Un enseignement agricole public fragilisé : les parlementaires interpellés

Quand un syndicat s’invite à l’Assemblée nationale… Le SNETAP-FSU, première organisation de l’enseignement agricole public, a appelé ce mercredi 3 décembre les parlementaires à garantir des moyens à la hauteur des enjeux de souveraineté alimentaire, de transition agroécologique et de renouvellement des générations agricoles. Le syndicat dénonce le manque d’engagement du ministère pour renouveler les générations d’agriculteurs et accompagner l’adaptation au changement climatique, malgré la récente loi LOSARGA (loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture).

Un rôle majeur dans la formation des futurs agriculteurs

L’enseignement agricole public forme la majorité des futurs agriculteurs. En 2024, il accueille 60 491 élèves, dont 19 754 dans les filières de production agricole et agroalimentaire. À l’inverse, l’enseignement privé scolarise davantage d’élèves, avec 94 872 inscrits, mais seulement 12 % d’entre eux suivent des formations en production agricole.

Les lycées agricoles forment également aux métiers du paysage, de la forêt, de la gestion de l’eau et des espaces naturels, des services en milieu rural ou encore du secteur hippique.

La filière couvre tous les niveaux, de la quatrième jusqu’aux écoles d’ingénieurs et vétérinaires, grâce à ses lycées, CFA, CFPPA (établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles) et établissements d’enseignement supérieur, et répond ainsi aux besoins de compétences des territoires. Le syndicat souligne que l’enseignement agricole public « ce n’est pas que la production agricole et l’agroalimentaire ».

Une situation démographique critique

Près de 50 % des agriculteurs vont partir à la retraite dans les cinq à huit prochaines années. Actuellement, le nombre d’installations annuelles est estimé entre 13 000 et 14 000, ce qui reste insuffisant face aux 20 000 départs chaque année. Pour le Snetap-FSU, il est indispensable de renforcer l’enseignement agricole public, seul à disposer du maillage territorial et des structures nécessaires pour former la relève : « Seul l’enseignement agricole public est en capacité de permettre l’accès à un parcours à l’installation ambitieux et ouvert à tous les publics. »

Un enseignement agricole public fragilisé

Le SNETAP-FSU dénonce un affaiblissement progressif du service public d’enseignement agricole. Depuis 2019, les budgets successifs traduisent un désengagement de l’État, avec plus de 231 emplois supprimés. Dans le projet de loi de finances 2026, le titre 2 dédié à l’enseignement agricole public diminue encore de 2,6 %, tandis que les financements de l’enseignement privé continuent de progresser, notamment pour les MFR et établissements sous contrat.

Le syndicat précise que les petits lycées professionnels agricoles sont particulièrement touchés, avec de nombreux postes de titulaires non remplacés et un recours accru à des contractuels précaires. De nombreux EPLEFPA (établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles) se retrouvent également en grandes difficultés financières. Dans ce contexte, certaines équipes éducatives peinent à maintenir leurs ambitions faute de moyens stables. Le syndicat résume ainsi : « Ceux qui trinquent dans les budgets successifs, c’est nous. »

Un risque croissant d’affaiblissement du service public face au privé

Dans son interpellation, le SNETAP-FSU alerte contre la confusion créée avec le Bachelor agro, un diplôme de niveau 5 dont l’appellation a été désapprouvée par le Conseil d’État. Selon le syndicat : « La création d’un Bachelor agro … va créer de la confusion, sans doute recherchée, avec les bachelors du privé, diplômes non reconnus par l’État. » Ce diplôme ne résoudra pas le problème central du manque d’attractivité du BTS agricole, diplôme essentiel pour l’installation des futurs agriculteurs, et pourrait favoriser un développement des formations privées au détriment du service public.

Le syndicat critique également la modification de la composition des instances de l’enseignement agricole, qui accorde davantage de représentation aux établissements privés dans le CNESERAAV : « Une première qui ne retrouve pas son équivalent dans le ministère de l’enseignement supérieur de l’Éducation nationale. »

Enfin, le modèle des MFR, qui combine formation scolaire et alternance en entreprise, repose sur des financements multiples et parfois opaques, sans répondre aux besoins de renouvellement des générations agricoles : « On est loin de répondre aux ambitions du renouvellement des générations d’agriculteurs et agricultrices. »

Un appel à un budget à la hauteur des enjeux

Face aux défis climatiques, démographiques et économiques, le syndicat estime qu’un budget ambitieux manque pour consolider le service public. Il demande des équipes complètes, des AESH en nombre suffisant, des personnels administratifs et de santé dans chaque établissement, des groupes pédagogiques réduits pour garantir la sécurité des travaux pratiques, et des moyens renforcés pour accompagner tous les élèves, apprentis et stagiaires vers la réussite.

