Après plus de dix-neuf années de travail et d’engagement au Théâtre la Belle Étoile, la compagnie se voit évincée par la municipalité socialiste. Retour sur les prémices de ce lieu singulier.
Les comédiens du théâtre la Belle Étoile s’activent. Sous sa veste violette, une technicienne empile des chaises avant de réparer des spots lumineux. Au-dessus de sa tête s’étend une guirlande qui éclaire de tout son long un drapeau rouge ainsi qu’une pancarte où est inscrite « Une seule patrie : l’humanité ! ». De l’autre côté, un bar tapissé de photographies, de tracts, d’un portrait de Louise Michel, d’une bande dessinée sur Madeleine Riffaud. Accoudée au comptoir, une comédienne sert des cafés à ses collègues et amis de la compagnie Jolie Môme. Comment croire que ce théâtre aussi vivant était autrefois une salle des fêtes en ruines ?
« En 2004, quand Jolie Môme est arrivée à Saint-Denis, le bâtiment était aussi délabré et laissé à l’abandon que le quartier. Le pire, c’était le sous-sol », explique le fondateur de la compagnie, Michel Roger. Matelas et seringues jonchaient le parquet craquelé. « On a nettoyé toute la crasse de cet ancien squat avec nos mains », continue l’homme au feutre gris en arpentant le tiers-lieu. Du hall d’entrée à la salle de représentation, tout a été refait à neuf et transformé en théâtre. Un travail titanesque, réalisé par la compagnie. Continuer la lecture de La compagnie Jolie Môme virée de son théâtre à Saint-Denis
NDLR de MAC: Et bien entendu l’opération de communication des ministres Véran et RimaAbdulMalak en visite dans la cité Uvale offrent une tribune au roitelet RN de Moissac qui en profite pour distiller son venin, bien content de trouver là une audience de portée nationale a ces propos fascisants. Cela était tellement prévisible que cela en est pathétique!
Les communistes font bien de ne pas se compromettre dans ce genre de confrontation stérile. Ils préfèrent porter la contradiction sur le terrain dans les entreprises, les quartiers, les villages pour redonner de l’espoir et du sens, lutter pour garantir les droits conquis et en gagner d’autres. Ils font le choix de combattre le capitalisme dont le RN n’est autre que le bras armé qui préside à la peur, à l’ignorance et au repli sur soi.
La progression du Rassemblement national dans les urnes et dans les sondages est-elle la conséquence d’une adhésion grandissante à ses idées fondamentalement xénophobes et autoritaires ? Les études sociologiques montrent une réalité plus complexe. Un enseignement utile pour mieux le combattre.
Ici Marine Le Pen accueillie par des sympathisants du Rassemblement National à son arrivée au bureau de vote d’Hénin-Beaumont.
Le constat est indéniable : l’extrême droite monte. Dans les urnes, Marine Le Pen a fait progresser, au premier tour de 2022, le score de son père en 2002 de 140 %, avant de faire élire 89 députés. Depuis, les sondages se suivent et empirent. Aidée par la complaisance médiatique et les « plateaux d’argent » offerts par la Macronie – selon les mots de la députée Renaissance Nadia Hai à propos de la loi immigration, lundi 11 décembre –, l’image du Rassemblement national n’a jamais été aussi radieuse. Pour la première fois depuis 1984, les Français sont plus nombreux à penser que le Rassemblement national ne présente pas de danger pour la démocratie (45 %) que le contraire (41 %), selon l’institut Verian-Epoka. Les différentes listes d’extrême droite sont annoncées autour de 35 % aux élections européennes de juin et Jordan Bardella, président du RN, ferait même « un bon premier ministre de cohabitation » pour 46 % des Français, selon un sondage Elabe publié mercredi. Continuer la lecture de Extrême droite : L’inquiétante bascule de l’opinion (notre dossier)
Le Youtubeur d’extrême droite Papacito a été placé en garde à vue mardi 12 décembre dans le cadre d’une enquête de la division de lutte contre les crimes de haine. En mai 2023, il avait publié une vidéo ciblant le maire de Montjoi (Tarn-et-Garonne), Christian Eurgal.
Capture d’écran de la vidéo datant de juin 2021 où le youtubeur Papacito tire sur un mannequin censé représenter un militant de La France insoumise. Capture d’écran Youtube
Déclaration du conseil national du PCF
10 décembre 2023
La rupture de la trêve à Gaza a signifié non seulement la reprise, mais aussi l’intensification des opérations militaires israéliennes, désormais dans le sud de la bande de Gaza, exposant directement des centaines de milliers de personnes aux bombardements.
