Démocratie. La menace de l’abstention plane sur 2022 + S’inscrire sur les listes!

Si la présidentielle reste l’élection reine de la Ve République, le refus de se rendre aux urnes gagne du terrain. Mobilisation en berne et pandémie pourraient à nouveau être les ingrédients d’un cocktail mortifère.

« Record absolu », « niveau historique », « catastrophe démocratique »… Au soir du second tour des élections régionales et départementales de juin, le faible niveau de participation a marqué les esprits. Et pour cause, 65,31 % des électeurs n’ont pas fait le déplacement – 87 % parmi les jeunes de 18 à 24 ans. Déjà, aux municipales de 2020, 58,14 % des inscrits avaient boudé les urnes au second tour, un taux jamais atteint pour un tel rendez-vous. « On est dans un cycle abstentionniste jamais vu. À toutes les élections à deux tours depuis le début du quinquennat, y compris pour les élections nationales que sont les législatives, l’abstention a été majoritaire », note Frédéric Dabi, le directeur général de l’Ifop. La séquence électorale de 2022 échappera-t-elle à la règle ? Continuer la lecture de Démocratie. La menace de l’abstention plane sur 2022 + S’inscrire sur les listes!

Serge Klarsfeld : « Éric Zemmour promeut des thèses bestiales, comme les nazis »

Beate et Serge Klarsfeld au Mémorial de la Shoah, en 2017. Une vie passée à « combattre les négationnistes et les révisionnistes ». © Christophe Archambault/AFP

l’association Fils et Filles de déportés juifs de France (FFDJF) s’insurge contre les propos du polémiste concernant le rôle de Pétain dans la déportation des juifs.

Vous avez combattu le négationnisme et le révisionnisme toute votre vie. Que ressentez-vous quand un candidat à la présidentielle comme Éric Zemmour est donné si haut dans les sondages alors qu’il fait preuve de révisionnisme au sujet de Pétain ?

Serge Klarsfeld Je trouve cela dégoûtant. Répugnant. Je ne m’y habituerai jamais, quand bien même le négationnisme et le révisionnisme n’ont jamais cessé. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, des gens comme Maurice Bardèche ont tout de suite nié le génocide des juifs et les chambres à gaz. Puis le négationnisme est réapparu à la fin des années 1970 avec Robert Faurisson, qui disait réfuter la « thèse » des chambres à gaz, comme s’il y avait deux « thèses » équivalentes, alors qu’il n’y a pas d’équivalence entre la réalité et la négation. Je n’ai pour ma part jamais cessé de combattre les négationnistes et les révisionnistes, qu’il s’agisse d’antisémites ou bien qu’il s’agisse, comme avec Éric Zemmour, de personnes d’origine juive qui reprennent le discours de l’extrême droite traditionnelle. Continuer la lecture de Serge Klarsfeld : « Éric Zemmour promeut des thèses bestiales, comme les nazis »

Taubira & Présidentielle: Derrière l’icône, un parcours pas si lisse…

2022 pourrait être la seconde tentative de l’ex-garde des Sceaux pour accéder à la présidence. En 2002, elle avait récolté 2,32 % des voix. R. Lafargue/Abacapress

Lancée dans la bataille élyséenne, la Guyanaise entend se tailler un costume de femme providentielle. Mais sa longue carrière laisse entrevoir les contradictions de la gauche depuis trente ans.

Elle se tient debout, fière, face à l’Hémicycle. Ce 23 avril 2013, après 120 heures de débats, les députés ont définitivement inscrit dans la loi l’ouverture du mariage pour les couples de même sexe. Le texte d’une vie pour Christiane Taubira : ni les contestations dans la rue des pourfendeurs de l’égalité, ni les vociférations de la droite n’auront entaché sa détermination. « Si vous êtes pris de désespérance, balayez tout cela. Ce sont des paroles qui vont s’envoler, restez avec nous et gardez la tête haute : vous n’avez rien à vous reprocher », lance la ministre de la Justice face à sa majorité, avant d’être ovationnée devant des bancs de droite vides. Continuer la lecture de Taubira & Présidentielle: Derrière l’icône, un parcours pas si lisse…

Présidentielle. Une campagne sous surveillance sanitaire

 

L’arrivée de la cinquième vague épidémique et du variant Omicron menace la bonne tenue de la campagne présidentielle, ses meetings, et les rencontres entre militants et citoyens.