Comme le concluent les co-secrétaires généraux du syndicat Laurence Dautraix et Frédéric Chassagnette : « Il est plus que temps que l’enseignement agricole public dispose enfin d’un budget qui conforte le service public, ses missions et accompagne tous nos élèves, étudiant·es, apprenti·es et stagiaires dans un parcours de réussite. »

Djéhanne Gani

Suicide des agriculteurs : une proposition de loi pour endiguer la détresse paysanne (In Huma)

Près d’un agriculteur se suicide chaque jour. Face au drame, une proposition de loi sera examinée en commission à l’Assemblée nationale ce mercredi pour améliorer les dispositifs de détection et d’accompagnement. Une première étape nécessaire, mais qui ne s’attaque pas aux racines du mal.

La santé mentale des agriculteurs est encore un sujet tabou. 

Un mort tous les jours. Environ 300 agriculteurs s’ôtent la vie chaque année en France. Ces effroyables données témoignent d’une surmortalité par suicide des paysans évocatrice par rapport aux autres professions : en 2020, un non-salarié agricole (comprendre, un exploitant ou un membre de sa famille) présentait un risque de se donner la mort supérieur de 77 % à l’ensemble de la population, selon les données de la Mutualité sociale agricole (MSA). Continuer la lecture de Suicide des agriculteurs : une proposition de loi pour endiguer la détresse paysanne (In Huma)

Emmanuel Macron : (encore) une annonce politique…

« L’éducation, un domaine réservé » avait déjà annoncé le président Macron. Pourtant la Convention citoyenne n’avait pas retenu l’idée élyséenne de raccourcir les vacances d’été. Un sujet en chasse un autre, le président Macron a annoncé, vendredi 28 novembre, l’interdiction du téléphone portable pour la rentrée 2026 dans les lycées. Education ou communication politique ? « On a sorti le portable du collège (…), on va sans doute l’élargir au lycée à la rentrée prochaine avec le ministre, il est en train de regarder ça » a lancé le président vendredi soir. Une annonce qui a ravivé fatigue et agacements du côté des personnels. Continuer la lecture de Emmanuel Macron : (encore) une annonce politique…

Est-il toujours possible de manifester en France ? | ENQUÊTE

80 000 policiers et gendarmes déployés par Bruno Retailleau le 10 septembre pour 100 000 manifestants attendus par le ministère de l’Intérieur, ils seront finalement bien plus nombreux à battre le pavé. Le 18 septembre, toujours autant de policiers et gendarmes mobilisés, auxquels s’ajoutent 26 véhicules blindés et 10 engins lanceurs d’eau.

Le mouvement « Bloquons tout » et les premières journées de mobilisation intersyndicale ont été marquées par un dispositif de répression massif : arrestations en cascade, gardes à vue préventives et manquements dans les procédures. Alors la question se pose : quel avenir pour le droit de manifester en France ?

Enquête de Florent Le Du et Martin Jamet.

 

Glucksmann s’enrôle derrière Mandon

Le général Fabien Mandon, chef d’état-major des armées, reçoit du renfort. Celui de monsieur Glucksmann!

Le premier, le mardi 18 novembre au Congrès des maires, déclarait : « Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production défense, alors on est en risque ».

Le second a réagi sur X, le 21 novembre : « Le déchaînement des autruches contre le chef d’état-major des armées souligne la puissance du déni et la force de l’esprit de capitulation au sein de la classe politique française ».

Dans le temps, Glucksmann aurait pu tout aussi bien traiter Jaurès d’ « autruche ». Celui dont Le Monde écrivait qu’il « a fait des soulèvements nationaux son fonds de commerce » [1], d’abord en Géorgie, où il fut « conseiller spécial » de Mikheil Saakachvili, président, de 2009 à 2012, puis en Ukraine quand son patron dut s’y réfugier pour échapper aux poursuites. Là, il a participé au coup d’État du Maïdan en 2014, à l’origine de la guerre d’aujourd’hui.Après un passage par la très libérale et atlantiste « Alternative libérale » en 2007, Glucksmann a pris la tête d’un groupuscule qu’il a cofondé et baptisé « Place publique » allié, à l’occasion, aux socialistes, qui en ont fait leur tête de liste par deux fois aux élections européennes. Bref, c’est un aventurier qui n’a pour boussole que son égo – énorme ! – et son anticommunisme.

