Franck Marsal : à propos de la dette

La dette d’état en croissance perpétuelle est la solution (nécessairement temporaire) aux contradictions internes du capitalisme. Par la dette et l’endettement généralisé, le capitalisme impérialiste financiarisé exporte sa contradiction sans la résoudre.

Il fût un temps où dans la France en voie d’industrialisation, les bretons et les auvergnats (entre autres) migraient de leur pays sous développé vers la capitale industrialisée. Chassés par l’exode rural, il venaient constituer une main d’oeuvre à bas prix pour les usines en plein développement de la capitale et pour tous les petits boulots qui entouraient le développement industriel. L’industriel de la capitale accumulait les surplus, en marchandises, et en capitaux et s’efforçaient de leur trouver le meilleur débouché. Continuer la lecture de Franck Marsal : à propos de la dette

USA: LA POLITIQUE DE L’URGENCE OU LA MENACE DU FASCISME

Photo de Jason Leung
Dans le cadre des élections présidentielles aux Etats-Unis mais aussi la révélation du déclin de l’empire américain, un certain nombre d’intellectuels paraissent comme ici la proie d’une panique intense ; ont-ils réellement conscience du fait que pour la quasi totalité de la planète que ce soit Biden ou Trump a très peu d’importance et que la raison en est ce que Rockhill disait hier, l’impérialisme américain n’a pas vaincu le fascisme, il l’a internationalisé. Il a délégué aux “démocraties” occidentales la défense d’un système de plus en plus inégalitaire et belliciste que le négationnisme idéologique, la manipulation de la mémoire et des faits, le rôle totalitaire des médias, a conduit vers le fascisme. S’il n’est pas question de confondre toutes les étapes de ce que Marx appelait “la dictature de la bourgeoisie”, il est clair que l’impérialisme a entraîné la démocratie bourgeoise jusqu’à sa négation dans sa promesse émancipatrice. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

 

PAR HENRY GIROUX

La face cachée de la violence contemporaine est le colonialisme, la politique du jetable, le fondamentalisme religieux, le néolibéralisme et le militarisme brut.

La violence semble avoir englouti la terre comme une tempête de sable aveuglante. Des femmes et des enfants sont tués en masse à Gaza, le sans-abrisme se répand de plus en plus parmi les jeunes dans de nombreux pays, les inégalités existent à des niveaux stupéfiants et une culture de la justice a été remplacée par une culture mondiale de la guerre. Le capitalisme gangster mène une guerre contre la classe ouvrière, les droits reproductifs des femmes, les droits des homosexuels, les personnes de couleur et la démocratie elle-même, s’enveloppant effrontément dans le discours du fascisme. Continuer la lecture de USA: LA POLITIQUE DE L’URGENCE OU LA MENACE DU FASCISME

Syndicats : pourquoi un rapprochement entre la CGT et la FSU ?

Avec une méthode et un calendrier de travail en commun établis, les deux centrales ont engagé un processus qui ne fait que commencer et qui pourrait s’élargir.

Le 25 août 2023, à Bobigny, lors de l’Université d’été des mouvements sociaux et des solidarités, Murielle Guilbert et Benoit Teste (FSU) et Sophie Binet (CGT)
Arnaud Cesar VILETTE

 

Va-t-on vers un rassemblement d’une partie du syndicalisme français ? Alors que, depuis la Libération, le champ syndical a tendance à se fractionner, la CGT et la FSU ont engagé un processus de rapprochement. « Comme l’écrivait Karl Marx, l’unique puissance sociale du côté des ouvriers est leur masse. Cependant, la puissance de la masse est brisée par la désunion », résume Thomas Vacheron, secrétaire confédéral CGT qui pilote pour la centrale le groupe de travail.

Depuis le 10 juillet, la CGT et la FSU ont multiplié les rencontres. « La FSU entame un travail pour construire un nouvel outil syndical sans exclusive », dont les contours précis restent à définir, insiste Benoît Teste, son secrétaire général. « Une fusion ? Un outil syndical pérenne, mais qui maintient l’existence de nos organisations ? À ce stade, nous ne voulons rien acter, pour ne pas paralyser notre démarche », poursuit le dirigeant.

