A propos des élections chiliennes (Vidéo)

L’analyse des élections chiliennes demanderait d’autres développements encore, sur le rôle destructeur de la social-démocratie, et sur le retour de la doctrine Monroe, mais voici l’essentiel de ce qu’il faut savoir au préalable (article signalé par Danielle Bleitrach, note et traduction de Marianne Dunlop)

Oleg Yasinsky

Il y a environ 15 ans, nous parcourions avec une équipe de tournage de la télévision ukrainienne la ville argentine de Bariloche à la recherche de traces de fascistes en fuite. On y trouvait l’hôtel nazi « Campana », acheté par Reinhard Kopp, qui avait participé à l’extermination des habitants des Balkans et de Hongrie et organisé la fuite des fascistes vers l’Amérique du Sud. Dans les années 50, Josef Mengele, le « docteur la mort » qui menait des expériences sur les prisonniers à Auschwitz, y avait ses quartiers, tout comme Adolf Eichmann, « l’architecte en chef de l’Holocauste », responsable dans l’Allemagne nazie de la logistique de la « solution finale de la question juive », qui s’est ensuite installé dans la capitale, où il a été découvert par le Mossad, qui l’a enlevé et transféré en Israël pour y être jugé et exécuté.

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Reprendre la main sur le logement : défendre et amplifier la loi SRU

Par Eddie Jacquemart, président de la confédération nationale du logement (CNL).

 

Le 13 décembre, la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) fête ses 25 ans.

Peu d’actualité lui fera de la place. Pourtant, l’oublier serait une faute. Cette loi porte l’un des principes les plus essentiels de notre République sociale : chaque commune doit garantir à toutes et tous l’accès à un logement digne. La mixité sociale n’est pas une option. C’est une condition démocratique pour vivre dignement. Continuer la lecture de Reprendre la main sur le logement : défendre et amplifier la loi SRU

Le 18 décembre, contre la xénophobie et l’exploitation, un même combat, celui des travailleurs !

Les personnes migrantes subissent toujours davantage d’attaques contre leurs droits et conditions d’existence, de la part des gouvernements d’Emmanuel Macron comme de l’Union européenne. Les récentes décisions européennes, dont l’ouverture de centres de retour en dehors des frontières de l’UE, vont renforcer les violations des droits humains. La France est quant à elle régulièrement sanctionnée pour non-respect des conventions internationales et du droit d’asile. Ces attaques s’accompagnent, jour après jour, de surenchères xénophobes et racistes de l’extrême droite et de la droite. Continuer la lecture de Le 18 décembre, contre la xénophobie et l’exploitation, un même combat, celui des travailleurs !

Brandt: la justice liquide et supprime 700 emplois + video Roussel/Medef

Placé en redressement judiciaire depuis octobre, le groupe centenaire d’électroménager Brandt a vu la justice prononcer sa liquidation, jeudi 11 décembre. Près de 750 emplois sont concernés par la décision du tribunal des affaires économiques de Nanterre, alors qu’un projet de création de Scop était sur la table.

La justice supprime, avec sa décision, 700 emplois.
© Arnaud Herbert/REA

 

Le tribunal des affaires économiques de Nanterre a prononcé, jeudi 11 décembre, la liquidation du groupe centenaire d’électroménager Brandt. Le sort de l’entreprise en redressement judiciaire depuis deux mois a été annoncé le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, à l’Agence France-Presse (AFP). Près de 750 emplois vont être supprimés. Leurs salaires ne seront plus versés après le 15 décembre.

Face-à-face sur BFM TV entre Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, et Patrick Martin, président du Medef. Au programme : ultrariches, inégalités, salaires, dividendes, désindustrialisation, budget de la Sécu, retraites, jeunesse, guerre commerciale avec la Chine, accords de libre-échange et place du RN dans l’arc républicain.

Devant le site de production situé à Vendôme (Loir-et-Cher) – un second se trouve à Saint-Jean-de-la-Ruelle, près d’Orléans (Loiret) -, une soixantaine de salariés – sur 93 – ont fait part de leur colère. « C’est une décision très choquante, a fustigé Célia Pinto, auprès de l’AFP. On a tout fait, mais ça n’a pas marché, on était bien ici, on est tous sous le choc. Les fêtes de Noël seront tristes. » Comme d’autres, elle a décidé de brûler des documents administratifs devant l’usine, façon de dire « au revoir à Brandt ».

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Comptes fermés et refus de virement : ces banques françaises qui empêchent la solidarité avec la Palestine

Fermetures de compte, refus de virement, contrôles renforcés… Depuis presque deux ans, les organismes financiers multiplient les mesures restrictives contre les soutiens du peuple palestinien. Dans le même temps, les banques continuent d’alimenter, sans vergogne, la colonisation israélienne.

