Jamais nous ne mélangerons nos votes avec celles et ceux qui ne considèrent pas tous les êtres humains comme des frères

par André Chassaigne

 

Mme la présidente. La parole est à M. André Chassaigne.

M. André Chassaigne. À la suite de la discussion précédente, je tiens à émettre une protestation. Notre groupe, qui devait s’exprimer par la voix de Pierre Dharréville, a été écarté des différentes prises de parole accordées en fin de débat. Chacun pourra en faire objectivement le constat en prenant connaissance du compte rendu des débats. Cet ostracisme est pour nous choquant, incompréhensible et inacceptable.

La présente motion de censure du groupe Rassemblement national, présentée à l’issue d’une première lecture inachevée, est loin de signer la fin de l’histoire de cette contre-réforme des retraites inique.
Elle n’est en réalité qu’un numéro de claquettes, une mise en scène pour tenter d’exister dans ce débat et de récupérer un mouvement qui lui est étranger. Le Rassemblement national se moque de l’issue du débat : peu lui importe, à partir du moment où ça lui rapporte. Continuer la lecture de Jamais nous ne mélangerons nos votes avec celles et ceux qui ne considèrent pas tous les êtres humains comme des frères

Beaumont de Lomagne : Les communistes mobilisés pour la santé

 Tarn et garonne - Beaumont de Lomagne : Les communistes mobilisés pour la santé

Par PCF Beaumont de Lomagne, le 19 Février 2023

Les militants communistes de la section de Castelsarrasin, Moissac et Pays de Serres sont venus soutenir leurs camarades de Beaumont de Lomagne pour la diffusion de leur journal « L’Echo des Cocos » lors du marché samedi matin.

« Les communistes refusent de baisser les bras face aux mauvais coups de ce gouvernement, et en cette période non électorale il est important pour d’être présents partout où cela est nécessaire », explique Maximilien Reynes Dupleix, le secrétaire de section. Continuer la lecture de Beaumont de Lomagne : Les communistes mobilisés pour la santé

Tribunes libres contre la réforme des retraites Macron-Borne + un piquet de grève contre la réforme des retraites sur Twitch

La mobilisation des salariés du privé et du public, des jeunes, lycéens ou étudiants, des chômeurs, des retraités, à l’appel des organisations syndicales et de jeunesse, est soutenue par toute la société.

Josépha Dirringer Juriste, maîtresse de conférences à Rennes-I

Un système injuste juridiquement et financièrement

Cette réforme des retraites est injuste, d’abord pour les individus. Chacun devra subir les conséquences d’une usure professionnelle accrue, en particulier ceux et celles qui ont des carrières longues et/ou qui occupent un emploi pénible.

Le compte professionnel de prévention (C2P) est une réponse bien maigre. En l’absence de données chiffrées précises, il est même difficile d’apprécier le nombre de travailleurs qui pourront y prétendre. Selon une étude de la Dares parue en juin 2022, 1,3 million de salariés avaient un compte ouvert en 2017. Mais, la même étude relatait une enquête lancée par la direction générale du travail, qui dénombrait, quant à elle, 2,9 millions de salariés exposés à des risques professionnels, dont 492 000 seulement avaient un compte. Continuer la lecture de Tribunes libres contre la réforme des retraites Macron-Borne + un piquet de grève contre la réforme des retraites sur Twitch

Retraites. Face à un pouvoir inflexible, prochaine étape : la grève + Argumentaire

Après une nouvelle démonstration de force dans la rue, les organisations syndicales veulent hausser le ton à partir du 7 mars. L’exécutif campe sur ses positions.

Nicolas Cleuet

Et d’un ! Les syndicats ont incontestablement remporté le premier round dans le combat qui les oppose au gouvernement sur la réforme des retraites, et il fallait faire preuve d’une singulière mauvaise foi pour pointer, ce 11 février, un « essoufflement » du mouvement social. Certes, les niveaux de mobilisation étaient légèrement inférieurs à ceux de la journée historique du 31 janvier (2,5 millions de manifestants cette fois-ci contre 2,8 millions alors, selon la CGT), mais le pari de l’élargissement tenté par les organisations syndicales est gagné.

Nos reportages en attestent, les cortèges ont vu affluer un peu partout en France de nouveaux visages – familles, primo-manifestants, salariés précaires – que les journées de mobilisation en semaine pouvaient rebuter. Continuer la lecture de Retraites. Face à un pouvoir inflexible, prochaine étape : la grève + Argumentaire

Retraites : À Montauban, ça chauffe chez Toupargel

Licenciés, spoliés par les actionnaires, les salariés des plateformes de la société de vente et de livraison de surgelés à domicile occupent leur ancien site de travail et manifestent.

Photo crédit CGT82

Pour ces télévendeuses, ces préparateurs de commandes, ces livreurs, c’est une première. Jamais les salariés du site montalbanais, anciennement Toupargel devenu Place du marché depuis le rachat en 2020 par les actionnaires Bahadourian, n’avaient participé à une manifestation syndicale.