La population civile palestinienne, prise en étau, en est la première victime. Elle se retrouve acculée près de Rafah et totalement démunie. Près d’un million d’enfants ont été déplacés de force et se retrouvent sans eau, nourriture ni protection.
Les alarmes impérieuses et nombreuses lancées par les agences de l’ONU et les ONG sur l’effondrement humanitaire, sanitaire, alimentaire à Gaza qui menace l’existence des 2,4 millions de Gazaouis ne sont pas entendues par le gouvernement suprémaciste de Benyamin Netanyahou qui poursuit les massacres de masse, les crimes de guerre, les déplacements forcés et les expulsions de populations. C’est la réalité des opérations de l’armée israélienne à Gaza comme à Jérusalem-Est. En Cisjordanie, l’armée et les colons d’extrême droite arrêtent, expulsent violemment les civils palestiniens. Continuer la lecture de Israël / Palestine : Après l’odieux veto américain, la France doit agir pour une coalition internationale pour le cessez-le-feu et la paix
De reculade en reculade, on arrive maintenant à la bascule. Ce que propose Gabriel Attal c’est d’enterrer définitivement la démocratisation scolaire. Même si celle-ci avait ses limites, le principe en était affirmé depuis plus d’un siècle. Gabriel Attal prédit maintenant l’échec au brevet et au bac et met en place les procédures de tri des élèves dès la fin de l’école et d’éviction dès la fin du collège. Une systématisation qui est loin d’être neutre socialement. Ce sont les enfants des classes populaires qui vont être éjectés de l’école publique avec toutes les conséquences que l’on peut prédire pour notre société. Est-ce vraiment ce que veut la société ? Est-ce pour cela que les enseignants sont entrés dans ce métier ?
Telles semblent être les forces de progrès en Europe face à la montée de l’extrême droite, de l’Italie à la Finlande, en passant par la Hongrie et les Pays-Bas. Les élections européennes sont présentées comme un raz-de-marée annoncé pour les fascistes européens de tout poil avec, pour projet, la haine de l’étranger, de l’égalité et de la liberté.
En France, le Rassemblement national caracole en tête des sondages et peut se payer le luxe électoral d’être concurrencé par le parti d’Éric Zemmour et sa tête de liste Marion Maréchal-Le Pen. La fatigue démocratique des électeurs qui ont le sentiment d’avoir goûté toutes les nuances électorales, la porosité de la droite version Ciotti et la mise à l’index, par la Macronie, de nouveaux diables de la République à gauche ont transformé le « barrage républicain » en marchepied vers le pouvoir pour l’extrême droite. Continuer la lecture de La peste brune par Philippe Rio
l’essentiel Le secrétaire national du Parti communiste français est attendu en Tarn-et-Garonne les 12 et 13 décembre. Il visitera la zone logistique de Montbartier et la centrale de Golfech. Fabien Roussel animera aussi une réunion publique, à Montauban, en compagnie de Léon Deffontaines, tête de liste du PCF aux Européennes de 2024.
La secrétaire départementale du PCF 82, également membre du conseil national du parti, est donc ravie d’accueillir Fabien Roussel, les 12 et 13 décembre… d’autant que le député du Nord ne sera pas le seul à descendre du train, mardi prochain sur les coups de midi, en gare de Montauban-Villebourbon. « Fabien sera accompagné de Léon Deffontaines, qui vient d’être élu à une très large majorité candidat du PCF pour les Européennes de 2024. »
Cathy Philippe ne tarit pas d’éloges sur cet Amiénois de 28 ans « qui a fait un formidable travail à son poste de secrétaire national des Jeunesses communistes ». Il n’y a pas de « JC » en Tarn-et-Garonne, « parce qu’il est difficile de recruter des jeunes qui vont poursuivre leurs études en dehors du département », mais la secrétaire départementale aimerait bien quand même en créer une.
L’économie sera au cœur de la visite de Fabien Roussel. Le leader du PCF est attendu mardi en milieu d’après-midi sur la zone logistique de Montbartier où l’accueillera Marie-Claude Nègre, la présidente de la CC Grand Sud Tarn-et-Garonne. Une rencontre avec les salariés d’un entrepôt est prévue.
« Mercredi, Fabien Roussel remettra sa casquette de député du Nord pour visiter la centrale nucléaire de Golfech. L’occasion pour lui de rappeler que le PCF défend le mix énergétique incluant le nucléaire. »
Salut républicain à Montech
Sur l’agenda tarn-et-garonnais de Fabien Roussel, à noter aussi « un salut républicain » à Montech, mardi à 13 h 30. « Pour ce rendez-vous, nous avons invité très largement l’ensemble des élus du département, maires, conseillers départementaux et conseillers régionaux à l’exception du RN », précise Mme Philippe. Mardi soir 12 décembre, à Montauban, Fabien Roussel tiendra une réunion publique à partir de 19 heures, à la salle des fêtes du Fau.
