Louis-Michel PIRROTTINA: Karl Marx a déjà répondu à Bernard Friot dans les”philosophie de la misère-misère de la philosophie”

Le journal L’Humanité a publié une tribune “publicitaire” sous plume de l’ancien journaliste sportif Jean-et animateur de la dérive du journal, Emmanuel DUCOIN. Cette parution avec un tel contenu de “communication d’influence” dans les colonnes de L’Humanité est assez incompréhensible tant sur la forme que sur le fond et qui se situe dans le cadre de la bataille menée aujourd’hui pour le droit à la retraite particulièrement.


Bernard Friot s’inscrit dans une longue tradition française qu’il contribue à constituer et à prolonger, celle d’un égalitarisme travailliste hostile aux propriétaires et rentiers qui prend sa racine chez les sans-culottes de la Révolution, qui a été repris par Proudhon, Guesde, et les nostalgiques d’une société salariale idéalisée. C’est le salaire contre la propriété….

D’ailleurs, pour Bernard Friot, ce sont les luttes syndicales, et non les contenus économistes, qui ont construit avec les conventions collectives les bases d’une société salariale sans marché où le travail est un statut, une norme sociale et non pas une marchandise évaluée à sa valeur. L’idéal qui se dessine derrière cette conception normative et politique du salariat rejoint les analyses de Kojève en 1943 de la protection sociale et de la transformation du salariat en statut. Mais, à la différence de Kojève qui défend une discrimination positive généralisée, une réalisation des droits, Friot repousse avec horreur ces bricolages au nom d’un strict égalitarisme abstrait (qui est pour Kojève aristocratique) assumé avec force : le salaire ne doit pas représenter une performance ni une particularité individuelle, mais un barème collectif (échelle des salaires qui n’est pas égalitaire mais hiérarchique).
Généralisant, universalisant la société salariale comme alternative à la propriété lucrative, il s’imagine remplacer jusqu’à l’investissement capitaliste par un système de répartition identique à celui de la retraite. Il y a ici, à mon avis, une erreur de mettre sur le même plan une distribution immédiate de la production et les innombrables choix d’un long détour, d’un investissement productif aléatoire à plus long terme.

Bernard Friot étend la notion de salariat aux professions libérales comme les médecins généralistes conventionnés, c’est-à-dire sans aucune subordination, ce qui nous sépare est en fin de compte assez formel. Le salariat nomme ici une forme de distributisme. Simplement, si ce “salaire socialisé” peut sembler aller un peu plus loin qu’un Revenu Garanti réduit à un minimum, même suffisant, on ne voit pas comment se réaliserait ce beau mécanisme ignorant la loi du profit, …

Si Bernard FRIOT est un proudhonien dans l’âme et l’esprit, il nous faut lui opposer ce que Marx écrivit avec ces ouvrages sur “Misère de la philosophie” dans le courant de l’hiver 1846-1847, alors qu’il résidait à Bruxelles. C’est une réponse à l’étude que Proudhon avait fait paraître en octobre 1846, sous le titre général de : “Contradictions économiques”, ou “Philosophie de la misère”.

“Misère de la philosophie” est dans l’ensemble de l’œuvre de Marx une étape d’une grande importance, c’est une œuvre à la fois de transition et de maturité. Elle constitue chez lui la première synthèse entre une philosophie méthodique et une économie politique à la fois objective et concrète. Jusque-là, Marx avait eu tendance à traiter de ces deux disciplines de façon séparée; il s’agissait pour lui de les mettre au point. L’expérience plus générale qu’il a acquise depuis son départ d’Allemagne, à Paris et à Bruxelles, sa participation à l’organisation du mouvement ouvrier à Paris, puis ses premières liaisons ouvrières internationales, et aussi, sans doute, la réflexion sur les erreurs de Proudhon lui permettent, pour la première fois, d’écrire une œuvre où l’explication marxiste appréhende la réalité la plus complète et se révèle décisive et totale, parce que, pour la première lois, elle ne renvoie pas à plus tard pour la mise en lumière d’autres aspects. La méthode marxiste se révèle; elle peut commencer à s’appliquer au réel, dans la lutte réelle comme dans l’explication de la vie réelle.