Il est passé par ici, il repassera par-là, c’est une sorte de Vals. En pire, peut-être. En soutenant le général Mandon, auquel Macron vient de renouveler sa « confiance », Glucksmann tombe le masque -de « gauche » – pour prendre le parti de la guerre. C’est sans doute pour cela que de droite à gauche, on le cajole et on lui prête un « grand avenir ». Et lui, y croit.

Alors, il fait les estrades, comme le 16 novembre où il s’affichait, à Pontoise, au rendez-vous de la « gauche réformiste », organisé par Bernard Cazeneuve, aux côtés de François Hollande, de la présidente de la région Occitanie, Carole Delga et de quelques autres figures de la social-démocratie.

« Nous n’avons plus le droit de jouer, a assuré Glucksmann. Rien ne nous garantit que dans un, deux ou trois ans, nous vivrons encore dans un continent en paix et en démocratie ».

Donc, soyons prêts à voir mourir nos enfants. CQFD.

Notes :

[1] « La révolution, c’est son rayon », Le Monde,‎ 21 mars 2014.

Petition: Dites-le directement à Monsieur Lescure (Affaire Michelin)

Aidez-nous à récupérer l’argent public en interpellant le Ministre👇

Dites-le directement à Monsieur Lescure

Envoyer simplement un rappel au Ministre pour qu’il en dise plus sur l’échéancier de remboursement.

Interpeller le ministre de l’Économie

211 milliards d’euros

C’est le montant total des aides publiques accordées tous les ans aux grandes entreprises, sans réelle condition. Une somme vertigineuse : rapportée à la population française active, cela représente environ 6 900 € par personne par an. Continuer la lecture de Petition: Dites-le directement à Monsieur Lescure (Affaire Michelin)

Féminicide : une femme victime toutes les 7 heures

Cette année, elles sont déjà 145 à avoir perdu la vie sous les coups de leur conjoint, de leur ex, de leur fils… La réalité des chiffres et le manque de moyens alloués aux associations contredisent les grands discours du gouvernement. Pour les féministes, qui appellent à manifester samedi, « l’heure n’est plus à l’alerte mais à l’action ».

« Toutes les sept heures, il y a une femme que son conjoint ou ex-conjoint tue, tente de tuer, conduit à se suicider ou à tenter de se suicider », précise la lettre publiée jeudi de l’Observatoire national des violences faites aux femmes.
© Vincent Motron / L’Humanite

 

Samedi 1er janvier. Il est minuit passé lorsqu’un homme appelle les secours du Nord. « J’ai fait une bêtise », dit-il comme un gosse qui aurait cassé son jouet. Le corps roué de coups d’Isabelle, 51 ans, aide à domicile, est découvert par les pompiers au domicile familial, à Hautmont, dans le Nord. Son compagnon vient de la tuer. Isabelle devient la première victime de féminicide en 2025, seulement trois heures après le début de la nouvelle année.

Lire aussi les propositions du PCF Continuer la lecture de Féminicide : une femme victime toutes les 7 heures

IMPOSONS LA PAIX ET LE RESPECT DES PEUPLES ! NON LA GUERRE N’EST PAS LA SOLUTION. NOS JEUNES NE SONT PAS DE LA CHAIR A CANONS

Heureusement qu’il existe l’ARAC pour tenir le discours qui aurait été jadis celui du PCF. Nous en profitons pour signaler la parution chez Delga de « Guerre à la Guerre » d’un collectif d’historiens rassemblés par l’ARAC… (note de Danielle Bleitrach pour histoiretsociete)

Lire aussi le communiqué du PCF: 107ᵉ Congrès des maires. Entre guerre aux communes et guerre tout court, l’État au service de l’affaiblissement de la République.

Stupeur lors du 107ème Congrès des Maires de France qui croyaient assister à un discours protocolaire.

Invité à prendre la parole à l’ouverture du Congrès, le général Fabien Mandon a déclaré : « Nous avons tout pour dissuader Moscou. Ce qu’il nous manque, c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour défendre la Nation. (…) Il faut accepter de perdre nos enfants, de souffrir économiquement. Si nous ne sommes pas prêts à cela, alors nous sommes en risque. Il faut en parler dans vos communes ».

En fait, le général Mandon, chef d’état-major des armées, proche du président Macron, a servi un discours en vue de conditionner le pays à l’idée de pertes humaines et d’une économie brisée, d’étouffer la colère des Français en semant la peur.