« Ce ne sera pas un meeting avec de longs discours. Fabien Roussel et Léo Deffontaines feront une brève introduction pour laisser un maximum à l’échange avec les personnes qui viendront à leur rencontre », indique la secrétaire départementale du PCF.
Alors que la Cop 28 se déroule actuellement chez les rois du pétrole à Dubaï et suscite bien des polémique, il convient de rappeler que le Part Communiste Français et la revue Progressiste ont rendu public le 6 novembre un texte commun, conçu pour être soumis au débat de auprès de toutes les personnes souhaitant s’impliquer afin de garder une planète vivable pour les générations futures. Cet article est le premier d’une série de cinq consacrés à l’étude de ce texte. Continuer la lecture de Cop 28 : Étudions Le document du PCF et de la revue Progressiste par G. Le Puill
Mort à l’âge de 80 ans, le fils spirituel et l’exécuteur testamentaire d’Aragon laisse un ensemble d’œuvres considérables, d’une originalité indéniable, qu’il reste à vraiment lire.
L’annonce de la mort de Jean Ristat, poète, ami, camarade, nous atteint d’autant plus douloureusement que, le 2 juin dernier, nous célébrions l’anniversaire de ses 80 ans. On le savait déjà souffrant. On l’avait néanmoins vu en images, nous rapportant des heures mémorables de sa vie, dont c’est peu dire qu’elle a été infiniment singulière et fertile en passionnantes rencontres dues à son haut talent d’écrire tôt découvert – ainsi qu’à son charme d’être humain si séduisant.
Le 1er juin 1943, Jean ne naît pas coiffé à Argent-sur-Sauldre, village de Sologne où sa mère doit louer ses bras pour laver le linge des riches du coin. Au lycée, où il fonde une revue, baptisée 1492, de concert avec le professeur Maurice Bourg ; il s’avère brillant élève dans les humanités, la rhétorique, la philosophie, ce qui va décider de sa vocation. Il monte à Paris baccalauréat en poche, se lie d’amitié avec le philosophe Jacques Derrida, mais c’est la poésie qui s’empare de lui pour ne plus le lâcher. Continuer la lecture de Mort de Jean Ristat, poète et camarade
Une page s’est tournée pour la Maison du Peuple jeudi soir au conseil municipal de Montauban: la majorité a voté pour la désaffectation et le déclassement de ce bâtiment emblématique… ce qui ouvre la voie à sa mise en vente.DDM – ERIC THERON
l’essentiel Le déclassement de la Maison du peuple a cristallisé les débats au conseil municipal de Montauban, ce jeudi soir 30 novembre. L’opposition a voté contre après une salve de réactions hostiles. Une manifestation a même réuni une quarantaine de personnes devant les grilles de l’hôtel de Ville, essentiellement des membres de la CGT.
C’était attendu et on n’a pas été déçu. Alors que quelques représentants de la CGT battaient le pavé sous la pluie devant l’hôtel de ville de Montauban, l’ordre du jour du conseil municipal de ce jeudi 30 novembre a rapidement évoqué le sort futur de la Maison du Peuple. Fermé depuis le 1er septembre 2020 après le départ des syndicats (CGT, FO, UNSA), le bâtiment a longtemps fait l’objet d’un contentieux entre la mairie et la CGT.
Après avoir réalisé des travaux, notamment un désamiantage pour un coût de 1 à 2 M€ dixit Brigitte Barèges, il était question de faire du site un tiers lieu numérique. Mais devant le coût de la remise en état, la municipalité a renoncé au projet, préférant miser sur une location, vente totale ou partielle du bâtiment. Ce jeudi, il n’était pas encore question de location ou de vente mais de « constater la désaffectation de la Maison du Peuple », qui n’abritera plus de syndicats et de « prononcer son déclassement ».
La Maison du Peuple rejoint la longue liste des bâtiments communaux enlevés à l’usage public. C’est une erreur et une faute, considère Jeanine Meignan.