Dans cette optique, le sociologue Laurent Frajerman note « le besoin objectif de rapprochement dans le syndicalisme », dont les nuances au sein des différents blocs « ne sont pas identifiables » par les salariés. Une démarche qui viserait selon lui « à compenser les reculs de la CGT, passée seconde centrale syndicale », tout en donnant du poids à la FSU « qui n’est pas reconnue au plan interprofessionnel, la privant de leviers d’action ». Continuer la lecture de Syndicats : pourquoi un rapprochement entre la CGT et la FSU ?

La loi immigration et le crétinisme parlementaire…

Un excellent texte sur la journée des dupes qui en fait s’est traduit par la réalité d’un rapport des forces: la gauche actuelle ne représente que 25 % des voix et l’agitation stérile ne fait qu’augmenter les voix de l’extrême-droite. La véritable tâche est dans la reconquête d’une politique de classe et des organisations. Le thème d’aujourd’hui témoigne sur le problème de l’immigration comme d’autres d’ailleurs de la nécessité d’une approche politique qui replace la question de l’immigration dans une vision plus large de la sécurité qui ait à la fois une dimension nationale et internationale. (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)

Samedi 30 décembre 2023, par  pam

Évènement ce 12 décembre au dires des médias et des acteurs de la vie politique médiatique, le rejet de la loi sur l’immigration à l’assemblée par 270 voix contre 265 [1]. Les commentaires sont historiques : Macron n’aurait plus de majorité, un coup de tonnerre, un camouflet, un désaveu, Darmanin KO debout. Jean-Luc Mélenchon fait une nouvelle prédiction “le début de la fin est commencé”.

Darmanin fonce à l’ELysée présenter sa démission, que le président refuse. Il repart avec des consignes pour aboutir quelques jours plus tard au résultat final du “processus parlementaire”, l’adoption d’une loi beaucoup plus dure, inspirée par les LR marchant sur les pas du RN… La loi est adoptée par 349 voix contre 186, malgré près de 60 défections dans la majorité, mais avec la totalité des députés LR et RN, 131 députés Renaissance sur 170 (20 contre). En face les 141 voix de gauche et écologistes sont unies, mais très largement minoritaires [2]. Elles ne représentent que 25% de l’assemblée… Continuer la lecture de La loi immigration et le crétinisme parlementaire…

Pour 2024, des vœux très clivés entre gauche et droite + Vidéo Vœux F. Roussel

De nombreuses personnalités ont adressé leurs vœux aux Français, avant ceux du président de la République. Des messages aux tons différents voire opposés, de l’extrême droite jouant sur les peurs au dirigeant communiste Fabien Roussel appelant à retrouver «confiance en l’humanité».

Vidéo: Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, lors de la présentation de ses vœux pour 2024,

 

En matière de vœux des personnalités politiques aux Français, il y a deux écoles : ceux qui choisissent de devancer le 1er janvier, et les autres. Dans la première catégorie, cette année, on compte le secrétaire national du Parti communiste français Fabien Roussel, la présidente « Les Républicains » de la région Île-de-France Valérie Pécresse, le chef de file des députés Renaissance Sylvain Maillard, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, ou encore la présidente du groupe du Rassemblement national à l’Assemblée Marine Le Pen, et le président en titre du parti d’extrême droite Jordan Bardella. Continuer la lecture de Pour 2024, des vœux très clivés entre gauche et droite + Vidéo Vœux F. Roussel

Le premier changement fondamental de la monnaie depuis deux millénaires

28 DÉCEMBRE 2023

C’est effectivement un bouleversement d’une très grande ampleur et le fait est qu’il a lieu dans la crise du capitalisme à son stade impérialiste… Si la Chine n’adopte aucun des remèdes habituels c’est parce qu’elle est plus que tout autre nations consciente de la profondeur du bouleversement dans lequel elle doit prendre la tête sans le moindre modèle. (note et traduction de danielle Bleitrach dans histoireetsociété)

 

PAR RICHARD HOLDEN

Photo par Aleksi Räisä

Le premier changement fondamental de la monnaie depuis deux millénaires

Dans mon nouveau livre, L’argent au XXIe siècle, je replace l’argent dans son contexte historique pour expliquer pourquoi il est important et ce qui change. L’extrait suivant de l’introduction du livre soutient que l’argent en tant que moyen d’échange est essentiel à la croissance économique et à la prospérité. Et il explique que trois événements apparemment sans rapport qui se sont tous produits en 2008 – le lancement de l’iPhone, la naissance du bitcoin et la crise financière – ont jeté les bases du premier changement fondamental de la monnaie en deux millénaires. Continuer la lecture de Le premier changement fondamental de la monnaie depuis deux millénaires

Le PCF et Lénine, du panthéon à la morgue?

