Mort de Sinéad O’Connor, l’incomparable

La chanteuse irlandaise, voix sublime et écorchée vive, est décédée mercredi 26 juillet dans sa cinquante-septième année après plusieurs épisodes dépressifs. Elle aura marqué la décennie 90 de sa présence solaire, de ses convictions inébranlables et de projets discographiques remarquables.

Une photo non datée de la fin des années 1980 montre Sinead O'Connor se produisant à Vancouver, au Canada.

Une photo non datée de la fin des années 1980 montre Sinead O’Connor se produisant à Vancouver, au Canada.
AFP

On savait la gueule d’ange en proie à des démons. Ils auront finalement eu sa peau, à 56 ans seulement, âge absurde pour mourir. Sinéad O’Connor, promesse de la scène musicale des années 1990, aura refusé toutes les convenances, jusqu’à se perdre dans ses négations et dénégations. Si la figure en est devenue tragique, il serait dommage d’en rester là et d’oublier la voix qu’elle fut, bouleversante et courageuse.

La chanteuse, née en 1966 dans la banlieue de Dublin, subit quelques sévices familiaux avant de se risquer à voler à l’étalage. Direction la maison de correction et le pensionnat. Elle s’en évade pour pousser la chansonnette dans quelques bars dublinois. Sa voix assurée parvient jusqu’aux oreilles de The Edge, la guitariste du groupe U2, qui la fait chanter sur la bande originale du film  The Captive. Un an plus tard, elle sort, quasi seule, le superbe Lion and the Cobra (1987). La chanteuse a bien un peu du fauve et du serpent avec son allure sans concession, yeux de biche et crâne rasé. Continuer la lecture de Mort de Sinéad O’Connor, l’incomparable

Police et pouvoir : pourquoi ces liaisons dangereuses

Les propos tenus par le directeur général de la police nationale en début de semaine, que refuse de condamner l’exécutif, relancent le débat sur les réponses à apporter au malaise dans la profession, loin des outrances très droitières d’une partie de ses syndicats.

Le directeur général de la police, Frédéric Veau, (à gauche) a estimé qu'« avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison ». Ici, avec son ministre de tutelle, Gérald Darmanin, qui, lui, garde le silence total sur le sujet. © AFP

Le directeur général de la police, Frédéric Veau, (à gauche) a estimé qu’« avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison ». Ici, avec son ministre de tutelle, Gérald Darmanin, qui, lui, garde le silence total sur le sujet. © AFP

Une interview en forme de coup de pression. Pour le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, un policier ne doit pas dormir en prison dans l’attente de son procès, « même s’il a commis une faute grave ». Une façon explicite de demander la libération de l’agent de la BAC détenu après des faits de violences policières commis à Marseille.

Des propos d’une extrême gravité qui ont suscité l’indignation et la colère de tous ceux qui, attachés à l’État de droit, considèrent qu’un policier est un justiciable comme un autre et que la police ne saurait exercer quelque pression que ce soit à l’endroit de l’institution judiciaire.

Des élus de gauche, le Syndicat de la magistrature, l’ancien procureur de la République François Molins se sont notamment élevés contre ce qu’ils considèrent être une dérive claire. Les principaux syndicats de policiers ont, de leur côté, applaudi la prise de position de leur chef. Continuer la lecture de Police et pouvoir : pourquoi ces liaisons dangereuses

A propos de la tribune dans le journal Le Monde, par Franck Marsal

NDLR de MAC: Nous sommes capables d’un vrai débat sur les questions de la paix, à condition de s’en donner la peine. Le congrès a entamer ce débat, il faut poursuivre à la lumière d’une pensée marxiste retravaillée. Ce n’est faire l’injure à personne de croire que nous pouvons sortir des réflexions simplistes guidées par les intérêts politiques du moment. La guerre est l’apanage du capital, construisons la Paix. Nous versons ce texte de F. Marsal au débat!

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Fabien Roussel, en tant que député du Nord et secrétaire national du PCF a signé une tribune dans le journal Le Monde, appelant à des négociations pour sortir de la guerre en Ukraine. Cette tribune soulève un certain nombre de questions en elle-même, par son contenu, mais il faut aller au-delà et envisager nos difficultés à élaborer collectivement sur les questions internationales et continentales.