Plusieurs banques françaises comme la Caisse d’épargne sont accusés de bloquer les transferts d’argent vers la Cisjordanie et Gaza. © Laurent GRANDGUILLOT/REA

 

Depuis plus d’un an, des associations, des collectifs et des particuliers engagés dans la solidarité avec le peuple palestinien dénoncent une série de blocages bancaires en France. Le phénomène touche des structures militantes, mais aussi des ONG et des citoyens agissant dans le cadre du droit humanitaire.

Depuis 2024, plusieurs témoignages indiquent que des plateformes de collecte comme GoFundMe ont, par ailleurs, bloqué des millions d’euros destinés aux civils palestiniens. Les organismes financiers opposent à chaque fois à leurs clients l’application des règles de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT). Pour les associations, collectifs et personnes concernées, ces pratiques s’inscrivent surtout dans une logique de criminalisation de la solidarité avec la lutte du peuple palestinien. Continuer la lecture de Comptes fermés et refus de virement : ces banques françaises qui empêchent la solidarité avec la Palestine

Journée internationale des personnes handicapées : des droits effectifs et l’égalité réelle, ici comme ailleurs

La question du handicap est une question politique et de droits humains. L’ONU l’a rappelé à plusieurs reprises à la France depuis 2017 : notre pays a signé et ratifié une convention internationale relative aux droits des personnes handicapées en 2010 mais ne la respecte pas et bafoue les droits de plus de 7,7 millions de nos concitoyens. Continuer la lecture de Journée internationale des personnes handicapées : des droits effectifs et l’égalité réelle, ici comme ailleurs

Un enseignement agricole public fragilisé : les parlementaires interpellés

Quand un syndicat s’invite à l’Assemblée nationale… Le SNETAP-FSU, première organisation de l’enseignement agricole public, a appelé ce mercredi 3 décembre les parlementaires à garantir des moyens à la hauteur des enjeux de souveraineté alimentaire, de transition agroécologique et de renouvellement des générations agricoles. Le syndicat dénonce le manque d’engagement du ministère pour renouveler les générations d’agriculteurs et accompagner l’adaptation au changement climatique, malgré la récente loi LOSARGA (loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture).

Un rôle majeur dans la formation des futurs agriculteurs

L’enseignement agricole public forme la majorité des futurs agriculteurs. En 2024, il accueille 60 491 élèves, dont 19 754 dans les filières de production agricole et agroalimentaire. À l’inverse, l’enseignement privé scolarise davantage d’élèves, avec 94 872 inscrits, mais seulement 12 % d’entre eux suivent des formations en production agricole.

Les lycées agricoles forment également aux métiers du paysage, de la forêt, de la gestion de l’eau et des espaces naturels, des services en milieu rural ou encore du secteur hippique.

La filière couvre tous les niveaux, de la quatrième jusqu’aux écoles d’ingénieurs et vétérinaires, grâce à ses lycées, CFA, CFPPA (établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles) et établissements d’enseignement supérieur, et répond ainsi aux besoins de compétences des territoires. Le syndicat souligne que l’enseignement agricole public « ce n’est pas que la production agricole et l’agroalimentaire ».

Une situation démographique critique

Près de 50 % des agriculteurs vont partir à la retraite dans les cinq à huit prochaines années. Actuellement, le nombre d’installations annuelles est estimé entre 13 000 et 14 000, ce qui reste insuffisant face aux 20 000 départs chaque année. Pour le Snetap-FSU, il est indispensable de renforcer l’enseignement agricole public, seul à disposer du maillage territorial et des structures nécessaires pour former la relève : « Seul l’enseignement agricole public est en capacité de permettre l’accès à un parcours à l’installation ambitieux et ouvert à tous les publics. »

Un enseignement agricole public fragilisé

Le SNETAP-FSU dénonce un affaiblissement progressif du service public d’enseignement agricole. Depuis 2019, les budgets successifs traduisent un désengagement de l’État, avec plus de 231 emplois supprimés. Dans le projet de loi de finances 2026, le titre 2 dédié à l’enseignement agricole public diminue encore de 2,6 %, tandis que les financements de l’enseignement privé continuent de progresser, notamment pour les MFR et établissements sous contrat.