Il y a plusieurs explications au silence réservé à Lénine chez les communistes français. Il ne serait plus source d’inspiration, voire serait devenu source d’inspiration à rebours. Pourtant, une relecture s’amorce timidement.

« Dix jours qui ébranlèrent le monde », de Sergei Chekhonin, 1923.
GRANGER – HISTORICAL PICTURE ARCHIVE/ALAMY STOCK PHOTO

 

Par Guillaume Roubaud-Quashie, historien et directeur de la revue Cause commune

De retour de la Russie révolutionnaire aux côtés de Ludovic Oscar Frossard (secrétaire général de la SFIO), Marcel Cachin harangue la foule réunie à Paris pour écouter les deux dirigeants socialistes le 13 août 1920 : « Quelle joie pour un vieux socialiste qui rêva trente ans de voir une société où le travail ne serait pas exploité, d’aborder cette Russie où le travail seul a le pouvoir et tout le pouvoir. » Et l’assistance de s’exclamer : « Vive Lénine ! Vivent les soviets ! »

Lénine, des décennies durant, c’est d’abord cela pour un révolutionnaire : celui qui a réussi là où tous (de la Commune aux révolutionnaires allemands) avaient jusqu’alors échoué. Aussi fier de son passé soit-il, le mouvement ouvrier français ne peut y rester longtemps insensible. De fait, à Tours, en décembre 1920, les partisans victorieux de l’adhésion à l’Internationale communiste le crient bien volontiers : « Vive Jaurès et Lénine ! » Paradoxalement, la place occupée par le dirigeant russe croît plus encore après sa mort. Continuer la lecture de Le PCF et Lénine, du panthéon à la morgue?

De l’intérêt de lire et relire Marx pour se méfier de la philanthropie … et de ses avatars… Par Danielle Bleitrach

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Je poursuis mes conseils de lecture : il y a quelque chose de fascinant dans la manière dont les Etats-Unis et tout l’occident global continuent à se présenter comme la philanthropie incarnée au point que la défense de leur système mériterait le sacrifice de tous. Je lisais dernièrement un commentaire appliqué à Joe Biden et ce commentaire est d’autant plus effrayant, qu’il concerne l’impasse démocratique dans laquelle nos capacités d’intervention citoyennes sont pétrifiées. Continuer la lecture de De l’intérêt de lire et relire Marx pour se méfier de la philanthropie … et de ses avatars… Par Danielle Bleitrach

Pour un nouveau Noël… In Histoire & Société

 

25 DÉCEMBRE 2023

Ce texte dit ce que fut notre naiveté à nous tous qui avons cru que le bien, le beau,la vie, pourrait mettre à bas le capitalisme et qui avons découvert dans le sang et les larmes, au Chili et partout à quel point ces ordures étaient capables à la fois de torturer les enfants devant leur mère pour forcer ces dernières à parler, à vendre leurs compagnons, et de proclamer le liberal libertaire en faisant du socialisme l’image de l’oppression… Aujourd’hui ce Noël est la célébration de l’hypocrisie universelle partout comme à Betléheme l’injustice parait avoir triomphé et la fraternité a déserté notre maison, tout reste à reconstruire mais il faut savoir tirer bilan de cette terrible expérience. (noteettraduction de danielle Bleitrach histoireetsociete=

PAR URARIANO MOTAF

D’après ce que j’ai déjà observé à propos de Noël – que c’était la date de l’hypocrisie universelle – quand les gens prétendent s’aimer. Le temps où les nantis font de la publicité et font croire que les différences entre les hommes sont révolues. Et ceux qui sont riches en biens matériels deviennent soudain spirituels et, l’estomac plein, éructent que le meilleur salut est celui de l’âme. À cela, je dois noter que les militants contre la dictature ont ajouté une raison théorique de critiquer la fraternité dans leurs propres maisons. Continuer la lecture de Pour un nouveau Noël… In Histoire & Société