Ce n’est pas le rôle d’un Chef d’Etat-Major des Armées de dicter la politique internationale de la France et de préparer les esprits à une guerre… avec un discours belliciste.

Il a évoqué une Russie prête à affronter l’OTAN d’ici 2030 et une possible invasion chinoise de Taïwan dès 2027. Or ce n’est que spéculation. Il ne sert que les intérêts américains, les contrats d’armement, et l’extension de l’OTAN jusqu’aux portes de la Russie. C’est aussi un discours qui s’inscrit dans la stratégie de peur distillée par Emmanuel Macron pour faire écho à la politique imposée par Ursula von der Leyen avec pour objectif la création d’un État d’Europe abolissant la souveraineté des nations.

Dans le cadre des politiques d’austérité que l’on connait, l’augmentation exponentielle des dépenses militaires est criminelle. Tout l’argent public dépensé pour la militarisation est de l’argent qui n’est pas dépensé pour la santé, l’éducation, la justice, les infrastructures, donc pour le bien-être des populations.
N’oublions jamais que l’impérialisme, le capitalisme ont toujours utilisé la guerre pour sortir des crises économiques et sociales qu’ils engendrent.

Pour l’ARAC, s’engager pour la paix, pour un désarmement universel, demander la dissolution de l’OTAN, faire jouer tout son rôle à l’ONU, mettre en œuvre la Charte des Nations Unies, respecter le droit international et la souveraineté des peuples est un enjeu majeur aujourd’hui.

La paix passe par la satisfaction des besoins économiques et sociaux des peuples.
La paix est l’affaire de chacun d’entre nous.

Nous devons nous rassembler pour faire entendre la voix de toutes celles et tous ceux qui sont épris de justice, du respect des peuples, d’égalité.

Voilà pourquoi l’ARAC, depuis 1917, en s’attaquant à la guerre, aux causes des guerres, au respect des peuples, à leur sécurité, permet à des millions de femmes et d’hommes, d’avoir la foi dans leur engagement, dans leur avenir.

Villejuif, le 20 novembre 2025

ARAC, 2 Place du Méridien- 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11  arac.nationale@orange.fr

 

 

Assassinat de Mehdi Kessaci : un défi pour la République.

 

Publié le 20 novembre 2025

Le Parti communiste Français exprime sa profonde indignation après l’assassinat à Marseille de Mehdi Kessaci, petit frère du militant écologiste Amine Kessaci, particulièrement engagé dans la lutte contre les narcotrafics et ses dramatiques conséquences.

Aux familles, aux proches de la victime et à toute la ville de Marseille, nous adressons nos sincères condoléances et toute notre solidarité. Continuer la lecture de Assassinat de Mehdi Kessaci : un défi pour la République.

Le milliardaire Bolloré sera-t-il jugé en France… et sera-t-il assuré de sortir aussi vite que Sarkozy ?

Ceux qui n’ont pas compris le degré de corruption atteint par les « vertueux » du monde politico- médiatique avec la comédie autour de l’internement de Sarkozy et jusqu’où ces gens se croient au-dessus de toutes les lois et de la République, ne comprendront sans doute jamais à quel point ils ont besoin de constituer une force politique, une compréhension du monde qui n’ait aucune complicité avec ces gens-là. L’eurocommunisme a créé les conditions contraires, celles de l’intégration toujours plus poussée avec leur consensus même quand on feint de s’y opposer. parce que l’on table plus sur les médias qu’ils contrôlent que sur le parti et sur ses liens avec le monde du travail, celui qui les combat au coeur de l’entreprise elle-même sans céder à leurs leurres et sous le contrôle de classe au-delà des petits arrangements devenus la logique de l’individualisme ordinaire. (note de danielle Bleitrach)

Le président de Vivendi, Vincent Bolloré, assiste à une audition de la commission d'enquête parlementaire à l'Assemblée nationale, à Paris, le mercredi 13 mars 2024.

Le président de Vivendi, Vincent Bolloré, assiste à une audition de la commission d’enquête parlementaire à l’Assemblée nationale, à Paris, le mercredi 13 mars 2024.© Thibault Camus/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.

Dans l’affaire sur l’attribution des ports de Lomé et Conakry, entre 2009 et 2011, le milliardaire français Vincent Bolloré devrait être jugé en France, sauf décision contraire de la Cour de cassation.

La cour d’appel a refusé d’annuler la procédure malgré la contestation par Bolloré du réquisitoire définitif du Parquet national financier. Continuer la lecture de Le milliardaire Bolloré sera-t-il jugé en France… et sera-t-il assuré de sortir aussi vite que Sarkozy ?