Le Covid est un virus pour la démocratie. La crise sanitaire, gérée de manière autoritaire par un gouvernement qui aura mis le Parlement de côté dès qu’il en aura eu l’opportunité, menace désormais la bonne tenue de la campagne présidentielle. Face à la cinquième vague épidémique et à l’arrivée du variant Omicron, les grands rassemblements sont déjà remis en cause. Continuer la lecture de Présidentielle. Une campagne sous surveillance sanitaire

VIDEO. Après le meeting de Zemmour, SOS Racisme appelle à se mobiliser contre la haine

 

Sylia, victime de violence lors du meeting d’Éric Zemmour à Villepinte le 5 décembre 2021, est revenue sur cet événement au studio de l’Humanité. Elle appelle chaque citoyen et chaque citoyenne à se mobiliser contre le racisme, l’antisémitisme et le sexisme du candidat d’extrême droite à la présidentielle. L’un des agresseurs présumés des militants de SOS racisme, membre du groupuscule d’extrême droite « les Zouaves », Marc de Caqueray-Valmenier, a été interpellé mardi 14 décembre.

Pourquoi vous êtes-vous rendus au meeting de Zemmour à Villepinte ? 

SYLIA Nous sommes une quinzaine de militants de SOS Racisme à nous être rendus au meeting, pour pouvoir faire entendre un message dissonant avec ce qui était proposé lors de cet événement par Éric Zemmour. Nous voulions faire entendre un message pacifique de lutte contre le racisme, en opposition au discours morbide, raciste, antisémite, sexiste d’Éric Zemmour. Continuer la lecture de VIDEO. Après le meeting de Zemmour, SOS Racisme appelle à se mobiliser contre la haine

Chili. Avec Gabriel Boric, la victoire de la démocratie sur les vestiges de la dictature

Gabriel Boric, nouveau président du Chili. © Martin Bernetti /AFP.

 

(Mise à jour le 20 décembre 2021 8h00).

Victoire historique du candidat du bloc de gauche, Gabriel Boric. L’ancien responsable étudiant, à la tête d’une  alliance allant du parti communiste au centre gauche, devient le nouveau président du Chili,  et l’emporte avec près de 56 % des voix contre le candidat d’extrême droite, José Antonio Kast, zélateur du pinochétisme. Les premiers mots de Boric : « plus de droits sociaux » tout en étant « fiscalement responsable ».

Postée sur les réseaux sociaux par le député d’ultradroite Gonzalo de la Carrera, l’image est aussitôt devenue virale. Elle figure le candidat de gauche à l’élection présidentielle, Gabriel Boric, cheveux en bataille, l’air grave, avec, à l’arrière-plan, des manifestants mettant à bas des barrières plaza de la Dignidad, l’épicentre de la révolte sociale de 2019, dans le centre de Santiago du Chili. Commentaire : « Voilà comment Boric envisage de réformer les carabiniers. »

Résultats du premier tour de l’élection présidentielle au Chili.
José Antonio Kast, 55 ans, obtient 27,91 % des voix, devant le candidat de gauche Gabriel Boric (25,83 %). L’abstention a atteint 53%

Mise en scène du désordre pour susciter le rappel à l’ordre Continuer la lecture de Chili. Avec Gabriel Boric, la victoire de la démocratie sur les vestiges de la dictature

Démocratie. Politiques et médias, rien ne va plus et ce n’est pas un hasard

Symptômes de la crise démocratique, les charges des politiques à l’encontre de la presse s’intensifient depuis quinze ans. À l’approche de la présidentielle 2022, un nouveau cap est franchi par Éric Zemmour. Des rédactions s’en alertent.

Et le tapis rouge fut déroulé. À l’aube de l’annonce de sa candidature à une réélection, Emmanuel Macron était l’invité de TF1 pendant deux heures, mercredi, dans une émission taillée sur mesure. Vantant le bilan de son quinquennat, le chef de l’État en a profité pour détailler les pistes de son futur programme. Un événement que n’ont pas manqué de dénoncer l’ensemble de ses opposants, accusant la chaîne privée de servir les intérêts de l’actuel président de la République. Les médias sont ainsi de plus en plus ciblés pour leur manque d’indépendance et de déontologie. Les charges se multiplient d’ailleurs depuis une quinzaine d’années de la part des politiques. Parfois pour dénoncer les concentrations capitalistiques qui étouffent la presse, parfois pour lui cracher dessus alors qu’elle remplit son rôle de contre-pouvoir indispensable de la vie démocratique… « Ils attaquent autant la presse qu’ils ne l’utilisent », note Emmanuel Vire, secrétaire général du SNJ-CGT, au point de rendre le travail des journalistes de terrain toujours plus compliqué. Continuer la lecture de Démocratie. Politiques et médias, rien ne va plus et ce n’est pas un hasard

Exclusif, la Carte scolaire : Les comptes fantastiques de la rue de Grenelle In Caf. Péda.