Pourtant, depuis le 31 janvier, ils marchent en tête du cortège lors de chaque défilé contre la réforme des retraites. À l’annonce de la liquidation judiciaire, puis de la désignation d’un mandataire liquidateur, le désespoir a vite cédé la place à la colère et à la révolte. Plus d’une vingtaine de salariés ont décidé, avec le soutien et la protection de la CGT, d’occuper jour et nuit le site pour protéger l’outil de travail, les marchandises encore stockées, et tenter d’obtenir une indemnité majorée dite prime supralégale. Continuer la lecture de Retraites : À Montauban, ça chauffe chez Toupargel

Retraite: Des rassemblements denses et combatifs… en vidéos

« NDLR de MAC: Merci aux différents journaux et ressources utilisés »

Philippe Martinez menace de « grèves plus massives et reconductibles »

Le leader de la CGT Philippe Martinez estime qu’il faudra aller vers « des grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives et reconductibles » pour s’opposer à la réforme des retraites, « si le gouvernement persiste ». Il s’exprimait avant le coup d’envoi de la manifestation parisienne.

400 000 manifestants à Paris, comme le 19 janvier, selon la CGT

Quelque 400 000 personnes ont manifesté ce mardi à Paris pour la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, autant que le 19 janvier, mais moins que le 31 janvier, où elles étaient selon la CGT 500 000, a annoncé la centrale

L’Humanité ? Pas à l’Assemblée

Tandis qu’André Chassaigne évoquait les « régimes très spéciaux » des patrons du CAC 40 lors des questions d’actualité, les députés PCF brandissent la une du jour de l’Humanité. « Je vous demande de ranger ça » s’est énervée aussitôt la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet. Les huissiers de l’Assemblée ont voulu alors arracher des mains des députés les exemplaires du journal qu’ils tenaient.

 

Capture d'écran de la chaîne LCP

Capture d’écran de la chaîne LCP

Et la une que les députés débattant de la réforme des retraites ne devaient pas voir : 

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Médecins salariés, sans dépassement d’honoraires : les centres de santé, solution aux déserts médicaux ? in Basta

Face au manque de médecins libéraux dans de nombreux territoires, élus de tous bords et professionnels de santé s’engagent pour créer des centres de santé, structures de soins où les praticiens sont salariés. Il y en a de plus en plus.

Quatre équivalents temps plein de médecins généralistes, une pédiatre, une sage-femme, un assistant médical… L’offre de soin du centre de santé municipal de Cherbourg, ouvert en 2020, tranche avec les déserts médicaux alentour dans la Manche.

Le modèle, porté par un élu communiste dans une municipalité de gauche, a convaincu jusqu’aux dirigeants LR de l’agglomération de Cherbourg, qui ont ensuite lancé un projet similaire à l’échelle de leur collectivité. « C’est difficile de balayer d’un revers de la main quelque chose qui marche », dit Ralph Lejamtel, le maire adjoint communiste de Cherbourg qui a poussé à ouvrir un centre de santé de sa ville. En Saône-et-Loire, c’est le président du département LR, André Accary, qui a œuvré pour ouvrir en 2018 un centre de santé. Orientée autour de la médecine générale, la structure publique fait travailler 70 médecins sur six antennes à travers le territoire. Tous salariés. Continuer la lecture de Médecins salariés, sans dépassement d’honoraires : les centres de santé, solution aux déserts médicaux ? in Basta

Mardi, c’est TSUNAMI!

Rendez-vous massivement à 10h00 place des fontaines à Montauban Mardi 31 janvier pour imposer le retour à la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités de cotisations….

 

Retraites. Les femmes seront davantage pénalisées

Cette réforme, comme les précédentes, va accroître les inégalités sociales en général et, en particulier, celles de genre, décrypte l’économiste Rachel Silvera.

En quoi cette réforme risque-t-elle d’aggraver les inégalités de genre ?

L’allongement des durées de cotisation déjà entérinées dans la précédente réforme Touraine et le recul de l’âge de la retraite vont pénaliser davantage les femmes que les hommes. C’est mathématique. Parce qu’elles ont des carrières incomplètes en raison d’inégalités sur le marché du travail, et des montants de pension beaucoup plus faibles. Pour rappel, celles-ci sont en moyenne inférieures de 40 % à celles des hommes.