Malgré l’absence de Rodolphe Portoles, l’opposition l’a joué collective pour dénoncer ces décisions. À commencer par Cathy Philippe (Montauban Citoyenne). « Fermer les portes d’un bâtiment aussi symbolique n’est pas une bonne chose. La Maison du Peuple ne vous appartient pas. C’est un bien commun qui a été le poumon de notre démocratie. Vous enlevez à la ville l’un de ses derniers bâtiments publics pour l’offrir au privé. »
Jeanine Meignan a à son tour pris la balle au bond. « La Maison du Peuple rejoint la longue liste des bâtiments communaux enlevés à l’usage public. C’est une erreur et une faute. Ce n’est pas un bâtiment comme les autres. Il a été construit grâce à des dons d’un million de francs de l’époque offert par les habitants de la ville de Paris suite aux crues de 1930 pour créer des activités populaires. C’est pourquoi nous demandons de la conserver dans le bien commun. »
« Allez-vous nous refaire le coup pour la cathédrale ? » demande Arnaud Hilion.
Arnaud Hilion, qui piaffait d’impatience, ne pouvait pas laisser passer ce dossier sans broncher. « C’est avec une certaine tristesse que je vous vois pousser cette logique contre la Maison du Peuple. Tout ne se vend pas, tout ne s’achète pas. Vous nous dites qu’elle est fermée depuis trois ans. Allez-vous nous refaire le coup pour la cathédrale ? »
De la tristesse, on est passé à la colère dans la bouche d’Olivier Fournet. « La politique, c’est aussi des symboles et la Maison du Peuple représente la résilience de Montauban. C’était un lieu de rencontre et de lutte sociale et c’est là que vous avez fêté votre victoire de 2001… »
« Redonner un nouvel élan à ce bâtiment »
Étonnamment magnanime, Brigitte Barèges a répondu point par point aux allégations de ses opposants. « Je suis attachée au droit syndical, mais nous avons longtemps maintenu une coutume qui consistait à loger des syndicats départementaux alors que ce n’est pas une obligation légale. En 2001, la Ville était très endettée et nous avons dû vendre des bâtiments. Depuis, on a rénové et construit. M. Hilion vous êtes triste, M. Fournet vous êtes en colère, mais il y avait encore pour plusieurs millions de travaux à effectuer. Nous ne nous interdisons rien. Il manque une locomotive en centre-ville, des salles de réunion ou de conférence. Nous voulons donner un nouvel élan à ce bâtiment. Ce ne sera peut-être pas avec des galas de la CGT, mais la Maison du Peuple sera ouverte au public. »
Sans surprise, l’opposition a voté contre à l’unisson. Une page d’histoire locale s’est définitivement tournée ce jeudi soir.
Manifestation devant la mairie de Montauban : « Non à la vente de la Maison du Peuple »
Pas trop de monde, mais de la colère, beaucoup d’amertume et aussi de la nostalgie.DDM – Hugues de LESTAPIS
l’essentiel Avant la séance du conseil municipal qui devait entériner la désaffectation et le déclassement du bâtiment de la Maison du Peuple, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies devant l’hôtel de Ville de Montauban. Pour réclamer que ce bâtiment symbolique reste un bien public.
À l’initiative de plusieurs organisations syndicales, l’UD CGT 82 en tête, puis relayée par les élus du groupe d’opposition L’alternative pour Montauban, une manifestation a eu lieu ce jeudi soir 30 novembre devant la mairie à 18 heures, à l’amorce du conseil municipal, pour dénoncer « la future vente » de la Maison du Peuple.
Une cinquantaine de personnes se sont retrouvées sous une pluie battante, pour dire en substance leur « stupeur » d’avoir appris que dans l’ordre du jour de ce conseil du 30 novembre, « Brigitte Barèges entendait faire voter une délibération lui donnant les pleins pouvoirs pour vendre la Maison du Peuple ». Et de rappeler, à qui l’ignorerait, que ce bâtiment historique a été construit avec les dons de la commune de Paris pour y héberger les organisations syndicales d’ouvriers et les associations venant en aide aux populations.
Un haut lieu de rassemblement
Les conditions qui ont permis la construction de la Maison du Peuple faisaient suite aux terribles inondations de 1930. L’endroit est devenu, « un haut lieu de vie et de rassemblement des Montalbanaises et Montalbanais, et bien au-delà. Depuis 1945, ce bâtiment a vu se dérouler toute l’histoire sociale, politique et associative du département. Un « forum » de construction des luttes syndicales, de manifestations culturelles, humanitaires, associatives, bref elle appartient à tous ! ».
Les drapeaux de la CGT étaient ce jeudi soir les plus visibles. Ce rassemblement a été aussi l’occasion, pour de vieux militants, de se remémorer des souvenirs politiques, dont la victoire de Louis-Jean Delmas à la mairie en 1965. « Lui, en tout cas, il aimait le peuple ».