A quelle discipline appartient la constitution des cartes scolaires ? A la froide comptabilité budgétaire ? Ou à la littérature d’imagination ? Pour la rue de Grenelle c’est tout choisi. Après un premier essai littéraire l’année dernière, le ministère préfère parler « moyens d’enseignement » plutôt que « postes ». En année électorale, la gestion a rendez vous avec la lune. La réalité c’est que c’est le premier budget sans création de postes au primaire, ce qui oblitère la « priorité au primaire » tant répétée par le ministre. Et que les académies comptant le plus d’élèves défavorisés sont désavantagées dans le partage des « moyens », ce qui oblitère la « priorité au social »…

Postes budgétaires et « moyens d’enseignement »

On croyait tout savoir sur les cartes scolaires 2022. Ou du moins sur le nombre de postes disponibles et à peu près sur les charges résultant de la politique ministérielle, comme les dédoublements. On avait tort. Présentées le 15 décembre en CTM ministériel, les cartes scolaires du 1er et du 2d degré s’affranchissent cette année des normes comptables et des frontières, notamment de celle entre titulaires et contractuels. Continuer la lecture de Exclusif, la Carte scolaire : Les comptes fantastiques de la rue de Grenelle In Caf. Péda.

Démocratie. Fabien Roussel brise le mur du JT de 20 heures (Video)

Le candidat communiste à la présidentielle était, mardi, l’invité du journal de France 2. Un pas important dans sa stratégie de percée médiatique.

Ce n’était pas arrivé depuis près de quinze ans. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a été mardi soir l’invité du journal télévisé de France 2. « Faire le 20 heures, c’est évidemment primordial. C’est l’occasion pour des millions de Français de découvrir notre candidat à l’élection présidentielle et ses propositions pour la France. C’est un moment d’exposition unique qui doit nous permettre de défendre nos idées », apprécie son directeur de campagne, Ian Brossat.

L’accueil a cependant été assez agressif et caricatural, avec la diffusion d’un reportage concernant le Parti communiste chinois et cette question : « Si vous êtes élu président de la République, votre exemple s’appellera-t-il Xi Jinping ? » Fabien Roussel ne s’est pas démonté. « J’appelle au respect des droits humains et de la dignité humaine en Chine. Mais, moi, en coulisses, je ne vais pas délocaliser en Chine », répond le candidat en référence aux usines de production fermées en France pour mieux ouvrir en Asie. « Et je le dis au président chinois, c’est fini de vendre nos ports et nos aéroports à qui veut les acheter, que ce soit la Chine ou d’autres pays », ajoute-t-il au sujet des privatisations lancées par les derniers gouvernements, y compris d’équipements stratégiques. Continuer la lecture de Démocratie. Fabien Roussel brise le mur du JT de 20 heures (Video)

Ian Brossat : « Nous proposons un pacte pour les législatives à toute la gauche »

Fabien Roussel, lors d’un meeting de campagne à Paris, le 21 novembre. Alain Jocard/AFP

Une primaire ne suffira pas à « renouer avec le peuple », estime le directeur de campagne du candidat communiste Fabien Roussel, dont le parti appelle à un rassemblement en vue des législatives. 

Le conseil national du PCF, ce week-end, a réaffirmé dans une résolution la candidature de ­Fabien Roussel à la présidentielle et lancé un appel à « un pacte d’engagements communs » pour les législatives. Ian Brossat, son directeur de campagne, estime que, si la primaire proposée par Anne Hidalgo n’est pas le bon « remède », le mode de scrutin des législatives, lui, permet le rassemblement.

Face à la droite et l’extrême droite qui s’imposent dans ce début de campagne, comment la gauche peut-elle redresser la barre ?

Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel

Ian Brossat La gauche est en bien mauvaise posture, et cette situation ne date pas d’hier. Quand François Hollande est élu en 2012, elle rassemble 40 % des voix au premier tour. Cinq ans plus tard, en 2017, elle représente 27 %. Aujourd’hui, tous candidats confondus, c’est encore un peu moins avec 25 %. Le problème de la gauche, ce n’est pas d’abord sa division ou sa dispersion, c’est qu’aux yeux de beaucoup elle ne défend plus les intérêts du peuple. Fabien Roussel s’attelle à reconstruire ce lien avec ses propositions sur le travail, le pouvoir d’achat ou encore les services publics. Continuer la lecture de Ian Brossat : « Nous proposons un pacte pour les législatives à toute la gauche »