Le gouvernement a fini par concéder que les femmes seraient « un peu pénalisées ». Un peu

L’âge moyen de départ en retraite recouvrirait en effet de fortes disparités, avec un écart allant du simple au double : si on prend la génération 1980, les hommes travailleraient 4 mois supplémentaires contre 8 mois pour les femmes. Le gouvernement part du principe que les gens prolongent naturellement leur départ. Évidemment que les femmes prolongent ! Une grande majorité d’entre elles n’ayant pas de carrière complète, elles essayent de faire une ou plusieurs années de plus, voire attendre 67 ans la fin de la décote, parce que leurs pensions sont trop faibles. Lors de la conférence de presse de présentation de la réforme, Élisabeth Borne a osé dire et répété trois fois que cette réforme serait « juste pour les femmes car l’âge d’annulation de la décote restera à 67 ans ». Mais en quoi est-ce un progrès, alors que cette décote restera en vigueur et pénalisera davantage les femmes ? Si la durée de carrière des femmes s’allonge progressivement, elle reste inférieure à celle des hommes…

Pourtant, le gouvernement continue d’affirmer que cette réforme permettra de réduire les écarts de pension entre les femmes et les hommes…

C’est scandaleux ! Comme elles vont travailler plus longtemps, elles vont cotiser plus longtemps, elles vont donc percevoir une pension un petit peu plus élevée. C’est mécanique. On nous dit aussi que la pension moyenne des femmes sera revalorisée de 1 à 2,2 %, contre 0,2 à 0,9 % pour celle des hommes. Le message envoyé, c’est : « Mesdames, vous allez travailler plus longtemps, mais ne vous inquiétez pas, l’écart entre pensions, qui est de 40 % actuellement, va se réduire. » Mais de qui se moque-t-on ? Et ce n’est pas la revalorisation des minimums de pension qui changera la donne. Le gouvernement fait miroiter un minimum de 1 200 euros brut. Mais, pour percevoir ce montant, il faudra avoir une carrière complète. Or, les femmes qui sont nombreuses à avoir des carrières incomplètes, toucheront ce minimum au prorata de leur durée de cotisation. Donc, non, contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, les femmes ne sont pas les grandes gagnantes.

Y a-t-il une meilleure prise en compte de la pénibilité ?

Depuis la mise en place du compte professionnel de prévention (C2P), en 2017, la pénibilité est moins prise en compte, car les critères sont plus restrictifs. Peu de personnes ont pu bénéficier de trimestres cotisés en bonus grâce à ce système. On estime que seulement 3 % des salariés en auraient bénéficié dont 75 % d’hommes. Le gouvernement dit qu’il va améliorer les seuils. Mais, pour les emplois très féminisés, les facteurs de pénibilité ne sont absolument pas pris en compte, notamment ceux liés aux contraintes physiques mais aussi « émotionnelles » : faire face à la souffrance d’un patient en fin de vie, à la violence de personnes qu’on accompagne… Toutes ces dimensions sont totalement invisibles.

Ce n’est même plus une double peine…

Au départ, il y a deux inégalités principales : les montants des pensions et les contraintes familiales qui font que, encore aujourd’hui, une femme sur deux, au moment de la naissance d’un enfant, va réduire ou même stopper son activité professionnelle. Par comparaison, c’est un homme sur 9. Il y a donc une double pénalité à la fois dans le calcul sur les durées qui va jouer, ensuite sur les montants. Montants qui vont dépendre des carrières, etc.

Faudrait-il lutter en amont contre les inégalités de genre ?

C’est ce qui conditionne les montants des pensions. Il faudrait commencer par réduire, voire supprimer les inégalités salariales, s’attaquer à la question des pénalités que subissent les femmes quand elles sont mères, etc.

 

La preuve en cartes : en Europe, on fait travailler les gens jusqu’à ce qu’ils soient bon à jeter

Regard de cartographe #19. Pour nouveau « regard de cartographe », Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique a choisi de revenir sur la réforme Borne-Macron des retraites. Il a décidé de traiter un des arguments qu’on nous répète sur tous les plateaux et sur tous les tons : on vit plus longtemps, donc il faut travailler plus longtemps. Et si on examinait cet argument ? En carto bien sûr.

Publié le

Mardi 24 Janvier 2023

Nombre d'années à vivre en bonne santé à la retraite en Europe. Cartographie Nicolas Lambert pour Humanité.fr

Nombre d’années à vivre en bonne santé à la retraite en Europe. Cartographie Nicolas Lambert pour Humanité.fr

Alors que le monde du travail s’est retrouvé en masse pour défiler dans les rues partout en France jeudi dernier, Elisabeth Borne semble à ce jour s’entêter à mener à bien sa réforme des retraites pourtant rejetée par une écrasante majorité de la population.

Une réforme injuste et injustifiée qui s’inscrit dans une tendance européenne générale visant à faire travailler les gens plus longtemps. Car, on nous le répète sur tous les plateaux et sur tous les tons : on vit plus longtemps, donc il faut travailler plus longtemps. Et si on examinait cet argument ?

Jusqu’à quel âge vivons-nous aujourd’hui concrètement ? Selon Eurostat, l’espérance de vie à la naissance est de de 80,4 ans en 2020 en moyenne dans l’ensemble des 27 pays composant de l’Union Européenne (contre 80 en 2010). En France, elle est de 82,3 contre 81,8 en 2010.

Premier constat donc, cette réforme des retraites n’est pas justifiable par une augmentation récente de l’espérance de vie puisque celle-ci stagne en Europe, voire a tendance à régresser ces dernières années. Continuer la lecture de La preuve en cartes : en Europe, on fait travailler les gens jusqu’à ce qu’ils soient bon à jeter