L’œuvre présente en plus un intérêt particulier pour nous, français. C’est proprement une œuvre de chez nous; et le fait qu’elle fut écrite en notre langue n’est que le symbole de son importance pour le mouvement français. C’est qu’en effet, sous le nom permanent de proudhonisme, on a constamment tiré de chez nous la doctrine qui, depuis un siècle, a servi de paravent et de recommandation à tout ce qui déviait le mouvement ouvrier révolutionnaire vers l’aventure vaine et vers la négation de soi.

Bernard Friot est sociologue. Il n’est ni syndicaliste, ni économiste. Il part d’un postulat qu’il répète à chacun de ses essais, il n’a aucune idée de ce que peut être le dur combat du rapport de force dans le mouvement social, dans lequel il faut faire reculer le pouvoir des riches. Mais de cela, Friot comme le journaliste Jean-Emmanuel DUCOIN n’en a rien à faire ! Ils sont à des années lumières du réel !

Reste une révolution possible. Elle ne sera pas possible que s’il y a des fondations. Pas sûr que ce qu’il propose en assure la solidité. C’est le débat et personne, sur cette question, même lui, n’a la science infuse. Il faudra bien un jour qu’on consulte les vrais experts de la lutte de classe, ceux qui la vivent sur le terrain, pour que le débat ne soit pas celui des salons feutrés de ceux qui “savent”…

Alors le journal L’Humanité de ce jour publie une tribune “publicitaire” sous plume de l’ancien journaliste sportif Jean-Emmanuel DUCOIN. Cette parution avec un tel contenu de “communication d’influence” dans les colonnes de L’Humanité est assez incompréhensible tant sur la forme que sur le fond et qui se situe dans le cadre de la bataille menée aujourd’hui pour le droit à la retraite particulièrement.

De plus j’ai beaucoup de mal a comprendre cette publicité outrancière faite dans l’Humanité à des personnes comme Bernard Friot qui voue une haine quasi hystérique et répétée sur les réseaux sociaux à Fabien Roussel secrétaire national du PCF à partir de tout et de n’importe quoi. Cela ne vaut-il pas un soutien aux adversaires de la direction du PCF sous la tutelle du nouveau comme de l’ancien directeur du journal dont leur parti pris est connu ? Tout cela est bien inquiétant !

Alors que les communistes viennent de se prononcer massivement contre un texte qui épousait les thèses de Friot, et adoptent un texte qui affiche l’actualité brulante du projet communiste, notamment en confirmant la proposition révolutionnaire d’une sécurité d’emploi et de formation.

Ça fait assez longtemps que l’Humanité donne une large place aux thèses de Friot, et fait une publicité gratuite aux écrits de Bernard Vasseur. Sans grand succès. Mais ce qui est impensable, c’est que, après le vote qui vient d’avoir lieu au sein du PCF, l’Humanité, journal communiste mais entre les mains d’une minorité, prend parti et entend contester le choix des communistes. Cela n’est pas bon pour le journal, qui n’a vraiment pas besoin de susciter le mécontentement de ses lecteurs actuels et à venir.

Il faut tout faire, démocratiquement et par le débat, que le journal L’Humanité adopte enfin les orientations du congrès du PCF, mais qu’il soit aussi en phase avec ce qui se passe dans le pays. La prétendue “autonomie ou indépendance” des journalistes est un argument fallacieux, un refus du débat, un cache social-démocratie…

A bien regarder les écrits de FRIOT, il y a une sacrée contradiction chez lui, comme chez d’autres au sein de la minorité du PCF. Comment être en même temps pour Jean Luc Mélenchon et contre les propositions du PCF ?

Jean-Luc Mélenchon est un social démocrate étatiste (Lambertiste) toujours adepte de Mitterrand, qui veut fusionner la CSG de Rocard et l’impôt et la rendre progressive en épargnant toujours le capital. Au PCF nous militons depuis la création de la CSG Rocard pour la suppression progressive de cet impôt injuste qui épargne le capital. Comme lors de la création de la sécurité sociale, le PCF est pour plus de recettes via les cotisations sociales et de façon concrète en augmentant les salaires, les formations, le nombre d’emploi (6 millions de chômeurs) et non pas le temps de travail !