Le premier problème que nous avons a résoudre à mon sens, c’est que nous menons des discussions, tant en interne qu’en externe, sans utiliser sérieusement aucun des concepts clés du marxisme. Lors du dernier congrès, j’avais proposé un amendement, soutenu par ma section et, si mes souvenirs sont bons, par le congrès fédéral, qui introduisait dans le préambule une référence directe et explicite à la phrase de Marx selon laquelle “l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes”. Cet amendement a été retoqué au niveau national. En soi, ce n’est pas grave. Il y a eu des milliers d’amendements, beaucoup plus ont été refusés qu’acceptés, on voulait un préambule court etc etc … Continuer la lecture de A propos de la tribune dans le journal Le Monde, par Franck Marsal

Ecouter Oppeheimer

 

Nuage en champignon du bombardement atomique de Nagasaki, au Japon, le 9 août 1945.

Ici les gens n’ont plus d’oreilles… ne comptez pas sur la France… Tous les politiciens sont bien trop occupés à couvrir leurs propres mensonges avec comme unique but avoir la place à laquelle ils aspirent sous le feu des médias, sur les plateaux de télévision… Aucune preuve, mais on confirme le consensus et la gélatine molle qui tient lieu de conscience à chacun tressaute de temps en temps en se faisant peur avec un fascisme qu’ils installent… et la mort est leur métier parce qu’ils vont être de plus en plus nombreux à nous proposer la paix avec les arguments qui permettent d’accroitre les arsenaux d’armes… Oppenheimer est réhabilité faute de preuve, mais cela ne devrait pas suffire… (note et traduction de Danielle Bleitrach dans histoireetsociete)

 

PAR ROBERT KOEHLER

Écouter Oppenheimer, sept décennies plus tard

À peine 55 ans après sa mort, le gouvernement américain a rétabli l’habilitation de sécurité de J. Robert Oppenheimer, que la Commission de l’énergie atomique lui avait retirée en 1954, le déclarant non seulement communiste mais, selon toute vraisemblance, un espion soviétique. Continuer la lecture de Ecouter Oppeheimer

Racisme dans la police : « c’est comme ça qu’ils font régner l’omerta et la terreur » (Dossier)

Dans de nombreuses villes, la mort de Nahel M. a provoqué l’indignation et réveillé la colère des jeunes hommes victimes de discriminations et de violences policières au quotidien. Plusieurs d’entre eux témoignent auprès de l’Humanité d’épisodes de brutalité dont ils ont été la cible.

Selon un rapport du Défenseur des droits paru en 2017, les jeunes hommes perçus comme Noirs ou Arabes ont vingt fois plus de probabilités d’être contrôlés que le reste de la population. © Alain ROBERT/SIPA

Selon un rapport du Défenseur des droits paru en 2017, les jeunes hommes perçus comme Noirs ou Arabes ont vingt fois plus de probabilités d’être contrôlés que le reste de la population. © Alain ROBERT/SIPA

« Ce qu’il m’est arrivé, c’est assez banal finalement. » C’est avec un ton presque détaché que Sofiane (1), 27 ans, revient sur sa rencontre, il y a quelques années, avec des policiers dans le quartier Pablo-Picasso à Nanterre (Hauts-de-Seine), d’où était originaire Nahel M., tué par un agent lors d’un contrôle routier, le 27 juin.

Le jeune homme roulait «  un peu vite » avec la voiture de sa mère, ce soir-là, alors qu’il déposait un ami chez lui. Il avait 22 ans. « J’avais remarqué qu’une voiture de police me suivait mais je n’y ai pas prêté attention, ils n’avaient pas mis les gyrophares. » Au moment où il s’arrête, un policier approche, met un coup de pied dans le véhicule et lui intime d’en sortir. Le ton monte, mais Sofiane ne descend pas. « Le policier ouvre la porte et me met un coup de pied dans la tête avec ses grosses bottes de sécurité. » Continuer la lecture de Racisme dans la police : « c’est comme ça qu’ils font régner l’omerta et la terreur » (Dossier)

L’intégralité de la note officielle sur le « racisme dans la police » que le gouvernement a enterrée

Rédigée en juillet 2021 par la délégation interministérielle contre le racisme (Dilcrah), elle avançait 12 pistes pour faire reculer ce phénomène, jugé préoccupant mais pas “systémique”. Malgré l’insistance de ses rédacteurs, elle n’a jamais été rendue publique… L’Humanité a choisi de la publier.

 Fred Dufour / AFP

Fred Dufour / AFP

Le document de douze pages n’a rien d’un brûlot, mais il décrit avec une acuité certaine la prégnance du racisme dans la maison police et les raisons de profondes de ce mal. Mieux, il ne formule pas moins de douze recommandations pour tenter de le faire reculer, qui résonnent douloureusement aujourd’hui, alors que cette question a de nouveau envahi le débat public, après la mort de Nahel, à Nanterre, le 27 juin dernier, victime d’un tir policier.

