L’affaire Adrien Quatennens secoue l’opinion publique et la classe politique. Reconnaissant être auteur de violences conjugales sur sa future ex-compagne, il choisit de ne pas se mettre en retrait de son mandat électif. Comment représenter la République et œuvrer à protéger les femmes du fléau des violences sexistes et sexuelles si on violente soi-même sa compagne ?
Quelques soutiens entreprennent de minimiser. « Une gifle, oui mais… » pas tous les jours, oui mais il s’est excusé… On se centre uniquement sur la gifle et on ne parle pas du téléphone subtilisé, du harcèlement, du poignet saisi. Pas un mot pour la victime. Une séquence révélatrice d’une ignorance ou d’un mépris de la réalité des violences conjugales et de leur gravité et qui suscite une nouvelle vague d’indignation. Ernestine Ronai, communiste et responsable de l’Observatoire des violences faites aux femmes en Seine-Saint-Denis, en déduit que « ce qui marque notre époque c’est le recul de la tolérance sociale vis-à-vis de ces violences, et c’est ce qu’il faut cultiver et faire grandir ».
D’autres affaires d’accusations de violences sexistes et sexuelles concernant des élus et personnalités politiques font également beaucoup parler. La méthodologie des partis politiques dans la gestion et la prise en charge de ces accusations et faits de violences sexistes et sexuelles est questionnée.
Fabien Roussel le rappelle ainsi dans sa tribune parue au JDD le 25 septembre dernier : « Au PCF, nous avons fait le choix de mener une politique de tolérance zéro. » Nous prenons nos responsabilités et avons été parmi les premiers à le faire. Nous avons fait le choix de refuser l’impunité des agresseurs dans notre organisation. Notre programme à la dernière élection présidentielle a montré notre volonté d’être à la pointe en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Depuis 2018, le PCF est doté d’un dispositif Stop violences que l’on peut saisir à l’adresse mail stopviolences@pcf.fr ou via le collectif féministe contre le viol avec lequel nous sommes conventionnés. Au sein du dispositif comme au CFCV, les victimes sont assurées d’être écoutées, accompagnées et orientées par des personnes formées.
Notre périmètre d’action n’est pas judiciaire. Nous ne rendons pas la justice et nous ne nous substituons pas à celle-ci. Il s’agit de faire respecter nos statuts qui garantissent à chacun·e la protection de son intégrité physique et morale.
Être communiste ne protège pas des violences du monde patriarcal dans lequel nous vivons, mais être adhérent au PCF nous oblige à y faire face et être à l’initiative. En prônant une société libérée de toutes formes de domination, exploitation, oppression, nous avons un devoir d’exemplarité. Voilà pourquoi nous avons créé ce dispositif et pourquoi, avec l’appui du secteur formation, nous formons toutes et tous les camarades à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Nous travaillons concrètement à créer des conditions toujours plus propices à un cadre de militantisme sain et sécurisé, au bénéfice de toutes et tous.
Wirden Shirley, membre du CN PCF