Quand Friot écrit-il qu’il est pour la cotisation sociale, … il y a un problème ?

Autre proposition divergente “le salaire à vie” alors que nous proposons depuis des décennies la “Sécurité Emploi Formation” développée en son temps par Paul BOCCARA, une proposition grandement d’actualité et porteuse de perspectives révolutionnaires.

Il nous faudrait aussi parler de la mise à contribution des revenus financiers des entreprises, de la modulation, et de la démocratie sociale. Nous aimerions bien aujourd’hui que le débat porte bien sur le projet économique et social contenu dans le projet majoritaire des communistes qui reste à améliorer d’ailleurs mais qui est en phase avec ce qui traverse le réel de notre société. Le débat doit se poursuivre respectueusement… fraternellement.

Aucune perspective positive créé un sacré pessimisme mais si on accepte tout sans bruit ça veut dire que nous sommes tous devenus des pantins prêt à tout pour conserver un privilège et rejeter le progrès social pour tous.


Crises : pourquoi la critique de Marx fait-elle son retour ?

«Marx avait-il raison ?» s’interroge le grand hebdomadaire allemand Der Spiegel en ce début d’année, mettant à la une l’image, modernisée, du critique du capital et du fondateur du communisme moderne

Nous sommes entrés dans une nouvelle phase qui réorganise les critiques anticapitalistes, féministes, internationalistes autour d’un marxisme écologique.

Alexis CukierPhilosophe, maître de conférences à l’université de Poitiers

Alexis Cukier
Philosophe, maître de conférences à l’université de Poitiers

Les retours et détours des théories marxistes ont toujours suivi le mouvement réel de la lutte des classes. Ainsi, le cycle de mouvements sociaux après la crise de 2007-2008 a relancé les analyses marxistes de la financiarisation du capitalisme, et, quelques années plus tard, la nouvelle vague de luttes féministes a suscité puis s’est réapproprié de nouvelles théories féministes et marxistes du patriarcat et de la reproduction sociale. Avec la nouvelle génération de mouvements écologistes des années 2020, c’est aujourd’hui au tour du marxisme écologique de suivre et d’éclairer les stratégies écologistes, mais aussi indissociablement anticapitalistes, féministes, antiracistes et internationalistes. En effet, seul le marxisme peut saisir, par exemple, la pandémie de Covid, les sécheresses et incendies dus au réchauffement climatique, l’inflation, les guerres impérialistes, comme des conséquences ou des adaptations à la crise de la biosphère causée par le mode de production capitaliste. Continuer la lecture de Crises : pourquoi la critique de Marx fait-elle son retour ?

Double hold up de l’enseignement privé : de l’argent public pour un public plus favorisé in Caf. Péda.

Redonner son rayonnement au Parti communiste

Dans son rapport au Conseil national le 4 février, Fabien Roussel a évoqué l’actualité sociale et politique concernant la réforme des retraites, le contexte international puis le prochain congrès. Nous publions la dernière partie de son rapport.

Je veux enfin en venir à la nouvelle étape de la préparation de notre congrès, après le vote des adhérents le week-end dernier.

Permettez-moi une nouvelle fois de remercier l’ensemble des camarades qui, dans les sections, les fédérations, au Conseil national, ont travaillé d’arrache-pied à faire de ce vote un grand moment démocratique de la vie de notre parti.

Notons d’abord la forte mobilisation des camarades lors de ce vote. Des milliers de communistes auront participé aux assemblées générales de section, aux débats au sein des fédérations. 29 898 camarades ont participé au vote, soit 70,79 % des inscrits. Avec 42 237 adhérents à jour de leurs cotisations, notre parti se présente comme la principale force politique à gauche. Continuer la lecture de Redonner son rayonnement au Parti communiste

Jean Baylet, PCF, 1951 + dossier la DDM, Pétain et les nazis

Un article de La Brochure

Il existe aux Archives départementales du 82 un dossier sur Jean Baylet ! (43 W 9). Un dossier qui vient de la préfecture où pour l’essentiel il est possible de prendre la mesure du clientélisme du personnage au cours des années 1950. Autant dire rien d’exceptionnel le fait étant toujours présent aujourd’hui !