On n’est toujours pas sorti de l’Europe occidentale d’après guerre, reconstruite, remodelée et intégrée à sa zone économique par les USA… Par Franck Marsal

Nous ne pouvons qu’être d’accord avec le constat de Franck Marsal, le cas de la Bulgarie aujourd’hui est une illustration parmi d’autres de ce qu’est l’UE et jusqu’où va l’exigence de vassalisation. (note de danielle Bleitrach pour histoire et societe)

Entre 1945 et 1951, cette réorganisation de l’Europe a reposé sur trois grands piliers

a) le plan marshall, qui s’accompagne d’une ouverture globale des marchés et des empires aux capitaux et aux produits états-uniens. Les marchés nationaux sont dans les principes dissous. Les capitaux US peuvent circuler librement et prendre progressivement le contrôle des moyens de production.

b) on oublie souvent ce point : la création de la République Fédérale Allemande. L’Allemagne est au point zéro. Elle est le cobaye idéal de la création d’une nouvelle Europe dominée par les USA. Le principe de fédéralisme est un principe US et la “nouvelle Allemagne” est le point d’ancrage militaire et politique de la domination US en Europe occidentale. Elle sera à ce titre privilégiée dans son développement économique et industriel, par rapport à la France ou l’Italie, dans lesquelles notamment l’influence communiste importante est considérée comme une menace.

c) La création de la CECA, communauté Européenne du Charbon et de l’Acier. Cette institution préfigure et prépare l’UE actuelle sous une forme calquée sur les institutions US.L’ensemble des classes politiques dominantes qui vont ainsi gouverner les pays d’Europe vont être modelées dans ce contexte : le ralliement à l’OTAN est une condition préalable (la plus visible, mais pas la seule) d’existence politique.

Tout le monde y passera : le SPD allemand en 1959 – 1960, avec le congrès de Bad – Godesberg, les socialistes espagnols après 1981 etc etc. Ceux qui s’opposent à l’OTAN sont condamnés à la marginalité. La même démarche sera appliquée aux anciens pays du bloc soviétique.Tout le personnel politique de l’Europe pro-occidentale, y compris les tendances pro-UE en Arménie et Géorgie et une bonne partie des classes bourgeoises, les industriels et les financiers, les hauts fonctionnaires, ont basé leur existence sur l’acceptation de la domination US sur l’Europe, qui y a sauvé le capitalisme puis l’a réorganisé comme une branche filiale de son propre capitalisme.

C’est pourquoi ils craignent comme la mort, comme un inconnu impensable, la fin de cette domination et sont prêt à tout pour perpétuer et sauver cette domination dont ils sont les relais, qui les protège en tant que classe, et qui leur donne un sentiment et des signes concrets d’appartenance à la domination impérialiste mondiale.

Franck Marsal


La Bulgarie ultime victime de la vassalisation européenne

L’Union européenne a adopté, lundi 18 décembre, un douzième paquet de sanctions contre la Russie en réponse à sa tentative d’invasion de l’Ukraine. Les pays de l’UE l’avaient déjà approuvé vendredi, en marge d’un sommet européen, mais il n’avait pas pu être formellement adopté en raison d’une réserve de l’Autriche, désormais levée. Ce paquet de sanctions comprend notamment l’interdiction des importations de diamants russes dans l’UE. L’interdiction concernera les diamants naturels ou synthétiques et les bijoux dès janvier, et les diamants russes taillés dans d’autres pays à partir de septembre 2024. L’UE a également décidé d’ajouter 29 nouvelles entités à la liste de celles accusées de soutenir l’effort de guerre russe. Elles font toutes l’objet de restrictions concernant leurs exportations de produits susceptibles de renforcer l’industrie d’armement de la Russie. Certaines de ces entités, impliquées dans le contournement de sanctions, proviennent de pays tiers, Singapour et l’Ouzbékistan notamment, selon un communiqué de la Commission européenne. Et pour montrer à quel point l’Unoion Européenne triomphe sur tous les terrains celui militaire bien sur puisque Zelensky nous l’assure et qu’Ursula et le ministre de la défense allemand paraissent convaincus, mais aussi en envoyant un malheureux pays comme la Bulgarie jouer les exemples sur l’autel du sacrifice.