Cliquez sur la couverture ou Document consultable en fin d’article

Cette note que l’Humanité s’est procurée, personne ou presque n’y avait eu accès jusqu’ici, alors qu’elle date de juillet 2021. Seul l’hebdomadaire Charlie Hebdo a évoqué son contenu, dans son édition du mercredi 12 juillet 2023. La raison : un enterrement de première classe orchestré par le gouvernement, qui n’a jamais accepté de la rendre publique. Continuer la lecture de L’intégralité de la note officielle sur le « racisme dans la police » que le gouvernement a enterrée

Éditorial de Fabien Roussel et les propositions du PCF

Dans la livraison d’aujourd’hui, sous différents angles nous abordons une question qui nous parait de plus en plus incontournable. Disons tout de suite que l’angle d’analyse et de propositions qu’a choisi Roussel en tant que secrétaire du PCF de ce que l’on définit très mal comme la crise des banlieues nous satisfait plus que tout autre position politique en France. C’est la seule position qui n’accepte pas les ghettos dans lequels on a coutume d’enfermer la misère, d’y déverses quelques soins palliatifs de la charité alors que partout les élus locaux , tous les “fantassins du social” que sont les enseignants, les personnels soignants, les pompiers, les agents des services publics en général y compris la police sont privés des moyens réels de leur action. Roussel refuse cette logique et réclame la dignité du travailleur et du citoyen, le refus de “racialiser” les problèmes. Est-ce un hasard si cette position qui est celle d’un parti communiste qui revendique son autonomie, son approche de paix, de securité et de dignité et qui se heurte à une gauche de plus en plus “communautarisée” et face à cela veut rassembler tous ceux qui veulent FAIRE. C’est ce que nous ne cessons de réclamer du PCF et donc nous approuvons cette avancée. Mais dans le dossier que nous ouvrons aujourd’hui nous tentons de montrer que ce choix communiste ne peut pas se concilier avec celui de l’OTAN, de la guerre ou même avec le silence fait à ce sujet. Même si nous sommes d’accord avec des rassemblements qui doivent s’opérer dans chaque cas avec ceux prets à oeuvrer et qui peuvent être en désaccord sur d’autres questions, il faut que le parti communiste ait une position claire sur la paix, l’OTAN, quitte à ne pas en faire un préalable pour les actions immédiates. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Édito de Fabien Roussel

La mort du jeune Nahel a provoqué une immense émotion et a mis à nouveau en lumière la violence des rapports entre une partie de la police et des jeunes de notre pays.

Et les violences qui ont suivi ont montré que la colère provoquée par cette situation pouvait être détournée au profit d’actes destructeurs à l’encontre de personnes, d’institutions, de biens.

Je le dis avec clarté et fermeté : toutes ces violences sont insupportables et inacceptables. Je considère qu’elles n’ont pas leur place en République. Nos concitoyens ont le droit à la sécurité, à la tranquillité publique.

Elles témoignent de la crise profonde de notre pays, des fractures entre catégories sociales, entre personnes en proie ou non au racisme et aux discriminations, entre modes de vie différents.

Une partie de la France ne comprend plus ce qui se passe dans une autre partie du pays. Continuer la lecture de Éditorial de Fabien Roussel et les propositions du PCF

Le « plan de réconciliation nationale par l’égalité républicaine » du PCF (Vidéo)

Les communistes font part ce mardi 4 juillet de leurs propositions pour sortir de la crise après la révolte dans les banlieues. Ils appellent à un « Grenelle pour l’égalité des territoires ».

Fabien Roussel lors du 39e congrès du PCF à Marseille le 10 avril 2023.

Fabien Roussel lors du 39e congrès du PCF à Marseille le 10 avril 2023.
Laurent Coust/ZUMA-REA

Trois volets, 64 propositions, et « quinze mesures d’urgences ». Le PCF présente ce mardi 4 juillet un « plan de réconciliation nationale par l’égalité républicaine ». «  La mort du jeune Nahel a provoqué une immense émotion et a mis à nouveau en lumière la violence des rapports entre une partie de la police et des jeunes de notre pays » , justifie le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel.

Le premier volet du plan propose notamment la création d’une police de proximité de 30 000 fonctionnaires, et « l’ouverture d’un débat national sur le rôle et les missions de la police ». Les communistes se prononcent également en faveur de l’abrogation de la loi de 2017 qui élargit les possibilités pour les policiers de faire usage de leur arme, ainsi qu’une « nouvelle doctrine d’engagement ». Un récépissé de contrôle de police serait mis en place, tandis que serait créée une « instance indépendante de contrôle de l’activité policière ».

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Appel pour la jeunesse populaire

Pourquoi brûlent-ils des écoles ?