Mais plus curieux il y existe aussi quelques éléments d’un affrontement avec le PCF. C’était en octobre 1951. Jean Baylet avait publié un article dans La Dépêche suggérant d’exclure les communistes de la fonction publique. Continuer la lecture de Jean Baylet, PCF, 1951 + dossier la DDM, Pétain et les nazis

Loi de programmation militaire : Macron s’en va-t-en-guerre par Lydia Samarbakhsh (PCF)

Ces 413 milliards d’euros budgétés doivent servir en premier lieu, et c’est le plus grave, à l’« adaptation » de la force de frappe nucléaire dont le budget, déjà énorme, risque d’atteindre des sommets inégalés”……Il s’agit aussi – c’est important – de « doubler la réserve opérationnelle » pour renforcer l’armée d’active et d’organiser une « montée en puissance d’unités nouvelles de réservistes ». Il promet, dans cet ordre d’idées, un « service national universel (permettant) de disposer d’une jeunesse parée à tous les périls ». ……” Emmanuel Macron entend bien préparer la France à la guerre en en appelant, en outre, à une « mobilisation civile (…) inséparable de l’effort militaire » par une « série de lois d’actions concrètes, de mobilisation de la nation tout entière ».

Lydia Samarbakhsh : « L’Otan pousse ses membres à un surarmement ...

Lydia Samarbakhsh, responsable du secteur international

https://www.pcf.fr/loi_de_programmation_militaire_macron_s_en_va_t_en_guerre

INTERNATIONAL COMMUNISTES Publié le 01/02/2023 par PCF

À l’occasion de la cérémonie de vœux aux armées, le 20 janvier dernier, Emmanuel Macron a brossé devant elles, « tout autant que devant la nation tout entière » dont il appelle à la « mobilisation », les grandes orientations qu’il entend devoir être prises en matière de défense nationale dans le cadre européen et mondial. L’ambition affirmée est de parachever la transformation de nos armées pour « gagner la guerre avant la guerre ».

Nulle part il ne sera question de paix, de prévention politique et diplomatique des conflits, de résolutions politiques des enjeux économiques et sociaux ou écologiques aux sources de tensions régionales ou internationales dans le long discours qui détaille l’emploi prévu du budget de 413 milliards d’euros pour la période 2024-2030 – une augmentation historique : le double de la période 2014-2017 – inscrit dans la future loi de programmation militaire (LPM), qu’il définit en soi comme un « projet de souveraineté nationale » (entendue comme la sauvegarde d’intérêts propres articulée à une prétention hégémonique).

D’une LPM de « réparation » (les objectifs de la période 2019-2024) à une LPM de « transformation », aujourd’hui, afin d’« avoir une guerre d’avance », les éléments de langage du Président de la République sont graves et inquiétants. Continuer la lecture de Loi de programmation militaire : Macron s’en va-t-en-guerre par Lydia Samarbakhsh (PCF)

Alerte, métier enseignant : La Cour des Comptes opte pour les contractuels in Caf. Péda.

Retraite: Un vrai Tsunami contre cette réforme injuste… (Portfolio vidéos)

Partout en France et en Occitanie

Dans le Tarn-et-Garonne, des milliers de manifestants réunis à Montauban

Gers : des milliers de manifestants contre la réforme à Auch

Revivez les images de la manifestation à Toulouse

Retrouvez le film des manifestations à Albi et à Tarbes

Revivez le film de la manifestation à Cahors

Mobilisation en hausse à Rodez selon les syndicats, mais pas pour la police

Des milliers de manifestants ont défilé à Castres

À Agen, des milliers de manifestants contre la réforme

Les jeunes se mobilisent… Voila pourquoi

 

 

Les communistes optent pour la continuité

Avec 81,92 % des voix, une majorité d’adhérents du PCF ont choisi, en vue de leur congrès, le texte d’orientation proposé par la direction actuelle emmenée par Fabien Roussel plutôt que la proposition alternative.