Le syndicat précise que les petits lycées professionnels agricoles sont particulièrement touchés, avec de nombreux postes de titulaires non remplacés et un recours accru à des contractuels précaires. De nombreux EPLEFPA (établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles) se retrouvent également en grandes difficultés financières. Dans ce contexte, certaines équipes éducatives peinent à maintenir leurs ambitions faute de moyens stables. Le syndicat résume ainsi : « Ceux qui trinquent dans les budgets successifs, c’est nous. »

Un risque croissant d’affaiblissement du service public face au privé

Dans son interpellation, le SNETAP-FSU alerte contre la confusion créée avec le Bachelor agro, un diplôme de niveau 5 dont l’appellation a été désapprouvée par le Conseil d’État. Selon le syndicat : « La création d’un Bachelor agro … va créer de la confusion, sans doute recherchée, avec les bachelors du privé, diplômes non reconnus par l’État. » Ce diplôme ne résoudra pas le problème central du manque d’attractivité du BTS agricole, diplôme essentiel pour l’installation des futurs agriculteurs, et pourrait favoriser un développement des formations privées au détriment du service public.

Le syndicat critique également la modification de la composition des instances de l’enseignement agricole, qui accorde davantage de représentation aux établissements privés dans le CNESERAAV : « Une première qui ne retrouve pas son équivalent dans le ministère de l’enseignement supérieur de l’Éducation nationale. »

Enfin, le modèle des MFR, qui combine formation scolaire et alternance en entreprise, repose sur des financements multiples et parfois opaques, sans répondre aux besoins de renouvellement des générations agricoles : « On est loin de répondre aux ambitions du renouvellement des générations d’agriculteurs et agricultrices. »

Un appel à un budget à la hauteur des enjeux

Face aux défis climatiques, démographiques et économiques, le syndicat estime qu’un budget ambitieux manque pour consolider le service public. Il demande des équipes complètes, des AESH en nombre suffisant, des personnels administratifs et de santé dans chaque établissement, des groupes pédagogiques réduits pour garantir la sécurité des travaux pratiques, et des moyens renforcés pour accompagner tous les élèves, apprentis et stagiaires vers la réussite.

Comme le concluent les co-secrétaires généraux du syndicat Laurence Dautraix et Frédéric Chassagnette : « Il est plus que temps que l’enseignement agricole public dispose enfin d’un budget qui conforte le service public, ses missions et accompagne tous nos élèves, étudiant·es, apprenti·es et stagiaires dans un parcours de réussite. »

Djéhanne Gani

Suicide des agriculteurs : une proposition de loi pour endiguer la détresse paysanne (In Huma)

Près d’un agriculteur se suicide chaque jour. Face au drame, une proposition de loi sera examinée en commission à l’Assemblée nationale ce mercredi pour améliorer les dispositifs de détection et d’accompagnement. Une première étape nécessaire, mais qui ne s’attaque pas aux racines du mal.

La santé mentale des agriculteurs est encore un sujet tabou. 

Un mort tous les jours. Environ 300 agriculteurs s’ôtent la vie chaque année en France. Ces effroyables données témoignent d’une surmortalité par suicide des paysans évocatrice par rapport aux autres professions : en 2020, un non-salarié agricole (comprendre, un exploitant ou un membre de sa famille) présentait un risque de se donner la mort supérieur de 77 % à l’ensemble de la population, selon les données de la Mutualité sociale agricole (MSA). Continuer la lecture de Suicide des agriculteurs : une proposition de loi pour endiguer la détresse paysanne (In Huma)

Emmanuel Macron : (encore) une annonce politique…

« L’éducation, un domaine réservé » avait déjà annoncé le président Macron. Pourtant la Convention citoyenne n’avait pas retenu l’idée élyséenne de raccourcir les vacances d’été. Un sujet en chasse un autre, le président Macron a annoncé, vendredi 28 novembre, l’interdiction du téléphone portable pour la rentrée 2026 dans les lycées. Education ou communication politique ? « On a sorti le portable du collège (…), on va sans doute l’élargir au lycée à la rentrée prochaine avec le ministre, il est en train de regarder ça » a lancé le président vendredi soir. Une annonce qui a ravivé fatigue et agacements du côté des personnels. Continuer la lecture de Emmanuel Macron : (encore) une annonce politique…

Est-il toujours possible de manifester en France ? | ENQUÊTE

80 000 policiers et gendarmes déployés par Bruno Retailleau le 10 septembre pour 100 000 manifestants attendus par le ministère de l’Intérieur, ils seront finalement bien plus nombreux à battre le pavé. Le 18 septembre, toujours autant de policiers et gendarmes mobilisés, auxquels s’ajoutent 26 véhicules blindés et 10 engins lanceurs d’eau.

Le mouvement « Bloquons tout » et les premières journées de mobilisation intersyndicale ont été marquées par un dispositif de répression massif : arrestations en cascade, gardes à vue préventives et manquements dans les procédures. Alors la question se pose : quel avenir pour le droit de manifester en France ?

Enquête de Florent Le Du et Martin Jamet.