurs

Le contraste était saisissant entre les beautés de la grande fête du sport mondial et le cratère brûlant d’un monde fracturé, déchiré par ses guerres sanglantes en Ukraine, à Gaza ou au Soudan, par le pillage ininterrompu des richesses par des minorités de possédants quand la famine sème la mort et augmente le nombre de déplacés.

 

Les jeux Olympiques, trop enserrés dans la loi de l’argent, devraient être ce moment de fraternité mondiale et de paix, une respiration utile pour réveiller les consciences et poser des actes forts pour des projets communs et un monde meilleur.

Les grands de ce monde feraient bien d’entendre l’aspiration à cette  envie d’être ensemble qui parcourt les rues et les stades. Il y a tant de défis à relever en commun : ceux de la santé, des combats contre les dérèglements climatiques, les sécurités alimentaires et sociales à bâtir partout.

Mais la trêve olympique n’est pas plus respectée que les résolutions de l’ONU. Pourtant, la France qui accueille ces jeux devrait se saisir du moment pour faire valoir un grand projet de paix, de sécurité humaine et de justice. Elle ne le fait pas car elle est trop alignée sur l’impérium nord-américain, trop enserrée dans les guerres intra-capitalistes.   Continuer la lecture de Reprendre les combats émancipateurs

LA LOI DE PETER, OU L’INSONDABLE MÉDIOCRITÉ DES ÉLITES

L’hebdomadaire Marianne a redécouvert ce qui faisait les délices de tout étudiant de sociologie de première année et que je me suis bien des fois répété devant l’insondable nullité de nos “élites” politico-médiatiques : la loi de Peter… Malheureusement je crains que cela ne ruisselle… Parfois il suffit d’un détail, un rien et la machine s’emballe comme dans cet invraisemblable engouement pour le schtroumpf devenu le symbole des vertus d’impertinence française… J’ai même eu un individu pas complètement idiot qui m’a expliqué que c’était “dada”, je lui ai fait remarqué que dada c’était l’horreur de la boucherie, l’absurdité de cette saignée alors que le schtroumph était du plus pur style “pompier” des croutes Napoléon III. Ramener à ce machin toute la rébellion française était digne de la gauche néocoloniale actuelle… Et on se dit stupéfait à voir ce qui se diffuse dans les réseaux sociaux que le peuple français n’a que ce qu’il mérite et les dirigeants qui lui ressemblent… Fort heureusement au sortir de tout ça il y la vie… Celle dans laquelle chacun constate que ces gens-là mentent effrontément parce que ce qu’ils ont à dire est indéfendable… (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)


"Nous serions dans une situation paradoxale où les élites seraient par définition médiocres."

“Nous serions dans une situation paradoxale où les élites seraient par définition médiocres.”© FABRICE COFFRINI / AFP

Emmanuel Macron, président de la République, Cyril Hanouna, roi du PAF, Éric Zemmour, comète politique, Bruno Roger-Petit, conseiller du roi… Sommes-nous aujourd’hui gouvernés par des médiocres ? Selon le principe de Peter théorisé en 1969, « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence ». Corollaire : « Avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité. » Continuer la lecture de LA LOI DE PETER, OU L’INSONDABLE MÉDIOCRITÉ DES ÉLITES