 

Pas de séisme en vue au PCF

Appelés à voter ce week-end pour choisir leur texte d’orientation dans la perspective de leur congrès à Marseille début avril, les communistes se sont prononcés à 81,92 % des suffrages exprimés en faveur de la « base commune de discussion » proposée par la direction actuelle. Contrairement au dernier congrès de 2018, où trois textes alternatifs avaient été déposés et où l’un d’eux l’avait emporté pour la première fois de l’histoire de la formation, une seule proposition alternative était cette fois en lice – signé à la fois par les anciens secrétaires nationaux Pierre Laurent et Marie-George Buffet, des parlementaires comme Elsa Faucillon ou Stéphane Peu, des maires, des responsables locaux, et soutenu au total par un millier de militants. Ce texte, intitulé « Urgence de communisme – ensemble pour des victoires populaires », recueille 18,08 % face à « L’ambition communiste pour de nouveaux jours heureux », adopté en décembre dernier par le conseil national (CN) du PCF et soutenu par son secrétaire national, Fabien Roussel. En quatre ans, la majorité du candidat à la présidentielle s’est renforcée avec le renfort de certaines fédérations importantes comme celles des Bouches-du-Rhône (87 % pour le texte du CN), de la Gironde (92 %) ou des Hauts-de-Seine (66 %) tandis que la participation au vote s’est élevée à 70,79 %.

Parmi les 42 000 adhérents à jour de cotisations qui pouvaient participer au scrutin, Eugénie Graf et Michel Cucheval ont poussé la porte du local du PCF de Lille (Nord) vendredi soir, sur le coup de 17 heures. Ici, le texte du conseil national « au regard des discussions » avait de bonnes chances d’être « majoritaire dans la fédération », selon les pronostics de la secrétaire départementale du Nord, Karine Trottein. Et c’est l’option qu’ont choisie les deux militants, qui ont glissé leur propre bulletin dans l’urne après avoir confié les neuf enveloppes de vote par correspondance collectées dans l’après-midi dans leur cellule de Lomme, commune associée à Lille. La principale motivation de leur choix ? La question stratégique, sur laquelle les deux textes ne proposaient pas la même démarche, en particulier vis-à-vis de la coalition de gauche formée aux législatives.

« La Nupes est certainement un bon outil entre les mains des parlementaires pour harmoniser les votes de la gauche, mais sa création ne s’est pas faite avec la population », pense Michel Cucheval. « Enclencher un mouvement majoritaire et créer un rapport de forces doit se faire avec les victimes du capitalisme, poursuit ce prof de maths à la retraite, membre du PCF depuis 1973. Cela suppose un renforcement de l’activité du parti, essentiellement pour convaincre les abstentionnistes de voter et les électeurs du RN de revoir leur position. Cela prendra du temps et de l’énergie, mais c’est la seule voie. »

De son côté, Eugénie Graf, salariée en invalidité dans un centre d’appels, voit dans la Nupes « un outil ponctuel pour l’élection »  : « Je ne tiens pas à ce que le PCF y fonde son identité. Notre projet économique est cohérent, ce que je ne retrouve pas dans d’autres formations. Le nucléaire est aussi un point de divergence. Et la valeur travail, à mon avis, est importante. Je ne suis pas contre le droit à la paresse, mais une fois qu’on a le travail. » Parmi les 87 inscrits de ce bureau, Martine Devynck, qui a longtemps travaillé à la mairie de Lille, fait à son tour son entrée. Elle vote également pour le premier texte, pas convaincue par « l’urgence » revendiquée par le projet alternatif, mais elle confie aussi quelques critiques. « Nous ne sommes pas les meilleurs, nous avons fait des erreurs. Sur le féminisme, les violences exercées contre les femmes, nous avons longtemps été à côté de la plaque. La prise de conscience vient un peu tard », estime-t-elle.