Après deux ans de crise politique marquée par cinq scrutins législatifs consécutifs, la Bulgarie avait fini par se doter, mardi 6 juin 2023, d’un gouvernement de coalition regroupant les forces pro-occidentales de ce pays profondément divisé sur la question russe. Le Parlement de Sofia a approuvé par 132 voix sur 201 la nomination d’un gouvernement soutenu par le parti conservateur GERB (pour Grazdani za Evropejsko Razvitie na Balgarija – « Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie ») de l’ancien premier ministre Boïko Borissov et les forces centristes proeuropéennes regroupées derrière le mouvement Continuons le changement de Kiril Petkov. les deux partis se sont entendus pour former un gouvernement autour de Nikolaï Denkov. Avec pour programme d’essayer d’intégrer l’espace Schengen dès cette année et la zone euro en 2025. C’est donc ce gouvernement qui est loin de jouir d’un consensus dans l’ensemble d’un pays parmi les plus attachés à la Russie dans l’ex- aire du pacte de Varsovie qui vient de prendre une décision lourde de conséquences pour la population dans l’attente d’urgence d’aides de Bruxelles en réponse à cette adhésion aux santions européennes à l’égard de la Russie.

C’est ce gouvernement qui va instaurer à partir de mars l’embargo européen sur le pétrole russe transporté par voie maritime, renonçant à l’exemption dont la Bulgarie bénéficiait, selon un texte adopté lundi par le Parlement. L’UE a mis en place en décembre 2022 des sanctions censées réduire de quelque 90% les importations par les 27 de brut russe, afin de tarir le financement de la guerre menée par Moscou en Ukraine.

Fortement dépendante de l’énergie russe, la Bulgarie avait à l’époque obtenu une dérogation qui devait prendre fin en décembre 2024. Elle dispose en effet sur son sol d’une raffinerie du géant pétrolier russe Loukoïl, la plus grande des Balkans. Mais le Parlement a finalement décidé un arrêt anticipé, “afin de priver Loukoïl et par là-même le Kremlin de nouveaux profits alimentant potentiellement l’offensive menée en Ukraine”, écrivent les auteurs de l’amendement. Il a été adopté par 131 députés, mais les socialistes et les nationalistes pro-Kremlin ont boycotté le vote, qui a donné lieu à des affrontements très vifs, certains élus bloquant même l’accès à la tribune dans une atmosphère tendue.

Selon des estimations citées par la législation, “les activités de Loukoïl en Bulgarie lui ont rapporté 3 milliards de dollars depuis le début de l’invasion russe”. La compagnie ne pourra donc plus importer de brut russe dès le mois de mars pour son usine située à Bourgas sur la Mer Noire, et devra se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement. Ou bien se séparer de la raffinerie – une option évoquée début décembre face aux mesures jugées “discriminatoires” prises à son encontre par le gouvernement pro-européen à Sofia.

Au cours des vingt dernières années, Loukoïl jouissait d’un quasi-monopole, forte d’un réseau composé de neuf dépôts pétroliers et 220 stations-service. La Bulgarie pourrait avoir du mal à s’approvisionner en brut quand prendra fin l’exemption, selon les experts qui évoquent l’absence d’infrastructures portuaires adéquates et l’engorgement du détroit du Bosphore.

En fait c’est toute l’Europe de l’est et des Balkans dans lesquelles s’accroît ainsi les divisions qu’il s’agisse de la Moldavie ou de la Serbie hier et les proclamations triomphales quand c’est un gouvernement considéré comme pro-européen et en général émanant des milieux d’affaires qui prennent le pouvoir, cela ne fait qu’exaspérer les tensions sociales comme on le voit y compris avec le blocage à l frontière polonaise-ukrainienne, parce que l’Ukraine non seulement exige des dépenses bellicistes, des sanctions dont font les frais les peuples concernés et aggrave les concurrences.

 

PS .L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a remporté dimanche sa première mairie d’une ville de taille moyenne (40.000 habitants), en Saxe Cette victoire de l’AfD conforte la poussée du parti, qui surfe actuellement sur la grogne d’une partie de l’opinion contre la coalition gouvernementale. Cette dernière est composée des sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz, des écologistes et des libéraux résolument tous pro-européens et pour la guerre.


Lire aussi: Élargissement de l’Union Européenne, le choix du pire (PCF: Leon Deffontaines)