Apporter « une perspective à la colère de tous ces gens dégoûtés de la politique »

Autant de questions qui ont également traversé les échanges des communistes du 20e arrondissement parisien, réunis pour un débat de près de deux heures jeudi soir avant que sonne l’heure du vote. À la tribune improvisée, la responsable locale Raphaëlle Primet présente le texte du conseil national, qu’elle soutient, parce qu’il s’agit notamment, à ses yeux, d’être « à la fois unitaire et de mener le rapport de forces », pour apporter « une perspective à la colère de tous ces gens dégoûtés de la politique ».

À ses côtés, l’ancien secrétaire national Pierre Laurent, adhérent de la section, défend la démarche d’« Urgence de communisme ». « Bien que la société se pose la question du dépassement du capitalisme, notre niveau d’influence reste bas. C’est le grand paradoxe de la période. L’idée de communisme a été abîmée par le XXe siècle, nous devons en porter une vision nouvelle et la faire vivre au présent », expose-t-il, insistant sur le rassemblement, car, à défaut, « nous risquons soit que perdure la politique de Macron, soit la victoire du RN ».

Un point qui anime le débat. Dans la salle, Boris se dit ainsi favorable au texte du conseil national notamment parce qu’il « parle beaucoup plus de comment convaincre les gens plutôt que d’alliances », celles-ci condamnant à « toujours être pris dans la logique du vote utile », selon lui. « La situation est tellement urgente qu’on n’est pas dans une configuration où on peut se payer le luxe de se poser la question d’avoir un candidat à chaque fois et faire, peut-être, 5 % », estime, pour sa part, Charlotte, qui n’a envie ni « de se faire bouffer par FI », ni « d’un repli sur nous-mêmes ».

Partisans d’un texte ou de l’autre, les militants pointent aussi des questions à approfondir.

À l’instar de Nicolas, qui a choisi – comme près de 75 % des 129 votants de la section – le texte de la direction, qu’il estime porteur d’« une ambition à poursuivre avec enfin une visibilité » du PCF, mais qui voudrait voir davantage interrogé « le projet de société : quelles transformations de l’économie, quels nouveaux rapports de production, et comment on franchit le cap pour les obtenir ».

S’il affirme une orientation, le vote de ce week-end ne clôt pas les débats. La « base commune de discussion » choisie par les adhérents du PCF doit désormais être amendée d’abord dans les sections, puis les fédérations, courant mars, et enfin à Marseille début avril. D’ici là, un autre chantier doit s’ouvrir dès le week-end prochain avec un nouveau conseil national, notamment consacré à la révision des statuts du Parti.

Patrick Tort face au sondage des jeunes sur la science… In La Brochure

avant-garde

Patrick_Tort_sur_l_Avant_Garde

Le journal de la Jeunesse communiste est allé interroger Patrick Tort sur une question qui aurait dû faire bondir la classe politique. 27 % des jeunes semblent contester la science de l’évolution ! 19%  estiment que « les pyramides égyptiennes ont été bâties par des extraterrestres ». 25% pensent qu’on « peut avorter sans risque avec des produits à base de plantes ». Etc.

Sur l’émission 28 minutes j’ai entendu la représentante de Regards, suivant le principe qu’il faut flatter les jeunes, prétendre que le phénomène ne mérite aucune attention. Ce serait des jeunes qui veulent se distinguer ! Or le phénomène ne touche pas que les jeunes ! J’ai encore devant moi un homme très sensé niant les crimes à Charlie Hebdo qui auraient été montés de toute pièce pour dénigrer les musulmans ! La preuve ? Personne n’a jamais vu les corps ! Il est donc heureux que Patrick Tort ait pu s’exprimer et il mériterait d’être sur le plateau de 28 minutes.

De l’entretien je retiens cette phrase qui signe le retour de la servitude volontaire : « Ces formes modernes de l’aliénation jouant sur le désir, le fantasme et la récompense symbolique ont contribué d’une manière décisive à convaincre leurs cibles humaines qu’elles n’obéissent qu’à leur liberté en choisissant d’adhérer à ce qui les asservit. »

J-P Damaggio